28 mai 2016 6 28 /05 /mai /2016 17:06

 

 

 

 

LA BD :

 

 

C'est quoi : LES MUTANTS

 

 

C'est de qui ? Bernie Wrightson et alii

 

 

La Couv':

L'Artiste du Mois : Bernie Wrightson / Les Mutants vs Forbidden World

Déjà croisés par ici ? Oui.

 

 

Une planche :

 

 

 

Ca donne Quoi ? Cette bande dessinée, que l’on déniche encore facilement d’occasion, est parue début 80 aux Editions du Triton, maison défunte spécialisée dans la publication de comics horrifiques (Creepy, Vampirella) et de certains artistes qui ont pu œuvrer sur ces séries : Wally Wood, Richard Corben, Mike Kaluta, Neal Adams, Jeff Jones… et bien sûr Berni (sans "e" à l’époque) Wrightson. Bref, que du lourd !

 

Contrairement à ce que laisse entendre le titre, et à l’instar de certaines anthologies Marabout de la grande époque aux accroches parfois abusives, il ne s’agit pas à proprement parler d’un recueil d'histoires réunies autour de la thématique du "mutant", figure emblématique de la science-fiction, même s’il en est bien question pour deux d’entre elles… sur dix-neuf. A la rigueur, pourrait-on considérer ici la "monstruosité", physique ou morale (égoïsme, lucre, arrivisme…), comme fil directeur qui ne permettrait quand même pas d’inclure l’ensemble des récits. Laissons donc de côté notre tentative de thématiser "l’inthématisable", pour nous concentrer sur le contenu. Les Mutants regroupe des histoires courtes, publiées par Wrightson entre 1969 et 1974. Celles-ci naviguent allègrement entre SF old school, horreur gothique dans la pure tradition des EC Comics, ode  à la tolérance, adaptations digest d’œuvres littéraires ou cinématographiques, heroic fantasy sous influence howardienne et détournements grivois (et colorisés !) de figures fantastiques ou historiques, orchestrés par le scénariste Vaughn Bodé (dont la mort prématurée en 1975 préfigurait celle de David Carradine...).

 

Si tous les scénarios ne sont pas d’égale qualité, la faute à des chutes parfois trop abruptes, on se console aisément avec les dessins de Wrightson, dont on peut mesurer l'ampleur du talent et l'incroyable capacité à adapter son style détaillé et emphatique à tous les registres qu'il aborde.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE :

 

 

 

C'est Quoi ? FORBIDDEN WORLD

 

 

C'est de Qui ? Susan Justin

 

 

La couv':

 

 

Déjà entendu chez nous? Non

 

 

On peut écouter ?

   

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? "You can't judge a book by its cover", comme le chantait Bo Diddley. L'adage ne s'est jamais aussi bien vérifié qu'avec les productions fauchées de Roger Corman. Forbidden World (qui n'est pas exactement un mix entre Forbidden Planet et Lost World, mais c'était bien tenté, Roger !) ne déroge pas à la règle. Derrière une bien belle affiche des frères Hildebrandt se cache un énième repompage d'Alien dans lequel une poignée d'acteurs en roue libre tente de venir à bout d'un mutant (titre alternatif de cette série B-Z, sortie en 1982) viscelard et baveux. Tout cela n'est bien sûr qu'un prétexte à quelques scènes gores bien troussées et surtout aux effeuillages répétés des deux actrices principales, Dawn Dunlap (ex-égérie de David Hamilton) et June Chadwik (qui un an plus tard allait incarner la vicieuse Lydia dans la série V).

 

A l'instar de l'affiche, la musique de Susan Justin (qui a décroché le job parce qu'elle était la copine du réalisateur... the right girl in the right place !) tend à tirer le film vers le haut. La compositrice nous gratifie d'une musique électronique à mi-chemin entre new wave et tonalités atmosphériques synthétiques caractéristiques du début des années 80. En dépit d'un budget qu'on imagine famélique, elle parvient à créer une partition qui n'a rien à envier à celles de Craig Safan (Remo Williams, The Last Starfighter) ou de John Harrison (Creepshow) et prouve, si besoin en était, qu'avec un orgue Casio, une boîte à rythmes et un brin d'inspiration, on peut bâtir des discographies (n'est-ce pas Mr. Carpenter ?). Quoi qu'il en soit, l'ambiance horrifico-vaporeuse de cette BO colle parfaitement à celle développée par l'ami Berni dans les pages sombres de son anthologie, alors ne boudons pas notre plaisir !   

