11 juin 2019
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07:57
LA BD:
C'est quoi ? MIDNIGHT TALES 3
C'est de qui ? Bablet, Bordier, Maudoux, The Neb Studio…
La Couv':
Ca donne Quoi ? Dans le Japon de 1945 à aujourd’hui, on suit la destinée de Makoto - qui s’est sacrifiée pour détruire la créature responsable de l’explosion d’Hiroshima, ainsi que de sa fille kyoko - mais aussi de la rivalité entre les Filles de Sélène et les Midnight Girls qui, à coups d’affrontements entre Yokai gigantesques et autres Kaiju, vont précipiter l’archipel dans diverses catastrophes.
L’anthologie Midnight Tales, bébé prospère de Mathieu Bablet, s’enrichit d’un troisième volet à nouveau chargé en symbolique, en « lore », en personnages charismatiques, le tout intelligemment emballé dans un parallèle fort entre la magie, les créatures monstrueuses et la délicate histoire du Japon avec le nucléaire (de Hiroshima à Fukushima).
Si le fil conducteur chronologique est une idée intéressante, qui fonctionne bien, j’ai un peu tiqué sur les différences de styles graphiques assez disparates, les deux premiers étant ceux qui m’ont le moins emballé (il faut dire que The Neb Studios et Maudoux placent la barre fort haute).
Après je conçois qu’il en faut pour tous les goûts et que le graphisme typé manga parlera probablement plus à un lectorat différent.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : ONLY LOVERS LEFT ALIVE
C'est de qui ? J. Van Wissem
La Couv':
Déjà croisé sur B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Le cinéma de Jarmusch a toujours été étroitement lié à ses B.O. Des débuts avec son alter ego à l’écran John Lurie, acteur et compositeur des longs du réal’, jusqu’à les derniers en date où il participe activement à la musique avec son combo Squrl.
A la tête de cet énigmatique groupe on retrouve Jozef Van Wissem, l’homme qui a remis au goût du jour, et à plus d’un titre, le luth, prouvant qu’un instrument médiéval pouvait tout à fait trouver sa place dans la musique d’aujourd’hui.
A l’écoute de la B.O de Only Lovers Left Alive, variation vampirique signée Jarmusch, on ne peut qu’abonder dans son sens. Mélangeant sonorités du passé et du présent, mariant le luth à l’électricité et travaillant le tout en post prod avec force effets inspirés, Van Wissem produit une musique organique hybride aux sonorités fraiches (voire glaçantes si je peux me permettre le raccourci facile).
Ajoutes quelques voix à ce mélange déjà réussi et vous obtenez une B.O baroque, oscillant entre hypnose, mélancolie et tragique qui surprend souvent, surtout en l’écoutant avec ce troisième Midnight Tales.
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Une Chronique de Fab
8 mai 2019
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11:47
LA BD:
C'est quoi ? LEVIUS EST 1
C'est de qui ? Nakata
La Couv':
Déjà lu sur le site? Non
C’est édité chez qui ? Kana
Une planche:
Ca donne Quoi ? Il y a une paire d’années de ça, à l’occasion du week end hautement commercial dit des « 48H de la BD », j’ai découvert le premier tome d’une série manga entre steampunk et combats de gladiateurs technoïdes intitulée Levius.
Si je peux être grand fan du médium – Lone Wolf and Cub est une série qui fait par exemple partie de mon top 5 de BD tout genre et origines confondus- j’ai un peu de mal avec le foisonnement graphique dont font preuve certains mangakas, surtout ceux qui touchent à la S.F, le format me semblant toujours trop petit (mais, vous me direz, ayant dépassé les 40 ans c’est peut être aussi une question de vue qui baisse !)
C’étais le cas avec ce Levius premier du nom et, malgré d’autres qualités manifestes, je n’ai pas poussé l’expérience plus loin, redoutant la série à rallonge.
C’est pourtant via la série « spin off » Levius Est que je reviens dans cet univers uchronique, mais avec plus de bons a-prioris.
En effet, ce nouveau départ (suite en fait à la disparition du magazine d’origine où paraissait la série de base) reprend là où les 3 tomes de Levius s’étaient arrêtés, à savoir les deux principaux protagonistes, Levius et AJ -respectivement jeune homme et jeune fille adversaires dans l’arène- se remettent tous deux difficilement de leurs blessures.
Le premier est en assistance médicale poussée la seconde est confinée sous terre, amnésique.
Outre une poignée de flashbacks sur la jeunesse du héros et le combat, on en apprend également un peu plus sur le background (la vapeur notamment, sorte d’éther permettant de multiples choses).
La boxe mécanique va devenir le moyen pour les superpuissances mondiales de régler les conflits et nos deux combattants vont donc devenir des atouts majeurs sur l’échiquier géopolitique.
