14 février 2018
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15:24
LA BD:
C'est quoi ? LES AMIES DE PAPIER 2
C'est de qui ? Cazenove, Chabert et Cécile
La Couv':
Ca donne Quoi ? J’en connais une qui attendait ce nouvel album des Amies de Papier avec impatience, voyons voir ce qu’elle en a pensé :
- Alors Mathilda (9 ans) que se passe t-il dans ce nouveau tome ?
Les deux copines, Mei et Charlotte repassent des vacances ensemble, à la rentrée Mei s’inscrit à la boxe, malheureusement ses parents vont se séparer parce qu’ils se disputent, et du coup elle doit déménager.
Charlotte de son coté rend visite à une vieille voisine solitaire qui lui montrent les livres que son fils (qui est mort dans un accident de voiture) a écrit, elle oublie d’en rendre un et le trouve passionnant...
- Attends, attends ! Ne racontons pas tout, laisses un peu la surprise aux autres lecteurs, dis nous plutôt comment tu l’as trouvé cet album ?
Aussi bien que le premier mais beaucoup plus triste, tu sais pourquoi ?
- Non ?
A cause de la séparation des parents de Mei et parce que la boulangerie des parents de Charlotte a brulé, mais heureusement ça finit plutôt bien, Mei vient même rendre visite à Charlotte avant les grandes vacances !
Et bien, bravo au trio d’auteurs qui réussissent là à proposer une suite aussi accrocheuse à son public !
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LA BD:
C'est quoi ? BADDAWI
C'est de qui ? L. Abdelrazaq
La Couv':
Déjà lue chez nous? Non
C’est édité chez qui ? Steinkis
Une planche:
Ca donne Quoi ? Conçu au départ comme un webcomic dans lequel Leila Abdelrazaq mettait en image les anecdotes de son père sur son enfance au sein d’un camp de réfugiés au Liban, Baddawi s’est développé et a finalement muté en un récit à part entière que les éditions Steinkis nous permettent de découvrir en français aujourd’hui.
Sur plus de 20 ans, on y suit le quotidien d’Ahmed dont les parents ont fui la Palestine pour échapper à la guerre, sa vie avec ses nombreux frères et sœurs, l’école, les amis, les jeux les amours ; le tout sur fond de situation géopolitique ultra tendue.
Le style graphique est simple, dans un noir et blanc semi réaliste avec des personnages très cartoony, parfois volontairement caricaturaux,
Loin de toute polémique, et très d’actualité au vu des évènements récents avec le sort des réfugiés en Europe, Baddawi est un album au ton très juste qui arrive à point nommé.
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Deux Chroniques de Fab
12 février 2018
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15:34
LA BD:
C'est quoi ? VALOIS 1. LE MIRAGE ITALIEN.
C'est de qui ? Gloris et Calderon
La Couv':
Ca donne Quoi ? En scénariste chevronné qu’il est, Thierry Gloris sait qu’il n’y a pas meilleur moyen d’évoquer l’Histoire avec un grand H qu’en en utilisant une avec un petit.
Ainsi, pour sa nouvelle série historique après l’excellente Isabelle la Louve de France, déjà avec Jaime Calderon, il nous propose la destinée de deux jeunes hommes, un français sans avenir et un espagnol destiné à devenir moine qui, en pleine Renaissance, entre France et Italie, vont forger leurs destinées.
Alors que l’Europe sort juste de la Guerre de 100 ans, les Valois, Charles VIII à leur tête, derniers descendants des Rois Maudits, envisagent sérieusement de mener une nouvelle guerre sainte, mais vont peut-être se contenter de l’Italie des Borgia.
Les grandes figures sont là, les florentins sus-cités mais également leurs ennemis jurés, l’échiquier est en place une partie pleine de coups tordus, de trahisons et de sang peut commencer.
Coté dessin le trait de Calderon est à la hauteur de l’ambition du scénario, superbe, ultra détaillé et très réaliste ; même la personnification de pas mal des protagonistes par des acteurs connus (mais pas que, les fans de Rolland Garos comprendront) ne m’a pas dérangé -malgré mon aversion pour le procédé- car les visages sont loin d’être figés et possèdent une vraie personnalité.
