20 mars 2016 7 20 /03 /mars /2016 10:05

 

 

 

Après s'être penché sur les deux figures emblématiques de chez DC, nous ne pouvions pas faire de même avec l'éternelle concurente, la Maison des Idées. Lio nous présente donc une relecture des myth(os)es pointue et passionante.

 

 

 

 

 

LA BD :

 

 

 

 

C'est quoi : MYTHOS

 

 

 

C'est de qui ? Paolo Rivera & Paul Jenkins

 

 

 

La Couv':

 

 

Déjà lus sur B.O BD ? Oui pour Jenkins (avec Fiction Squad)

 

 

 

Une planche : 

 

 

 

Ca donne quoi ? Etrange projet que Mythos. Mettre en parallèle la genèse ou les premières aventures modernisées - juste ce qu'il faut - des plus illustres figures du panthéon Marvel, on se prendrait presque à rêver que la Maison des Idées se soit lancée dans un exercice de philologie. Une manière de montrer que les éléments fondateurs de ses personnages ont bien acquis, avec les décennies, le statut mythique de ceux décrits dans les épopées et autres poèmes antiques : Achille, Ulysse, Thésée, Enée... les X-Men, Hulk, Ghost Rider (?!), Spiderman, les Fantastic Four et Captain America, même combat. 

 

Parler des super-héros comme d'une mythologie moderne (américaine) est devenu un lieu commun aujourd'hui. Dès la publication des 1ères aventures de Superman en 1938, les comics, en quête de légitimité littéraire et de ressorts narratifs éprouvés, se sont appuyés sur ces héros ancestraux établis et (re)connus de tous. Par la suite, les scénaristes, Stan Lee (le "Homère du XXe siècle") en tête, n'hésiteront pas à piocher certains de leurs nouveaux personnages (Thor, Hercule...) dans ce vivier foisonnant. Avec le temps, ils se lanceront dans la création de panthéons originaux (voir Jack Kirby et ses New Gods ou ses Eternels), avant de pouvoir se livrer à une relecture de leur propre mythologie (Watchmen, Authority, Planetary...). Ceux que le sujet intéresse pourront se référer à l'essai brillant et concis d'Alex Nikolavitch, Mythe et super-héros, édité aux Moutons Electriques.

 

 

Si le rapprochement entre comics et "mythics" n'est donc pas nouveau, rien n'empêchait d'enfoncer le clou en proposant à Paul Jenkins, scénariste des Inhumains (autre exemple de panthéon alternatif), de prouver de façon éclatante, avec le soutien des peintures flamboyantes de Paolo Rivera, la puissance évocatrice éternelle de certaines origines super-héroïques. Sauf qu'en creusant un peu, on se rend vite compte que les intentions qui ont présidé à la création de Mythos n'ont rien de franchement louables. Elles relèvent, au contraire, de la pure stratégie marketing. De la part de Marvel et de l'homme qui a pu pondre la purge Wolverine : Les Origines, est-ce vraiment surprenant ?

 

Petit rappel... En 2006, lorsque le 1er numéro de la mini-série est publié, les spectateurs viennent d'essuyer la 1ère salve des films produits par l'éditeur : les deux X-Men de Singer, les deux Spider-Man de Raimi, le Hulk de Lee et L'Incroyable Hulk de Leterrier, la mise en chantier du Ghost Rider de Johnson (serait-ce donc pour ça que le personnage, au demeurant sympathique, mais pas franchement classique, aura droit lui aussi à son épisode ?!). Bref, toutes ces sorties ont attisé la curiosité d'un lectorat potentiel, pas forcément féru, à la base, de héros en spandex bariolés. Quoi de mieux pour les accrocher au Marvelverse que de leur proposer un support qui servirait de pont entre les films et les comics ? La réponse est apportée par Jenkins lui-même : il suffit de raconter une nouvelle fois les origines de certains personnages incontournables, en privilégiant si possible ceux qui sont concernés par une adaptation cinématographique, et en modificiant ici ou là quelques détails pour que lesdites origines concordent mieux avec ce qui a été montré sur les écrans. Voila la véritable genèse de Mythos, ou comment capitaliser sur le succès remporté par des films de super-héros pour ferrer une nouvelle génération de consommateurs (pardon... de "fans"). 

