11 juillet 2018
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15:40
LA BD:
C'est quoi ? LE PRINCE DE L'ENNUI
C'est de qui ? S ; Heurteau
La Couv':
Déjà lu sur B.O BD ? Non
C’est édité chez qui ? Le Long Bec
Une planche:
Ca donne Quoi ? Afin d'échapper à un sort peu envieux, Etienne Hauterue, grand voyageur rêveur et gentilhomme d'infortune auto proclamé, se voit contraint de raconter au Comte Dracula -prince de la nuit qui s'ennuie- ses multiples voyages et aventures qui l'ont amené à croiser la route de maints grands personnages, avec l'ombre de Jack L’éventreur qui plane sur ses pérégrinations.
Ce qu'on apprécie en premier lieu sur ce généreux album c'est la partie artistique, toute en aquarelle, avec ses bichromies expressives. Heurteau livre un travail très soigné avec des personnages hautement caricaturaux sur des décors et paysages au réalisme réussi.
Les multiples artistes et œuvres évoquées, si parfois un brin accessoires, décrochent souvent un sourire amusé au lecteur qui a les références adéquates (mention spéciale à Jimmy Page et Aleister Crowley!)
L'ensemble aurait peut être gagné a être plus condensé et je conseillerai de le lire par "étapes", mais le voyage est original et le vaisseau fort agréable.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : SHADOW OF THE VAMPIRE
C'est de qui ? Dan Jones
La Couv':
Déjà entendu par ici ?
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? S'il est un nouveau venu dans le monde de la B.O quand il signe pour la partition de L'Ombre du Vampire, Dan Jones entend bien ne pas le rester et prend sa tâche avec beaucoup de sérieux.
S'inspirant de la musique d'époque, à base de cordes telles que la harpe, et l'enrichissant de thématiques toutes droit issues du score de film d'épouvante, Jones propose une musique hybride originale et éthérée réservant de réels moments de tension sourde.
Le tour de force du compositeur est d'arriver à faire sonner sa musique comme celles qui accompagnaient les films muets (rappelons que le film est une évocation du tournage du Nosferatu de Murnau) tout en lui conférant une modernité manifeste.
Un score atypique et rare très agréable sur les errances de notre gentilhomme d'infortune.
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Une Chronique de Fab
24 mai 2018
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14:12
LA BD:
C'est quoi ? EL BOXEADOR
C'est de qui ? Rubén del Rincon & Manolo Carot
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Non
C’est édité chez qui ? Le Long Bec
Une planche:
Ca donne Quoi ? Deux boxeurs on ne peut plus différents, de par leurs origines, leur motivation, leurs parcours ou encore leurs styles vont s’affronter pour le titre de champion du monde.
Mais derrière ce combat ce sont deux histoires que nous donne à découvrir cet album atypique. Hector, garçon aisé fils d’un champion d’athlétisme violent dont l’ombre l’empêche de s’épanouir et qui va se découvrir dans le noble art, s’affranchir de la domination paternelle et assumer son homosexualité ; et Rafa, lui aussi « fils de » même si son père taquinait plus le taureaux que les pistes de course. Forte tête, cogneur et encaisseur, aimant la boxe tout autant que la fête, quitte à –très-mal finir avant de trouver la rédemption sur le ring.
Si présenté comme ça El Boxeador pourrait passer pour un énième récit de boxe, je vous arrête tout de suite en vous disant que c’est probablement l’une des meilleures choses que j’ai lu cette année !
Généreux bouquin à l’italienne à la présentation classe, El Boxeador se lit des deux cotés, comme deux histoires (inter)dépendantes, chaque partie de l’album se rejoignant pour le match final.
La destinée de chacun des boxeurs est assurée par un scénariste/artiste différent, aux styles parfois éloignés mais dont l’unité graphique est assurée, entre autre, par une bichromie aux rouges éclatants.
