11 décembre 2024 3 11 /12 /décembre /2024 09:27





 

LA BD:





 

C'est quoi ? 1629 OU L'EFFRAYANTE HISTOIRE DES NAUFRAGES DU JAKARTA TOME 2




 

C'est de qui ? Dorison & Montaigne




 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui? Glénat




 

Déjà croisés sur le site? Oui.



 

Une planche: 

 



 

Ca donne Quoi ? Après la mutinerie orchestrée de main de maître par Jeronimus Cornélius, le Jakarta s’est échoué sur un archipel désert de l’océan Indien non loin de l’Australie.

 

Devenu de fait chef des survivants alors que les officiers sont partis chercher des secours, Cornélius agit comme un tyran sanguinaire mais dans le style main de fer dans gant de velours: tout en subtilités aussi machiavéliques que funestes.

 

Seule Lucrétia arrive encore à lui tenir tête mais l’emprise du nouveau “maître à bord” entraine bientôt le lot de naufragés vers de drastiques extrémités. 

 


 

Changement de décor pour cette suite toute en tension de 1629, exit le huis-clos du navire pour celui de l'île déserte, tout aussi anxiogène surtout que là, face à une petite poignée de gentils, se dresse tout un ramassis de très méchants.



 

Le duo talentueux derrière ce diptyque à l’édition classe connaît son métier que ce soit du coté de Dorison et son savoir-faire pour ménager ses effets, rendre sa narration captivante, et proposer au lecteur une relecture d’un fait divers historique réel sous forme de récit de genre très maîtrisé, ou, au dessin, un Montaigne en grande forme qui, après les décors hauts en couleurs maritimes du tome précédent, propose ici des planches très abouties où suspense et grand spectacle disputent la vedette à un casting accrocheur et expressif.





 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : THE LIGHTHOUSE



 

C'est de qui ? M. Korven




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 


 

Ca donne Quoi ? Après avoir mis un bon coup de pied dans la fourmilière de la musique de film d’épouvante grâce à son travail léché sur The Witch, le canadien Mark Korven collabore à nouveau avec le réalisateur du film sus-cité pour The Lighthouse, huis clos où Robert « Twilight » Pattinson affronte le monument Willem « Dernière Tentation du Christ, mais pas que » Dafoe, au sein d’un phare.

 

Spécialiste de la word music, Korven a poussé le vice jusqu’à créer un instrument spécifique, mélange de choses diverses (orgue indien, vielle à roue, sitar, theremin, violoncelle et j’en passe) qu’il a sobrement baptisé « The Arprehension engine ». Ce redoutable hybride dont aurait rêvé des gens aussi divers –et talentueux- que Gyorgi Ligeti,  Jimmy Page ou David Gilmour, crée des sons assez ahurissants, comme tout droit sortis d’un cauchemar musical.

 

Le compositeur a mis son invention à profit donc sur la musique de The Lighthouse, tissant des thèmes aux harmoniques aussi sombres que crispantes parfois, des grincements sonores personnifiant le vent, la marée, les craquements du bois. Les cuivres quant à eux, nombreux et variés semblent imiter les sirènes de bateau, les hurlements des créatures marines étranges.

 

B.O quasi organique aux mélodies rares et arides, jouant plus sur la tension sonore que sur la musicalité, The Lighthouse traduit par ses atmosphères plaintives et menaçantes toute la noirceur de ce tome 2 de 1629.

.

 




 

- - - - - - -

 

Repost0
21 novembre 2022 1 21 /11 /novembre /2022 10:51

 

LA BD:





 

C'est quoi ? 1629



 

C'est de qui ? Dorison & montaigne



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui.



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Pays Bas, le XVII° siècle. Lune -sinon LA- des plus puissante compagnie maritime du monde missione Fransisco Delsaert subrécargue du navire le Jakarta. Il sera maître à bord, au-dessus même du capitaine, Arian Jakob, avec qui il a eu des différends.

Leur mission: transporter jusqu’à Sumatra d’importantes quantités d’argent et de bijoux pour s’assurer un accès à la cour du grand Moghol.

Pour compléter ce duo mal assorti, Jeronimus Cornelius, un étrange apothicaire, fait office de second à Delsaert mais semble avoir ses propres motivations.