 

 

 

 

On ne va pas se cacher que l'ambition d'éditeurs comme Marvel ou DC a toujours été de générer un maximum de profits en s'appuyant sur des créations qui essayent de concilier, avec plus ou moins de bonheur, impératifs commerciaux et qualité artistique. Mythos ne déroge pas à la règle. Elle constitue même l'un des exemples les plus manifestes de la politique éditoriale de Marvel. En avoir conscience ne gâche pas complètement le plaisir que l'on peut éprouver, en la lisant, de (re)découvrir les origines de nos personnages préférés, même si cela en altère quand même la saveur. 

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE :

 

 

 

 

 

C'est Quoi ? HEROES SYMPHONY

 

 

C'est de Qui ? Philip Glass

 

 

La couv' : 

 

 

Déjà entendu dans le coin ? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne quoi ? : Pas évident de trouver une BO qui accompagne la lecture de sept histoires qui n'ont en commun que de revisiter la genèse de certaines icônes Marvel. Toutefois, comme il est question, avec Mythos, de réappropriation d'oeuvres majeures de la culture pop et de (super) héros, l'occasion est trop belle pour ne pas proposer, en regard de la BD, la Heroes Symphony de Philip Glass, compositeur qui a par ailleurs mainte fois collaboré à des musiques de films.

 

L'influence de la musique minimaliste de Glass est particulièrement perceptible sur Low et Heroes, les deux 1ers albums de la trilogie berlinoise, enregistrés en 1977 par David Bowie, avec la complicité de Brian Eno. Juste retour des choses, en 1992, pour sa Première Symphonie, le compositeur américain s'inspirera de Low et, quatre ans plus tard, pour sa... Quatrième Symphonie, de Heroes. La boucle était bouclée. Alternant rythmique répétitive et ensorcelante, caractéristique du style de Glass, et "musique vaporeuse [... capiteuse à l'envie" (je cite la description très parlante qu'en faisait Frank Mallet dans les Inrocks), cette Heroes Symphony offre une relecture aussi jubilatoire et envoûtante du tube éponyme, composé naguère par le Thin White Duke, que peuvent l'être les peintures de Rivera revisitant les travaux de Kirby, Ditko ou Ploog.

 

 

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Une chronique signée Lio 

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23 février 2016 2 23 /02 /février /2016 10:49

 

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : UNE VIE AVEC ALEXANDRA DAVID NEEL

 


C'est de qui : Campoy & Blanchot

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisé sur le site? Non

 

 

C’est édité chez qui ? Grand Angle.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? En ce début d’année la femme aux mille vies que fut Alexandra David Neel a droit a pas moins de  deux  ouvrages en BD. L’un à paraître chez Glénat et l’autre, en deux parties, dont le tome 1 vient de sortir chez Grand Angle.

Celui-ci a comme narratrice Marie Madeleine Peyronnet qui sera tout à la fois sa secrétaire personnelle, sa confidente, sa fille adoptive…pendant les douze dernières années de sa vie. L’album démarre au début de leur relation et, via des flashbacks, revient sur les périples orientaux de l’exploratrice, première femme européenne à visiter le Tibet et à entrer dans la Ville Interdite (Lhassa).

Si le dessin semi-réaliste anguleux et avenant est très agréable, et le choix de colo (sépia pour les séquences des années 60 et en couleurs pour celles dans le passé)on regrettera un peu les incessants allers-retours entre les époques qui font la part belle à la relation des deux femmes à la fin de la vie de David Neel (et fait de cette dernière une excentrique acariâtre et tyrannique, ce qu’elle était peut être remarquez), au détriment de son quart de siècle passé sur les routes de la sagesse et de l’enrichissement de soi.

