Ca donne Quoi ?Tandis que Kita se cache en compagnie de son senseï et de 2 gamins des rues, Jay rumine ses revers de fortune en prison.
Mais quand son oncle menace de s’en prendre à sa fille, notre blonde héroïne déchaîne son démon et s’évade.
Réunies, les deux passionarias vont fomenter un énorme coup: enlever le fils de Sa Majesté et laisser entendre à la famille royale qu’elles ont dissimulé l’héritier parmi les hordes d’enfants qui triment dans les usines illégalement.
Dans un passé moins lointain, les Angry Mothers elles aussi continuent de sévir et mettent à jour un trafic de nouveaux nés.
Encore un tome de haut vol pour la série féministe de Zidrou et Homs, avec le premier en grande forme qui déroule un scénario à la trame double mené avec métier et le second qui propose de magnifiques planches fourmillant de détails, aux personnages anguleux bien croqués et aux décors riches.
Si ce sixième volet marque une fin de cycle, l’histoire de Kita et Jay est loin d’avoir livré tous ses mystères -surtout au vu des 2 dernières planches!- et l’on croise les doigts pour que la série continue!
LA MUSIQUE:
C'est quoi :LA CHAMBRE DES TORTURES
C'est de qui ? L. Baxter
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? American International Pictures, pendant américain de la Hammer qui produira essentiellement de la série B voire Z, a cependant une poignée de longs métrages dans son giron qui méritent d’être sauvés.
Cette adaptation de Poe signée Roger Corman où le mythique Vincent Price en fait des tonnes permet à Baxter, compositeur aux multiples talents et aux scores nombreux et variés (où l’on trouve forcément aussi de bonnes choses mais aussi des plus contestables) de mélanger score d’épouvante classique et quelques sonorités et rythmiques marquées 60’s (qui sont très adaptées avec la partie de ce tome de Shi qui se passe à l’époque en question).
Étrangement atonale, la partition de Baxter pose une atmosphère aussi glauque et oppressante que l’histoire victorienne de Zidrou et Homs.
Déjà croisés sur le site? Sur les tomes précédents.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Alors que Kira et Jay, après leur retentissant coup d’éclat contre les navires de Sa Majesté, sont plus que jamais mises à prix, leur action est relayée par les « angry mothers » qui ont fait de la lutte contre le travail des enfants leur cheval de bataille.
Mais un nouveau chef de police londonien, venu des Indes, vient d’être nommé et compte bien mettre les passionarias au pli.
En parallèle la fille de Jay découvre qui était sa mère via ses écrits et, en Amérique, on suit l’enquête sur une disparition.
Comme dans le cycle précédent les intrigue de Shi sont multiples, plus encore avec ce 5° volet même, mais on fait confiance au métier de Zidrou pour ne rien laisser au hasard.
De son coté Homs continue à nous régaler de son dessin semi réaliste riche, aux fort belles couleurs, qui magnifie les différents lieux et atmosphères de ce nouveau cycle.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :EL ESPINAZO DEL DIABLO
C'est de qui ?J.Navarette
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Première collaboration entre le futur réalisateur des Hellboy et Javier Navarrete sur ce film d’inspiration fortement gothique qui propose une intéressante variation de la maison hantée (enfin l’internat hanté pour le coup).
Navarette fait un usage intensif des instruments à cordes, avec une section fournie (les contrebasses et violoncelles sont bien mis en avant, dans l'esprit des compositeurs Russes des XIX et XX° siècle) et tisse une atmosphère à la fois sombre et mélancolique voire romatico-gothique même, via des thèmes travaillés oppressants, au suspense croissant, soutenus par des cuivres graves et majestueux et des percussions vrombissantes.
Une partition riche et inventive, avec de belles variations notamment au piano, qui a mis l’emphase sur le coté tragique de la saga de nos deux héroïnes et de leurs descendantes diverses.
Ca donne Quoi ? Alors que tout le monde les croit mortes, notre duo fatal va régler ses comptes avec les nantis responsables entre autre de la mort du bébé de Kita et de l’internement de Jay. L’addition va être salée mais personne n’en sortira indemne, ni nos fortes femmes, ni les intrépides gamins crasseux des Dead Ends et encore moins les bad guys de la série !
Véritable hécatombe pour cet ultime tome du premier cycle de Shi, avec notamment une belle séquence fantastique où les démons orientaux géants viennent au secours de nos héros en détruisant la flotte secrète de la confrérie de l’Erié et de la Reine d’Angleterre. Zidrou dans ses meilleurs moments livre un scénario chargé mais maîtrisé (on aurait peut-être cependant aimé une séance dans le présent dans ce quatrième album, mais gageons que ce sera pour la suite).
