27 décembre 2016
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14:25
LA BD:
C'est quoi : ESCOBAR. EL PATRON
C'est de qui : Palumbo & Piccoli
La Couv':
Déjà croisé chez nous? Non
C’est édité chez qui ? Dargaud
Une planche:
Ca donne Quoi ? Je ne sais pas si c’est en vieillissant, ou du fait d’être père, voire à cause de l’état désastreux du monde aujourd’hui, mais j’ai de plus en plus de mal avec ces évocations de personnalités criminelles célèbres qui auraient tendance à faire passer leur sujet pour le « héros » de l’histoire, un « mec sympathique » et ce malgré les divers exactions qu’il ait commises.
C’est un peu sous ce jour que l’album du duo d’auteurs italiens Escobar El Patron, présente ce baron du crime organisé en Colombie, alors qu’il vient de faire un deal avec les autorités afin de ne pas avoir à faire à la justice américaine. Escobar et ses sbires se retrouvent dans une pseudo prison grand luxe d’où ils continuent à diriger leur empire et s’adonnent à divers loisirs et autres beuveries quand ce n’est pas carrément à de petites sorties.
Mais c’est sans compter sans l’acharnement de leurs nombreux ennemis, services secrets ricains en tête, qui vont bientôt parvenir à faire voler en éclat cette retraite dorée et obliger le mafieux à s’échapper. Bains de sangs et autres règlements de comptes ponctueront la traque qui se conclura par la mort d’Escobar.
Ce que réussit fort bien ce généreux one-shot –assez bavard mais au graphisme semi-réaliste très réussi- c’est de montrer la puissance et l’influence du Roi de la cocaïne, à défaut peut être de le présenter comme le peu fréquentable personnage qu’il était réellement.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? AMERICAN PASTORAL
C'est de Qui ? A. Desplats
La couv'
La couv'
Déjà entendu chez nous ? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Ewan McGregor se décide à passer derrière la caméra (tout en restant devant également) pour adapter ce roman de Phillip Roth où, dans les années 60, un couple d’américains voit leur fille devenir une activiste radicale.
Desplats, depuis sa percée Outre Atlantique, a aussi bien su mettre en musique du gros blockbuster calibré, de la romance tire-larmes guimauve ou encore des choses plus décalée indies.
On ne s’interrogeait donc pas sur sa capacité à écrire le score de ce drame socio-historique mais plus à y insuffler une originalité qui commence à faire défaut à sa discographie. Si on a bien des passages aussi bien écrits qu’intéressants, et une certaine volonté de ne pas toujours faire dans le mélodique facile, on regrettera une fois encore que le compositeur se soit glissé dans certains moules pour répondre au cahier des charges. Quand ce n’est pas le spectre de James Horner qui plane sur un thème à la trompette, c’est celui de Jerry Goldsmith sur des passages plus fournis.
Certes ce ne sont pas de mauvaises influences et Desplats utilise de ci de là ses recettes à lui (l’incursion de l’électronique, les basses vrombissantes) qui font de l’ensemble une B.O dominée par la tragédie et la mélancolie assez prenante à la lecture de cet Escobar.
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Une chronique de Fab
26 décembre 2016
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LA BD:
C'est quoi : TERREUR
C'est de qui ? Follet & Duchateau
La Couv':
Déja croisé sur le site? Oui pour Follet.
C’est édité chez qui ? Le Lombard
Une planche:
Ca donne Quoi ? En fait de Terreur, il s’agit ici de la période historique auquel on a affublé ce sobriquet en raison du climat qui régnait juste après la Révolution Française où les têtes roulaient pour un oui pour un non.
C’est dans ce trouble background que la toute jeune Marie pas encore Tussaud tient déjà une exposition de statues de cire criantes de vérité qui ont un succès jusque dans les hautes sphères.