La suite confirmera si nous tenons-là une futur réussite du genre mais l’affaire est clairement bien engagée.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :LANCELOT DU LAC
C'est de qui ? P. Sarde
La Couv':
Déjà entendu chez nous? Quelques fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Pour l’un de ses deux seuls films historique, Robert Bresson adapte une partie de la version de la légende arthurienne inspirée du Lancelot-Graal du Moyen Âge.
Tourné en décors naturels, avec peu de fioritures, le film est bien loin des canons hollywoodiens qui ont marqué les deux décennies précédentes, la musique est signée Phillipe Sarde dont c’est la première expérience de musique d’époque.
Il joue sur les rythmiques avec force percussions, mais les flutes et les cuivres sont également à la fête. L’ensemble se veut résolument médiéval, voire héroïque même si Sarde, spécialiste du genre, n’hésitera pas à reprendre des parties de cette B.O pour de futures compositions pas forcément dans le même genre (exception faite du Bossu que nous avons croisé il y à peu dans ces pages).
Notons que la musique est finalement assez peu présente sur l’ensemble du film, réservée plutôt aux passages de chevauchées, de combats et quelques scènes romantiques, le matériau total ne dépassant pas la demi heure mais étant néanmoins suffisant pour accompagner la lecture de ce premier tome de Valois.
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Une Chronique de Fab
2 février 2018
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16:02
LA BD:
C'est quoi : EMMA G. WILDFORD
C'est de qui ? Edith et Zidrou.
La Couv':
Ca donne Quoi ? Cadette d’une riche famille anglaise, Emma écrit avec -un certain succès- des poèmes tout en attendant le retour de son fiancé, parti en expédition en Laponie.
Mais Emma est un esprit libre et aventureux –ce qui dans l’Angleterre des années 20 n’était pas aussi bien vu qu’aujourd’hui vous vous en doutez- la voilà donc qui décide de partir chercher l’homme de sa vie, celui qui, quand elle avait une douzaine d’années, lui avait promis qu’ils se marieraient le jour de ses 20 ans.
Mais avant de s’aventurer dans cette expédition peut être aurait elle du lire cette lettre qu’il lui avait laissé avant son départ.
Zidrou nous gratifie une fois encore d’une histoire douce-amère dont il a le secret, dont les personnages attachants disputent la vedette aux décors dépaysants.
Ce scénario fin est personnifié de façon très réussie par le trait d’Edith, que l’on retrouve dans un registre plus proche de l’excellente Chambre de Lautréamont ou de son adaptation des Hauts de Hurlevents.
Elle n’hésite pas à alterner les techniques et son choix des couleurs s’avère très inspiré.
L’album bénéficie de plus d’une présentation originale puisqu’il se présente sous la forme d’un « carnet » sous couverture à double rabat et contient quelques surprises qui, si elle n’apportent pas forcément un plus à l’histoire, la rende néanmoins plus proche.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? WHISTLE DOWN THE WIND
C'est de Qui ? Malcolm Arnold
La couv'
Déjà entendu chez nous? Oui c’est plus que probable.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Pour cette allégorie sur la foi, l’innocence et la raison (de gamins cachent un fugitif qu’ils prennent pour Jésus ! Non ce n’est pas une comédie.), Malcolm Arnold, quelques années après son Oscar pour le Pont de la Rivière Kwai –et une décennie bien remplie !-revient à des choses plus mélodiques ici, mettant en exergue le coté enfantin opposé au monde des adultes du scénario avec de jolis thèmes virevoltants où nostalgie et romantisme se dispute la part du lion.
Avec des dizaines de scores et tout autant de pièces classiques à son répertoire, Arnold n’a aucun mal à s’adapter aux sujets sur lesquels il bosse.
