8 septembre 2018
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07:27
LA BD:
C'est quoi : MOI, JEANNE D'ARC
C'est de qui ? Valérie Mangin & Jeanne Puchol
La Couv':
Déjà croisées sur B.O BD ? Oui pour la scénariste
Une planche
Ça donne Quoi ? Vous pensiez tout savoir sur Jeanne d'Arc? Eh bien, oubliez tout avant d'ouvrir cet album.
D'abord le titre complet écrit sur la couverture est ; Moi, jeanne d'Arc appelée la Pucelle, misérable pécheresse, sorcière, devineresse, fausse prophétesse, invocatrice et conjuratrice des esprits mauvais, superstitieuse, adonnée aux arts magiques, hérétique, obstinée et rechue…
Voilà un sacré portrait!
Valérie Mangin a conservé de cette suite les côtés sorcière et adonnée aux arts magiques. Elle fait de Jeanne d'Arc une adepte du culte du Dieu Cornu. En acceptant de se sacrifier à lui au bout d'un an en mourant sur le bûcher, Jeanne obtient la force et le pouvoir de chasser les anglais et de faire sacrer roi le dauphin. Mais elle va reculer devant son sacrifice et perdra ses pouvoirs… et finira sur le bûcher.
Après tout, pourquoi pas une telle explication de l'épopée de Jeanne d'Arc puisqu'il y en a déjà eu de nombreuses plus ou moins scientifiques (voir Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_d%27Arc). Celle-ci donne une explication sur les crémations des sorcières qui auraient été des sacrifices aux anciens dieux avec complicité de l'Église.
Les dessins en N&B de Jeanne Pujol semblent très bien documentés pour que tenues, décors, personnages soient conformes à la période décrite. Personnellement, je les trouve un peu froids comme si elle avait voulu mettre un peu de distance avec le mythe, mais il y a beaucoup de dynamisme dans les scènes de batailles ou les sabbats des sorcières.
Une version colorisée diminuerait sans doute ce côté froid.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? ALEXANDRE NEVSKI
C'est de Qui ? Sergei Prokofiev
La couv'
Déjà entendu chez nous ? oui
On peut écouter?
Ça donne Quoi ? En réalité, je triche un peu car le morceau à écouter est La bataille sur la glace tiré de la cantate Alexandre Nevski que Prokofiev a écrite en reprenant la musique composée pour le film de Sergueï Eisenstein parce qu'il y a quelques interventions parlées dans le film
La fureur qui gonfle doucement avant de retomber dans la tristesse (préludant le superbe solo de contralto du morceau Le champ des morts). Une fureur guerrière qui correspond aux deux stratèges que furent Alexandre Nevski face aux chevaliers teutoniques et Jeanne d'Arc face aux anglais. En plus, ces deux chefs de guerre ont été sanctifiés pour leurs actes : l'un par l'église orthodoxe et l'autre par l'église catholique… une raison de plus pour les réunir pour une lecture en musique!
Cela dit, j'aimerais vous faire découvrir une autre œuvre concernant Jeanne d'Arc : l'oratorio d'Honegger Jeanne au bûcher (qui a été la base du film Jeanne au bûcher de Roberto Rossellini en 1954).
Je l'ai découverte parce que je l'ai chanté en tant que choriste il y a pas mal d'années. En particulier, je vous recommande le procès de Jeanne par les animaux qui commence à 15mn et finit à 25mn (environ). Je reconnais que ce n'est pas une musique facile, mais essayez.
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Une Chronique de Gen
18 juin 2018
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07:37
LA BD:
C'est quoi ? JACK COOL 1967 ACIDE SOIT-IL
C'est de qui ? Manini & Mangin
La Couv':
Ca donne Quoi ? Voilà notre détective au sein de la communauté des Merry Pranksters où il a retrouvé celui que l'on nomme dorénavant Jésus Gris et son étrange gant noir, grâce à qui il va même remettre la main sur la fille de Jayne Mansfield embarquée chez un pseudo-gourou tout feu tout flamme (au figuré comme … au sens propre!).
Mais quand le bus magique fait trop de vagues (acides!) c'est carrément les autorités qui interviennent ! Inutile de dire que la virée n'est pas de tout repos même si elle est des plus fun voire psychédélique !
Voici donc la conclusion délirante de ce diptyque à l’indéniable originalité qui traite d'une époque et d'une culture finalement peu abordée en BD mais aux répercussions culturelles multiples et variées. Je conseillerai Jack Cool à tous les amateurs de mélange de genres bien foutus et de dessin à l'avenant,
LA MUSIQUE:
C'est quoi : OCEAN'S EIGHT
C'est de qui ? D. Pemberton
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? David Holmes ayant mis en musique les trois Oceans de Soderbergh, la « filiation » avec Daniel Pemberton pour ce quatrième volet féminin semble couler de source.