Le ton est clairement à la tragédie pour cette conclusion d’une série amenée à devenir majeure si les prochains cycles sont de l’acabit de celui-ci, et dont l’un des énormes points forts est sa partie graphique, véritable tour de force de la part d’Homs qui joue clairement dans la cour des grands !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE TOWN THAT DREADED SUNDOWN
C'est de qui ?J. Mendoza-Nava
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Malgré son talent affirmé de compositeur classique et sa capacité à marier les styles (il utilisait beaucoup les pentatoniques, héritage de la musique folklorique de sa Bolivie natale) Mendoza-Nava, en marge d’une riche carrière classique, n’a, pour le cinéma, mis en musique que des navets.
Essentiellement des films d’horreur de troisième catégorie comme ce Town that dreaded sundown, inspirée d’un fait divers réel pour lequel le compositeur reste dans des sentiers bien balisés, tirant sur les ficelles pourtant éculées du genre avec, années 70 obligent, un peu de guitare électrique de ci de là et des variations rythmique intéressantes quoiqu'un peu trop expérimentales par rapport au reste , le tout a des réminiscences faisant vaguement penser à Lalo Schifrin.
C’est néanmoins ces mélanges d’influences et d’ambiances qui m’ont fait sélectionner cette partition pour la conclusion de Shi et le résultat est plutôt satisfaisant.
Ca donne Quoi ? Il ne fait pas bon vivre à Londres en cet Hiver 1852!
Revenue d'entre les morts, Jay règle ses comptes en compagnie de son alliée japonaise et les victimes sont légions.
Elle se fait également tatouer le démon manquant de la trinité afin d'exploiter ses pouvoirs.
Pouvoirs dont elle aura bien besoin car, en parallèle, un ennemi puissant fait chanter les notables londoniens à coup de photos compromettantes.
Un tome où la narration nerveuse, débarrassée des flashforward dans le futur, n'a d'égale que la maestria du dessin racé de Homs, et qui installe Shi dans le top 10 des séries du genre de ces dernières années.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : MAN IN THE ATTIC
C'est de qui ?H. Fridhofer
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Man in the attic est la quatrième adaptation à l'écran d'un roman sur Jack L'éventreur, après notamment The Lodger, un long d'Hitchcock déjà mis en musique par...Hugo Friedhofer.
Le compositeur, qui a appris les ficelles d'Hollywood au contact de pointures telles Steiner et Korngold et a reçu un Oscar la décennie précédente, considère son travail de jeunesse pour le maître du suspense comme l'un des meilleurs scores de ses débuts, ainsi plutôt que de ré-écrire une nouvelle partition, il adapte celle de The Lodger y rajoutant quelques motifs de ci de là, la rendant un peu plus « spectaculaire » afin qu'elle corresponde un peu mieux à ce à quoi le public américain est habitué à l'époque.
Hormis ces quelques embellissements et coquetteries, la B.O reste sensiblement la même, musique de suspense et d'épouvante light bien faite, aux accords directement hérité du classique, formation initiale de Friedhofer.
Ca donne Quoi ? On retrouve nos deux héroïnes dans des situations peu enviables ; Kita se retrouve enfermée dans une maison close où elle doit assouvir les plaisirs pervers de clients parfois haut placés tandis que Jay a été uni de force au prêtre aux mœurs déviantes ami de son père. Et cela va aller de mal en pis puisque que notre riche héritière va se retrouver internée à l’asile après avoir défiguré son vil mari mais Kita va retrouver son ancien senseï et l’heure de la vengeance va enfin pouvoir sonner !
Sorti en début d’année, le premier tome de Shi m’avait plutôt emballé de par son graphisme magistral (et ce malgré un scénario un brin « too much »), il faut dire que le trait de Homs le place à mon sens parmi les 10 artistes les plus doués de sa génération.
Si la série est prévue en 4 tomes, ce second volet enfonce le clou et place d’ores et déjà Shi comme un must du genre, notons que l’album ne se conclue pas sur un cliffhanger comme le précédent même si, évidement, la majorité des trames restent ouvertes.
On en apprend un peu plus aussi, en filigrane, sur l’organisation secrète Shi, composée exclusivement de femmes vengeresses, qui, au fil des époques, a perduré en frappant là où ça fait mal.
Sorte d’écho involontaire à la triste actualité sur le harcèlement, ce petit gout de vengeance fait du bien par où il passe !
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LA NUIT DES MALEFICES
C'est de Qui ? M. Wilkinson
La couv'
Déjà entendu chez nous? Probable.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Entre ses multiples références pseudo occultes et sa nudité soft mais quasiment gratuite, Blood on Satan’s Claw est un classique de l’épouvante britannique de série B des années 70.
Au milieu de cordes glissantes et d’échos hypnotiques, Wilkinson utilise des instruments comme l’Onde Martenot ou le cymbalum pour apporter une atmosphère aussi flippante que possible à une partition déjà bien barrée dont le thème n’a rien à envier aux meilleurs travaux d’Herrmann pour Hitchcock et préfigure tout le style de Danny Elfman.
De par ses ajouts inventifs, la B.O de Blood on Satan’s Claw se démarque nettement du reste de la production musicale de l’époque, dominée par les canons instaurés par la Hammer la décennie précédente.
Une musique étrange et prenante qui est de bonne compagnie surtout avec ce second tome de Shi !
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)