28 mars 2016 1 28 /03 /mars /2016 08:21

 

Souvent considérée comme la pierre angulaire de son oeuvre, Les Tours de Bois Maury est, à plus d'un titre, une oeuvre magistrale dans son genre, et dans la BD Franco-Belge en général.

 

 

 

LA BD

 

 

 

C’est quoi ? LES TOURS DE BOIS MAURY.

 

 

C’est de qui ? Hermann

 

 

La couv’ :

 

 

Déja lu chez nous? Oui.

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne quoi ? Plus de 400 Pages ! J’ai lu plus de 400 pages d’Herrman en l’espace d’une douzaine de jours qui m’ont permis de découvrir (« 30 ans après, il était temps diront certains! » , «Il n’est jamais trop tard pour bien faire leur rétorquerais-je ! ») une série médiévale assez magistrale au dessin réaliste soigné jusque dans les moindres détails et d’une beauté qui laisse parfois sans voix (dans sa version en noir et blanc en plus !).

Coté scénarios, en utilisant le concept du « retour impossible » qu’on retrouve aussi bien dans la littérature (l’Odyssée d’Homère) que dans la B.D (Thorgal de Rosinsky et Van Hamme) et qui est une valeur sure s’il en est, Hermann fait vivre à son héros, le chevalier Aymar de Bois Maury qui cherche à retrouver le domaine de sa lignée, maintes quêtes au fil de ses pérégrinations. Le parti-pris est au réalisme également dans la description de temps et de contrées difficiles, sans la patine voire le glamour que d’autres œuvres ont pu lui conférer, ainsi que dans le langage employé et ses expressions d’époque. Si les premières aventures sont assez classiques mais néanmoins captivantes (la bande de maraudeurs qui a investi un château dans Germain, (1986) est un très bon huis-clos), rapidement le scénariste dessinateur choisit de faire évoluer sa série vers d’autres horizons et n’hésites pas à flirter avec d’autres genres. Dés le tome suivant par exemple (Reinhardt, 1987) le fantastique fait son apparition et donne un résultat saisissant dans l’univers aride des Pyrénées moyenâgeuses. Hermann s’intéresse également aux mythes nordiques dans un Sigurd (1990) clairement en marge du reste des albums.

 

 

La suite, avec le départ de Bois Maury pour les croisades, m’a moins emballé, même si la qualité que ce soit à l’écriture comme au trait, est toujours là. Cette intégrale se clôt sur le retour du chevalier vieillissant (et futur papa) à sa quête et Olivier (1994) sera le dernier de la saga qui continuera sous le titre Bois Maury avec, dés le douzième tome le fils d’Hermann au scénario pour un résultat considéré par beaucoup comme bien en deçà de la saga mère.

 

De mon coté je m’en tiendrais à la série principale, réussite du genre s’il en est et qui passe à merveille l’épreuve du temps.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

 

 C'est Quoi ? THE WAR LORD

 

 

 C'est de Qui ? J. Moross

 

 

 La couv' :

 

 

 Déjà entendu chez nous? Oui

 

 

On peut écouter? Une suite

 

 

 

 

 

Ca donne quoi ? Vous vous doutez bien que sur l’équivalent de dix albums j’ai écouté plusieurs choses, selon les épisodes notamment ceux se déroulant en Terre Sainte, mais les débuts des Tours de Bois Maury ont eu droit au très réussi, bien que fort court (une demi-heure de musique à tout casser) score du Seigneur de Guerre par Jérôme Moross.

Ce dernier a d’ailleurs du mérite d’avoir livré un tel résultat vu les soucis rencontrés lors de la composition. Avec un temps imparti divisé par deux dû à des rivalités de studios, il a même du faire appel à Salter, pilier du genre à Hollywwod, pour une paire de thèmes d’action. Pour le reste, Moross mélange avec talent des influences médiévales bien assimilées à une orchestration dynamique et contemporaine pour un résultat édifiant. Bien plus subtile et originale que pas mal des B.O du genre toutes époques confondues, The War Lord n’est finalement frustrant que par sa brièveté. 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

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27 mars 2016 7 27 /03 /mars /2016 14:44

 

 

Comme tous les grands, Hermann a plusieurs cordes à son arc. Loin des westerns, de l’aventure ou du moyen-âge , voici une série destinée à tous les publics qui montre une autre facette de son talent.

