14 janvier 2025 2 14 /01 /janvier /2025 14:52








 

LA BD:





 

C'est quoi ? LE FANTOME DE L’OPERA




 

C'est de qui ? Les frères Brizzi




 

La Couv':




 





 

C’est édité chez qui? Futuropolis



 

Déjà croisés sur le site? Oui.



 

Une planche: 


 




 

Ca donne Quoi ? Au début du XX° siècle, à Paris, l’Opéra Garnier est réputé hanté par un fantôme qui …réclame de l’argent aux dirigeants du lieu et exige qu’on lui réserve une loge. 

Alors que la nouvelle direction ne souhaite pas faire cas de ce chantage et de ces élucubrations, plusieurs faits troublants surviennent: pendaison d’un machiniste, vol d’un cheval, sabotage du grand lustre…

 

Une jeune soprano, qui a remplacé au pied levé -et avec succès!- la chanteuse attitrée, va devenir l’objet de convoitise du mystérieux fantôme et le soupirant de la belle devra mobiliser tout son courage pour la tirer des griffes de cet inquiétant personnage.



 

Les frères Brizzi se sont fait depuis un certain temps une spécialité d’adapter de grands auteurs en BD.

Balzac ou Vian déjà chez Futuro, Dante chez Daniel Maghen…avec une réussite qui approche de l’idée que je me fais de la perfection dans le médium!

 

En effet, leurs versions de l’Enfer de Dante ou des Contes Drolatiques de Balzac m’ont littéralement ravies et ont placé leurs auteurs aux cotés de maîtres de la BD réaliste en noir et blanc dans un panthéon qui va du précursseur Gustave Doré aux américains Gary Gianni et Bernie Wrigthson, en passant par les italiens Battaglia ou encore Serpieri.



 

Leur maîtrise des ombres et de la lumière, des hachures et des déliés est un régal et magnifie leurs décors détaillés tout comme l'expressivité exacerbée de leurs protagonistes.

 

Là encore l'alternance de narration classique et de superbes planches pleines pages fonctionne à plein.



 

Cette relecture du Fantôme de l’Opéra confirme tout le talent du duo Brizzi et font attendre avec fébrilité leurs projets futurs!



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : LE COMTE DE MONTE CRISTO



 

C'est de qui ? J. Rebotier




 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Non



 

On peut écouter ?

 


 

Ca donne Quoi ? C’est amusant car nous avons eu récemment un échange lapidaire (une suite de réponse à un post facebook pour être exact!) avec Lio, AKA Lionel Zehren, transfuge entre autre de B.O BD où il nous a régalé de chroniques pointues il y a quelques années et qui, depuis quelques temps, propose un podcast que je trouve fort intéressant (en même temps il parle de B.O de films, donc j’étais acquis à la cause d’emblée!), dans lequel (l’échange lapidaire, pas le podcast, pour ceux qui ont perdu le fil) nous évoquions succinctement la phrase de Lalo Schifrin sur le fait que la réussite d’un film tienne à 70% sur sa musique.



 

L'exemple du jour est, de façon quelque peu contradictoire, à mes yeux un contre exemple mais probablement pas pour les plus profanes dans le genre.



 

Je m’explique: le score de Jérôme Rebotier (que nous n’avions jamais croisé de par chez nous, ce qui, avec pourtant près de 3800 chroniques, laisserait d’ailleurs  penser que nous n'avons pas fait le tour de la question, et c’est tant mieux!) est redoutable d'efficacité dans des genres comme l’action musclée, le suspense tendu voire le fantastique mais, à mes oreilles en tout cas, ô combien anachronique avec cette version du Comte de Monte Cristo.



 

Pas que les décalages entre images et musique ne me gênent (sauf si l’on évoque des choses comme The keep par Tangerine Dream  ou Le Sixième Sens de Rubini où les B.O horriblement datées 80’s rendent aujourd’hui les longs métrages quasi inregardables ) mais ici on sent que Reboter chasse plus sur les terres d’un Bernard Herrmann que d’un Philippe Delerue.

 

Utilisation rythmiques d’instruments mélodiques, glissandos exacerbés de cordes ou encore répétitions de notes, le compositeur a choisi d’évoquer la tragédie de l’histoire plutôt que sa période.