 

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Une chronique de Lio

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28 mai 2016 6 28 /05 /mai /2016 07:16

 

 

 

L’épouvante, Bernie Wrightson ça le connaît. C’est par là qu’il a débuté, dans le mythique House Of Mystery chez DC et dans les publications similaires du principal concurrent (Marvel pour ceux qui ne suivent pas au fond !). c’est dans l’épouvante encore qu’il s’est fait un nom, avec la co-création de Swamp Thing  popularisé ensuite par Alan Moore, (on y reviendra) et enfin c’est là qu’il a persisté et signé via l’illustration magistrale du Frankenstein de Mary Shelley (dont nous avons d’ailleurs chroniqué la suite, parue il y a peu en VF). Consacrons donc notre cycle L’Artiste Du Mois à ce grand monsieur du comics, avec des ouvrages à l'inverse de la chronologie pour une fois, et que, sans plus attendre, le spectacle commence :

 

 

 

LA BD:

 

 

C'est quoi : FREAKSHOW

 

 

C'est de qui ? Jones & Wrightson

 

 

La Couv':

L'Artiste du Mois: Bernie Wrightson  /  Freak Show  vs La Maschera del demonio

Déjà croisés par ici? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ?Inspiré par des artistes comme Frank Frazetta, avec qui il partage une science du rendu du mouvement et de la dynamique des postures, Wrightson a notamment fait  les grandes heures des anthologies Creepy et Eerie. Quelques années plus tard, il retrouve son compère de toujours, le scénariste prolixe Bruce Jones, pour une histoire comme les deux hommes en ont le secret.

 

Freakshow, comme son nom l’indique, parle d’un spectacle ambulant de créatures difformes, humains rejetés par la société qu’un brave homme recueille afin de leur donner une vie et, histoire de gagner de quoi manger, expose  brièvement aux badauds des villes et villages qu’ils traversent. Une jeune femme croise la route de la caravane et fait un bout de route avec eux, bientôt une idylle nait entre nos deux tourtereaux et mère nature leur offre un bébé. Las, notre bon samaritain est un ex-alcoolique qui, en proie à un intense stress durant l’accouchement de sa belle, se laisse aller à la boisson.  Ivre mort, il va commettre l’irréparable, et, comme dans toute bonne histoire d’horreur qui se respecte, son crime ne restera pas impuni.

 

 

Développer le concept des histoires courtes  à chute, classique du genre, sur plus de 50 pages pouvait paraître risqué mais le métier de nos deux compères fait la différence. Jones, bien moins bavard qu’à l’époque des récits des anthologies citées ci-dessus, pousse son scénario dans les retranchements de l’épouvante et du  tragique permettant à Wrightson de livrer une de ses œuvres les plus abouties que ce soit en matière de réalisme des décors, de précision du trait ou encore d’expressivité corporelles et faciales. Tout dans Freakshow respire le malsain et la peur, l’artiste, qui assure dessin, encrage et couleur, se surpasse littéralement et le résultat ravira tout lecteur d’horreur qui se respecte.

 

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LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? LA MASCHERA DEL DEMONIO

 

 

C'est de Qui ? L. Baxter

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez nous? Oui

 

 

On peut écouter?

 

 

Ca donne Quoi ? Le film qui fit connaître Mario Bava au grand public, à qui pas mal de réalisateurs vouent un véritable culte, est sorti aux States un après sa diffusion en Europe, dans une version édulcorée (comprendre que la censure avait fait disparaître les scènes trop explicites niveau violence) et, fait plus rare, avec une B.O différente.

 

En effet, le public américain étant à l’époque (mais je ne pense pas qu’il ait beaucoup évolué, loin de là) considéré comme peu enclin à l’originalité, le distributeur fait appel à Les Baxter, qui sort tout juste de la composition du House Of Usher de Corman, pour écrire un score moins alambiqué et « artistique » que celui qui accompagne le film (et que l’on doit à Nicolosi).

