8 août 2018
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08:26
LA BD:
C'est quoi ? RONCEVEAUX
C'est de qui ? Palacios
La Couv':
Déjà lu dans le coin? Oui.
C’est édité chez qui ? Le Long Bec
Une planche:
Ca donne Quoi ? Continuant son inestimable travail de réédition des œuvres de l’artiste espagnol, Le Long Bec nous propose, après Manos Kelly et El Cid, une version restaurée (et re-traduite!) de Roncevaux.
Palacios y évoque la désillusion de Charlemagne, en route pour Saragosse qui va se retrouver devant une ville fermée, remplie d’habitants ulcérés par les exactions de l’immense armée de l’Empereur. De dépit ce dernier rase Pampelune, s’attirant par la même la vindicte du peuple qui va tendre une sanglante embuscade à ‘arrière garde de la troupe.
Dans son style ultra réaliste, rehaussé par un large panel de couleurs fort bien choisies (et moins flashys que sur certaines autres de ses œuvres), Palacios livre une vision de l’Histoire aussi épique que documentée, embellie de scènes de batailles dantesques et de portraits en pleine page saisissants.
Cerise sur le gâteau, l’album contient également une seconde histoire, Garin, inédite en album jusqu’alors, qui fait regretter que Palacios n’ait pas plus œuvré dans la fantasy tant son style flamboyant s’y prête !
L’autre gros atout de cette réédition soignée c’est le cahier proposé entre les deux histoires, présentant, outre une partie historique sur la période traitée, un retour sur le travail graphique de Palacios, notamment sur le noir et blanc ou la couleur.
L’éditeur y présente une poignée des planches de Roncevaux en noir et blanc qui, si vous êtes amateur comme moi, vous raviront, vu comme elles permettent d’apprécier encore plus toute la richesse et la finesse du coup de crayon de l’artiste.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : RICHARD CŒUR DE LION
C'est de qui ? Max Steiner
La Couv':
Déjà croisé chez nous? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Steiner est en pleine gloire quand on lui commande la musique de ce Richard Cœur de Lion, le film de chevalerie est en vogue pourtant le compositeur a peu œuvré dans le genre, certains de ses pairs lui étant préféré en général.
Sa B.O mélange avec talent mélodies moyenâgeuses travaillées, thèmes rugissant et airs épiques, et fait presque regretter que, justement, l’on n’ait pas entendu plus Steiner dans ce registre.
Bien plus réussie que le film qu’elle accompagne, qui lui ne tient pas la route aux canons de l’époque, elle aura longtemps été introuvable et c’est un plaisir que de l’écouter avec cette réédition de Roncevaux !
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Une Chronique de Fab
2 août 2018
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11:47
L'été avec la trève des sorties de nouveautés est une période propice au (re)découvertes.
Ouvrons donc la saison des trésors cachés avec une petite perle d'un autre âge!
LA BD:
C'est quoi ? THE BLACK KNGHT
C'est de qui ? Maneely & Kirby
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui pour Kirby
Une planche:
Ca donne Quoi ? Sir Percy de Scandia passe pour un godelureau au milieu des preux chevaliers de la Table Ronde mais, en complicité avec Merlin L'Enchanteur, il revêt au besoin l'armure du Chevalier Noir afin de protéger le Roi Arthur que Mordred cherche par tous les moyens à éliminer.
Ce Black Knight fait évidement grandement penser à un autre héros du même acabit : Zorro (déjà plus ou moins modèle du Batman), nobliau maniéré en apparence qui se déguise en vengeur masqué/casqué pour défendre la justice en général.
La transposition dans l’Angleterre Arthurienne fonctionne bien, même si Kirby et le ou les scénaristes qui ont pris la série en cours, n'ont pas hésité à prendre quelques libertés avec la légende (Morgane est par exemple devenue la femme de Mordred au lieu de sa mère). L'époque nous rappelle à l'autre probable influence de cette série qui n'aura eu qu'une furtive existence : Prince Valiant.
