LA BD:
C'est quoi : GERONIMO, MEMOIRES D’UN RESISTANT APACHE
C'est de qui : Lugrin & Xavier
La Couv':
Déjà croisés sur B.O BD? Non
C’est édité chez qui ? Delcourt
Une planche:
Ca donne Quoi ? Longtemps nous n'avons eu des amérindiens en général, et de leurs figures marquantes en particulier, que des images d'Epinal faussées via le prisme d'un cinéma hollywoodien sélectif et mégalo, peu enclin à reconnaître l'infamie faite aux peuples natifs du continent américain.
Pourtant quand j'étais gamin et que je regardais les westerns de John Ford ou Henry Hattaway, j'ai toujours eu plus d'empathie pour les "Peaux-Rouges" que pour les tuniques bleues. Il était évident que l'album du jour allait me faire de l'œil.
Ce copieux ouvrage partisan (mais peut il en être autrement quand on évoque le personnage d'un résistant armé?) remet en perspective la vie de Geronimo, guerrier puis chef Apache qui s'est illustré dans la lutte contre l'invasion de l'armée U.S.
En partant de la biographie rédigée par S.M Barret d'après ses entretiens avec Geronimo, les deux auteurs de l'album retrace le parcours tragique qui mènera ce dernier de sa vie paisible des plaines sauvages à la misère noire des réserves avec, en point d'orgues, les guerres indiennes et la traque de sa troupe.
A un dessin en noir et blanc semi réaliste les auteurs, qui sont allés sur place rencontrer les descendants du chef indien et assister aux cérémonies rituelles, ont choisi d'ajouter nombre de photos de leur cru et de documents qui appuient le côté reportage de l'album.
Si l'on pourra peut être leur reprocher l'usage de dialogues parfois aussi anachroniques que déplacés dans la bouche d'Apaches (l'un d'eux évoque tout de même les "Bisounours"!), force est de reconnaître que le but est atteint: la réhabilitation du personnage de Geronimo, loin d'un quelconque glamour et sans idéalisation.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? DEPARTUM
C'est de Qui ? Lisa Gerrard & De Francisci
La couv'
Déjà entendu chez nous ? Oui pour Gerrard, il y a peu.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? L’ex Dead Can Dance, après une paire de bandes originales en collaboration avec le compositeur américain De Francisci dont l’habité Tears Of Gaza, remet le couvert avec lui (façon de parler hein, en tout bien, tout honneur) pour un album plus traditionnels (comprendre pas une B.O de films) qui ravira les fans de l’ancien groupe de Gerrard.
La voix a muri, les ambiances sont toujours éthérées, plus cinématographiques forcément sur des pistes parfois fort courtes mais hypnotiques. Au sein des claviers et des diverses percussions, viennent s’immiscer ici une guitare acoustique, là un dulcimer asiatique tandis que les cordes classiques viennent faire quelques apparitions remarquées.
Une musique aux influences et origines peut être un peu éloignées de celles de Géronimo mais qui ont bien appuyé le coté tragique et mélancolique de cette bio.
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Une chronique de Fab