Baxter applique sciemment les codes du genre, à base de cordes qui n’hésitent pas à se faire stridentes, de cuivres sourds et menaçants, de percussions qui déboulent, et autres passages obligés. Une poignée de pistes plus calmes et mélancoliques atténuent un peu le sentiment général d’une B.O fort calibrée mais on ne peut plus évidente sur une lecture comme Freak Show.

 

 

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Une chronique de Fab

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22 avril 2016 5 22 /04 /avril /2016 16:07

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : FREAKSHOW

 


C'est de qui : S. Chevriot

 

 

La Couv':

The Walking Freaks  /  Freakshow  Vs.  Chaperon Rouge

 

 

 

Déjà croisé sur le site? Non

 

 

C’est édité chez qui ? Scutella

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Quoi de plus exaltant pour deux gamins en liberté qu’une fête foraine, ses attractions, ses phénomènes de foire, ses…morts-vivants ! S’engage alors une course poursuite mortelle pour tenter d’échapper aux zombies, et tout le monde va y laisser des plumes.

 

Freakshow, vous l’aurez deviné, est un hasardeux mélange entre Freaks et Le Jour des Morts Vivants, le tout dans un style graphique intéressant entre l'expressivité d'un Daniel Zezelj et l’illustration old school même si c’est un peu statique parfois.

 

L’album est soutenu mais un brin long peut être, après, pour être tout à fait honnête, je ne suis pas vraiment la cible du genre, les amateurs de zombies et autres joyeusetés par contre y trouveront leur compte.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

 

C'est Quoi ? LE CHAPERON ROUGE

 

 

C'est de Qui ? Brian Reitzeill & Alex Heffes

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu dans le coin?  Oui

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si, séparément, les deux compositeurs ont produit des choses plus ou moins dignes d’intérêt, ici on atteint les limites du genre tant les lieux communs sont nombreux. Bon, en même temps il faut avouer que cette version du conte des frères Grimm prêterait presque à sourire si elle n’en n’était pas à pleurer. Commise par la réalisatrice du premier Twilight (déjà ça s’annonçait mal !) le conte de notre enfance prend des faux airs gothiques pour aller se parer d’une atmosphère romantico-kitch dans l’air du temps afin de plaire aux amateurs de la daube sus-citée.

 

Quasiment rien à sauver donc de ce ratage et la B.O ne fait pas vraiment exception, plombée d’effets électroniques malvenus elle oscille entre des nappes d’ambiances inquiétantes ou sirupeuses heureusement contrebalancées par quelques passages plus énervés et aux rythmiques tendues.

 

Ce sont évidement ces dernières que l’on favorisera pour la lecture de Freakshow histoire de rester dans l’esprit de la BD.

 

 

 

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Une chronique signée Fab

 

 

 

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 18:50

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 


C'est quoi : ZOMBIES CALLING

 


C'est de qui ?  Faith Erin Hicks

 

 

La Couv':

 

 

Déjà lu chez nous?  Non

 

 

Une  planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Joss est une adolescente paumée au milieu d’études qui la gonflent se réfugie dans son monde constitué par son amour des films de George Romero et de l’Angleterre, terre lointaine et fantasmée de son Canada natal.
Arborant à toutes occasions l’Union Jack sur son T-shirt, elle partage un petit appart étudiant avec ses 2 colocs : la gothique romantique mais raisonnable et le beauf de base ne s’intéressant qu’à reluquer les filles et s’enfiler des nachos.
Mais quand l’Université est envahie de zombies dévoreurs de cerveaux, Joss va enfin sortir de son quotidien pathétique pour mettre sa culture cinéphile au profit de la survie des 3 seuls êtres vivants : ses colocs et elle-même !
Il est passionnant de voir à quel point le cadre zombie est utilisé pour passer de l’adolescence à l’âge adulte. Joss va mettre à profit toutes ses connaissances des codes (genre ne pas se séparer, ne pas sortir d’un lieu clos etc) du film de zombies pour se défaire d’une situation bien réelle. Et c’est très amusant, frais et léger à la fois. Ici pas de scènes crades, les zombies sont même dessinés d’une façon amusante (on dirait du Daniel Clowes en moins froid) et sous un format noir et blanc style manga de 96 pages, je me suis rapidement pris au jeu surtout que les références et autres mises en abyme ne manquent pas à l’appel ! (perdre son pucelage équivaut à mourir etc…

 

Un vrai petit régal que ce Zombies Calling  par la très talentueuse Faith Erin Hicks, auteur canadienne connue pour ses Web comics que l’on peut trouver sur son site : http://www.faitherinhicks.com/
Sa spécialité ? traiter de l’adolescence par le biais d’univers fantastiques mais surtout parler du passage de l’adolescence au travers de mondes déformés par des démons, monstres et compagnie.


