17 juillet 2018
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LA BD:
C'est quoi ? LA FILLE DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE
C'est de qui ? Manini & Willem
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui, les deux mais pas ensemble.
C’est édité chez qui ? Grand Angle.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Dans la France de Napoléon III, lors de l'exposition universelle dans la capitale, les complots visant la tête de l'empereur vont bon train, et après la macabre découverte de la maîtresse de ce dernier, il enlèvent l'épouse algérienne du colonel Ferrand, un proche de Napoleon.
Ferrand est contraint de tenter d'assassiner l'empereur s'il veut revoir sa femme vivante mais une gamine des rues, Julie Petit-Clou, une fille de voyante aux dons bien plus réels que ceux de sa génitrice, va aider le gradé à se tirer de ce fort mauvais pas.
Mélangeant background historique original et fouillé avec un concept d'enquêtes saupoudrées d'humour et de paranormal, Jack Manini propose un premier tome bien mené et prometteur.
Autre gros point fort de l'album, sa partie graphique, assurée par Etienne Willem qui, après deux très bonnes séries animalières, revient aux personnages humains et ça fait bien plaisir, de belles trouvailles narratives dans la mise en page.
Vivement la suite des aventures de cette nouvelle héroïne des plus attachantes !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : ULTIMATUM
C'est de qui ? J. Addison
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Une fois de plus c'est un grand écart en apparence que l'on vous propose entre BD et B.O aujourd'hui.
En effet le sujet d'Ultimatum, avec ce scientifique dérobant une bombe atomique d'un laboratoire pour menacer Londres, ne pouvait être plus éloigné de la France du XIX° siècle. Pourtant à l'écoute, la première musique pour le cinéma de John Addison, qui allait signer quelques unes de grandes pages de la B.O britanique, ne sonne pas anachronique.
Avec ses arrangements directement issus du classique et ses mélodies très animées où les vents expriment tour à tour le suspense et l'action, le score du film est descriptif juste ce qu'il faut, faisant penser parfois au travail d'Herrmann avant le début de sa fructueuse collaboration avec Hitchcock.
Si le coté léger de la BD en sort du coup un peu amoindri ce n'est pas dérangeant pour autant.
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Une Chronique de Fab
18 juin 2018
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07:37
LA BD:
C'est quoi ? JACK COOL 1967 ACIDE SOIT-IL
C'est de qui ? Manini & Mangin
La Couv':
Ca donne Quoi ? Voilà notre détective au sein de la communauté des Merry Pranksters où il a retrouvé celui que l'on nomme dorénavant Jésus Gris et son étrange gant noir, grâce à qui il va même remettre la main sur la fille de Jayne Mansfield embarquée chez un pseudo-gourou tout feu tout flamme (au figuré comme … au sens propre!).
Mais quand le bus magique fait trop de vagues (acides!) c'est carrément les autorités qui interviennent ! Inutile de dire que la virée n'est pas de tout repos même si elle est des plus fun voire psychédélique !
Voici donc la conclusion délirante de ce diptyque à l’indéniable originalité qui traite d'une époque et d'une culture finalement peu abordée en BD mais aux répercussions culturelles multiples et variées. Je conseillerai Jack Cool à tous les amateurs de mélange de genres bien foutus et de dessin à l'avenant,
LA MUSIQUE:
C'est quoi : OCEAN'S EIGHT
C'est de qui ? D. Pemberton
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? David Holmes ayant mis en musique les trois Oceans de Soderbergh, la « filiation » avec Daniel Pemberton pour ce quatrième volet féminin semble couler de source.
Le compositeur britannique a prouvé avec l'excellent score de The Man From U.N.C.L.E qu'il assurait dans le répertoire revival 70's maîtrisant la pop funky comme ses illustres aînés voire comme Holmes lui même.
Si moins réussi peut être que celui cité ci dessus, Ocean 8 brille néanmoins par ses sonorités old school, son groove psyché à base de batterie et percussions endiablées, ses cocottes de guitares, ses orgues Hammond, son minimoog et sa disto surannée.
Cerise sur le gâteau la variation de la Fugue en Ré Mineur de Bach est assez bluffante dans le genre grand écart musical et prouve l'étendue du talent de Pemberton.
On essaye de taper au plus juste souvent coté mélange BD et musique, là, je pense qu'on a fait fort !
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Une Chronique de Fab
3 juillet 2017
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07:20
LA BD:
C'est quoi ? JACK COOL 1966. QUELQUES JOURS AVANT JESUS GRIS.
C'est de qui ? Manini, Mangin.
La Couv':
Ca donne Quoi ? Fin des années 60, aux States, l’époque est à la libération de l’esprit et du corps et c’est ce que va faire notre héros à l’étrange main gantée de noir : tout plaquer pour se perdre et se retrouver au sein d’une communauté hippie accro au LSD menée par le gourou Ken Kesey.