Whiste Down The Wind en est un exemple frappant ; ne tombant jamais dans le mélo facile, il propose des répétitions de phrases par les cordes, dans les aigus, qui évoquent à la fois la nature céleste que les enfants prêtent à leur « découverte » mais aussi la naïveté et le surréalisme de la situation.
Une atmosphère légère et virevoltante, avec toujours un brin de gravité en fond, intéressante avec l’épopée de notre aventurière amoureuse !
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Une Chronique de Fab
1 février 2018
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08:30
LA BD:
C'est quoi ? GILGAMESH
C'est de qui ? J. Harder
La Couv':
Déjà croisé sur B.O BD? Oui
C’est édité chez qui ? Actes Sud/L’An 2
Une planche:
Ca donne Quoi ? Marquant une pause dans son ambitieuse tétralogie Alpha/Beta… Jens Harder vient de concrétiser un projet sur lequel il travaillait depuis quelques années, une version fidèle graphiquement du récit épique Giglamesh (après Alpha en fait dans lequel il évoquait le sujet qu’il a eu envie de développer) .
Epopée antédiluvienne souvent considérée comme la mère de nombre des mythes importants de l’Histoire (de la Bible aux Travaux d’Hercule en passant par les écrits d’Homère), la légende de Gilgamesh nous présente le roi d’Uruk, première ville de la civilisation, personnage d’origine divine plus grand que nature (au propre comme au figuré !) dont les actes et décisions démesurés poussent la population à demander de l’aide aux dieux.
Ces derniers vont créer Enkidu, autre être hors normes qui deviendra son ami, son compagnon, avec lequel ils accompliront maints exploits.
Fidèle à sa vision hautement conceptuelle du medium, Jens Harder opte ici pour une approche graphique qi se rapproche des bas reliefs sculptés retraçant l’épopée originelle.
Si, comme moi, pour vous la BD peut (doit) avoir ou prendre des formes multiples, si la lecture de choses aussi anciennes et en apparence loin de l’image que l’on a aujourd’hui de la narration séquentielle, que peuvent être le Prince Valiant de Foster (avec lequel Gilgamesh partage l’absence de phylactères) ou les « BD » de Gustave Doré sont un plaisir ; cette version de Gilgamesh (que je recommande néanmoins de lire par épisodes et non d’une traite), vous intéressera très probablement
LA MUSIQUE:
C'est quoi : PASSION : SOURCES
C'est de qui ? Divers.
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Probable, mais difficile à dire.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Scorcese est l’un de ces réalisateurs qui préfèrent en général illustrer ses longs métrages de morceaux de musique pop-rock déjà existants plutôt que de leur faire composer une partition exprès.
Si, reconnaissons le, et contrairement à certains, en général le procédé fonctionne bien, dans certains cas cela s’avère clairement infaisable. Dans le cas de films historiques comme Kundun ou Gangs of New-York, le réalisateur a par exemple afit appel à des compositeurs ; c’est également le cas de sa fort controversée adaptation de La Dernière Tentation du Christ où on aurait mal vu un morceau des stones accompagner le chemin de croix (quoique que Sympathy for the Devil aurait été amusante, mais passons).
C’est à Peter Gabriel, ex membre fondateur de Genesis et musicien majeur de son époque s’il en est que Scorcese demande une musique d’un genre nouveau, à la fois ancienne et moderne, qui ne soit pas une resucée de choses existantes et qui aurait de nettes références aux lieux et époques de l’histoire.
Gabriel écoutera donc nombre de morceaux de musiques folkloriques africaines, mais également d’Inde, du Pakistan, d’Iran…avant de faire sa propre mixture à base d’électronique et de rituel.
Plus intéressant à mon goût et cet album « compagnon » qui compile les morceaux sus-cités, les influences de la B.O (sorte de catalogue également du label Real World de Peter Gabriel d’ailleurs).
Un creuset sonore d’ambiances d’ailleurs tout à fait passionant (sic !) avec cette vision ors norme de la légende de Gilgamesh.