Nakata est un artiste hyper doué, la majeure partie des planches et cases m’ont parues moins touffues et plus lisibles que sur le premier Levius et la série a clairement pris de l’épaisseur avec ce nouveau départ.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :TERRA FORMARS REVENGE
C'est de qui ? Takafumi Wada
La Couv':
Déjà entendu chez nous? Non.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Anecdote amusante, c’est aussi à l’occasion d’une opération 48h de la BD (la précédente je crois) que j’ai découvert la série Terra Formars, avec le premier album.
Enfin découvrir c’est un bien grand mot puisque je n’ai toujours pas pris le temps de m’y pencher. Néanmoins je connais la réputation asse bonne du manga et ait découvert qu’il existait une adaptation en série animé, et même une suite de cette adaptation.
Il n’en fallait pas plus pour que je jette une oreille à son score et le garde sous le coude pour …une occasion comme aujourd’hui.
Des mythiques B.O des divers épisodes vidéo ludiques de Metal Gear Solid aux grands classiques blockbusters des deux dernières décennies, Takafumi Wada a retenu l’essentiel et propose des thèmes héroïques où l’orchestre s’en donne à cœur joie via des montées en puissance assez impressionnantes parfois à défaut d’être toujours originales.
Pas dénuée de passages moins emportés où le suspense règne en maître via des incursions électroniques bienvenues, la musique de ce spin off est quasi idéale pour cette suite de Levius.
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Une Chronique de Fab
28 avril 2019
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07:38
Triste coincidence de l'actualité, alors que je finissais de taper la chronique de cette suite de Lone Wolf And Cub - manga majeur du genre, voire oeuvre incontournable du 9° Art- j'ai appris la disparition de son génial scénariste, Kazuo Koike.
LA BD:
C'est quoi ? NEW LONE WOLF AND CUB
C'est de qui ? K. Koike & H, Mori
Une Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui pour Koike.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Je vous avoue être resté sceptique en découvrant ce « nouveau » Lone Wolf and Cub, suite écrite plus de vingt ans après le dernier volume de la série du même nom, œuvre majeure du manga, voire de la BD en général.
En effet, une précédente variation futuriste, parue chez dark Horse, s'était révélée des plus décevante et, même si celle qui nous intéresse aujourd'hui est scénarisée par l'auteur de la série originale, il était légitime de se demander si l'entreprise n'était pas essentiellement lucrative.
Les trois premiers tomes invalident rapidement ce mauvais pressentiment ; Koike cherche clairement à se renouveler en recentrant son scénario sur Daigoro, fils du héros décédé de Lone wolf and Cub. Si l'on retrouve une sorte de « duo père-fils », Togo Shigetada le nouveau protagoniste principal, si pas aussi charismatique qu'Ogami Itto est cependant plus attachant (en même temps on avait découvert Ogami Itto lors d'une scène où il présentait à son fils de 2 ans un sabre et une balle en lui expliquant que s'il choisissait la balle il mourrait, coté sympathie on fait mieux !)
Si la partie graphique, assurée par Mori, n'a pas à rougir de la comparaison avec son illustre prédécesseur (déjà décédé à l'époque de cette reprise), elle n'est pourtant pas aussi flamboyante et le découpage est peut être un peu moins cinématographique.
Là où cette nouvelle mouture pêche un peu c'est coté intrigue, avec une multiplication des camps en présence et des trahisons à tiroir, et une certaine lourdeur de lecture due à l'emploi quasi continu – dans la traduction en américain- de termes japonais obligeant à d'incessants aller -retour avec le lexique en fin de volumes.
Au final, les amateurs de Lone Wolf and Cub apprécieront de lire une «suite au chef d’œuvre d'origine même si il ne faut pas s'attendre à retrouver la même maestria.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : GOYOKIN
C'est de qui ? Masaru Sato
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Goyokin qui, entre autre choses, amena pas mal de changements techniques et idéologiques dans le film de sabre, est mis en musique par le collaborateur habituel du grand Akira Kurosawa, Masaru Sato.
L'histoire se déroule à une époque proche de celle de New Lone Wolf And Cub et le personnage principal est également un samouraï errant au grand cœur ; par pas mal d'aspects, le film fait penser aux westerns spaghettis de l'époque et sa musique n'est pas en reste.
En effet, si l'on excepte les instruments traditionnels, finalement assez peu présents, tout, dans la rythmique comme dans les thématiques, fait penser aux B.O italiennes du genre, celle du maestro Morricone en tête.
Il est clair que Sato a disposé de plus de libertés ici que sur ses travaux avec Kurosawa et le résultat, hybride au possible, est assez saisissant parfois sur cette nouvelle série riche en scènes chocs.
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Une Chronique de Fab
24 mars 2019
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08:46
LA BD:
C'est quoi ? LES MONTAGNES HALLUCINEES 2
C'est de qui ? G. Tanabe
La Couv':
Déjà croisé chez nous? Oui
Une planche:
Ca donne Quoi ? Les explorateurs Dyer & Danforth sont partis sur les traces des membres disparus de l’expédition; ils se retrouvent dans une immense et incroyable cité antédiluvienne dont l’exploration révèlent, notamment via des bas reliefs et autres sculptures, l’existence de races monstrueuses inconnues des hommes.