 

Ils disposent d’un délai serré pour rejoindre leur but et auront fort à faire pour maîtriser un équipage composé de ce que la société compte de pires éléments.

 

Rajoutez à cela la présence d’une belle noble réclamée par son mari et qui n’a clairement pas sa place sur ce cloaque flottant où les tensions vont très rapidement s'exacerber jusqu’à atteindre un point de non-retour.

 


 

S’emparant d’un  fait divers historique le doué Xavier Dorison, Midas du scénar de la BD Franco-Belge nous emmène dans un récit en huis clos sous haute tension, à la narration percutante, au casting impeccable et varié et riche en scènes fortes et aux dialogues ciselés.

 

Si son histoire se déroule il y a plusieurs siècles les thématiques restent hélas fort d’actualité: réflexion sur le pouvoir et ses abus, sur les inégalités et ce qu’elles peuvent pousser les hommes à fier et, last but not least, sur ce sentiment de puissance que procure l’appartenance à un groupe même si les actions du groupe en question deviennent hautement répréhensibles. 



 

Coté dessin Timothée Montaigne n’a, n’ayons pas peur de l’affirmer, plus grand chose à envier à l’un de ses principaux mentors, Mathieu Lauffray, tant son style et son coup de crayons se sont affirmés pour livrer ce qui reste à mon sens le travail le plus abouti de sa carrière à ce jour.

 

Alors certes la filiation est plus qu' évidente, surtout si l’on pense aux séries maritimes de Lauffray (le récent diptyque Raven ou Long John Silver dont le scéanrio était signé…Dorison!) mais sur 1629 Montaigne s’affirme comme un compositeur graphique hors pair, proposant des paysages de haute mer saisissants, des scènes de bateau réalistes (on sent le repérage sur place!) ou encore des personnages aux visages frappants d’expressivité.

 

Le tout est magnifiquement rehaussé par les couleurs de Clara Tessier qui, pour un premier pas dans le 9° art, se positionne déjà comme une future référence de la colorisation.



 

Bref vous l’aurez compris ce premier tome de 1629 coche quasi toutes les cases de l’album parfait et, pour ne rien gâcher, est proposé dans une belle édition grand format avec l’une des couvertures les plus belles de l’année. 






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :1899



 

C'est de qui ? Ben Frost



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.



 

On peut écouter ?

 


 

 

Ca donne Quoi ? Décidément les séries maritimes marquantes de cette fin d’année ont opté pour la facilité coté titre; quatre chiffres et c’est emballé!

 

Remarquez si c’est pour être au niveau de réussite des deux oeuvres en question (1629 et 1899 pour ceux qui sont déjà perdus!) je veux bien que ça devienne une norme!

 

Les créateurs de la série Dark, pépite de récit jouant sur les temporalités imbriquées, jouent maintenant dans la cour des grands, grace au succès mérité de Dark, et viennent de s’embarquer (facile oui!) sur un navire peuplé de personnages aussi multiples que variés (et qu’étranges!) qui, au crépuscule du XIX° siècle, retrouve un autre bateau disparu dans un état catastrophique et qui va enclencher des situations et réactions inattendues. 

 

Si les moyens sont largement plus conséquents que pour leur série précédente coté musique ils ont à nouveau confié la tâche au brillant Ben Frost, et ils ont bien fait, aucun des compositeurs US actuels oeuvrant d’habitude sur ce genre de production n’ayant l’inventivité de l’islandais d’adoption.



 

On pour reprocher à ce dernier de reprendre quelques formules qui ont fait la réussite de la B.O de Dark, force nappes de synthés vrombissant plein de menaces en tête, mail il y ajoute pas mal de choses, notamment toute une palette de percussions jouées “live” qu’il n’oublie pas de triturer électroniquement ensuite.

 

Un peu de sons distordus par ici, de chœurs éthérés par là, des faux cuivres et de l’écho… un cocktail oppressant au possible, certes assez  anachronique sur ce premier volet de 1629 mais tellement complémentaire côté tension, efficacité et suspense!






 

---------------

 

Repost0

Présentation

  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
  • Contact

Rechercher

Tags