On sait Kirby fan du strip de Foster (son Démon Etrigan est directement inspiré d'une histoire de Prince Valiant), a t-il voulu surfer sur la popularité non démentie de la série ? On peut en douter mais ce qui est sur c'est qu'en 1955 le lectorat de comics préfère les encapés à supers-pouvoirs et The Back Knight malgré une partie artistique avenante (quoi qu'inégale) mais des histoires un peu courtes pour vraiment emporter l'adhésion, s'arrête au bout de quelques numéros, heureusement réédités dans la série classe Marvel Masterworks... en complément de Yellow Claw, dont nous parlerons une prochaine fois.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :IVANHOE
C'est de qui ? Rozsa
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Souvent
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Ivanohe, est probablement l'une des œuvres les plus riches et subtiles de la discographie de Miklos Rozsa qui compte pourtant quelques unes de plus belles B.O du 7° Art.
Puisant son inspiration dans la musique médiévale et des mélodies juives pour la majeure partie, thème excepté, et employant ses habituels rythmiques très percussives pour les passages d'action, le compositeur d'origine hongroise met de coté ses habitudes emprunts au folklore européen et utilise quasi exclusivement des instruments classiques avec l'ajout d'une guitare soliste qui amène à la fois une touche surranée et une couleur exotique.
B.O old school tout à fait raccord avec la BD du jour.
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Une Chronique de Fab
25 juillet 2018
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07:52
LA BD:
C'est quoi : N’EMBRASSEZ PAS QUI VOUS VOULEZ.
C'est de qui ? Sowa et Revel
La Couv':
Déjà croisées chez nous ? Oui
C’est édité chez qui ? Dupuis
Une planche:
Ca donne Quoi ? Si le petit Viktor n’avait pas tenté d’embrasser Agata en pleine projection (bon c’était déjà la troisième fois !) de Tout pour Lui, un film à la gloire du Petit Père, il n’aurait pas enclenché cette succession de délation de la part de ses petits camarades qui a bien failli causer de sérieux ennuis à son poète et écrivain de papa.
Faut dire que sous le joug communiste de Staline, il ne fait pas bon de ne pas marcher droit et d’avoir de quelconques velléités de libre pensée.
Sur le ton de la comédie douce-amère, Marzena Sowa nous offre un instantané de la vie Ô combien compliquée des gens pendant la Guerre Froide à l’est du Mur. Son récit, en grande partie vu du point des enfants est aussi touchant qu’édifiant.
Coté graphismes, Sandrine Revel qui nous a étonné chez B.O BD avec sa bio de Glenn Gould, livre ici un sans faute avec un style qui oscille entre la BD jeunesse et le dessin à l’ancienne, superbement mis en couleur.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LES 400 COUPS
C'est de Qui ? Jean Constantin
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Truffaut avait un rapport à la musique de film des plus particulier, partisan du score omniprésent et/ou à part entière, il regrettait néanmoins d’avoir fait appel à Jean Constantin pour les 400 Coups.
Parolier pour des grands noms de la chanson française comme Edith Piaf ou Juliette Grecqo, Constantin n’a pas hésité à placer après un thème mélancolique plutôt doux, une sorte de jazz easy listening que n’aurait pas renié un Jacques Tati sur les aventures du jeune Doisnel.
La reprise du thème principal au piano soliste avec l’incursion de percussions originales finit de faire de cette B.O aussi surannée que guillerette une bande son décalée mais très raccord avec l’album de Revel et Sowa.
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Une Chronique de Fab
17 juillet 2018
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08:35
LA BD:
C'est quoi ? LA FILLE DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE
C'est de qui ? Manini & Willem
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui, les deux mais pas ensemble.
C’est édité chez qui ? Grand Angle.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Dans la France de Napoléon III, lors de l'exposition universelle dans la capitale, les complots visant la tête de l'empereur vont bon train, et après la macabre découverte de la maîtresse de ce dernier, il enlèvent l'épouse algérienne du colonel Ferrand, un proche de Napoleon.
Ferrand est contraint de tenter d'assassiner l'empereur s'il veut revoir sa femme vivante mais une gamine des rues, Julie Petit-Clou, une fille de voyante aux dons bien plus réels que ceux de sa génitrice, va aider le gradé à se tirer de ce fort mauvais pas.
Mélangeant background historique original et fouillé avec un concept d'enquêtes saupoudrées d'humour et de paranormal, Jack Manini propose un premier tome bien mené et prometteur.