Leur quête de savoir va les pousser à explorer l’intérieur de la cité et ce qu’ils y découvrent changera leur vie à jamais !
Second volet de l’adaptation virtuose du Maître de Providence par Gou Tanabe qui a su faire preuve d’une maestria graphique impressionnante et qui a trouvé le juste milieu entre récitatif et suspense avec des scènes finales fortes en tension.
Mention spéciale à la présentation du bouquin avec sa couverture façon cuir (comme le Necronomicon !) même si je persiste à penser qu’un format bien plus grand aurait permis d’apprécier à leur juste valeur les dessins aux multitudes de détails.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :WOZZECK
C'est de qui ? H. Trantow
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Adaptation teutonne obscure du Woyzeck de Büchner, ce long métrage d'après guerre mérite néanmoins d'être redécouvert ne serait-ce que pour ses qualités graphiques, son message philosophique (si, si!) sa mise en scène, ou, vous l'auriez compris, sa musique.
Supérieur en bien des points à la version de Herzog, ce Wozzeck évoque le destin d'un soldat simple d'esprit qui accepte de faire le cobaye et qui finira jugé et exécuté pour le meurtre passionnel de sa fiancé.
Trantow, dont je n'ai trouvé aucune bio si ce n'est une filmographie remplie de films allemands inconnus, insiste autant sur le coté tragique que sur l'aspect philosophique du scénario.
Il construit une tension crescendo à base de lignes de vents, de roulements de percussions, de vibratos de cordes et autres procédés propres à la musique classique qu'il adapte avec réussite à l'illustration musicale.
Peu de vrais moments de frayeur ici mais assez pour souligner les passages les nécessitant dans ce second volet des Montagnes Hallucinées pour lequel, le reste du temps, le Wozzeck de Trantowfait un « underscore » intéressant.
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Une Chronique de Fab
25 novembre 2018
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08:56
LA BD:
C'est quoi ? LES MONTAGNES HALLUCINÉES
C'est de qui ? Gou Tanabe
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui
Une planche:
Ca donne Quoi ? Au début des années 30 des scientifiques de l'université Miskatonic partis explorer l'Antarctique perdent le contact avec une équipe ayant fait une découverte extraordinaire.
Quand le campement est retrouvé, c'est l'horreur : corps et squelettes de toutes parts, équipement et tentes saccagés... qu'a t-il pu arriver aux explorateurs ?
Les Montagnes Hallucinées, un des textes les plus marquants de Lovecraft, renaît à la sauce manga et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a bon Gou(t) (oui, désolé, j'ai hésité à la faire pourtant!)
Si nombre d'adaptations du maître de Providence ont vu le jour en BD, peu ont la force évocative de celle de l'auteur japonais.
Il s'était déjà frotté à Lovecraft il y a une dizaine d'années, le temps d'une nouvelle, et j'ai pu, en comparant les deux œuvres, apprécier l'évolution impressionnante de son style graphique et de son sens de la narration. Tanabe rend à merveille l'ambiance anxiogène du texte d'origine et ses paysages sont à couper le souffle parfois.
Si l'on peut peut être regretter une poignée de pages qui font un peu remplissage et, donc, le découpage de l'oeuvre en deux tomes, le reste est tout bon, sur le fond comme la forme, jusqu'à la couverture en faux cuir du plus bel effet.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE THING
C'est de qui ? E. Morricone
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Sorti le même week end que le E.T de Spielberg et descendu en flammes par la critique, The Thing de Carpenter n'a atteint son statut de film culte que bien des années après son premier passage sur grand écran.
Avec un scénario qui n'est évidement pas sans faire penser à celui des Montagnes Hallucinées, se déroulant dans un huis clos quasi idéal (comme entourage, à part l'île déserte ou une lointaine planète on fait difficilement mieux dans le genre!), le film est également doté d'un budget plus conséquent que sur les longs précédents du réal, ce qui permet à celui ci de ne pas avoir à assurer la partie musique (il y reviendra vite cela étant) et de se payer même le luxe d'embaucher le maestro Morricone.
De façon pour le moins inhabituelle, le compositeur italien opte pour une approche des plus minimaliste avec des cordes en nombre réduit, des nappes de synthés, des traitements électroniques et autres bruitages aux effets angoissants, et des thèmes finalement assez impersonnels.
Si l'atmosphère de terreur est plutôt bien rendue, on pourra regretter que le score ne soit pas plus original (et qu'il ait même plutôt mal vieilli) mais on se délectera de certaines pistes à la froideur qui n'a d'égale que celle des paysages des Montagnes Hallucinées.
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Une Chronique de Fab