6 juillet 2020 1 06 /07 /juillet /2020 11:50
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  MAURETANIA

 

 

C'est de qui ? C. Reynolds

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Tanibis

 

 

Déjà lu sur le site? Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Il est de ces artistes dont le travail et l’influence est telle que leur nom en devient un adjectif qualificatif. Ainsi David Lynch, touche à tout de génie, a fait de l’étrangeté sa marque de fabrique au point qu’aujourd’hui toute œuvre qui sort des sentiers battus de par un aspect bizarre voire sans queue ni tête est, avec facilité souvent, qualifié de « lynchienne ».

 

Néanmoins on pourrait sans hésiter (et sans paresse intellectuelle, j’insiste !) appliquer le terme à Mauretania, comics podu par Chris Reynolds qui, d’une publication quasi confidentielle, a connu une notoriété méritée via l’amour que Seth porte au travail de son collègue d’Outre Atlantique.

Tanibis édite aujourd’hui en VF une anthologie des histoires de Reynolds, récits courts reliés ou non par des éléments disparates dont deux personnages mystérieux affublés d’un casque de pilote appelés Monitor I et II.

 

Il évolue dans un monde aux similarités manifestes avec le nôtre sauf qu’il est peuplé d’éléments incongrus qui font s’interroger sur sa vraisemblance (on apprendra qu’une race extraterrestre est en fait au contrôle de la Terre).

 

Ne cherchez pas à tout comprendre quand vous lirez Mauretania, certaines histoires sont cryptiques, d’autres révèlent des liens intéressants entre elles quoique pas toujours clairs. L’ensemble se lit avec curiosité et on y apprécie le coté décalé pour ne ps dire marginal de la narration et des thématiqus abordées.

La partie graphique en noir et blanc, simple et expressive, à la mise en page formatée pour mieux en éclater les codes, finit de faire de cet ovni une anthologie que tout amateur affirmé et/ou pointu du medium se doit de découvrir.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : MY DEAR KILLER

 

 

C'est de qui ? E. Morricone

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Très souvent.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Probablement l’un des plus prolifiques et marquant compositeurs du cinéma mondial s’est éteint aujourd’hui, lundi 06 juillet 2020, à l’âge canonique de 91 ans, laissant derrière lui une filmographie aussi longue qu’influente.

 

Stakhanoviste de l’écriture, Morricone pouvait produire jusqu’à plus de 20 B.O dans une année, au plus fort de sa carrière, dans les années 70.

C’est du début de cette décennie que date ce Cher Assassin, que l’on doit au réal de Mon nom est Personne sur lequel Morricone signait déjà la musique. Unique giallo de son réal’, ce thriller brille par son suspense, la tension constante de son déroulement et la crudité de certaines scènes.

 

Qualités (hum !?) que l’on eut également appliquer à la partition du compositeur qui commence déjà a expérimenter sur ses scores dans l’esprit jazz fusion que des gens comme Miles Davis affectionnent, avec un saxo radicalement free jazz et des parties de percussions jouées en même temps à la batterie et au vibraphone.

 

Les scores dit « expérimentaux » de Morricone sont loin d’être parmi ses plus connus et c’est fort dommage car ils se révèlent tous aussi intéressants et efficaces. Ici l’ambiance flirte avec l’irréel, la peur de l’inconnu ou encore l’angoisse névrosée. De quoi rendre Mauretania encore plus décalé s’il y avait eu besoin !

 

Chapeau bas l’artiste et merci pour cette belle et longue carrière !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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25 août 2019 7 25 /08 /août /2019 09:58

 

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi ? MW

 

 

C'est de qui ? Tezuka

 

 

La Couv':

 

 

 

C’est édité chez qui ?Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Probable.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Dans le japon des années 70 la destinée tragique d’un jeune homme empoisonné par un gaz toxique (le MW du titre) et du religieux qui l’a initié à un amour interdit et cherche dorénavant sa rédemption.

 

Alors adolescents, Michio et Garai se retrouvent par un concours de circonstance sur une petite île au large du Japon. Réfugiés dans une grotte ils ont une relation sexuelle puis découvrent, le lendemain matin, que toute la popualtion de l’île a été décimée par une fuite de produit.