Alors ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit, la partition fonctionne plutôt bien mais, du point de vue de l'aficionado que je suis de musique historique, je me suis senti un rien trompé sur la marchandise.



 

En tous les cas, pour l’admirable version du Fantôme de l’Opéra que nous chroniquons aujourd’hui, le score de Rebotier est fort intéressant. 

 

 

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19 février 2024 1 19 /02 /février /2024 14:15

 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? IL ETAIT UNE FOIS L’AMERIQUE




 

C'est de qui ? Mory & Hostache




 

La Couv':


 



 

C’est édité chez qui? Les Arènes





 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le dessinateur.




 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Une anthologie prisée par le brillant François Bunel ne pouvait qu’attiser mon intéret, surtout qu’il s’agit là rien moins que de dresser un panorama certes non exhaustif -la tâche nécessiterait des douzaines de tomes!- de la littérature américaine en parallèle de l’Histoire ô combien riche et mouvementée de ce continent de tous les excès.



 

Dans ce premier volet, sur 2, on découvre que la vie de certains des célèbres écrivains américains n’avait rien à envier à celles de leurs héros de papier.

Qu’il s’agisse d’Herman Melville, de Fenimore Cooper ou encore de Jack London, leurs existences sont déjà des romans à elles seules.

 

La très bonne idée de Catherine Mory, scénariste de Il était une fois L’Amérique, est d’évoquer, en une douzaine de pages  à la fois la destinée des auteurs qu’elle a retenus mais aussi un résumé de l’une ou plusieurs de leurs oeuvres marquantes.

Le tout est fait de façon chronologique, permettant par la même occasion de (re) découvrir quelques grandes étapes de la conquête de l’Ouest et de la façon dont est née l'Amérique.

 



 

Si l’ouvrage ne remplacera évidemment pas la lecture des romans évoqués (et là n’est pas son but), elle permet de découvrir une partie de leur genèse et en donne bien souvent un résumé fidèle et exhaustif.



 

L’autre bonne surprise de cette BD c’est le choix du dessinateur. En effet, j’aime beaucoup le style graphique de JB Hostache que j’ai découvert il y a une paire d’années avec Naissance du Tigre et dont j’ai aussi beaucoup aimé le Shibumi.



 

Sa patte apporte une vraie plus-value à Il était une fois l’Amérique que je vous conseille, afin de l’apprécier à sa juste valeur et de laisser les biographies infuser,  de lire par petites touches, un auteur de temps en temps, plutôt que d'enchaîner tous les chapitres.









 

 



 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi : THE BIG COUNTRY



 

C'est de qui ? J. Moross



 

La Couv':

 



 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.



 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ?  S’il possède tous les atouts d’un grand western, de sa distribution à son équipe technique en passant par sa réalisation et ses décors (et bien entendu sa musique, on y revient de suite), The Big Country n’a pas eu le succès qu’il aurait mérité.

 

Faute peut être à son scénario atypique avec son héros non-violent dans un monde de brutes, où à sa durée qui entraîne des problèmes de rythmes de temps à autre?

 

Mais revenons à la partition de Jérome Moross, alors encore peu connu à Hollywood, le compositeur va pourtant écrire une partition imparable qui deviendra un modèle d’un genre pourtant très codifié dont elle fera même bouger quelques lignes.

 

Il faut dire que Moross n’hésites pas à penser certains de ses thèmes comme des pièces classiques qu’on pourrait croire inspirées du sérialisme alors en vogue à l’époque.

 

Mais pas d'inquiétude, le souffle de l’Ouest est bien là! Avec des thèmes constamment changeants, dont aucun d’ailleurs ne se répète autre part dans la B.O, chose rare dans le domaine en général, Moross varie les ambiances avec un gros faible pour les montées en puissance et l’action héroïque.

 

Utilisant à bon escient son orchestre symphonique le compositeur livre là un de ses scores les plus aboutis voire l’un des piliers de la musique western toutes périodes confodues.

 

Que pouvait-on attendre de mieux pour une évocation des débuts enflammés de la littérature américaine? 





