31 mai 2019
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10:07
LA BD:
C'est quoi ? DANS LA TETE DE SHERLOCK HOLMES 1
C'est de qui ? B. Dahan & C. Lieron
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui pour Dahan.
C’est édité chez qui ? Ankama
Une planche:
Ca donne Quoi ? Les amateurs du détective du 221B Baker Street le savent, la « méthode » de déduction de Holmes repose en immense partie sur la « carte mentale » que représente sa mémoire d'éléphant, classée comme une véritable bibliothèque/base de donnée.
Benoit Dahan, expérimentateur du medium à mi chemin entre un Marc Antoine Mathieu et un Pascal Jousselin, s'attaque au héros de Conan Doyle en appliquant le traitement de sa très bonne précédente série, Psycho Invetsigateur.
Le jeu sur les cases, la mise en page, la narration et autres fils conducteurs mais aussi les couleurs pastels et l'utilisation de la carte de Londres, tout se prête magistralement à Sherlock Holmes, le trait de Dahan s'étant en plus, je trouve, affiné depuis quelques années, graphiquement ce premier tome du Ticket Scandaleux est vraie une réussite.
Coté histoire Holmes et Watson enquêtent sur une série d'enlèvements ayant eu lieu lors d'un spectacle de magie où certaines catégories de personnes ont été invitées de fort intrigante façon.
Le début de l'album est plus prétexte pour montrer la façon de procéder du détective, via des trouvailles graphiques réjouissantes, mais rapidement le mystère s'épaissit et fond et forme se marient à merveille pour livrer une aventure à l'atmosphère digne des romans d’origine (avec une touche d'humour en plus).
Vivement la suite avec, croisons les doigts, une réussite méritée à la clé, qui ouvrirait la porte à d'autres enquêtes et permettrait sûrement au duo d'auteurs d'expérimenter des choses encore plus spectaculaires !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : WALLY THE BEARD
C'est de qui ? Bernard Herrmann
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD?
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Pour cet épisode de la troisième saison de la série Alfred Hitchcock Présente, Bernard Herrmann continue à profiter des opportunités d'expérimentation que lui offre le show pour essayer diverses choses.
Pour illustrer cette histoire de faux semblants, il s'appuie sur les vents, clarinette et hautbois en tête, jouant dans des registres plutôt hauts avec des phrasés gais et sautillants contrebalancés par des thèmes plus menaçants où harpe et violons se répondent dans un style qui n'est pas sans faire penser au classique de compositeurs comme Prokoviev.
L'ensemble chamarré est très raccord avec cette aventure fort graphique du célèbre détective dont elle souligne aussi bien les passages humoristiques que le suspense sous jacent.
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Une Chronique de Fab
17 février 2019
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08:59
LA BD:
C'est quoi ? DUKE 3. JE SUIS UNE OMBRE.
C'est de qui ? Hermann et Yves H.
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui
C’est édité chez qui ? Le Lombard
Une planche:
Ca donne Quoi ? Duke n’est pas au bout de ses peines concernant le contrat qu’il a passé avec Mullins puisque il va avoir la désagréable surprise de tomber sur son frère qui, à la tête d’une bande de desperados, vole les 100 000 dollars convoyés.
Avec sur le dos un émissaire de son employeur flanqué de la famille Briggs, peu fournie coté cellules grises, notre cow-boy va devoir la jouer fine pour éviter d’y rester, sauver la mise à son frère et honorer sa parole.
Troisième tome de la série western crépusculaire des Hermann père et fils.
Ce dernier fait dans le classique, à base de vengeance, de fusillades et autres règlements de comptes retors. Les personnages sont peu amicaux dans l’ensemble, on y croise même un Ed Kemper anachronique mais qui renvoie Duke a sa propre violence et au fait que tous ses proches la subissent d’une manière ou d’une autre.
Coté graphisme le toujours bon pied bon œil Hermmann fait le job, et propose une paire de planches muettes très fortes ! Même si, pour moi qui (re)découvre Commanche en noir et blanc, je vous avouerai que je tique parfois un peu sur certains visages.
Le prochain volet promet encore d’être particulièrement noir !
LA MUSIQUE:
C'est quoi :BALLAD OF A GUNMAN
C'est de qui ? M. Giombini
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD?