 

 

 

LA BD:

 

 

C'est quoi : NIC

 

 

C'est de qui ? Hermann & Morphée

 

 

Une Couv':

 

 

Déjà lus chez nous ? Oui pour le dessinateur

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Nic est un petit garçon qui fait de superbes rêves, plutôt mouvementés, qui ont évolués au cours de l'avancement de la série. J'ai longtemps soupçonné Hermann ou son fils Yves H. d'être aussi le scénariste Morphée jusqu'à ce que je découvre, dans la préface de cette intégrale, que c'est Philippe Vandooren, beau frère du dessinateur. Les dessins sont fins, clairs, simples… Hermann appelle cela "la ligne épurée". Un cahier en noir et blanc à ce nom, fourni avec l'intégrale, permet de redécouvrir une partie du tome 2. Dans la série, les auteurs jouent sur la complicité du lecteur par des allusions à Jules Verne, Windsor Mc Cay (un hommage totalement assumé) et peut-être Jonathan Swift  ou des inspirations venant de Maurice Cornelius Escher (Relativity) et d'autres sans doute…

 

Le 1e album (Hé, Nic, tu rêves?) est divisé en chapitrêves dont les titres sont en relation avec un détail du monde du Nic éveillé : discussion avec ses parents, lecture, poster, poisson rouge ou jouet… Puis les rêves démarrent sans que l'on retrouve forcément Nic dans la réalité à la fin. Le fil rouge de cet album est le capitaine Bang qui a la particularité d'exploser quand il se met en colère et de réapparaître là où est sa casquette. Le but du capitaine est de créer un zoo… et Nic va l'en empêcher nuit après nuit pour protéger ses amis animaux jusqu'à le mettre finalement hors d'état de nuire. Hermann a visiblement pris un plaisir fou à dessiner éléphant, gorille, lion… et montre son amour de la nature libre.

 

 

Bonnes nuits, Nic, le 2e album fonctionne sur le même découpage, avec des chapitrêves nommés sur la même base que le 1e album. Le point commun entre ces rêves est les catastrophes provoquées par la gourmandise des petites souris jusqu'à ce que Nic les dépose à Gruyères en Suisse.  On y découvre aussi que Nic est un peu somnambule.

 

Ça, c'est Filarmo, Nic, dernier tome de la série, raconte une histoire unique autour de la musique. Nic révise un menuet de Bach à la flute traversière avant de se coucher et tout dérape dans son rêve : un étrange personnage, M. Filarmo, l'entraîne dans un monde où le métronome est la maison d'un petit homme, une fanfare militaire habillée en rose joue du Botrel… jusqu'à ce Nic appelle à la rescousse ses amis animaux pour créer un orchestre symphonique. Morphée a fait beaucoup, et même trop à mon goût, de jeux de mots plus ou moins faciles et de citations plus ou moins justes.

Il fait noter que Nic se reconnait comme personnage dessiné quand il répond à la question de M. Filarmo : "Rêvez-vous en couleurs ou en noir et blanc?" par "Les deux, cela dépend de l'éditeur."

 

 

 

Cette série a tout pour séduire autant les adultes que les enfants avec son dessin très rond et coloré, pour les histoires tendres et drôles en même temps et pour les divers clins d'œil aux lecteurs.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? LA DANSE DES HEURES

 

 

C'est de Qui ?   Amilcare Ponchielli

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu par ici ?Non

 

 

On peut écouter?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Pour répondre aux animaux musiciens d'Hermann, rien de tel que les animaux danseurs imaginés par Walt Disney pour illustrer La rondes des heures tirée de l'opéra La Gioconda de l’italien Amilcare Ponchielli. Tous ceux qui ont vu une fois dans leur vie Fantasia , troisième long métrage des studios aux Grandes Oreilles dont la fonction, hautement louable, était d’illustrer des extraits classiques par des séances animées, se rappellent forcément les autruches en chaussons à pointes, les hippopotames en tutu, les éléphants en chaussons de danse soufflant des bulles de savon et les crocodiles maquillés. Je dois avouer que, assistant à une représentation de l'opéra entier, j'ai eu du mal à me retenir de rire en entendant cette musique… comme la moitié du public, je crois! Heureusement que je me suis retenue car l'opéra en question, adaptée d’une pièce de Victor Hugo, Angelo, Tyran de Padoue,  est une tragédie bien éloigné des images du dessin animé, comme quoi le concept de B.O BD d’utiliser une œuvre pour en illustrer une autre parfois fort différente, ne date pas d’hier !