Ses fréquentations vont lui causer du tort puisqu’elle sera accusée d’avoir dérobé un diamant bleu, véritable fil conducteur de Terreur puisque l’on suivra la trace de notre héroïne et du joyau jusqu’en Angleterre où s’établira finalement Madame Tussaud et son Musée de Cire.
Si le scénario de Duchateau ne manque ni de sel ni de rebondissements, il est parfois un peu confus et ce sont clairement les dessins en couleur directes de Follet – l’un de mes idoles du 9° Art comme vous le savez peut être déjà – qui sont la vraie réussite de ce diptyque.
Délicieusement old-school, réalistes sans être figés, tout l’art du dessinateur - trop rare en BD- s’étale au long des péripéties des protagonistes de Terreur, son style proche des impressionnistes, est toujours aussi fort même si certains le trouveront clairement daté (ce qui fait, à mon goût, toute sa saveur).
LA MUSIQUE:
C'est quoi ? ISABELLE DUCHESSE DU DIABLE
C'est de qui ?
La Couv' :
Déjà croisé chez B.O BD? Non.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Moins connu que son frère Sergio, pour qui il a écrit une poignée de scénarios, Bruno Corbucci met en scène l’adaptation du premier fumetti érotique qui se déroule dans la France du début du XVII° siècle.
Son héroïne, qui donne son nom au titre du film, comme les plus perspicaces d’entre vous l’auront remarqué, est le pendant bad girl d’Angélique Marquise des Anges. Le film est donc bien plus olé-olé que celui avec Michèle Mercier, pleins de promesses frustrantes, sans pour autant être un navet de genre c’est même d’ailleurs clairement le meilleur long de son réalisateur. Romance, aventure et action sont au rendez-vous, quant à la musique, Sante Maria Romitelli, compositeur de seconde zone, fait plutôt dans le grandiloquent, s’inspirant sans vraiment d’originalité de certains de ses illustres contemporains.
Néanmoins tout n’est pas à jeter dans sa B.O, quelques passages baroques sont limites hors-genre, faisant presque penser à de la musique de film fantastique, et les incursions de sonorités tziganes (l’héroïne est élevée par des gens du voyages) sont de bon ton.
Tous ces éléments, en plus de faire un cocktail divertissant, font écho à pas mal de passages de la BD de Duchateau et Follet pour un effet des plus raccord !
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Une chronique de Fab
15 décembre 2016
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16:11
LA BD:
C'est quoi : ALIX SENATOR. LE HURLEMENT DE CYBELE
C'est de qui ? Mangin, Demarez.
La Couv':
Déja croisé sur le site? Oui
C’est édité chez qui ? Casterman.
Une planche:
Ca donne Quoi ? En fait d’Alix c’est plutôt de Kephren et Titus, ses rejetons, qu’il s’agit ici puisque notre héros ne vas pas intervenir avant une bonne trentaine de pages pour tenter de sauver la mise aux deux adolescents.
En effet Kephren s’est mis en tête de pénétrer dans le temple de Cybèle afin d’y découvrir sa (possible) grande destinée, rien que ça. Hélas pour le jeune homme, la perfidie et la duplicité des prêtres vont vite contrarier ses espoirs.
Valérie Mangin se révèle une fois de plus à la hauteur de sa tâche ardue –reprendre les personnages crées par Jacques Martin- et mêle adroitement fiction et réalité ; si, à mon goût, les deux jeunes héros sont moins charismatiques et porteurs que leur père, l’album n’en reste pas moins très distrayant et mené tambour battant.
Le trait quasi photo-réaliste de Démarez, s’il fait de véritables merveilles niveau reconstitution historique, est parfois un peu moins convainquant sur certaines expressions faciales, mais rien de choquant, loin de là !
En marge de la série mère, Alix Sénator est en train de faire son bonhomme de chemin, sans aucun doute.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? THE FURY OF ACHILLES
C'est de Qui C. Savina
La couv'
Déjà entendu chez nous? Oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Le titre de ce péplum de 62 vous aura probablement mis sur la voie du sujet traité. Pour ceux qui auraient séché les cours, au choix, d’Histoire, de Grec ou de littérature, il s’agit bel et bien d’un épisode de la guerre de Troie telle que la raconta Homère dans son Illiade.