 

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8 avril 2023 6 08 /04 /avril /2023 09:14

 

 

C'est quoi?  LE CHEVALIER AUX EPINES

 

 

C’est de Qui? J.P Jaworski

 

 

Ca donne quoi? Dans le Vieux Royaume, un monde qui ressemble à notre Europe moyenageuse, un brin de magie et de fantasy en plus, un chevalier enquête sur la disparition de jeunes enfants de paysans tandis que les grands de ce monde, ducs et comtes en tête, règlent leurs différends au travers de joutes et défis quasiment aussi dévastateurs qu’une bonne guerre.

 

Manigances et trahisons font le sel de ce pavé, premier tome d’une trilogie se déroulanbt au sein d’un univers que Jaworski, l’un de fers de lance de la fantasy française, a développé au fil des écrits précédents.

 

On pensera évidemment à la saga de G.R.R Martin à la lecture de ce Chevalier aux épines, et la fresque du français n’a pas à pâlir en face de celle de son homologue américain tant elle est bien écrite (voire mieux? Gardons cependant à l’esprit que la traduction des premiers tomes du Trône de Fer dessert clairement l’oeuvre de Martin à mon sens) et multiplie elle aussi les protagonistes et les arcs narratifs, alterne scènes de dialogues à rallonge, combats épiques et détaillés et éléments fantastiques bien dosés, le tout avec un rare sens  de la cohésion et documentation..

 

Alors certes les termes moyenâgeux à foison, les pages parfois interminables de descriptions de paysages, les digressions poétiques ou décalées, pourront gêner les lecteurs qui ne sont pas familiers du style Jaworski, mais force est de reconnaître que cette nouvelle série est de haute volée et lui confirme le statut d’auteur majeur sur son créneau.

 

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10 mars 2023 5 10 /03 /mars /2023 09:06

 

 

C'est quoi?  CRÉPUSCULE

 

C’est de Qui? P. Claudel

 

Ca donne quoi? Sous le couvert d'une enquête policière sur le meurtre d’un curé, dans un pays indéfini mais dont les ressemblances ne seront pas fortuites, Philippe Claudel dresse une galerie de portraits plus détestables les uns les autres, au sein d'une société gangrénée par les rancoeurs et les peurs: de l'autre, de la religion, de l'interdit, du pouvoir…

 

Le dernier Claudel est un miroir implacable de la nôtre -de société-, récit crépusculaire (oui, facile!) parcouru de vérités aussi jouissives que désolantes (mention particulière à "le bon voisin n'existe pas. le bon voisin est le voisin mort.)



Probablement le meilleur bouquin de ce début d'année, en tout cas des 5 ou 6 que j'ai lus depuis janvier (voire avant) le talent de Claudel qui, comme personne ou presque (Oscar Wilde, Joseph Conrad pour ne citer que deux illustres prédécesseurs de l'écrivain lorrain) sait marier le fond et la forme.

 

 

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bobd - dans Littérature Livre
4 mars 2023 6 04 /03 /mars /2023 12:32

 

C'est quoi? LA LOI

 

 

C’est de Qui? Roger Vailland

 

Le Pitch en deux phrases: A Porto Manacore, village plutôt pauvre des Pouilles, les castes sont bien définies mais les rôles ont tendance à se mélanger; du voyou qui tient dans ses griffes tout ce que la commune compte de notables, de l’épouse respectables qui ne pensent qu’à s’enfuir avec leur amant, du Don local qui couche avec les femmes de sa maisonnée, des jeunes gens qui aspirent à voir cette société se disloquer sous leurs assauts… le tout dans une ambiance lourde des rancoeurs et des désirs inassouvis.

  

 

Ce que j'en pense: Un petit chef d'oeuvre qui n'a pas pris une ride, une analyse des caractères de personnages quasiment tous condamnables dans une Italie du Sud intemporelle écrasée par le soleil et les traditions.

Jules Dassin (papa de Joe pour l'anecdote) en tirera un très beau film avec Montand dans le rôle du méchant (enfin du pire des protagonistes dirons nous).

Plus de 500 pages qui se lisent d'une traite avec la satisfaction de lire du beau texte et une histoire simple mais tragique.

 

 

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bobd - dans Littérature

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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