Le compositeur britannique a prouvé avec l'excellent score de The Man From U.N.C.L.E qu'il assurait dans le répertoire revival 70's maîtrisant la pop funky comme ses illustres aînés voire comme Holmes lui même.
Si moins réussi peut être que celui cité ci dessus, Ocean 8 brille néanmoins par ses sonorités old school, son groove psyché à base de batterie et percussions endiablées, ses cocottes de guitares, ses orgues Hammond, son minimoog et sa disto surannée.
Cerise sur le gâteau la variation de la Fugue en Ré Mineur de Bach est assez bluffante dans le genre grand écart musical et prouve l'étendue du talent de Pemberton.
On essaye de taper au plus juste souvent coté mélange BD et musique, là, je pense qu'on a fait fort !
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Une Chronique de Fab
29 juillet 2017
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08:29
LA BD:
C'est quoi : LE CLUB DES PREDATEURS 2. THE PARTY.
C'est de qui ? Valérie Mangin (scénario) – Steven Dupré (dessin) – Roberto Burgazzoli (couleur)
La Couv':
Déjà croisé sur le site? Oui sur le précédent tome
C’est édité chez qui ? Casterman
Une planche:
Ca donne Quoi ? Jack tente toujours de délivrer ses amis enfermés dans les réserves du club, mais Elizabeth est devenue complètement mutique et amorphe à la suite du choc qu'elle a subit à la fin du 1e tome. Voir Jack dans la rue la ranime. Ils décident de s'attaquer au club en utilisant la petite fille simplette du cuisinier comme objet de chantage : sa libération contre l'empoisonnement du prochain banquet… Mais rien ne va se dérouler comme prévu!
Voici donc le 2e tome d'un diptyque noir, très noir (même le fond des pages est noir d'ailleurs!).
Steven Dupré est très à l'aise dans le rendu d'un monde victorien dur aux pauvres et clément avec les riches. La finesse de ses dessins lui permet de montrer les pires abominations sans faire fuir le lecteur.
Valérie Mangin est allé au bout de son histoire sans mollir et sans "happy end", une intrigue assez classique au demeurant et héritière des pires légendes urbaines.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? OLIVER TWIST
C'est de Qui Rachel Portman
La couv'
Déjà entendu chez nous? oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Pour le film de Roman Polanski, Rachel Portman est restée dans sa zone de comfort en utilisant essentiellement ses habituels schémas de cordes répétitives et un peu ronflantes.
Mais dans le morceau final (Newgate prison) proposé ci dessus, elle a introduit une noirceur particulière pour distiller l'angoisse de l'enfermement de manière plutôt efficace. L'arrivée d'une clarinette nostalgique est bienvenue au milieu des dégoulinades des cordes (même si elles évoquent des rythmes celtiques).
Un peu d'angoisse et de nostalgie pour accompagner en "douceur" les horreurs de l'album, apportent un décalage intéressant et d'autant plus oppressant par moment.
(Les lecteurs les moins habitués à l'accompagnement musical auront peut être un peu de mal avec ce choix mais la touche d'originalité qu'il amène est fort bienvenue. - Fab)
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Une chronique de Gen.
3 juillet 2017
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07:20
LA BD:
C'est quoi ? JACK COOL 1966. QUELQUES JOURS AVANT JESUS GRIS.
C'est de qui ? Manini, Mangin.
La Couv':
Ca donne Quoi ? Fin des années 60, aux States, l’époque est à la libération de l’esprit et du corps et c’est ce que va faire notre héros à l’étrange main gantée de noir : tout plaquer pour se perdre et se retrouver au sein d’une communauté hippie accro au LSD menée par le gourou Ken Kesey.
Il va y hériter du surnom de Jésus Gris et, alors que l’on en apprend un peu plus sur son passé (Guerre du Vietnam, « malédiction » à la Dorian Gray, beau père tyrannique…) il part avec les Pranksters prêcher la bonne parole de la vie sous acide.
Lucille son épouse éplorée et incrédule engage alors Jack Cool afin de retrouver sa trace. Pas contre le fait d’arrondir ses fins de mois notre détective accepte parallèlement la requête de la starlette Jane Mansfield dont la fille a fugué…les petits buvards psychédéliques semblent être le lien de toute cette joyeuse cavale.
Inspirés de faits rèels le nouveau dyptique de Mangin et Manini mèle avec réussite comédie hippie, enquête socio culturelle, analyse de mœurs…le tout bien emballé par un trait soigné et, forcément coloré aux intéressantes trouvailles narratives (lors des flashbacks et trips par exemple).
