11 octobre 2018
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06:54
LA BD:
C'est quoi ? NEGALYOD
C'est de qui ? V. Perriot
La Couv':
Déjà lu sur le site? Non
C’est édité chez qui ? Casterman
Une planche:
Ca donne Quoi ? Jarri, un berger solitaire emmène sa troupe de dinosaures en transhumance dans une mystérieuse contrée désertique. Après avoir perdu son troupeau complet dans des circonstances dramatiques, ce dernier n'a plus qu'un seul objectif : retrouver et châtier les responsables à n'importe quel prix.
Projet phare de plus de 200 pages porté par un Vincent Perriot au sommet de son art, Negalyod se lit comme un blockbuster old school se revendiquant à la fois des univers de Moebius pour la verticalité comme de Jean Giraud pour l'horizontalité.
Si le mélange SF et western n'est pas inédit, on se laisse facilement porter autant par les dynamiques scènes d'action que la multitude de détails dans des vignettes de toute beauté. Geof Darrow n'est pas loin non plus mais Perriot arrive à définir un environnement ludique où il expose et explose littéralement tous ses jouets et finit par se forger sa propre identité.
Un bien bel objet qu'on aurait aimé voir se prolonger un peu juste pour s'en prendre encore plus dans les mirettes.
A noter, l’éditeur a également sorti une version en Noir et Blanc pour les amateurs :
LA MUSIQUE:
C'est quoi :DARK CITY
C'est de qui ? T. Jones
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Jones livre avec ce Dark City l’un de ses travaux les plus sombres, avec des pistes aux sonorités si basses qu’elles sont quasi inécoutables en tant que telles ; néanmoins l’effet recherché – la noirceur d’une uchronie sans espoir- est atteint et comme il faut même.
Alternant des nappes sombres aux effets électro encore potables pour les critères ‘aujourd’hui et des envolées à base de percussions déboulant furieusement sur des cuivres bas et des cordes aux antipodes, le compositeur crée une tension palpable et continuelle qui joue sur les nerfs de l’auditeur.
Peut être qu’un peu moins de fureur aurait convenu sur Negalyod, mais pas mal de passages de Dark City relèvent bien l’atmosphère de poursuite vengeresse de l’album de Perriot.
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Une Chronique de Jet et Fab
16 août 2018
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07:10
LA BD:
C'est quoi ? FLORIDA
C'est de qui ? J. Dytar
La Couv':
Déjà lu sur B.O BD ? Oui.
C’est édité chez qui ? Delcourt
Une planche:
Ca donne Quoi ? 1572, Jacques le Moyne et sa famille se sont exilés à Londres où il apprend avec horreur le massacre de la Saint Barthélémy.
Cette tragédie et les incessantes relances de Walter Raleigh et de ceux qui veulent retourner sur le Nouveau Monde, rappellent à cet homme blessé, la terrible expérience de la tentative de colonisation en Floride à laquelle il a participé en tant qu'observateur/cartographe et qui s'est terminée en carnage.
Eleonore son épouse se met à dessiner des cartes et exhorte Jacques à raconter son histoire, et le lecteur découvre, avec force flashbacks, une page d'Histoire finalement peu connue et pourtant riche en enseignements.
Florida est un pavé passionnant et diablement documenté d'une grande richesse, aussi bien thématique avec des réflexions sur la place et l'émancipation de la femme dans une société aussi conservatrice que patriarcale ; historique, évidement , mais aussi picturale, Jean Dytar employant diverses techniques et ambiances en fonction des époques et des lieux évoqués.
Une bd loin de tout didactisme et aussi originale que réussie.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE MINIATURIST
C'est de qui ? Dan Jones
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Mini série adaptée d'un roman à succès, au pitch et au potentiel évidents hélas plombés par une réalisation mollassonne, The Miniaturist a pour elle, outre une actrice principale au charme atypique, une B.O inattendue.