Del Rincon prête son trait cartoony parfois caricatural à l’histoire de Rafa tandis que Carot et son style délié et anguleux, pas sans faire penser à celui des jumeaux Ba et Moon, écrit et dessine celle d’Hector, livrant un travail parfois époustouflant que ce soit au niveau des choix de cadrage, des technique utilisées, ou de la narration, magnifiant son récit via de grandes pages superbes, qu’elles représentent des combat ultra vivants ou des scènes intimistes touchantes et fortes.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :CHAMPION
C'est de qui ? D. Tiomkin
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Pas mal oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Après quelques désillusions avec l’usine à rêve, Tiomkin met en musique quelques films moins grand spectacle, profitant de cet aparté pour se faire à nouveau plaisir et développer des qualités musicales qui le mèneront jusqu’à la reconnaissance ultime et le succès de High Noon quelques années après.
Champion, si pas le boulot le plus marquant de son auteur, est un bel exemple de la variété que Tiomkin était capable de développer sur un film quand on lui en laissait le loisir.
Alternant des pistes jazzy à la Gershwin et des thèmes plus dramatiques, utilisant beaucoup de cuivres mais sachant également se faire discret sur des pistes d’underscoring illustratives quasi parfaites dans le domaine, Tiomkin exploite au mieux toutes les possibilités qu’offre le scénario.
Le score de Champion, film de boxe classique mais loué pour ses qualités réalistes et dramatiques, qui marquera l’avènement d’un certain Kirk Douglas, est, malgré son grand âge marqué, plutôt de bonne compagnie avec l’excellent album du duo espagnol.
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Une Chronique de Fab
14 mai 2018
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08:31
LA BD:
C'est quoi ? STRIP TEASE
C'est de qui ? Emma Subiaco
La Couv':
Déjà lue chez nous? Non
C’est édité chez qui ? Le Long Bec
Une planche:
Ca donne Quoi ? Tiré en grande partie de son vécu, Emma Subiaco, pour son premier album, nous narre l’expérience d’une jeune femme, trompée par son petit ami et qui ne sait plus trop où va sa vie, qui décide de tenter l’expérience de danseuse dans un bar à strip-tease.
Sans parti pris putassier ni atermoiement convenu, l’artiste livre une vision décalée mais touchante de ce monde, via notamment une galerie haute en couleur de protagonistes souvent loin des clichés, et brocardant même au passage l’univers de la télévison voyeuriste et vulgaire (toute ressemblance avec des choses existantes n’est évidemment pas fortuite !).
Si je ne suis pas trop amateur du style graphique, dans la mouvance de la nouvelle génération de dessinateurs franco-belge, débutée en son temps (déjà lointain remarquez) par Sfar et consorts, j’ai bien apprécié le ton et l’ambiance de Strip Tease.
Certains y verront un élan féministe dans l’air du temps, mais il serait à mon sens dommage de réduire ce témoignage bédéphilique à cette seule dimension.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :HIP HARP
C'est de qui ? Dorothy Ashby
La Couv':
Déjà entendue chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Tout comme les instrumentistes féminines étaient rares à l’époque (début des années 60), la harpe n’était surement pas l’instrument que l’on s’attendait à entendre sur un album de jazz.
Pourtant Dorothy Ashby popularisa (un temps seulement, les incursions de la harpe par la suite seront fort rares) son instrument de prédilection en prouvant qu’on pouvait l’utiliser sur autre chose que du classique.
La musicienne américaine ira jusqu'à s’essayer avec réussite au mélange de genres, fricotant avec le bebop, le RnB, la soul, (elle sera même samplé des années après sa mort par des artistes de hip-hop)
Ici elle alterne reprises de standards et compositions personnelles et, à l’écoute, l’apport de la harpe est manifeste autant qu’inattendu, apportant un vent de fraicheur sur des airs pourtant connus qui retrouvent là une seconde jeunesse.
L’ambiance parfois sautillante et d’autres plus éthérée apporte encre un peu plus de fraicheur à une BD qui en avait déjà pas mal !
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Une Chronique de Fab
25 octobre 2017
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07:17
LA BD:
C'est quoi : MAXIME VALMONT
C'est de qui ? Seiter et Manunta
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui.
C’est édité chez qui ? Le Long Bec
Une planche:
Ca donne Quoi ? Une jeune et peu farouche princesse russe est prête à tout pour retrouver la montre volée sur le cadavre encore chaud du dernier tsar, Nicolas II.
Arrivée à Paris elle s’adresse à Maxime Valmont, un riche héritier spécialiste en œuvres d’art. Avec sa belle et efficace assistante, notre héros va vite se rendre compte que les vautours s’amoncellent au dessus des reliques de l’ancien empire Russe, mais ces derniers vont trouver à qui parler.
