LA BD:
C'est quoi ? BLOODBORNE
C'est de qui ? Alès Kot et Piotr Kowalski
La Couv':
Ca donne Quoi ? Depuis l'avènement des jeux vidéo et de licences de plus en plus fortes et appréciés des joueurs, la bande dessinée est devenue un vecteur privilégié pour adapter et retranscrire ces univers de pixel sur papier. Peu de ces produits dérivés trouvent cependant grâce face à un lectorat de plus en plus intransigeant et n'existent que pour bénéficier d'une aura commerciale temporaire.
Grand fan du jeu Bloodborne qui marie exigence et horreur gothique sous influence Lovecraft, Alès Kot tente à son tour de développer l'univers cryptique d'un jeu pas vraiment tous publics mais reconnu comme un chef d'oeuvre par l'ensemble de la profession. Au lieu d'en reprendre les ficelles principales, le scénariste tente d'en garder l'impact visuel très sombre pour en dégager une vision personnelle accessible à tous, joueurs comme néophytes.
Le pari est en parti remporté par le travail d'un Piotr Kowalski plus inspiré ici que par son précèdent ouvrage sur Witcher (tiré également d'un jeu vidéo) qui magnifie autant les scènes d'action sanglantes que les moments plus intimistes. Certaines doubles pages rappellent même les tableaux de Caspar David Friedrich ce qui n'est pas un mince compliment.
Il est par contre difficile de recommander Bloodborne sans connaître un minimum le jeu tant certaines références sont intégrées sans autre explication dans ce premier tome. Il s'agit en quelques mots d'une chasse sanglante aux monstres et divinités surnaturelles par un personnage sans nom condamné à mourir et recommencer éternellement la même quête à l'instar du mécanisme classique d'un jour sans fin.
On attend donc avec impatience la suite de ce récit intriguant qui ne demande qu'à être développé davantage dans le tome 2 à paraître cette année.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :EVIL DEAD
C'est de qui ? R. Banos
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Dans la liste des remake inutiles des films d'épouvante cultes, aux cotés de choses comme La colline a des yeux, Massacre à la tronçonneuse et autres ; Evil Dead rate tout à fait le coche quant au décalage qui faisait le succès de la première trilogie.
Cela étant, on sauvera du naufrage annoncé la partition de l'espagnol Roque Banos, dont la sensibilité musicale plus poussée que pas mal de ses congénères oeuvrant sur le genre fait la différence.
Alternant des mélodies insidieuses travaillées et des moments de pur déchainement symphonique et choral, Banos n’hésite pas à se servir de sons cacophoniques, de voix glaçantes et autres effets sonores d’une efficacité redoutable. Un score classe pour le comics adapté du jour !
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Une Chronique de Jet et Fab