On la doit au trop rare Dan Jones, que l'on a croisé il y a peu pour la très bonne musique de L'Ombre du Vampire, et si l'on pourra regretter qu'il ait – volontairement?- mis de coté l'aspect musique et instruments d'époque, l'ambiance apportée notamment par le piano soliste dans des nappes atmosphériques entêtantes navigue entre mélancolie et étrangeté.
Certes le compositeur nous avait habitué à plus d'originalité mais son travail colle bien aux images, tout comme elle se prête souvent bien à Florida, ses histoires imbriquées et ses thématiques variées.
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Une Chronique de Fab
11 juillet 2018
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15:40
LA BD:
C'est quoi ? LE PRINCE DE L'ENNUI
C'est de qui ? S ; Heurteau
La Couv':
Déjà lu sur B.O BD ? Non
C’est édité chez qui ? Le Long Bec
Une planche:
Ca donne Quoi ? Afin d'échapper à un sort peu envieux, Etienne Hauterue, grand voyageur rêveur et gentilhomme d'infortune auto proclamé, se voit contraint de raconter au Comte Dracula -prince de la nuit qui s'ennuie- ses multiples voyages et aventures qui l'ont amené à croiser la route de maints grands personnages, avec l'ombre de Jack L’éventreur qui plane sur ses pérégrinations.
Ce qu'on apprécie en premier lieu sur ce généreux album c'est la partie artistique, toute en aquarelle, avec ses bichromies expressives. Heurteau livre un travail très soigné avec des personnages hautement caricaturaux sur des décors et paysages au réalisme réussi.
Les multiples artistes et œuvres évoquées, si parfois un brin accessoires, décrochent souvent un sourire amusé au lecteur qui a les références adéquates (mention spéciale à Jimmy Page et Aleister Crowley!)
L'ensemble aurait peut être gagné a être plus condensé et je conseillerai de le lire par "étapes", mais le voyage est original et le vaisseau fort agréable.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : SHADOW OF THE VAMPIRE
C'est de qui ? Dan Jones
La Couv':
Déjà entendu par ici ?
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? S'il est un nouveau venu dans le monde de la B.O quand il signe pour la partition de L'Ombre du Vampire, Dan Jones entend bien ne pas le rester et prend sa tâche avec beaucoup de sérieux.
S'inspirant de la musique d'époque, à base de cordes telles que la harpe, et l'enrichissant de thématiques toutes droit issues du score de film d'épouvante, Jones propose une musique hybride originale et éthérée réservant de réels moments de tension sourde.
Le tour de force du compositeur est d'arriver à faire sonner sa musique comme celles qui accompagnaient les films muets (rappelons que le film est une évocation du tournage du Nosferatu de Murnau) tout en lui conférant une modernité manifeste.
Un score atypique et rare très agréable sur les errances de notre gentilhomme d'infortune.
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Une Chronique de Fab
9 mars 2018
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09:02
LA BD:
C'est quoi ? PORCELAINE 3. MERE
C'est de qui ? Read & Wildgoose
La Couv':
Ca donne Quoi ? L’Hiver vient pour notre héroïne, cernée de toutes parts par les troupes de la ville, bien décidées à se débarrasser d’elle et de son armée d’automates, partagée entre l’idée de rester et se battre ou fuir.
Surtout que dorénavant elle doit composer avec ses deux filles qui n’entendent plus se laisser dicter leur conduite par cette mère autoritaire dont les pouvoirs et l’influence est remise en cause.
Comme beaucoup de grand récit de SF auxquels on pourrait l’associer, (ceux d’Aasimov ou Philip K. Dick en tête) Porcelaine évoque de grandes thématiques en sous texte : le pouvoir et ce qu’on en fait, la manipulation génétique, la liberté et ses limites, le choix…
Ici fond et forme se marient à merveille pour donner une trilogie puissante à tous les niveaux comme le confirme cette conclusion flamboyante.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :THE SENDER
C'est de qui ? Trevor Jones
La Couv':
Déjà croisé sur le site ? Pas mal de fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? D’un film d’horreur du début des années 80 on pouvait à juste titre redouter une avalanche de synthétiseurs et autres sons électroniques inécoutables aujourd’hui. Pourtant, Trevor Jones, dont c’est l’un des premiers score (mais qui vient de pondre l’excellent Excalibur de Boorman), écrit un thème où mélancolie et épique se côtoient pour le meilleur, joué essentiellement par les cordes et le piano.
