6 août 2019
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14:05
LA BD:
C'est quoi ? ORWELL
C'est de qui ? Christin & Verdier
La Couv':
Ca donne Quoi ? Personnalité fascinante que celle de George Orwell, nom de plume d’Eric Blair qui, après une scolarité à Eton, et cinq années de service militaire en Birmanie décide de voir le monde et sa misère par lui même.
Ses errances des bas fonds londoniens en compagnies des laissés pour compte, à la guerre civile espagnole alimenteront ses premiers écrits.
Clairvoyant face à la politique (il défend une vision pure et radicale du socialisme et méprise les détournements et abus d’un Staline entre autre), journaliste et romancier visionnaire, Orwell est un peu le chainon manquant entre un Albert Londres er un Jack Kerouac, un auteur passionnant et passionné.
A 80 ans passés, le scénariste de Valérian et compagnon de route indissociable de Bilal, prouve s’il était besoin qu’il est toujours aussi doué en livrant une biographie jamais didactique, miroir d’une époque, où il évoque avec respect et talent un auteur hors norme en opérant des choix narratifs payants.
Ainsi, au trait réaliste soigné old school en noir et blanc de Sébastien Verdier, s’opposent des styles parfois aux antipodes que l’on doit à des pointures comme Larcenet, Blutch, Guarnido, Julliard ou encore Bilal.
Ces derniers illustrent chacun une double page en couleur évoquant les œuvres marquantes d’Orwell, disséminées au fil d’un album qui rend hommage à son modèle et se conclue en évoquant l’héritage culturel de l’écrivain de façon fort lucide.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE NIGHT OF THE FOLLOWING DAY
C'est de qui ? S. Myers
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Il me semble.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Dans l’hasardeuse filmographie de Marlon Brando, traversée d’autant de chefs d’œuvres que de ratés, on trouve cette Nuit du lendemain, tournée à Paris par un réalisateur américain amoureux de la capitale française et de la Nouvelle Vague mais moins regardant sur la teneur d’un scénario semble t-il.
Nonobstant le caractère anecdotique du long métrage, la B.O, signée Stanley Myers, mélange jazz smooth et musique d’ambiance à la limite parfois de l’expérimental, notamment dans son utilisation d’instruments à cordes comme percussions rythmiques ou encore d’effets musicaux originaux.
Myers début sur grand écran mais a déjà derrière lui une expérience de la musique illustrative pour des séries tv.
Le mélange des genres est intéressant car intelligemment pensé, ne favorisant ni l’un ni l’autre des domaines et est plutôt représentatif d’une certaine époque tout en restant une solide musique avec une certaine dose de suspense.
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Une Chronique de Fab
24 juillet 2019
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13:03
LA BD:
C'est quoi ? ALWILDA. LA PIRATE DE LA BALTIQUE.
C'est de qui ? Mitton
La Couv':
Ca donne Quoi ? Nos vierges vikings, guidées par la féroce et fière Alwilda échappent de peu à une tempête et à une mutinerie avant d’arriver sur un rivage gelé où elles vont établir leur campement, construisant maison et sauna.
Mais la traitrise de l’une d’entre elle et le retour du terrible Alf, rendu manchot par Alwilda, vont mettre en péril leur paix retrouvée.
Les vikings ont le vent en poupe depuis quelques années et une paire de séries tv plutôt réussies, pas étonnant de les voir repointer leurs drakkars en BD. Le premier volet de la nouvelle série de J.Y Mitton partait sous des auspices plutôt réussi mais force est de reconnaître que cette suite m’a bien moins convaincu.
Si coté graphismes le dessinateur de Vae Victis n’a rien perdu de son talent, le scénario ici n’arrive jamais à vraiment décoller, trop bavard peut être, et ce malgré des péripéties aussi nombreuses qu’attendues.
Mitton était plus inspiré sur Messalina par exemple, et ce malgré un genre moins « ouvert » (si je puis dire !).
LA MUSIQUE:
C'est quoi :OUTLAW KING
C'est de qui ? Grey Dogs
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Difficile de trouver des informations probantes sur qui se cache derrière Grey Dogs, groupe (?) qui a composé la B.O du film historique Outlaw King produit par Netflix
Néanmoins ce qui est sur c'est qu'ils s'y connaissent en ambiance médiévale, leurs compositions n'étant pas sans rappeler les meilleurs passages des scores de GoT, voire de Vikings ou, à l'autre bout du spectre, les adaptations de pièces traditionnelles par des combos comme Hesperion (pas mal de crans en dessous cela étant).