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Si la filmographie de Marcello Giombini ne brille pas par la qualité ou la renommée des longs métrages la composant, elle ne reflète pas l'étendue des possibilités et du talent du compositeur italien.
Formé très tôt au classique et à la musique religieuse il compose pléthore d'oeuvres dans ces domaines en marge de ses boulots plus « alimentaires » pour le grand écran.
Il est également l'un des pionniers de la musique électronique dans son pays.
Mais comme dit en introduction rien ou presque de ce bagage ne transpire dans la B.O de ce petit western transalpin, qui, comme beaucoup à l'époque, se contente de singer les gimmicks d'Ennio Morricone, Trilogie des dollars en tête.
Cela étant ce classicisme sied bien à ce troisième volet de Duke qui en est bien pourvu également.
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Une Chronique de Fab
19 octobre 2018
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17:19
LA BD:
C'est quoi ? UNE AVENTURE DE RENEE STONE. MEURTRE EN ABYSSINIE
C'est de qui ? Birmant et Oubrerie
La Couv':
Déjà lus chez nous? Oui.
C’est édité chez qui ? Dargaud
Une planche:
Ca donne Quoi ? Dans l’Afrique de l’entre deux guerres, une romancière intrépide, un archéologue un peu paumé et un aventurier mystérieux, invités au couronnement d’un empereur étihopien, vont se retrouver dans une rocambolesque et périlleuse aventure à base d’artefacts anciens et de vengeance familiale.
Imaginez un roman dans l’esprit de ceux d’Agatha Christie adapté à la façon d’un Hugo Pratt et vous aurez une idée de ce que réserve le premier volet de cette nouvelle série à l’héroïne forte et audacieuse.
Julie Birmant et Clément Oubrerie dont nous avions beaucoup aimé ici les précédentes collaborations, se lancent ici dans le roman d’aventure avec un certain brio, les péripéties et l’humour du scénario sont portées par un dessin peut être plus réaliste que ce à quoi le dessinateur nous avait habitué dont la colorisation personnifie bien l’ambiance africaine.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :MARNIE
C'est de qui ? B. Herrmann
La Couv':
Déjà rencontré sur B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Dernier score d'une des plus fructueuse collaboration réal/compositeur du 7° Art (qui se terminera d'ailleurs sur une brouille), Marnie est un chant du cygne mémorable à plus d'un titre.
Miroir psychologique d'un scénario très porté sur le suspense, réminiscence d'oeuvres précédentes comme Vertigo voire Psychose (même si peut être moins marquantes que ces dernières), la partition d'Herrmann se repose, comme souvent, sur une riche section de cordes complétée pour les scènes de chasse et romantiques (si, si!), par un cor aussi inattendu que bien employé.
L'échec commercial du film sera – assez injustement- mis sur le compte d'une B.O trop vieille école qui pourtant, avec les années, s'est révélée tout à fait adéquate ; tout comme elle l'est sur cette première aventure de Renée Stone qui, elle aussi, conjugue aventure, romance, suspense et même une pointe d'humour.
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Une Chronique de Fab
6 août 2018
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09:35
LA BD:
C'est quoi : LE FULGUR 3
C'est de qui ? Christophe Bec – Dejan Nenadov – Tanja Cinna
La Couv':
Déjà croisés sur B.O BD? Oui sur le tome 1
C’est édité chez qui ? Soleil
Une planche:
Ça donne Quoi ? C'est la fin de la trilogie dans un pur style fin XIXe siècle avec héros courageux, inventeurs de génie et malheureux en détresse dans un décor d'abysses ou de sombres souterrains où l'on trouve soit des bestioles déplaisantes (voir tomes 1 et 2) soit des restes de civilisations oubliées. Comme dans la plupart de ces romans d'aventures, la fin est presque heureuse puisque certains personnages ont disparu.
Christophe Bec aime beaucoup, semble-t-il, les aventures abyssales où des créatures oubliés règnent et où se cachent des temples mystérieux dans des cavités profondes. Mais cette fois le temple est celui d'une civilisation précolombienne inconnue, donc pas de bestiole démoniaque en vue… ni de destruction de l'humanité.
Dejan Nenadov, avec l'appui de la colorisation de Tanja Cinna, nous offre quelques paysages spectaculaires comme la double page montrant la nouvelle île formée par le volcan (voir tomes précédents) ou celle de l'arrivée des explorateurs face au temple inconnu.