 

Bien des années plus tard, Garai est rentré dans les ordres tandis que Michio, devenu employé de banque, commet d’horribles crimes.

Apprenant ce qui s’est réellement passé sur l’île, Michio fomente un plan diabolique visant à empoisonner des milliers de japonais.

 

Le père Garai va tout faire, malgré son amour contre nature pour Michio, pour l’empêcher d’arriver à ses fins.

 

 

Dans ce manga fleuve, Tezuka, loin d’Astro et du Roi Leo, livre, sur fond de thriller psychologique tendu, une vraie réflexion sur des sujets de société brulants (surtout pour l’époque, nous sommes au milieu des années 70) : l’homosexualité, la religion, la sexualité des prêtres.

 

Dans un style déroutant qui mélange réalisme des décors et caricature des visages, le mangaka déroule la toile de son scénario avec une maestria rare, ménageant ses effets, multipliant les moments de suspense.

 

Rarement on aura pu apprécier une telle harmonie du fond et de la forme et l’on peut se réjouir de la réédition de quelques unes des œuvres majeures de Tezuka dans la collection de Delcourt.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LE PROFESSIONEL

 

 

C'est de qui ? E. Moricone

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Fort souvent.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Au début des années 80 (oui, je sais, je l’ai laissé exprès !), Bebel, alors au sommet de sa gloire, enchaîne les longs métrages, alternant les comédies, les films d’aventure et les polars.

Ce Professionnel, adapté d’un roman (lui même en partie inspiré d’une histoire vraie) mélange ces genres tout en mettant continuellement en valeur sa star.

 

L’autre star du film c’est la musique de l’italien stakhanoviste Ennio Morricone, 4° film avec Belmondo pour lequel il écrit la partition, le Professionnel est peut être le moins réussi, si l’on se contente de la version cinéma.

En effet, le thème principal, écrit pour un autre film plus obscur (et réutilisé pour une pub de croquette pour chien !), si intéressant, est réutilisé à toute les sauces par la prod qui, de fait, ne fait pas cas du reste des pistes écrites par le compositeur.

 

Et c’est fort dommage car entre des morceaux au suspense évoquant les années western de Morricone, en passant par des thèmes plus romantiques mais toujours teintés de mélancolie, le tout sur des rythmiques et utilisations d’instruments judicieuses, cette B.O est un mélange riche d’atmosphères qui s’est fort bien prêté à MW et son panache de genre !

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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3 août 2019 6 03 /08 /août /2019 07:08

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  JERRY SPRING. INTEGRALE 5.

 

 

C'est de qui ? Jijé, Phillip, Lob.

 

 

La Couv':

 

Oldies but Goldies. / Jerry Spring 5  Vs.  Un Ciel de Plomb

 

Déjà croisés sur le site? Oui, tous.

 

 

C’est édité chez qui ? Dupuis

 

 

Une planche:

 

Oldies but Goldies. / Jerry Spring 5  Vs.  Un Ciel de Plomb

 

Ca donne Quoi ? Dernier volume de l’intégrale soignée et en noir et blanc consacrée au héros de Jigé, ce cinquième volume regroupe des histoires où le cow boy propret et bon garçon des premiers temps laisse la place à un homme plus déterminé, plus dépenaillé, mal rasé et prompt à la bagarre (même s’il reste droit comme la justice, évitant de tuer ses ennemis par exemple).

En ceci, on sent là une « influence » assez surréaliste, à savoir celle d’un autre héros de western dont les premières aventures viennent de paraître en albums : le lieutenant Blueberry.

 

Surréalistes car si Blueberry a bien une influence (ou une origine si vous préférez) avérée, c’est le Jerry Spring de Jigé. En effet Giraud, le dessinateur de Blueberry, est à l’époque de la naissance de la série l’assistant de Jigé et c’est ce dernier qui le recommande à Charlier pour donner vie à son héros.

 

Le ton plus sombre et adulte de ce nouveau western va donner le « la » aux futures parutions du genre et les derniers albums de Jerry Spring, écrits par Lob et Philip, le propre fils de Jijé, n’ont plus grand-chose à voir avec ceux des débuts.