Le morceau final du film est d'ailleurs une réinterprétation d'une musique d'époque.
Une B.O assez courte, tout du moins, dans sa version commercialisée, qui possède néanmoins assez de passages forts en émotion ou en élans épiques pour mettre un peu de piquant à la lecture du second volet d'Alwilda.
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Une Chronique de Fab
20 juillet 2019
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LA BD:
C'est quoi ? PRINCE VALIANT 1971 1972 / 1973-1974
C'est de qui ? Hal Foster & John Murphy
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui pour Foster
Une planche:
La toute dernière page entièrement réalisée par Hal Foster
Ca donne Quoi ? Alors que je suis religieusement la réédition soignée de chez Fantagraphics de Prince Valiant, qui a su garder -contrairement à Soleil qui a stoppé la parution au cinquième - un rythme de parution de croisière de deux albums par an (chacun couvrant deux années de parution de l’époque), je viens de réaliser que je n’avais plus chroniqué de volumes depuis 2017 !
Profitons du cycle estival Oldies but Goldies pour remédier à ce manque, Prince Valiant étant sans nul doute le comics qui peut le plus prétendre à cette appellation.
1971 est une année charnière s’il en est, Foster, 79 ans au compteur, dont 34 passés à dessiner les aventures de son héros arthurien, cherche un repreneur pour son strip. Après avoir fait passé des tests à des artistes aussi prestigieux que Wallace Wood, Russ Maning ou Gray Morrow qui ne lui convienne pas pour diverses raisons : l’un s’approprie un peu trop le strip, un autre dessine des décors peu fouillés, les personnages sont parfois méconnaissables, et, surtout, les délais à tenir risquent d’être trop tendus pour cette nouvelle génération.
C’est donc à John Cullen Murphy qu’échoue la lourde tâche de succéder au maître. Brian Kane, spécialiste de Foster, me confiait que Murphy avait été choisi pour sa capacité à suivre les directives du père de Valiant, de respecter les croquis fournis par Foster en personne (ainsi que ses scénarios) et, surtout, avait une famille nombreuse à nourrir et était donc tenu aux impératifs de livraison des planches.
Alors évidement, au fil des pages, on note que le trait est moins soigné, les décors moins détaillés, les fonds parfois composés seulement d’une couleur unie en lieu et place de paysages chatoyants ; mais faisons contre mauvais fortune bon cœur, l’humour et l’aventure sont toujours là et l’esprit du strip est intact.
Arn, le fils de Valiant et Aleta, a bien grandi et à plusieurs reprises c’est lui qui tient le rôle principal des aventures.
J’étais décidé à arrêter d’acheter les volumes après le 19°, qui vient de paraître et qui contient la Chanson de Bernadette, adaptée par Foster et introuvable depuis des lustres ; mais gageons que mon amour du personnage et de sa mythologie l’emportera encore sur quelques années !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE BLACK KNIGHT
C'est de qui ? J. Addison
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Brian Kane, décidément une mine d’or pour tout ce qui touche à Prince Valiant, rapporte dans le volume 9 de l’anthologie qu’à l’époque où une adaptation au grand écran du héros de Foster est de rigueur, la MGM traine des pieds et laisse filer l’option sur le scénario de Alec Coppel qui va sonner à la porte des studios voisins, la 20Th Century Fox, pour faire The Black Knight.
Si le film n’est pas une franche réussite, en partie à cause d’un casting hasardeux (Ladd cachetonne, Rathbone en sarrasin peine à convaincre) la partition de John Addison, alors encore passablement inconnu à Hollywood – sa carrière ne décollera vraiment qu’une décennie plus tard avec le score de Tom Jones) – vaut elle d’être redécouverte.
Le compositeur britannique a jusqu’alors essentiellement mis en musique des thrillers ou des films d’espionnage, pourtant son bagage classique lui permet de créer des thèmes aussi riches que variés où il exalte, via les cuivres essentiellement, une ambiance épique et d’aventure.
Si il n’aborde que peu l’aspect médiéval, les couleurs musicales qu’il choisit sonnent tout de même bien historique même si c’est la version hollywoodienne de l’histoire.
De la B.O aussi old school et bon enfant que ces deux tomes de Prince Valiant.
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Une Chronique de Fab
8 juillet 2019
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09:56
LA BD:
C'est quoi ? LES SANSON ET L'AMATEUR DE SOUFFRANCE 2.
