LA BD:
C'est quoi ? ANIMABILIS
C'est de qui ? T. Murat
La Couv':
Ca donne Quoi ? En cet hiver de 1872, Victor est envoyé par son journal pour enquêter sur un chien noir aux yeux rouges qui terrorise une bourgade côtière de l'Angleterre.
Plus poète que journaliste, notre jeune héros idéaliste et rêveur va se buter à la froideur et à la rusticité des gens du coin et , surtout, découvrir la beauté sauvage de la lande au travers d'une femme/créature fantasmagorique avec qui il vit une liaison aussi charnelle que surnaturelle.
Ne vous attendez pas donc, malgré le début du pitch, à une resucée du Chien des Baskerville, si l'on a bien une paire de scènes fantastiques, l’enquête sur la créature est plus un prétexte qu'autre chose pour Thierry Murat à délivrer une réflexion sur le rapport de l'homme à la nature, la sensibilité artistique et naturelle face à la religion et à la bétise.
Graphiquement aussi, Aniambilis invite à une certaine langueur bucolique et contemplative, dans un style parfois un peu trop photo réaliste à mon goût mais qui sert bien son propos.
Avec ce nouvel album, Murat continue son exploration du médium dans ce que le fond peut apporter à la forme...et vice-versa.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : LE LOCATAIRE
C'est de qui ? P. Sarde
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui, pas mal de fois.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Dans une décennie bien chargée, Phillipe Sarde collabore pour la première fois avec Polanski (les deux hommes re travailleront à deux reprises, su Tess et Pirates!) pour une partition qui alterne classicisme soigné et angoisse poussée et
étrange notamment grâce à l'usage d'un harmonica de verre (sur lequel les doigts doivent être mouillés).
Cet instrument que l'on aurait plutôt l'habitude d'entendre dans des musiques féeriques complète ici à merveille -et à contre emploi!- des cordes souvent à la limite de la dissonance, un piano relativement minimaliste et une poignée d'instruments à vent variés.
Une suite d'ambiances bien liées qui, comme Animabilis, prêtent à la réflexion, à la rêverie mais aussi à l' effroi parfois.
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Une Chronique de Fab