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Une Chronique de Fab
30 janvier 2018
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LA BD:
C'est quoi ? CINQ BRANCHES DE COTON NOIR
C'est de qui ? Cuzor & Sente
La Couv':
Ca donne Quoi ? Durant la Seconde Guerre Mondiale, aux Etats-Unis, une jeune étudiante noire découvre le journal d’Angela Brown, son aieule où celle ci relate un fait surprenant.
En 1776, Georges Washington demande à Betty Ross de coudre le premier drapeau des futurs Etats-Unis. Sous l’une des étoiles blanches qui l’orne, Angela, domestique de Betty Ross, dissimule une étoile noire, représentant son peuple. Ce drapeau sera pris par l’ennemi (par un mercenaire prussien plus exactement) lors de la première bataille.
Consciente de l’impact que pourrait avoir ce fait s’il s’avérait réel, notre étudiante en parle à un de ses professeurs et, de fil en aiguille, une équipe de soldats noirs américains basés en Grande Bretagne (dont le frère de notre héroïne) va être envoyé dans l’Europe occupée afin de retrouver la relique.
Mélangeant les époques et récits avec brio, Yves Sente livre là un scénario dense et prenant, où il fait s’entrechoquer la petite et la grande histoire, proposant une grande aventure de guerre à l’ancienne où sont omniprésentes de grandes thématiques comme le racisme, le besoin de reconnaissance, l’horreur du conflit…
Au dessin de ce pavé de presque 180 pages que l’éditeur a eu la bonne idée de proposer sous la forme d’un album complet plutôt que découpé en tomes séparés (ce qui aurait été justifié au vu du contenu mais aurait effectivement moins bien fonctionné à mon sens également), Steve Cuzor démontre s’il était besoin qu’il a sa place dans la cour des grands du dessin réaliste franco-belge.
Ses protagonistes respirent le vivant, ses décors sont détaillés et le découpage et la narration sont tout bonnement dignes des meilleurs récits de genre.
Les plus fortunés d’entre nous pourront se rabattre (si tant est qu’il en reste) sur une version en noir et blanc de l’album mais je trouve que les choix de colo (assurée par la compagne du dessinateur), avec des alternance de monochromie et de bichromie, rajoute un vrai plus au trait de Cuzor sans l’étouffer pour autant, loin de là.
Allez si il fallait trouver un petit bémol –très personnel cela dit, je sais que d’aucuns affectionnent la pratique- je dirais que je regrette un peu le choix de personnifier certains protagonistes avec des têtes d’acteurs connus, de générations bien différentes en plus, fussent-ils aussi bons que Robert Ryan, Forest Withaker, Sammy Davis Jr, Denzel Washington, Jeanne Moreau ou encore Michel Simon !
Nonobstant ce détail n’entame en rien la plaisir de la lecture de ce très bon album qui marque comme il se doit les 30 ans de la collection Aire Libre, déjà riche de pas mal de pépites !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE SILENT ENEMY
C'est de qui ? W. Alwynn
La Couv':
Déjà entendu sur B.O BD ? Oui à quelques reprises.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Alors certes c’est une B.O de film de guerre et, comme vous l’aurez compris de par le résumé de la BD, cette dernière ne se limite pas au genre, loin de là.
Néanmoins, The Silent Ennemy, et surtout sa musique, nous viennent de Grande Bretagne, de la fin des années 50.
William Alwynn, de par sa formation initiale, ne limite jamais ses partitions à la seule illustration d’un scénario ; ses embellissements thématiques et autre fioritures, directement inspirés du répertoire classique, apportent une vraie variété aux B.O dont il est en charge.
Ainsi, si les pistes dédiées aux scènes d’action (où l’on voit de courageux et hautement improbables plongeurs militaires saboter des sous-marins) sont effectivement d’une nature hautement héroïque –et sont tout à fait à leur place sur les scènes de la seconde partie de Cinq Branches où nos héros se frottent aux chars allemands- le reste du score est assez riche et varié pour coller à quasiment toutes les ambiances et époques abordées dans l’album.
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Une Chronique de Fab