 

 

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Une Chronique de Gen

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27 mars 2016 7 27 /03 /mars /2016 08:04

 

Après deux artistes américains, ce mois çi c’est au belge Hermann, dans la BD depuis 40 ans, lauréat du dernier Grand Prix du Festival d’Angoulême, que l’on consacre le cycle Artiste du Mois, et l’on commence donc avec l’une de ses premières séries,  de l’aventure avec un grand A.

 

 

 

LA BD :

 

 

 

 

C’est Quoi ? BERNARD PRINCE

 

 

C’est de qui ? Hermann au dessin et Greg au scénario

 

 

Une Couv’

 

 

Déjà croisés chez nous ? Oui

 

 

Une Planche :

 

 

Ca donne quoi ? La série Bernard Prince appartient à cette génération de BD d'aventures avec un héros fort, beau et intelligent accompagné d'un second rôle bourru et grognon, ivrogne mais au grand cœur et, pour compléter le trio, un jeune garçon (ou fille, plus tard) un tantinet frondeur et casse-cou. Pour cette série, ce sont Bernard Prince, capitaine du bateau le Cormoran, Barney Jordan, vieux loup de mer rouquin, et Djinn, jeune orphelin indien.

On a l'impression que le modèle Hergé pour Tintin était inconsciemment suivi par les auteurs (ou consciemment pour être publié dans l'hebdomadaire du même nom) : Tintin, parfait et lisse, Haddock, brave capitaine, ivrogne et impétueux, et Milou, important pas ses interventions parfois intempestives. Qu'Hermann me pardonne la comparaison entre Djinn et Milou s'il lit un jour cette chronique

Bernard Prince évoque un peu Bob Morane : Barney Jordan serait le pendant de Bill Balantine, l’un de leurs adversaires, Wang-Ho, dit le général Satan, semble, lui, inspiré par l'Ombre Jaune. Prince et Morane ont la même impétuosité, la même morale de défense des pauvres et opprimés… Autrement dit, ils appartiennent à la catégorie des "chevaliers blancs", avec quand même un petit côté "je fonce d'abord et je réfléchis après". Cette honnêteté indélébile entrainera même un contrat avec un truand qui n'imagine pas confier des diamants à un de ses sbires et préférera les confier à Bernard Prince.

 

 

Bernard Prince a d'abord fait partie d'Interpol avant de se reconvertir en capitaine du Cormoran, reçu en héritage, pour faire du cabotage dans des régions plus ou moins exotiques en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud ou en Océanie… et même à New-York. Qu'un aussi petit bateau puisse sillonner ainsi le monde entier m'a toujours semblé un peu étrange, mais les voies du scénariste sont souveraines!

 

C'est la 1e grande série d'Hermann et elle a permis de voir son art évoluer : les personnages s'affinent de plus en plus et les décors des aventures aussi. Le Bernard Prince de l'album Le général Satan n'a pas grand-chose à voir physiquement avec celui de l'album Le port des fous, sans parler des histoires courtes de l'album Bernard Prince d'hier et d'aujourd'hui reprenant les enquêtes du policier d'Interpol.

Après Le port des fous, ce sont d'autres dessinateurs (Dany ou Aidans) qui ont repris le personnage avant qu’ Hermann et son fils Yves H. y reviennent pour Menace sur le fleuve en 2010.

 

Chaque lecteur de la série a son(es) album(s) préféré(s). Pour moi, ce serait La loi de l'ouragan à cause de la monstrueuse murène géante :

 

 

Et La fournaise des damnés où apparait pour la première fois l'ourson Boule-de-poils, mascotte temporaire de l'équipage :

 

Au final, de la solide BD d'aventures même si les scénarios ont un peu vieillis et sont plutôt prévisibles pour des lecteurs aguerris.

 

 

 

 

LA B.O :

 

 

 

C'est Quoi ? FITZCARRALDO

 

 

C'est de Qui ? Popol Vuh   

 

    

La couv':

 

 

On peut écouter ? 

 

 

 

 

 

 

 

Ca donne quoi ? Dans la trentaine de disques qui composent  la discographie des allemands de Popol Vuh on retrouve quelques uns des longs métrages emblématiques de Werner Herzog dont ce surréaliste et halluciné Fitzcarraldo.

Avec des extraits d’opéra fort bien intégrés à de l’électro -d’un autre âge- on se retrouve avec une bande son aussi perchée que son film que même certains fans du groupe renieront par la suite ; les expérimentation sérielles de Florian Fricke, tête pensante de Popol Vuh, étant souvent hermétiques à un auditoire non préparé.

Pourquoi ce choix demanderez-vous ?