L’infatigable et touche à tout Roger Seiter nous livre ici un récit d’aventure dans la veine des classiques du genre avec un personnage haut en couleur, un gentleman chasseur d’objets d’art et détective privé à ses heures, juste milieu entre Arsène Lupin et Indiana Jones, et tout lui réussit, à commencer par la conquête de la gent féminine.
L’italien Giuseppe Manunta, avec son dessin semi-réaliste des plus sensuels, montre qu’il est aussi habile sur des histoires de morts-vivants, des récits coquins (il gratifie d’ailleurs le lecteur ici d’une scène à trois des plus osée…et un rien gratuite, mais fort agréable) que sur ce genre, il donne une vraie personnalité à cette nouvelle série d’aventure qui a tout les atouts pour prendre sa place parmi les classiques du genre.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE THOMAS CROWN AFFAIR
C'est de qui ? Bill Conti
La Couv':
Déjà entendu chez nous? Peut être une fois ou deux.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Encore un remake aussi inutile que falot où Pierce « Ex-007 » Brosnan n’arrive jamais à faire oublier l’un des acteurs les plus cool de sa génération, Steve Mc Queen himself, néanmoins le mérite de Conti aura été de ne pas essayer de singer la musique de Legrand mais de proposer plutôt une B.O aux rythmes jazzy où le piano est l’élément prédominant.
On regrettera cependant une orchestration en background un peu trop omniprésente et parfois passe-partout, l’opposition continuelle entre l’instrument soliste et le reste de l’orchestre étant rapidement fatiguant à l’écoute.
Les thèmes principaux sont animés et si les arrangements et sonorités sonnent un peu daté c’est assez entrainant et fun pour les aventures de Maxime Valmont.
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Une chronique de Fab
18 septembre 2017
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08:53
LA BD:
C'est quoi : L’OMBRE DE L’AIGLE
C'est de qui ? R. Del Rincôn
La Couv':
Déjà lu chez nous? Non
C’est édité par ? Le Long Bec
Une planche:
Ca donne Quoi ? Si ces derniers temps nous avons eu le plaisir de redécouvrir de véritables pépites du patrimoine Franco-Belge via leur rééditions classes, n’oublions pas que les éditions du Long Bec c’est aussi des projets originaux.
Bel exemple avec cette Ombre de l’Aigle, adaptée d’un des rares romans non traduits chez nous du grand Arturo Perez Reverte, qui narre de façon assez cocasse, si tant est que la boucherie des Guerres Napoléoniennes puisse prêter à rire, la tentative d’une troupe de soldats espagnols enrôlés de force sous la bannière française qui cherche à déserter et se retrouvent par un coup du sort héros de la bataille de Sbodonovo.
Làs, les voilà partis pour la campagne de Russie qui, comme vous le savez (ou pas d’ailleurs dépendant de votre curiosité et de votre culture, qui bien souvent vont de pair et qui, je le constate hélas un peu plus chaque jour a tendance à partir à vau l’eau…la culture en général hein, pas la votre en particulier !) fût un véritable désastre et fort peu de notre soldatesque hispanique en reviendra.
Un récit haut en couleur, plein d’humour et de panache, magnifiquement servi par un trait cartoony décalé qui n’est pas sans rappeler celui de l’excellent Brüno !
Une belle surprise !
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LES HUSSARDS
C'est de Qui ? G. Auric
La couv'
Déjà croisé dans le coin? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Le compositeur attitré de Cocteau, également versé dans la musique de théâtre et l’opéra-comique, livre ici sur cette comédie débridée se déroulant durant la campagne d’Italie de Bonaparte, une musique enlevée, aux arrangements hérités du classique qui ne s’embarrasse pas de coller à une quelconque réalité historique, mettant plutôt en avant une ambiance martiale.
Le burlesque prenant largement le pas sur le contexte le choix est défendable et on sent que, si très réussie dans le registre descriptif et humoristique, la partition d’Auric est supposée mettre en avant cet aspect.
Avec L’Ombre de l’Aigle, et malgré les passages plus dramatiques de ce dernier, c’est fort amusant car ça augmente le décalage de l’histoire.
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Une Chronique de Fab