 

On y retrouve un Spring mal rasé, aux prises avec des forcenés du Klu Klux Klan, prenant parti pour la cause des noirs américains ; au milieu d’un conflit fraternel où indiens et tuniques bleues se déciment, ou encore face à des protagonistes féminins intéressants mais, hélas, peu développés par un Jigé pas forcément enclin à prendre cette direction pour son héros.

 

Si les fans de la première heure seront peu être un peu décontenancés par la direction prise par la série sur cette fin de parcours, les amateurs de western comme votre serviteur seront ravis.

Même si le dessinateur a tendance parfois à expédier certaines cases, notamment sur les personnages vus de loin, l’ensemble est de fort bonne facture avec des planches qui restent des modèles de narration graphique.

 

Le tout étant, comme sur les précédents volets de l’intégrale, tout en noir et blanc et enrichis de documents forts intéressants à la riche iconographie ; il serait dommage de ne pas déguster cette madeleine de Proust, bien agréable en cette période de disette bédéphilique.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : CIEL DE PLOMB

 

 

C'est de qui ? E. Morricone

 

 

La Couv':

 

Oldies but Goldies. / Jerry Spring 5  Vs.  Un Ciel de Plomb

 

Déjà entendu chez B.O BD? Souvent

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Une autre influence des scénarios de ces derniers Jerry Spring est, évidemment, la foultitude de westerns fleurissant sur les écrans de cinéma, et notamment ceux en provenance de la Cinecitta.

 

Mouvement intrinsèquement lié au nom d’Ennio Morricone qui, avec la trilogie des dollars de Sergio Leone, va définir la musique du genre pour les décennies à venir (et pour cause sur 22 scores composés en cette année 1968, pas moins de quatre sont des westerns dont le très beau Grand Silence de Corbucci), le western spaghetti propose une vision plus réaliste, plus âpre, plus crasseuse que son modèle américain.

 

Sur la quantité de longs métrages produits certains valent le détour comme ce Ciel de Plomb qui commence et se termine dans la violence avec des passages plus légers voire comiques entre les deux. La partition de Morricone, si pas exempte de «facilités» (comprendre : de choses déjà entendues sur de précédents travaux : sifflement, guitare,,,,), propose des variations plus originales notamment avec du violon.

 

Ambiances qui colleront aussi bien aux trois premiers albums recueillis ici qu'aux deux derniers, plus dans la veine de la série des Trinita (et qui dérouteront un peu les afficionados de la série).

 

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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2 juin 2019 7 02 /06 /juin /2019 11:47

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  HOT POLICE

 

 

C'est de qui ? Varenne

 

 

La Couv':

 

Cycle BD Erotique  /  Hot Police  Vs.  Peur sur la Ville

 

Déjà lu sur le site? Non

 

 

C’est édité chez qui ? Tapages Nocturnes

 

 

Une planche:

 

Cycle BD Erotique  /  Hot Police  Vs.  Peur sur la Ville

 

Ca donne Quoi ? L’inspecteur Hotman (sic!) est un dur à cuire, une sort de Dirty Harry à la française qui opère à la Brigade des Mœurs sous l’autorité d’une charmante mais non moins efficace commissaire.

 

Ensemble ils s’occupent de diverses affaires (intimidation, racket, trafic, …) avec une efficacité redoutable, notre inspecteur n’hésitant pas à donner de sa personne au besoin !

 

Ce ne sont pas moins de cinq récits inédits du vétéran Alex Varenne que nous propose Tapages Nocturnes dans ce Hot Police. Mélange de polar noir et de X – l’album est à classer dans les œuvres plutôt hard de l’auteur- ces histoires courtes donnent à l’artiste l’occasion de proposer des scènes osées s’il en est avec force gros plan et autres cadrages explicites.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :PEUR SUR LA VILLE

 

 

C'est de qui ? E. Morricone

 

 

La Couv':

 

Cycle BD Erotique  /  Hot Police  Vs.  Peur sur la Ville

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oh oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Verneuil est le réalisateur français avec lequel Ennio Morricone a le plus travaillé. Leur cinquième film ensemble surfe sur le succès des Dirty Harry avec un tueur psychopathe effrayant et un Bebel gouailleur au possible qui cascade dans tous les coins.