Mode des films en jupettes aidant, l’Italie produit à la chaine des séries B voire Z où des bellâtres aux corps huilés paradent et font admirablement (hum !) semblant de se mettre sur la gueule, avec force décors cheap derrière. Pour ce film ci on a même droit à une poignée de scènes récupérees d’une production antérieure, histoire de remplir un scénario qui autrement devait tenir sur un timbre poste.
Nonobstant les hypothétiques qualités de Fury of Achilles, on appréciera sans retenue sa B.O où Carlos Savina, entre un drame et une comédie, fait preuve d’une maestria pas si rare dans le genre qui a été hélas victime de sa surproduction et a quelque peu plombé les éventuelles (re)découvertes de musiques pourtant soignées.
Outre un thème aux accents héroïques repris de ci de là dans la B.O, notamment par des chœurs lyriques, l’italien alterne les mélodies romantiques aux envolées guerrières d’une efficacité qui feraient pâlir de honte n’importe lequel des clones du studio Remote Control.
L’influence de Rozsa est parfois assez flagrante, pour le meilleur, puisque débarrassé des fixettes folkloriques du maître.
Peut être que cette B.O aurait été plus attendue sur un des albums de la série Alix classique mais il est évident qu’elle apporte à la version Mangin-Démarez un coté épique et old-school bienvenu.
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Une chronique de Fab
6 décembre 2016
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17:40
LA BD:
C'est quoi : REBELS
C'est de qui : Wood, Mutti & d’autres
La Couv':
Déjà croisé sur le site? Oui.
C'est édité chez qui? Urban Comics
Une planche:
Ca donne Quoi ? Mon rapport avec l’œuvre de Brian Wood est assez tranché : soit j’adhère à ce qu’il fait quasiment sans retenues (Northlanders, son run de Conan avec Becky Cloonan) soit je fais limite un rejet (DMZ, New York Four, …), cela étant on est obligé de lui reconnaître une épatante faculté à s’emparer de sujets aussi éloignés que possible et à les traiter avec métier.
C’est clairement le cas de Rebels, sa dernière série en date à paraître en VF, dans un omnibus où Urban collecte les 10 « single issues » parues aux States, qui donne une vision plus humaines et clairement plus humaniste de la Guerre d’Indépendance américaine.
Rebels évoque les prémices de cet affrontement fondateur des Etats Unis tels que nous les connaissons aujourd’hui et de ses conséquences sur les hommes femmes du commun. On y suit un homme idéaliste, forestier de son étât qui n’hésitera pas à quitter femme (et, sans le savoir, enfant !) pour participer à la lutte contre l’oppresseur anglais, lutte qui se répandra comme une trainée de poudre aux travers de toutes les colonies de la jeune Amérique.
Alternant scènes de batailles sauvages et parties plus intimistes Wood ne ménage pourtant pas son lecteur, mais a la bonne idée de changer de protagonistes en cours de récit (comme dans Northlanders) et nous donne à partager le point de vue des femmes restées au foyer ou, au contraire, ayant participé à la lutte (bel épisode d’ailleurs) ainsi que celui des natifs.
Si le scénario tient plus ou moins le lecteur intéressé, la partie graphique pêche un peu plus. Souvent assez inégale et chargée elle est de plus assurée par différents artistes sans pour autant qu’une réelle unité ou une amélioration se fasse sentir, dommage.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? ASSASSIN CREED. ROGUE
C'est de Qui ? Elitsa Alexandrova
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Sorte de spin-off de l’épisode précédent de la franchise, Black Flag, qui avait la particularité de se passer sur l’eau, ce Rogue se déroule durant la Guerre de Sept Ans à New-York et l’on pouvait donc s’attendre à une concordance quelle qu’elle soit, avec notre comics du jour.