Ce très bon premier tome est complété d’un intéressant dossier sur l’histoire du LSD et même …d’un buvard imbibé de la dite substance !…
(non je déconne ! )
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LA CUREE
C'est de Qui ? Jean-Pierre BOURTAYRE et Jean BOUCHETY
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Comme il l’avait fait avec Les Liaisons Dangereuses ou La Ronde, Vadim, avec sa muse de l’époque en premier rôle (la belle Jane Fonda), adapte Zola en actualisant le propos.
La plupart de ces films ont évidement pris un bon coup de vieux (ils sont tous très ancrés dans l’atmosphère de la fin des sixties), et leurs musiques sont hélas dans le même cas.
Mais pour une BD se déroulant dans l’univers baba-cool des 70’s, pas de problèmes, bien au contraire !
Si on laissera de coté les chansons signées Bourtayre (parolier entre autre pour Claude François) on se délectera des pistes entre jazz langoureux, flute mélancolique et sitar psyché de Jean Bouchety ; c’est la grande mode de l’ouverture musicale (et de chakras dans la foulée) et, tout comme les Beatles à la même époque, de nombreux musiciens s’intéressent aux possibilités de cet instrument.
Si très souvent ce n’est que pour son coté folklo il faut reconnaître qu’il installe une ambiance indissociable dans l’imaginaire collectif de l’expérimentation d’hallucinogènes de cette époque révolue.
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Une Chronique de Fab
15 décembre 2016
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16:11
LA BD:
C'est quoi : ALIX SENATOR. LE HURLEMENT DE CYBELE
C'est de qui ? Mangin, Demarez.
La Couv':
Déja croisé sur le site? Oui
C’est édité chez qui ? Casterman.
Une planche:
Ca donne Quoi ? En fait d’Alix c’est plutôt de Kephren et Titus, ses rejetons, qu’il s’agit ici puisque notre héros ne vas pas intervenir avant une bonne trentaine de pages pour tenter de sauver la mise aux deux adolescents.
En effet Kephren s’est mis en tête de pénétrer dans le temple de Cybèle afin d’y découvrir sa (possible) grande destinée, rien que ça. Hélas pour le jeune homme, la perfidie et la duplicité des prêtres vont vite contrarier ses espoirs.
Valérie Mangin se révèle une fois de plus à la hauteur de sa tâche ardue –reprendre les personnages crées par Jacques Martin- et mêle adroitement fiction et réalité ; si, à mon goût, les deux jeunes héros sont moins charismatiques et porteurs que leur père, l’album n’en reste pas moins très distrayant et mené tambour battant.
Le trait quasi photo-réaliste de Démarez, s’il fait de véritables merveilles niveau reconstitution historique, est parfois un peu moins convainquant sur certaines expressions faciales, mais rien de choquant, loin de là !
En marge de la série mère, Alix Sénator est en train de faire son bonhomme de chemin, sans aucun doute.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? THE FURY OF ACHILLES
C'est de Qui C. Savina
La couv'
Déjà entendu chez nous? Oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Le titre de ce péplum de 62 vous aura probablement mis sur la voie du sujet traité. Pour ceux qui auraient séché les cours, au choix, d’Histoire, de Grec ou de littérature, il s’agit bel et bien d’un épisode de la guerre de Troie telle que la raconta Homère dans son Illiade.
Mode des films en jupettes aidant, l’Italie produit à la chaine des séries B voire Z où des bellâtres aux corps huilés paradent et font admirablement (hum !) semblant de se mettre sur la gueule, avec force décors cheap derrière. Pour ce film ci on a même droit à une poignée de scènes récupérees d’une production antérieure, histoire de remplir un scénario qui autrement devait tenir sur un timbre poste.
Nonobstant les hypothétiques qualités de Fury of Achilles, on appréciera sans retenue sa B.O où Carlos Savina, entre un drame et une comédie, fait preuve d’une maestria pas si rare dans le genre qui a été hélas victime de sa surproduction et a quelque peu plombé les éventuelles (re)découvertes de musiques pourtant soignées.
Outre un thème aux accents héroïques repris de ci de là dans la B.O, notamment par des chœurs lyriques, l’italien alterne les mélodies romantiques aux envolées guerrières d’une efficacité qui feraient pâlir de honte n’importe lequel des clones du studio Remote Control.
L’influence de Rozsa est parfois assez flagrante, pour le meilleur, puisque débarrassé des fixettes folkloriques du maître.
Peut être que cette B.O aurait été plus attendue sur un des albums de la série Alix classique mais il est évident qu’elle apporte à la version Mangin-Démarez un coté épique et old-school bienvenu.
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Une chronique de Fab