4 octobre 2018
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08:26
LA BD:
C'est quoi ? LE SUAIRE 2.
C'est de qui ? Liberge, Mordillat & Prieur.
La Couv':
Déjà lus chez nous? Oui, sur le tome 1.
C’est édité chez qui ? Futuropolis.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Nouveau volet, nouvelle époque pour l'évocation romancée du Saint Suaire par un duo de scénaristes spécialistes s'il en est des questions de religion, ce Turin 1898 relate la première photographie de la pseudo relique religieuse.
On y suit les amours contrariées de Lucia, fille d'un noble royaliste avec Enrico, photographe anarchiste et anti-royaliste, sur fond de révolte historico politique et de remise en question de l'authenticité du Suaire.
Le trait réaliste de Libergé, moins torturé que das ses précédents travaux, est de toute beauté, même si certaines scènes auraient pu être un peu raccourcies (ne serait-ce que la séquence d'introduction).
Anecdote personnelle, cet été, assez fortuitement, j'ai eu l'occasion de visiter Turin en famille et nous nous sommes retrouvés, encore plus fortuitement dans la cathédrale abritant la relique.
Il faut avouer que, malgré la mise en scène et les origines plus que douteuses de l'objet, plutôt bien évoquées d'ailleurs dans la trilogie de Mordillat et Prieur, le Suaire est assez étonnant.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : A ROYAL AFFAIR
C'est de qui ? G . Yared & Cyrille Aufort
La Couv':
Déjà entendus chez B.O BD? Oui, les 2.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Sur ce biopic romancé, Gabriel Yared n'a souhaité faire que les thèmes principaux et c'est donc Cyrille Aufort qui a été appelée en renfort pour composer le reste de la B.O, en développant à certains endroits le materai de Yared et en étant plus libre de ses choix à d'autres.
L'ensemble fait néanmoins preuve d'une unité solide, naviguant entre le drame, la romance et le tragique – thèmes que l'on retrouve dans ce second tome du Suaire – Aufort a su faire la juste part des choses en alternant orchestre symphonique et ensembles plus restreints (dont un beau duo Cordes/Piano).
Si le score est assez court et probablement trop grandiloquent par moments, il fait une musique d'accompagnement très recommandée avec la BD du jour.
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Une Chronique de Fab
2 janvier 2018
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17:39
LA BD:
C'est quoi : LE SUAIRE
C'est de qui ? Liberge, Prieur, Mordillat.
La Couv':
Ca donne Quoi ? A l’aube de l’an 2000, athée convaincu, j’ai eu l’occasion de lire un ouvrage intelligemment intitulé Jésus contre Jésus, qui proposait une vision originale du mythe de Jésus, écrit par Gérard Mordillat, et Jérôme Prieur, qui, ensemble ou séparément, en littérature comme à l’écran, ont ensuite continué leurs analyses et travaux sur le sujet.
Cette nouvelle année débute avec leur premier scénario commun de bande dessinée, le Suaire, qui, sur la trame d’une histoire d’amour à travers les époques, évoque, vous vous en doutiez, la religion, la croyance et ce que les hommes sont prêts à faire pour.
Ce premier volet se déroule en 1537 en Champagne où un homme d’église va tromper son monde en présentant un faux suaire au peuple afin de récolter des oboles pour la construction d’une église, avec la complicité forcée de Lucie, une jeune religieuse tourmentée par son amour interdit pour son cousin, évèque de Troyes.
C’est ce triangle amoureux que nous retrouverons dans les deux prochains albums se déroulant dans des lieux et époques différents.
Le suaire de Turin, figure scénaristique centrale de la trilogie, avait déjà fait l’objet d’un album concept, Trois Christs (lire la chronique musicale ici) qui interrogeait le lecteur sur la véracité de la relique et son pouvoir de suggestion.
Ici les auteurs ont choisi le parti pris de présenter le linceul comme un faux (ce qu’il est comme la datation au Carbone 14 l’a prouvé) préférant avec subtilité s’intéresser aux relations des hommes avec la religion, l’amour et le pouvoir.
Au dessin on retrouve un Eric Liberge diablement ( !) inspiré par son sujet qui livre un travail en noir et blanc remarquable que ce soit dans le soucis du détail de décors foisonnants, de paysages enneigés saisissants ou encore de personnages très expressifs qui n’ont plus du tout ce petit rien de figé photo-réaliste que l’on pouvait trouver dans les albums de « jeunesse » (il faudra un jour que je termine Tonnerre Rampant d’ailleurs !).
Son trait est probablement le meilleur vecteur que pouvaient espérer les scénaristes pour ce premier tome fort.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? VOICES OF LIGHT
C'est de Qui ? R. Einhorn
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Non.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? A l’époque de la sortie du Jeanne d’Arc de Dreyer les musiques de films étaient jouées en direct dans les salles lors des projections, la version de la vie (et de la mort) de la Pucelle par le réal’ Danois n’en n’avait donc pas de définitive même si, par exemple, une partition écrite par Leo Pouget et Victor Alix accompagnait la diffusion parisienne.
Dreyer n’en n’était cependant pas amateur et ne réussit jamais à se décider sur une version définitive malgré pas mal de propositions.
Comme on l’a vu déjà par le passe chez nous, pas mal de compositeurs du siècle dernier ont donné leurs versions de B.O pour des films d’avant l’âge du parlant.
La Passion de Jeanne D’Arc ne déroge pas à la règle avec cette œuvre par l’américain Richard Einhorn qui, dans les années 80, cherchait un sujet religieux et se vit conseiller l’histoire de Jeanne d’Arc, ses recherches l’amenèrent à visionner le film de Dreyer auquel il décidé de consacrer sa partition.
Auteur d’une poignée de B.O de films d’horreur de seconde zone entre 77 et 89 le compositeur, qui a pas mal touché aussi à l’électro (d’époque n’est ce pas), joue ici dans une catégorie bien supérieure puisqu’il s’inspire notamment de manuscrits anciens datant du moyen âge.
Le livret, pour soliste féminine, chœurs et orchestre a rencontré un vif succès lors de projections publiques et sa nature éthérée et solennelle se marie assez bien avec ce Suaire, premier du nom.
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Une Chronique de Fab