Il va y hériter du surnom de Jésus Gris et, alors que l’on en apprend un peu plus sur son passé (Guerre du Vietnam, « malédiction » à la Dorian Gray, beau père tyrannique…) il part avec les Pranksters prêcher la bonne parole de la vie sous acide.
Lucille son épouse éplorée et incrédule engage alors Jack Cool afin de retrouver sa trace. Pas contre le fait d’arrondir ses fins de mois notre détective accepte parallèlement la requête de la starlette Jane Mansfield dont la fille a fugué…les petits buvards psychédéliques semblent être le lien de toute cette joyeuse cavale.
Inspirés de faits rèels le nouveau dyptique de Mangin et Manini mèle avec réussite comédie hippie, enquête socio culturelle, analyse de mœurs…le tout bien emballé par un trait soigné et, forcément coloré aux intéressantes trouvailles narratives (lors des flashbacks et trips par exemple).
Ce très bon premier tome est complété d’un intéressant dossier sur l’histoire du LSD et même …d’un buvard imbibé de la dite substance !…
(non je déconne ! )
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LA CUREE
C'est de Qui ? Jean-Pierre BOURTAYRE et Jean BOUCHETY
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Comme il l’avait fait avec Les Liaisons Dangereuses ou La Ronde, Vadim, avec sa muse de l’époque en premier rôle (la belle Jane Fonda), adapte Zola en actualisant le propos.
La plupart de ces films ont évidement pris un bon coup de vieux (ils sont tous très ancrés dans l’atmosphère de la fin des sixties), et leurs musiques sont hélas dans le même cas.
Mais pour une BD se déroulant dans l’univers baba-cool des 70’s, pas de problèmes, bien au contraire !
Si on laissera de coté les chansons signées Bourtayre (parolier entre autre pour Claude François) on se délectera des pistes entre jazz langoureux, flute mélancolique et sitar psyché de Jean Bouchety ; c’est la grande mode de l’ouverture musicale (et de chakras dans la foulée) et, tout comme les Beatles à la même époque, de nombreux musiciens s’intéressent aux possibilités de cet instrument.
Si très souvent ce n’est que pour son coté folklo il faut reconnaître qu’il installe une ambiance indissociable dans l’imaginaire collectif de l’expérimentation d’hallucinogènes de cette époque révolue.
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Une Chronique de Fab
9 mai 2016
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13:56
LA BD:
C'est quoi : LE POIDS DES NUAGES
C'est de qui ? Manini & Chevereau
La Couv':
Déjà lus sur B.O BD? Non
C’est édité chez qui ? Grand Angle
Une planche:

Ca donne Quoi ? Background des plus original pour cette nouvelle série puisque nous voilà an Amérique du Sud, dans la capitale argentine pour être plus précis, au lendemain direct de la Seconde Guerre Mondiale. Jean Vatine, constructeur d’avions, s’est exilé à Buenos Aires pour échapper à l’occupation et tente de faire affaire avec le gouvernement pour placer un prototype d’avion de chasse. Bientôt rejoint par son fils, les deux hommes vont braver les difficultés, quelles soient politiques ou sentimentales, pour essayer de réussir leur pari.
On avait chroniqué une poignée de BD « D’aviation » il y a une paire d’années mais silence radio sur le genre depuis, ce dernier n’étant pas ma tasse de thé. Il faut reconnaître à la nouvelle série de Manini et Chevereau de savoir mélanger petite et grand histoire avec réussite, tout en insufflant un côté humain appuyé qui ne tombe jamais dans le cliché.
L’ensemble, servi par un dessin original, dans l’esprit des fumetti de nos voisins transalpins se laisse lire sans déplaisir.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? A NOUS LA LIBERTE
C'est de Qui ? Georges Auric
La couv'

Déjà entendu dans le coin?
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Critique légère mais évidente d’un certain capitalisme à venir (on pourrait même ajouter visionnaire vu l’évolution de la société dans les décennies suivantes), A nous la liberté de René Clair a également été le symbole d’un certain étât d’esprit libertaire sinon contestataire de tout une époque.
S’accordant au réalisme poétique et utopique du film, Auric, lui-même proche des idées communistes dans les années 30, continue sur la lancée initiée par la B.O du Sang d’un poète de Cocteau, à adapter pour l’écran et des œuvres très personnelles sa vision de la composition. Une musique qui se veut le miroir du courant surréaliste tout en restant claire et simple ; dans le bon sens du terme. Très figurative, quasi diégétique (Auric écrit même une poignée de chansons pour le film de Clair), sa partition est, comme le seront d’ailleurs beaucoup des suivantes, de La Belle et la Bête à Orphée en passant par La Symphonie Pastorale, un véritable pont d’or entre les genres.
Une bande originale parfois anachronique mais qui relève le goût mélodramatique de ce premier tome du Poids des Nuages.
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Une Chronique de Fab