Ca donne Quoi ? Hernandez, en marge de sa série Love and Rockets, s’était déjà frotté à la BD érotique avec un Garden Of Flesh osé relecture quelque peu crue de l’Ancien Testament (sans pour autant aller au bout de son concept je dirais néanmoins).
Pour sa dernière création en date il revisite le roman noir/soap opéra avec la destinée de cette jeune femme fort bien pourvue par Dame Nature (comprendre avec une poitrine démesurée qui aurait fait baver d’envie Russ Meyer) qui, immigrée aux States de son Amérique du Sud natale, va se retrouver mariée à un boss mafieux vieillissant dont les deux fils ne sont pas insensibles aux charmes de leur nouvelle belle maman.
Règlement de comptes sanglants, tournage de films olé-olé, tromperie et coucheries à tous va… Hernandez s’amuse des codes du genre et de la plastique outrancière de son héroïne fatale, le tout dans son style graphique en noir et blanc si particulier.
Si un peu trop décousu et capillotracté pour vraiment emporter l’adhésion, Maria M. se révèle fun à lire et assez barré pour plaire aux fans de l’auteur et/ou de bd décalée sexy même si, de ce côté également, il ne faut pas s’attendre à du X hard.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :LA LEGGE DEI GANGSTERS
C'est de qui ?P. Umiliani
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD?Probable
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Une fois passé le générique quelque peu sirupeux, le compositeur italien s’essaye avec une réussite assez exemplaire à un jazz noir qui tire autant des scores classiques de la décennie précédente que de la musique que Miles Davis commençait à explorer en cette toute fin des années 60 et qui allait voir son apogée avec le double Bitches Brew.
Umiliani, s’éloignant de Morriconne et de ses imitateurs de l’époque, mélange les genres en utilisant entre autres instruments une flûte traversière que n'aurait pas reniée Jethro Tull associée à une guitare électrique groove, un orchestre jazz réduit et même un peu d'easy listening de l'époque complètement surrané mais, heureusement, assez bref.
Un cocktail forcément agréable que la BD et la B.O du jour si tant est qu'on n'en abuse pas... quoi que !
Si on aurait - très justement - pu nous taxer de clientélisme pour le cycle BD X du mois dernier, celui-ci (qui va encore faire exploser les stats) est honnêtement motivé par l’actualité du genre et par des œuvres atypiques s’il en est…(et puis je doute que qui que ce soit vienne se plaindre de toute façon n’est-ce pas ^^)
Ca donne Quoi ? Le co-auteur de Love and Rockets et d’une poignée de projets persos aussi divers qu’intéressants revient en cette fin d’année pour une version de la Bible (c’est d’actualité) un peu…particulière !
Hernandez a choisi en effet de présenter le début de l’Ancien Testament sous un jour pour le moins osé puisqu’il le traite sur le modèle de l’érotisme, limite X.
Adam – qui apparaît avec une érection monstre- et Eve – née de la « semence » d’Adam !- s’envoient en l’air allègrement avant de croquer le fruit défendu (oui, ça ça ne change pas), d’être chassé de l’Eden, puis de donner naissance à Abel et Caïn, ce dernier tuant son frère, bla bla bla, Noé se trouve une femme, fait des galipettes dans tous le sens avec elle (fellation et cravate de notaire incluses !) puis leurs enfants font de même. Arrive le déluge, la construction de l’Arche, les couples d’animaux…bla bla bla…rebelote dans le bateau c’est le lupanar…
Bref, vous l’avez compris ce Garden of Flesh porte bien son nom, c’est une suite quasi ininterrompue de scènes de cul pour le moins explicites et, reconnaissons le assez répétitives. L’auteur s’est visiblement fait plaisir, dans un style minimaliste coloré pas loin de faire penser aux publications cochonnes d’antan, Tijuana Bibles en tête, il dynamite le sacré mais survole tout de même pas mal son sujet ; un juste milieu entre la version de Crumb et ce Garden Of Flesh aurait pu être excellent.
Pour conclure on notera la jolie présentation sous forme de petit livre noir, dans le genre carnet Moleskine, peut être un brin cher pour ce que c’est, la petite (aux deux sens du terme) centaines de pages, avec ses deux cases à chaque fois, se lisant fort vite.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? SALOME LAST DANCE
C'est de Qui ? Divers
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Certains oui.
On peut écouter? Une des oeuvres entendues dans le film puis ce dernier dans son intégralité:
Ca donne Quoi ? Après le succès de Gothic, le sulfureux Ken Russell décide d’adapter Salomé la magnifique pièce d’Oscar Wilde (écrite en français pour la petite histoire).
Plutôt que de simplement se contenter du texte d’origine (probablement un brin court en tant que tel pour en faire un long métrage), il imagine une mise en scène de la pièce jouée devant Oscar Wilde lui-même en visite dans sa maison close de prédilection.
Vous savez, si vous venez nous voir au moins de temps à autre, que je suis un grand amateur du poète irlandais et je considère Salomé comme étant l’une de ses œuvres les plus réussies, Si je ne suis pas forcement amateur de l’œuvre de Russell, que je trouve datée et empruntée parfois, il faut reconnaître qu’il a su capter l’esprit de l’œuvre ‘et du personnage) de Wilde avec réussite.
Coté musiques, Rimsky-Korsakov, Satie, Debussy ou le moins célèbre mais tout aussi apprécié - chez nous en tout cas, on l’a croisé à quelques reprises – Jacques Ibert sont les compositeurs dont les œuvres parcourent cet étonnant film, et la légèreté entraînante alterne avec des choses un brin plus austères mais toujours atypiques. Tout ne sied pas à Garden Of Flesh mais quelques-uns des morceaux ont été fort agréables.
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)