Un piano très hermannien dans ses répétitions de notes saccadées en opposition à une flute beaucoup plus mélodique.
Pour les parties dédiées à l’action et à l’évocation du suspense et de l’épouvante, il utilise certes quelques effets bien datés mais qui restent purement au service d’une partition complexe et l’alternance entre un mélo presque sirupeux et une tension appuyée donne un effet assez remarquable.
Une B.O rare et peu connue qui mérite d’être réécoutée tant les idées foisonnent et les diverses ambiances sont bien rendues.
La conclusion de l’excellente série Porcelaine ne méritait pas moins.
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Une Chronique de Fab
15 février 2018
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17:43
LA BD:
C'est quoi ? MON TRAITRE
C'est de qui ? Alary
La Couv':
Ca donne Quoi ? Je crois que j’adhère tellement au style graphique de Pierre Alary que même s’il faisait une BD sur l’élection de Miss Limousin ou sur la culture des tulipes, je jetterais un œil au bouquin.
Et c’est, vous l’aurez compris, la raison principale qui m’a attiré sur Mon Traître, sa dernière production, album généreux paru chez Rue de Sèvres, adaptation d’un roman à succès de Sorj Chalandon.
Cela étant, soyons honnête, le sujet avait également tout pour me plaire, Chalandon, journaliste et romancier français en connaît un rayon sur le conflit Nord-Irlandais et le sujet du roman d’origine est en partie autobiographique puisque Chalandon lui même fut ami avec un membre de l’IRA qui se révèlera avoir été un agent double.
Pourtant le choix du personnage principal, un jeune luthier idéaliste qui s’enflamme pour une cause qui n’est pas la sienne, m’a paru peu adapté à la force du propos et du sujet, n’ayant ressenti que peu d’empathie avec ce héros parfois assez insignifiant face à la lutte d’un peuple divisé.
Le traitement graphique de son coté est très réussi avec toujours ce trait faussement cartoony, légèrement durci ici –background oblige- et un choix d’une palette monochrome très en adéquation avec l’atmosphère froide et dure de l’époque.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : IN THE NAME OF THE FATHER
C'est de qui ? Trevor Jones
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Quelques fois oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Sur ce biopic qui a permis l’excellent Daniel Day Lewis de livrer une de ses plus poignantes performances, la musique, localisation et époque obligent, fait la part belle à la pop, le rock et le folk irlandais et US.
Mais au milieu de morceaux de Sinead O’Connor, de Hendrix ou encore de Bob Marley, Bono, du groupe U2 et Trevor Jones proposent une poignée de pistes originales aux accents des plus poignants.
Le compositeur, qui a rappelons le débuté sa carrière avec le cultissime Excalibur de Boorman, sait évoquer aussi bien la tension que la mélancolie, panacher ses mélodies de rythmiques mixtes empruntant aussi bien à la pop culture qu’au traditionnel irlandais.
Certes, comme il l’a déjà fait de par le passé, Jones utilise des effets électroniques et autres synthés pas encore enterrés au début de cette décennie, ce qui fait sonner sa partition un rien datée (et quasi inécoutable en tant que telle aujourd’hui à moins d’être un fan hardcore de Jean Michel Jarre mais j’ose croire qu’il n’y en a pas parmi les lecteurs de B.O BD…n’est ce pas ?!) mais l’action de Mon Traître se déroulant sur plusieurs années, ce n’est finalement pas dérangeant, le problème venant à la rigueur plus de la brièveté des plages simplement instrumentales qui obligent à les réécouter plusieurs fois ou à panacher avec une autre B.O. (je vous conseillerai dans ce second cas de figure d’opter pour quelque chose d’assez sombre).
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Une Chronique de Fab