Je ne suis pas amatrice habituellement de ce type de dessins réalistes, mais ici la colorisation m'a vraiment séduite par sa finesse et l'oubli des couleurs trop voyantes même pour la fin parisienne.
La fin d'une bonne trilogie d'aventures pouvant être lue dès 10-12 ans… de quoi alimenter certaines conversations familiales!
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE 1959
C'est de Qui ? Bernard Herrmann
La couv'
Déjà entendu chez nous? Plus d'une fois
On peut écouter?
Ça donne Quoi ? Cette suite composée d'une succession de musiques issues du film enchaîne ambiances légères et angoissantes. L'utilisation d'un orgue appuie le côté sombre en réponse à des cuivres éclatants ou des percussions violentes. Puis des harpes créent une atmosphère irréelle et éthérée avec la participation de clochettes. Ensuite ce sont des cuivres et bois très graves qui évoquent les mugissements de créatures effrayantes avec l'appui des percussions. Pour arriver à une fin grandiose avec un orgue limite dissonant et des jaillissements de percussions
J'ai vu le film quand j'étais jeune et je ne me rappelais pas que la musique était aussi impressionnante. Il faudrait que je le revois même si j'ai certaines scènes en mémoire.
Bernard Herrmann avait déjà composé de nombreuses musiques de films avant celui-là. C'est donc un compositeur au sommet de son art qui a su si bien illustrer une aventure épique et fantastique… et qui accompagnera idéalement la trilogie Le Fulgur.
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Une Chronique de Gen
28 juin 2018
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07:37
LA BD:
C'est quoi ? MAX. LES ANNEES 20.
C'est de qui ? Rubio & Ruben d’après A. Perez-Reverte
La Couv':
Ca donne Quoi ? Groom pour gagner sa croute, danseur émérite de tango et gigolo prisé à ses heures perdues, Max aspire à une vie meilleure, loin des quartiers mal famés de cette Barcelone du début des années 20.
S’encanailler avec la pègre locale n’était peut être pas la meilleure option pour assouvir ses rêves, car le voilà en plein cauchemar, obligé de disparaitre en s’engageant dans la Légion, direction le front de la Guerre du Rif !
Il y a du Corto Maltese dans ce Max ! Les deux personnage sont contemporains, vivant au début d’un siècle fort en évènements où ces gentilshommes de fortune tentent de trouver leur voie (voir de rester en vie !) dans la folie de l’Histoire.
Le héros de Perez-Reverte - l’un des plus grands écrivains espagnols vivant- repris ici avec talent par Salva Rubio, se démarque néanmoins de son cousin transalpin par une fougue et une certaine ingénuité qui en font un personnage attachant.
Le scénario de ce premier tome (sur 2, en espérant que l’on ait droit à d’autres aventures par la suite tant le personnage s’y prête), est fort bien dosé que ce soit en action comme en suspense avec un background historico-social riche et bien exploité.
Le style semi-réaliste quasi caricatural parfois de Del Rinçon, que ‘on avait apprécié il y a peu sur l’excellent El Boxéador, finit de faire de Max, Les Années 20, la bonne surprise de ce début d’été.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :OBSESSION
C'est de qui ? B. Herrmann
La Couv':
Déjà entendu chez nous? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Ce n’est pas un secret que De Palma voue à Hitchcock une passion un peu trop dévorante, aussi quand il a l’occasion de travailler avec le compositeur fétiche de son modèle, il saute sur l’occasion.
Herrmann, qui s‘était d’ailleurs fâché avec Hitch’, écrit donc la B.O de Sœurs de Sang, au classicisme inattendu sur un film d’épouvante aussi appuyé et, le réal étant satisfait du résultat (Herrmann un peu moins mais plus en position de faire le difficile), les deux hommes se retrouvent pour Obsession.
Là aussi Herrmann renoue avec son style de la grande période des 60’s/70’s et compose une partition qui ne cesse de surprendre par ses constants changements de style et d’atmosphère toujours en gardant une vraie unité thématique.
On passe d’un romantisme lyrique à un suspense vertigineux, le tout via une orchestration riche qui jurait pas mal avec les canons de l’époque.
C’est cette variété et cette richesse qui m’a fait choisir le score pour lire Max, même si, je le reconnais, quelques ambiances ne vont pas forcément sur la longueur de l’album.
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Une Chronique de Fab