Las, à part à quelques trop rares moments, la bulgare Elitsa Alexandrova, compositrice en résidence chez Ubisoft, s’est plutôt contentée (peut être sur directives express remarquez) de reprendre les recettes utilisées par son prédécesseur, Brian Tyler (qui a fait bien du chemin depuis puisqu’il s’est vu confier une paire de blockbusters Marvel) à savoir action et suspense à tous les étages, sur des progressions d’accords assez basiques et aux arrangements téléphonés.
C’est d’autant plus dommage qu’outre le background qui permettait d’utiliser des influences folkloriques, la musicienne s’est essayée à coté à la musique traditionnelle Hélène (pas celle des Garçons n’est ce pas !) et ne doit pas être réfractaire à l’expérimentation.
Reste une musique certes un brin calibrée mais dont les grondements de cordes et de cuivres associés aux rythmiques maousse sont de bon ton avec Rebels et ces nombreuses scènes de batailles.
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Une chronique de Fab
30 novembre 2016
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LA BD:
C'est quoi : MONSIEUR LAPIN. LA PEINTURE.
C'est de qui : Dauvillier, Roux & Amsallem.
La Couv':
Ca donne Quoi ? Pas facile de se mettre à la peinture quand on n’a aucune idée de ce qu’on va bien pouvoir peindre ! Voici le dilemme auquel est confronté Monsieur Lapin qui, en plus, est sans cesse dérangé par un petit cochon et un petit lapin !
Une nouvelle BD muette chez nous, qui s’adresse aux plus petits et reste très compréhensible et assez fun à lire avec ses grandes cases très colorées même si, comme me l’a fait remarquer mon plus petit, Monsieur Lapin est un peu trop colérique pour être vraiment sympathique !
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LA BD:
C'est quoi : ATRHUR. LA VIE DE CHATEAU.
C'est de qui : Griot & Nsangata
La Couv':
Ca donne Quoi ? Arthur n’est pas comme les autres, son petit frère semble même être plus mur que lui malgré leur différence d’âge. Mais c’est parce qu’Arthur a un truc en plus, un chromosome sur la paire 21. Du coup, toute la semaine, il habite dans un château, avec d’autres enfants comme lui. Et même si ce n’est pas facile tous les jours, les week-end en famille aident bien à supporter la différence !
Sujet hautement casse gueule que la trisomie 21 expliquée aux enfants. Pourtant on peut avancer que les auteurs de Arthur ou la vie de Château ont réussi leur pari car l’album, tout en restant touchant et axé jeunesse, ne tombe pas dans des poncifs et sait rester très juste.
La partie graphique pourrait être qualifiée de franco-belge jeunesse typée manga, style qui parlera au plus grand nombre, et c’est une bonne chose.
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LA BD:
C'est quoi : JULES B. L’HISTOIRE D’UN JUSTE
C'est de qui : A. Modéré
La Couv':
Ca donne Quoi ? J’évoquais il y a encore peu que le temps qui passait rendait moins importante l’impact de la Seconde Guerre Mondiale et de ses atrocités aux yeux des jeunes générations. Louable intention donc de la part d’Armelle Modéré que d’évoquer la sombre période de la collaboration et des rafles de juifs dans la France Occupée par le biais de la BD anthropomorphe jeunesse.
Jules est donc un cochon, cordonnier tranquille dans un patelin, que sa femme a quitté pour un bourgeois et qui, tant bien que mal, essaye de survivre en situation de guerre. Un beau jour il va recueillir trois chatons, des juifs, et être confronté de plein fouet au problème de l’antisémitisme.
Héros ordinaire qui n’hésitera pas à tout tenter pour sauver ces innocents, Jules est, à l’image des personnes réelles qu’il représente, un « juste » un de ceux qui luttera contre la barbarie au risque de sa propre vie.
Très joli album, sur le fond comme sur la forme, qui mériterait clairement de figurer dans les lectures scolaires du programme de primaire voir de collège.
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Des chroniques de Fab