Le second volet corrigera peut être le tir.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? KUNDUN

 

 

C'est de Qui ? P. Glass

 

 

La couv' 

 

 

Déjà croisé chez nous? Oui

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Scorcese, quand il choisit de réaliser un film historique, en costume ou évoquant le passé, doit être bien embêté, lui qui adore truffer ses B.O de morceaux pop-rock phares de l’histoire de la musique. Heureusement, quand il doit faire composer une vraie musique pour un film, il n’hésite pas à faire appel à des pointures. Ainsi, pour sa biographie du 14° Dalaï Lama (Qu’Alexandra David-Neel n’a pas rencontré mais elle auraitpu), c’est le maître du minimalisme Phillip Glass qui est en charge de la B.O. Scorcese avouera d’ailleurs que cette collaboration il en rêvait depuis fort longtemps.

Si Glass reste fidèle à ses motifs courts et répétitifs quasi hypnotique, marque de fabrique de la plupart des ses compositions et du genre en général, il prend le parti -payant- ici d’utiliser en complément d’un orchestre classique, des instruments traditionnels tibétains comme les cloches, les percussions ou des cuivres, le tout joué par un orchestre natif, ainsi que des chœurs des moines Gyuto. Glass, lui-même sympathisant de la cause Tibétaine et se retrouvant en partie dans  les croyances bouddhistes, est familier de la musique folklorique du pays. Ces connaissances mariées à sa sensibilité artistique, son sens de l’écriture musicale et, last but not least, la qualité de la réalisation de Scorcese font de la B.O de Kundun l’un des piliers de la carrière cinématographique du compositeur, pas loin de l’excellent Koyaanisqatsi, et un score tout trouvé pour la vie d’Alexandra David-Neel.

 

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Une chronique de Fab

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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 14:25

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi : LE CHANT DU CYGNE 2

 

 

C'est de qui ? Babouche, Dorison et Herzet

 

 

La Couv':

 

 

Déja lu sur B.O BD? Oui, ensemble sur le tome précédent.

 

 

C’est édité chez qui ? Le Lombard.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Notre troupe de révoltés déserteurs est en route vers Paris afin de remettre à un politicien haut placé la pétition des poilus fatigués de n’être que la chair à canon des décideurs gradés. Traqués par un rescapé implacable, leur nombre va se réduire comme peau de chagrin alors que leur amitié se renforce au détriment de leurs différences. Cette seconde et dernière partie du chant du cygne confirme la bonne tenue du premier tome, histoire d’hommes au scénario écrit avec métier (en même temps derrière le clavier il n’y a pas de manchots !) et illustrée avec force (ces pleines pages !) et originalité (l’aquarelle, le choix des couleurs et des ambiances). Si j’ai toujours un peu de mal avec les visages et expressions des protagonistes, trop typés manga à mon goût, ce diptyque est à classer au rang des réussites. Une sombre page de l’Histoire de France durant la Première Guerre Mondiale qui a fort bien su se démarquer de la palanquée de séries parues sur le thème ces dernières années.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? HAMBURGER HILL

 

 

C'est de Qui ?   Phillip Glass

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu par ici? Oui

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Confier la musique d’un film de guerre (au Vietnam en plus) à Phillip Glass, musicien hors norme, pilier de la musique minimaliste et responsable d’une poignée de B.O à tomber (dont certaines entendues chez nous), était une idée de génie, je vous le dis ! Utilisant ses  moyens de prédilection, à base de répétitions et de thèmes hypnotiques, le compositeur livre quelque chose de peut être plus rythmique que ses pièces habituelles. Le film, comme ses pairs célèbres (Apocalypse Now, Platoon) utilise beaucoup de chansons du répertoire rock pop, la musique de Glass est pour le coup hélas assez peu utilisée malgré l’ambiance qu’elle aurait pu amener sur pas mal de scènes qui ne fonctionnent pas aussi bien sans. Peut-être un peu froide et distante au premier abord sur le tome 2 du Chant Du Cygne, elle met rapidement l’accent sur le côté tragique du scénario (vous ne vous attendiez tout de même pas à une happy end si ?) sans parler des thèmes communs aux deux médias et a atténué ce décalage que le dessin « manga » avait créé pour moi.

 

 

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Une chronique de Fab

 

 

Pour ceux qui n’auraient pas encore répondu au petit questionnaire B.O BD:

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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