Ca donne Quoi ? Les expressions impliquant une comparaison entre l’homme et l’animal sont rarement flatteuses pour ces derniers alors qu’au contraire depuis que l’Homme est sur Terre il n’a cessé de prouver qu’il était pire que l’animal.
“L’homme est un loup pour l'homme” par exemple est limite insultant pour le loup, tant celui-ci, contrairement à son prédateur sur 2 pattes, ne tue pas par cruauté ou au service d’un quelconque dieu ou souverain.
“Malin comme un Singe” est de rigueur quant à elle avec le nouvel opus de Moynot qui, au travers de la traque par le FBI d’un serial killer qui prend comme cible des hommes hauts placés (tout en laissant leurs femmes sauves), nous livre une réflexion sur la violence et la bêtise inhérente à une grande majorité des êtres humains (aux States peut être plus qu’ailleurs mais ne nous leurrons pas, c’est un peu partout la même situation)
En parallèle Moynot intercale des séances “documentaires” sur une étude sur l’organisation de races de singes en sociétés, souvent matriarcales, qui démontrent cruellement que oui le singe est plus “malin” que son descendant (si toutefois il était besoin de le prouver).
Exercice de style intéressant avec des choix de bichromies différents en fonction des fils narratifs, la Suprématie des Underbaboons s’éloigne quelque peu de la production habituelle de son auteur en confirmant qu’il assure quelque soit le genre abordé.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : HARDWARE
C'est de qui ? S. Boswell
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Yep
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ?Hardware, petit film britannique fantastique de Richard Stanley, a utilisé son micro-budget de façon optimale pour développer une atmosphère à huis clos particulièrement oppressante se déroulant dans un monde apocalyptique.
On en retiendra particulièrement la musique, signée Simon Boswell, inventive et entêtante.
Partant de sonorités éclectiques, d’un riff de guitare entêtant qui progresse vers des nappes synthétiques, ajoutant quelques arrangements orchestraux plus classiques mixés avec quelques samples le compositeur-bidouilleur livre une B.O très particulière, compagnon de lecture intéressant au nouveau Moynot
Ca donne Quoi ?C’est l’histoire d’une malette de laquelle un livret de comptes appartenant à un caid de la pègre va tomber, causant une réaction en chaine dans laquelle sont impliqués un débutant du FBI, une bande de hippies pickpocket, un bad boy latino dangereux, un transsexuel, un mac afro americain chauffeur de taxi à ses heures, la mafia et, last but not least, le Charlie du titre, bagman malchanceux et pas très futé (quoique!).
Tout ce petit monde va jouer au jeu du chat et de la souris sanglant dans le New York de la fin des années 60 et peu d’entre eux vont en tirer leur épingle.
S’il reste dans le Noir, Moynot nous en livre cette fois çi un récit fort coloré avec cette course poursuite à la narration multiple imbriquée et maline, dans une Grosse Pomme résolument psychédélique dont il rend cependant bien le fourmillement d’alors.
Son style semi réaliste et - donc- les couleurs bigarrées, atténuent le violence du récit, que certains auraient pu définir -par paresse ou manque de références- de tarantinien, mais que je rapprocherai plus des polars U.S des années 70/80, de Don Siegel à Scorcese, et font de ce one-shot une lecture originale.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :HARRY GENTLEMAN PICKPOCKET
C'est de qui ? L. Schifrin
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Dans la plus pure tradition de ses grands succès où le jazz groovy côtoie un suspense au cordeau, de Bullit à la série des Dirty Harry, la B.O de ce film de 73 brille par sa variété autant que par sa qualité.
Au milieu de pistes essentiellement dédiées à une ambiance lounge, Schifrin place un brûlot funky, un thème sur vitaminé qui ne démériterait pas dans un film de Van Peebles ou encore un peu de romance sexy.
En 1 grosse heure et plus de 30 morceaux on a largement de quoi piocher pour bien accompagner la recherche de Charlie dans New York!
Ça donne Quoi ? Picot est un vieux de la vieille, machiste, raciste, désabusé… un baroudeur qui a trainé sa carcasse de mercenaire d’une organisation à l’autre, toujours entre deux eaux, sans jamais lâcher ses principes complètements rétrogrades.
Quand le mafieux pour qui il remplit quelques « contrats » tente de le doubler sur un coup de trafic d’armes, tout dérape, et tant pis si Audrey, jeune idéaliste de gauche partisane de l’action armée, fait partie des dommages collatéraux.
Moynot, dans son style si caractéristique depuis sa reprise des adaptations du Nestor Burma de Malet version Tardi, livre ici un one-shot violent et sans temps mort, un de ces récits noirs ancré dans la réalité politique du siècle dernier (avec une introduction informative pour les plus jeunes !) dont il a le secret et qui ne fait pas dans la dentelle.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ?REVOLVER
C'est de Qui ? E. Morricone
La couv'
Déjà entendu dans le coin? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Pour ce film noir où la femme d’un directeur de prison est enlevée afin de l’échanger contre un prisonnier, réalisé par Solima au début des années 70, alors que le genre connaît un véritable boom de l’autre côté des Alpes, Morricone, qui a déjà écrit une poignée de B.O pour les westerns du réal’, compose une musique aux accents dramatiques prononcés et aux arrangements pour cordes minimalistes qu’il contre balance par des passages bien plus funk aux rythmiques caractéristiques de l’époque.
Le mélange est aussi détonnant qu’efficace et se révèle être l’un des meilleurs d’un auteur pourtant hautement prolifique (et c’est un euphémisme !) des deux côtés de l’Atlantique à cette époque. Quentin « photocopieuse »Tarantino empruntera d’ailleurs le thème de Revolver pour son Inglorious Batards.
Une B.O très sombre qui, vous l’aurez compris, est bien raccord avec l’Original de Moynot.
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)