Autre gros point fort de l'album, sa partie graphique, assurée par Etienne Willem qui, après deux très bonnes séries animalières, revient aux personnages humains et ça fait bien plaisir, de belles trouvailles narratives dans la mise en page.
Vivement la suite des aventures de cette nouvelle héroïne des plus attachantes !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : ULTIMATUM
C'est de qui ? J. Addison
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Une fois de plus c'est un grand écart en apparence que l'on vous propose entre BD et B.O aujourd'hui.
En effet le sujet d'Ultimatum, avec ce scientifique dérobant une bombe atomique d'un laboratoire pour menacer Londres, ne pouvait être plus éloigné de la France du XIX° siècle. Pourtant à l'écoute, la première musique pour le cinéma de John Addison, qui allait signer quelques unes de grandes pages de la B.O britanique, ne sonne pas anachronique.
Avec ses arrangements directement issus du classique et ses mélodies très animées où les vents expriment tour à tour le suspense et l'action, le score du film est descriptif juste ce qu'il faut, faisant penser parfois au travail d'Herrmann avant le début de sa fructueuse collaboration avec Hitchcock.
Si le coté léger de la BD en sort du coup un peu amoindri ce n'est pas dérangeant pour autant.
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Une Chronique de Fab
28 juin 2018
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07:37
LA BD:
C'est quoi ? MAX. LES ANNEES 20.
C'est de qui ? Rubio & Ruben d’après A. Perez-Reverte
La Couv':
Ca donne Quoi ? Groom pour gagner sa croute, danseur émérite de tango et gigolo prisé à ses heures perdues, Max aspire à une vie meilleure, loin des quartiers mal famés de cette Barcelone du début des années 20.
S’encanailler avec la pègre locale n’était peut être pas la meilleure option pour assouvir ses rêves, car le voilà en plein cauchemar, obligé de disparaitre en s’engageant dans la Légion, direction le front de la Guerre du Rif !
Il y a du Corto Maltese dans ce Max ! Les deux personnage sont contemporains, vivant au début d’un siècle fort en évènements où ces gentilshommes de fortune tentent de trouver leur voie (voir de rester en vie !) dans la folie de l’Histoire.
Le héros de Perez-Reverte - l’un des plus grands écrivains espagnols vivant- repris ici avec talent par Salva Rubio, se démarque néanmoins de son cousin transalpin par une fougue et une certaine ingénuité qui en font un personnage attachant.
Le scénario de ce premier tome (sur 2, en espérant que l’on ait droit à d’autres aventures par la suite tant le personnage s’y prête), est fort bien dosé que ce soit en action comme en suspense avec un background historico-social riche et bien exploité.
Le style semi-réaliste quasi caricatural parfois de Del Rinçon, que ‘on avait apprécié il y a peu sur l’excellent El Boxéador, finit de faire de Max, Les Années 20, la bonne surprise de ce début d’été.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :OBSESSION
C'est de qui ? B. Herrmann
La Couv':
Déjà entendu chez nous? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Ce n’est pas un secret que De Palma voue à Hitchcock une passion un peu trop dévorante, aussi quand il a l’occasion de travailler avec le compositeur fétiche de son modèle, il saute sur l’occasion.
Herrmann, qui s‘était d’ailleurs fâché avec Hitch’, écrit donc la B.O de Sœurs de Sang, au classicisme inattendu sur un film d’épouvante aussi appuyé et, le réal étant satisfait du résultat (Herrmann un peu moins mais plus en position de faire le difficile), les deux hommes se retrouvent pour Obsession.
Là aussi Herrmann renoue avec son style de la grande période des 60’s/70’s et compose une partition qui ne cesse de surprendre par ses constants changements de style et d’atmosphère toujours en gardant une vraie unité thématique.
On passe d’un romantisme lyrique à un suspense vertigineux, le tout via une orchestration riche qui jurait pas mal avec les canons de l’époque.
C’est cette variété et cette richesse qui m’a fait choisir le score pour lire Max, même si, je le reconnais, quelques ambiances ne vont pas forcément sur la longueur de l’album.
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Une Chronique de Fab