LA BD:
C'est quoi : LENINE
C'est de qui : Ozanam & Rodier
La Couv' :
Déjà lu chez B.O BD? Ozanam fort souvent, pas Rodier par contre.
C’est édité par qui ? Glénat.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Il y a un moment que je ne m'étais plus penché sur la collection Ils ont fait l'Histoire mais le sujet même de l'un des deux nouveaux volets s'est imposé de lui même.
En effet si j'évite fort soigneusement de parler politique sur un blog dédié à la - possible- alliance entre la Bd et à la musique de film, l'époque troublée dans laquelle nous vivons, faite de scandales et autres malversations en hauts lieux, me porte à croire qu'un album qui évoque des événements qui ont eu lieu il y a un siècle de l'autre côté de l'Europe, et qui seraient presque de mise aujourd'hui quand on voit les similitudes entre les situations, est quasiment d'utilité publique.
En effet demandez aujourd'hui à n'importe quel jeune de moins de 20 ans s'il sait qui était Lénine, il y a fort peu de chance qu'il vous réponde par l'affirmative. Pourtant, et même si, on le sait, le bonhomme ne fut pas exempt de reproches, loin de là même, c'est en grande partie grâce à son action que le communisme a pu voir le jour dans un empire dirigé par les tsars depuis des siècles (et si une éventuelle ressemblance entre des hommes d’état au train de vie princier dirigeant une nation de citoyens de plus en plus précaires vous apostrophe, elle n’est peut être pas fortuite et -devrait?- vous faire réfléchir sur la possible conduite à tenir dans quelques semaines...).
Mais revenons à nos moutons: Antoine Ozanam, adepte de sujets aussi divers qu'éloignés mais avec une constante dans la qualité, s'est attelé à la difficile tâche de raconter la biographie du dirigeant soviétique en y insufflant un maximum de "vie" via la narration graphique et le trait réaliste de Rodier.
Connaissant la culture et l’amour du scénariste pour le médium je suis quasiment sur qu’il connaît les précédentes BD consacrées au bonhomme dont le Lénine et la grande Révolution que Poïvet a réalisé à la fin des années 60 dans Vaillant, récit aux graphismes réalistes prenants (même si évidement désuets) mais à la partialité quelque peu appuyée ...
ou encore le guère plus objectif Lénine dans la collection Les Grandes Biographies en BD et son format poche.
Si forcément très riche en texte, l'album d'Ozanam et Rodier ne tombe pourtant que très rarement dans le récitatif de ceux cités ci desus et n'est jamais pesant.
Si j'ai moins apprécié certains passages comme l'évocation de la vie amoureuse de Lénine par exemple, le scénariste a su parfaitement montrer par exemple l'opposition entre le train de vie du révolutionnaire, adepte d'un certain confort et voyageur infatigable, et ses convictions politiques jusqu'au-boutiste.
La révolution d'Octobre et ses suites aurait peut être gagné à être un peu plus longuement évoquée au détriment d'autres passages, tout comme l’exécution du propre frère de Lénine qui aurait été à l’origine de ses velléités révolutionnaires, mais dans l’ensemble et au vu d’un probable cahier des charges forcément restrictif, le boulot est plus qu'honorable, que ce soit sur la partie scénar comme dessin avec un trait réaliste propre et au dessus de la moyenne de ce que la collection à pu proposer jusqu’ici.
Le volume est, comme à l’accoutumée, complété par un dossier sur Lénine, rédigé par Marie Pierre Rey spécialiste de la Russie et de son histoire.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? CANTATE D’OCTOBRE.
C'est de Qui ? S. Prokoviev
La couv'
Déjà entendu chez nous? Fort souvent.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Si évidement propagandiste et grandiloquente à souhait, la Cantate pour la célébration du vingtième anniversaire de la Révolution d’octobre (oui, j’ai opté pour le titre court) est une œuvre à part dans la discographie pourtant déjà magistrale de son auteur.
Ecrite avec enthousiaste pour glorifier la naissance de l’Union Soviétique, de la révolution de 1917 jusqu’à la mainmise de Staline sur le pays, elle permet au compositeur de se voir allouer des moyens plus que conséquents, cette pièce en dix mouvements comporte un ensemble aussi diversifié qu’original d’instruments : à toute une batterie de cuivres et un chœur fourni viennent s’ajouter un ensemble d’accordéons, un orchestre militaire, des harpes et des claviers et même des sirènes, un véritable canon et un mégaphone (qui clame les discours de Lénine).
Si la composition est contrastée et originalement variée, on regrettera son caractère un peu trop « patriotique » (même si Prokoviev –qui reviendra vite de son engouement pour la politique de Staline- ne la proposera pas finalement pour la cérémonie d’anniversaire en question) mais là, reconnaissons-le, c’est de circonstance.
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Une chronique de Fab