Même si le Cormoran n'est pas un bateau à vapeur comme celui du long métrage, les péripéties démentielles que subissent les deux navires nous autorisent à les imaginer cousins. Leurs capitaines sont 2 idéalistes qui suivent des voies différentes mais avec une même ferveur.

Werner Herzog et le duo Hermann-Greg aiment les décors grandioses et mettre leurs personnages dans des situations impossibles dont ils se tirent malgré tout même si c'est avec quelques dégâts.

Il y a une descente de rapides dans Fitzcarraldo que l'on peut par exemple mettre en parallèle avec une descente de fleuve dans Le port des fous. La position bancale du vapeur à la fin du film peut être mise en pendant de quelques échouages ou explosions de moteur du Cormoran.

La musique du film est donc très variée est pour accompagner (au moins en partie) une intégrale aussi volumineuse où l'on change fréquemment de pays et de protagonistes mis à part le trio de héros, elle se révèle prenante.

 

 

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Une chronique de Gen

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1 février 2016 1 01 /02 /février /2016 09:51

 

 

Histoire de dire que nous n'aurons pas consacré un FIBD d'Angoulême pourtant peu reluisant cette année, la chronique d'un titre d'actualité à plus d'un titre:

 

 

LA BD:

 

 

C'est quoi : OLD PA ANDERSON

 

 

C'est de qui ? Hermann & Yves H.

 

 

La Couv':

 

 

Déjà lus chez nous? Oui, ensemble même.

 

 

C’est édité chez qui ? Le Lombard.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Sud des Etats Unis, au début des 60’s, niveau tensions raciales, si l’esclavage a été aboli depuis belle lurette, dans les faits, la situation a peu évolué. Alors que son épouse décède, un vieil homme noir va apprendre un fait marquant sur la disparition de sa petite-fille, des années plus tôt. Il entame alors une vengeance sanglante, quitte à y laisser sa peau. Heureux hasard du calendrier des sorties, le dernier opus en date du duo Hermann est paru quelques jours avant que le papa reçoive un grand prix mérité (même si entouré de divers incidents cette année) au festival de BD d’Angoulême. Ce nouvel album reste dans la lignée crépusculaire de son prédécesseur, l’âpre  western Sans Pardon, mais se place quelques crans au dessus niveau réussite, autant qu’avait pu l’être leur Station 16 par exemple. Si le scénario est, une fois encore, assez classique, le traitement graphique old school et sa colo à la main (y a que ça de vrai au final !) font plaisir à voir (à l’exception de certains visages parfois, et encore) et confirme que ce n’est pas au vieux singe…

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? BLOOD WORKS

 

 

C'est de Qui? Lennie Niehaus

 

 

La couv' 

 

 

Déjà croisé dans le coin?Oui

 

 

On peut écouter? Pas d’extraits vidéos (vous lirez pourquoi ci dessous) mais quelques extrait par  Ici et le thème du film tout de même, pas très représentatif du reste cela étant :

 

 

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? 17 films ! 17 collaborations entre Clint Eastwood et Lennie Niehaus, depuis l’excellent Pale Rider*, autant dire que les deux bonhommes, qui partagent notamment une passion pour le jazz, se connaissent plutôt bien. Pourtant, et malgré le succès des films, fort peu de ces B.O ont connu une sortie en galettes. C'est le cas de Blood Work, adaptation d’un roman dont le sujet aurait pu être un scénar écrit directement pour Eastwood (qui depuis trois décennies joue sempiternellement les vieux durs à cuire qui ne lâchent rien), est leur dernier boulot commun (après le réal’ –un brin mégalo ?-décidera de mettre en musique ses longs lui même avant de passer, de temps en temps, la main à son fiston). Comme à son habitude, Niehaus saxophoniste accompli, mélange les thèmes jazzy suaves et de facture assez classique qui sont sa marque de fabrique à une orchestration de film de suspense plus traditionnelle mais plus réussie, à mon avis, que des choses comme Absolute Power ou A perfect World, qui hésitaient parfois entre l’underscoring et le mélange trop appuyé. Allez savoir, maintenant que son dessinateur est entré au panthéon de la profession (sic !) s’il vient à Hollywood l’idée d’adapter Old Pa Anderson au grand écran peut être que Niehaus (86 piges au compteur de tout de même !) reprendra du service ?

 

*Les plus perspicaces de nos lecteurs auront noté que c'est d'ailleurs la B.O de ce film qui accompagnait le précédent opus des Hermann père et fils!

 

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Une chronique de Fab

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  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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