Quoi de plus normal dès lors que son premier comics papier s’apparente au monde déviant des zombies pour un one-shot aussi drôle que touchant et sans en dénigrer les codes puisque c’est même le sujet principal !

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? LONDON CALLING

 

 

C'est de Qui ?  The Clash

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez nous? Possible.

 

 

On peut écouter?

 


 

 

 

Ca donne Quoi ? Que ce soit par le titre ou sa couverture, il est impossible de passer à coté de la référence musicale qui a inspiré par Faith Erin Hicks.

En effet lorsque Paul Simonon fracasse sa basse devant un public médusé pour illustrer London Calling, Joss achève un zombie avec un couvert devant les ombres menaçantes de morts vivant constituant son public, la boucle est bouclée.

London Calling est un classique indémodable. Troisième album des Clash, c'est un curieux mais savoureux métissage de styles musicaux différents. Mélangeant charge sociale et des titres aussi variés et inventifs que Spanish Bombs ou la fameuse chanson titre, le choix illustrant cette chronique se porte sur Lost in the Supermarket, titre court aussi attachant que virulent avec le consumérisme comme le rappelait aussi Romero dans son Dawn of the Dead, un film de ..... zombies justement tout comme Zombies Calling, la boucle est bouclée.

 

 

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Une chronique par Jet!

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25 mars 2016 5 25 /03 /mars /2016 08:40

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : THE WOODS

 


C'est de qui : James Tynion IV, Michael Dialynas

 

 

La Couv':

 

 

Déjà lus sur le site? Non

 

 

C’est édité chez qui ? Ankama

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Il faut clairement aimer le mélange des genres fantasques pour rentrer dans ce généreux tome 1 de The Woods qui, à l'instar de pas mal de séries TV actuelles, ne perd pas de temps pour poser son intrigue. Tout va en effet très vite dans çe scenario catastrophe où tout un lycée américain (et ses occupants avec son cortège  de personnages attendus, de l'équipe de football aux divers groupes de marginaux) est téléporté sur une autre planète, au milieu d'une forêt peu avenante. Un groupe d'ados se fait la malle afin d'en apprendre plus et va vite se retrouver confronté à d'horribles créatures et autres guerriers qui semblent tout droit sortis du Seigneur des Anneaux.

Vous l'aurez compris, The Woods est un mix parfois étouffant de choses vues ou lues ailleurs, qui a pour lui une narration sans temps morts (chacune des 8 parties ou presque finit par un cliffhanger tendu) mais dont la partie graphique souvent approximative reste très en deçà. 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

C'est Quoi ? L’ENJEU

 

 

C'est de Qui ? Trevor Jones

 

 

La couv' 

 

 

Déjà croisé chez nous? Oui, il y a encore peu de temps d’ailleurs.

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Tout comme le scénariste de The Woods, Barbet Schroeder, que l’on avait connu pourtant plus inspiré, pense que l’on peut construire une intrigue sur une course poursuite. Bien mal lui en prend dans le cas de ce long métrage vite fatiguant qui accumule clichés, invraisemblances e autres cabotinages d’acteurs.

Respectant semble t-il le cahier des charges, Trevor Jones lâche la bride à son orchestre, les cuivres notamment s’en donnent à cœur joie et rivalisent de fureur avec les percussions. Dans le genre on a rarement fait plus efficace et adapté à un scénario haute tension, mais les limites sont tout de même vite atteintes ? Jones, en oubliant trop souvent de laisser ses compositions respirer étouffe son auditeur, rendant par la même sa B.O difficilement supportable sur la longueur et surtout à l’écoute seule.

Après, vu le comics qu’elle a accompagné, on ne lui reprochera pas la débauche d’effets tous azimuts, bien au contraire.

 

 

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Une chronique par Fab

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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