C'est de qui ? Mallet & Beuzelin
La Couv':
Ca donne Quoi ? On retrouve notre lignée de bourreaux au XVIII° siècle, période riche en événements historiques puisque c'est celle qui va voir la chute de la royauté en France, en grande partie due à l'ennemi juré des Sanson, le terrible Amateur de souffrances.
Mais Jean Baptiste, l'actuel bourreau, après un problème de santé, reste handicapé de la jambe et décide, alors que son jeune fils reprend la charge contraint et forcé, de s'opposer à l'Amateur.
Il fédère les autres familles de bourreaux et, si leur tentative échoue au dernier moment, il n'en reste pas moins qu'ils savent maintenant que leur condition n'est pas une fatalité.
Jusqu'à ce qu'ils découvrent que l'Amateur n'est pas seul et fait même partie d'une confrérie !
Avec ce second volet encore chargé en suspense et en scènes chocs, avec l'évocation d'une époque charnière fort bien évoquée et exploitée, le duo d'auteurs derrière les Sanson confirme tout le bien que l'on avait pensé du précédent tome, que ce soit au scénar comme au dessin.
Suite et fin à la rentrée !
LA MUSIQUE:
C'est quoi :THE MAN WHO TURNED TO STONE
C'est de qui ? R. Di Maggio & G. Duning
La Couv':
Déjà entendus chez B.O BD? Oui pour Duning.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Sur ce petit film de science fiction de 1957 le rôle de George Duning est assez obscur.
Le compositeur a pondu pas moins de 7 scores cette année là dont celui de 3h10 pour Yuma et s'est fait un nom à Hollywood depuis une paire d'année et le From Here to Eternity de Zinnemann.
Gageons qu'il est responsable du thème principal et que Ross Di Maggio, faiseur moins doué mais plus versé dans la série Z, s'est chargé du reste de la partition.
Celle ci fait dans le suspense appuyé assez classique mais s'apparente souvent plus à une B.O de thriller que de fantastique sans pour autant que ce soit gênant à la lecture de ce second tome des Sanson, en effet la tension est quasi constante dans un médium comme dans l'autre.
Notons que si son titre ne le laisse pas supposer, et sa réalisation laisse à désirer, The Man who turned to stone est un peu l'archétype du film de femmes en prison qui deviendra un vrai filon d'exploitation deux décennies plus tard.
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Une Chronique de Fab
17 juin 2019
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LA BD:
C'est quoi ? LE RAPPORT W. INFILTRE A AUSCHWITZ.
C'est de qui ? G. Nocq
La Couv':
Ca donne Quoi ? Automne 1940, sous une fausse identité, Witold Pilecki, agent secret polonais, se fait interner dans le camp de concentration d’Auschwitz afin d’y préparer une insurrection.
On retrouve l’auteur de l’étonnant Capitaine Tikhomiroff pour cette glaçante histoire vraie, racontée sans pathos, à la manière d’un récit d’espionnage mais empreint d’une émotion palpable.
Le héros décrit avec une précision qui fait froid dans le dos les conditions inhumaines des prisonniers du camp de concentration et ses multiples stratagèmes pour mener à bien sa mission qui, au final, n’aboutira hélas pas mais permettra à Pilecki de ressortir vivant de ce véritable enfer sur terre.
Le style graphique de Nocq, tout à la main, avec une subtile alternance d’ambiances à la peinture, impressionne là encore de par la force de sa retranscription picturale.
Un auteur complet décidément aussi à part qu’à suivre !
LA MUSIQUE:
C'est quoi :THE LEFTOVERS
C'est de qui ? M. Richter
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Comme disait le grand lalo Schifrin la réussite d'un film tient à 70% sur sa B.O.
Les compositions de Max Richter pour le cinéma et les séries télé, amènent de l'eau au moulin de cette affirmation tant le style orchestral du germano-britanique, biberonné autant au classique qu'à l'électro, apporte une vraie valeur ajoutée aux images.
Sur The Leftovers il emploie une technique de musique répétitive datant du XVIII° siècle, déclinée à plusieurs reprises tout au long du score avec un effet de leitmotiv enté^tant voire hypnotique.
Richter sait ménager ses respiration et ses silences, est adepte de l'alternance majeur/mineur et du « less is more » toutes ces composantes donnent à The Leftovers une vraie personnalité et une atmosphère aussi oppressante qu'elle peut être mélancolique.
La musique a parfois crée un certain décalage avec les pages du Rapport W mais s'est révélée fort intéressante.
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Une Chronique de Fab