 

Le compositeur italien écrit un thème oppressant au possible, dirigé par la basse et la caisse claire, sur lesquels le piano puis l'harmonica et le sifflement viennent se poser.

Instruments qui disparaissent ou sont remplacés selon les pistes,  variations notables, toujours dans cette atmosphère de suspense tendu via notamment des dissonances intéressantes.

 

La force de la musique de Morricone est de savoir utiliser des instruments spécifiques sur des genres différents sans pour autant que ses scores soient des « copié/collé » même si, évidement, on reconnaît la patte du maestro.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

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10 avril 2019 3 10 /04 /avril /2019 09:13

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  UNE HISTOIRE DE FRANCE

 

 

C'est de qui ? Onfray, Kotalrek, Jeff.

 

 

La Couv':

 

Connaître le passé pour comprendre le présent  /  Une Histoire de France   Vs.  Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon

 

Déjà croisés sur le site? Le dessinateur oui.

 

 

C’est édité chez qui ? Le Lombard.

 

 

Une planche:

 

Connaître le passé pour comprendre le présent  /  Une Histoire de France   Vs.  Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon

 

Ca donne Quoi ? Evoquer la grande Histoire par le biais de la petite est un procédé intéressant et bien souvent, nous l’avons vu à plusieurs reprises dans ces pages, propice à intéresser le lecteur tout autant qu’à l’instruire (même si ce n’est pas toujours le but premier de la BD).

 

Jef, loin des adaptations de polar sur lesquelles on a pu le lire, et dans un style graphique moins torturé, plus « ligne claire », l’a bien saisi puisqu'il est allé trouver le philosophe Michel Onfray et, aidé de son ami scénariste Thomas Kotalrek ils ont crée cette série (prévue en 6 tomes) où une famille de personnages fictifs va évoquer son parcours au sein des grands événements qui ont secoués la France des années 40 à nos jours, le but avoué étant de proposer une analyse et de trouver des causes à la situation socio-politique actuelle ô combien préoccupante.

 

Ce premier volet introduit les membres de la famille Vichère, lyonnais de souche, dont le plus jeune est mêlé à une sombre histoire de prises de vues involontaires d’un attentat terroriste. Leur avocat, afin de tenter de mettre toutes les chances du coté de sa défense, décide de s’entretenir avec les grands parents, témoins privilégiés de la Seconde Guerre Mondiale ici abordée ainsi que les prémices de la guerre d’Algérie.

 

Outre une narration intéressante faite d’aller-retour entre les époques, on appréciera la façon dont les protagonistes sont dépeints, tout en nuances, l’apparition de figures historiques et artistiques de l’époque, et un propos sous-jacent plein de promesses que la suite devrait confirmer.

 

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : ENQUETE SUR UN CITOYEN AU DESSUS DE TOUT SOUPCON

 

 

C'est de qui ? E. Morricone

 

 

La Couv':

 

Connaître le passé pour comprendre le présent  /  Une Histoire de France   Vs.  Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon

 

Déjà entendu chez B.O BD? Fort souvent.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Pour sa seconde collaboration avec le réalisateur Elio Petri, Morricone semble aborder ce thriller politique comme l'un des multiples westerns qu'il a mis en musique.

 

Un thème saccadé, une guitare acoustique, une guimbarde, c'est en effet à s'y méprendre, les esprits chagrins diront d'ailleurs que le maestro, composant entre 13 (1970) et 18 (1969) musiques de film par an, n'hésitait pas à recycler du matériel initialement prévu pour d'autres films.

Quand bien même, qui s'en plaindrait au vu de la qualité de son écriture et de l'ingéniosité de ses mélodies.

 

Alors c'est vrai, comme souvent, la musique fonctionne sur la répétition d'un thème principal, agrémenté ou non d'autres instruments, décliné dans d'autres tonalités...toujours est-il que la tension amenée par le décalage entre certaines parties mélodiques et une rythmique hypnotique est palpable et assez intemporelle, ce qui va bien au contenu de ce premier tome d'Une Histoire de France.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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