Lectrices et lecteurs de B.O BD, joyeuses fêtes de fin d'année à tous, profitez de vos proches tout en vous protégeant!
Un grand merci à Arnaud Poitevin, l'auteur avec Régis Hautière, des Spectaculaires chez Rue de Sèvres, qui nous prête pour l'occasion ce dessin de saison!
Ca donne Quoi ? Un nouveau gang -grimés en clowns de foire- sévit dans les rues de la Capitale désacralisant les symboles de la République et allant même jusqu’à enlever une épouse d’aristo qui présente de troublantes ressemblances avec Pétronille.
Du coup ce sont nos Spectaculaires- bras cassés s’il en est !- qui sont appelés à la rescousse. Avec l’aide –intéressée- d’un journaliste, Pétronille et ses acolytes vont avoir fort à faire mais on peut faire confiance en leur dévouement et en les inventions du Préfet Lépine (ou pas !) pour faire la différence.
Le titre annonce la couleur, encore une aventure placée sous le signe de la comédie référencée. Outre les gags bien trouvés et les clins d’œil on a toujours ce petit côté féministe qui se dégage du discours et ça fait plaisir, il faut l’avouer, quand c’est une femme qui mène la danse (voire plus !).
Le trait à mi-chemin entre la BD jeunesse et le classique franco-belge ajoute à la réussite de cette série qui tend même à se bonifier au fil du temps, que demander de plus ?!
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE PINK PANTHER STRIKES AGAIN
C'est de qui ?H. Mancini
La Couv':
Déjà entendu dans le coin? Oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Cinquième film de la franchise Panthère Rose, ce Strikes again montre de sérieux signes de faiblesse coté gags et scénario, néanmoins, Henri Mancini, qui rempile une fois de plus derrière le pupitre, s’en sort, lui, avec les honneurs.
Se démarquant quelque peu des B.O précédentes, celle-ci incorpore quelque expérimentations bienvenues : percussions originales, instruments mélodiques utilisés comme rythmique sur des phrasés saccadés ; on sent que l’on est au milieu des années 70 et que Mancini souhaite éviter un peu les redites.
Evidement ce sont les gimmicks de la comédie policière qui ont le premier rôle dans cette partition avec des thèmes enjoués parfois dignes d’un film d’animation mais néanmoins entre les pistes dédiées au suspense et les ambiances lounge de certaines autres, on tient là une B.O chamarrée et fort agréable même à l’écoute seule, alors sur une bonne tranche de fun comme les Spectaculaires, vous vous doutez que ça envoie !
Déjà croisés sur le site? Oui, ensemble sur les précédents tomes.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Voilà que le président himself enjoint notre équipe de ( plus ou moins) super héros de prendre part à une course automobile entre Paris et Berlin qu’ils doivent de plus impérativement remporter afin qu’Arsène Lapin, le tristement célèbre monte en l’air, restitue les documents compromettants qu’il a subtilisés dans le coffre de l’édile.
Déjà au volant des véhicules improbables de Pipolet c’est une gageure, si en plus un étrange individu mal intentionné vient leur mettre des bâtons dans les roues (c’est le cas de le dire), les Spectaculaires ne sont pas encore arrivés dans la capitale teutonne !
Un nouveau tome de cette fort sympathique série en forme de road movie décalé, riche en rebondissement et truffé de clins d’œil à tout un pan de la BD Franco-belge avec des caméos à foison, mais pas que, et qui, cerise sur le gâteau, se clôt sur un cliffhanger qui remet une pièce dans la machine pour la suite !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THOSE MAGNIFICENT MEN IN THEIR FLYING MACHINES
C'est de qui ?Ron Goodwin
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui quelques fois.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Avec un titre aussi explicite que farfelu, qui doit probablement être l’un des plus longs sinon le plus long de toute l’histoire du 7° Art, ces Merveilleux fous Volants est un des fleurons de la comédie britannique décalée, toutes époques confondues.
On y assiste à une course de divers engins volants (enfin en théorie) plus improbables les uns que les autres, dirigés par des pilotes de toute nationalité.
Vous aurez évidement noté les points communs entre le scénario du film et celui de ce nouveau tome des Spectaculaires et il va s’en dire qu’avec ses mélodies digne des plus enjouées fanfares, ses thèmes très « années folles », ses emprunts à des choses aussi inattendues que les hymnes nationaux de certains des pays représentés dans la course ou à des œuvres classiques détournées avec humour, le score de Ron Goodwin fait une B.O idéale pour notre lecture !
Ca donne Quoi ? Les Clous Rouges est la dernière histoire du cimmérien qu’écrira Howard ; c’est également – du propre aveu de l’auteur comme le rappelle Patrice Louinet dans sa postface- la plus chargée en érotisme et en scènes gore. C'est également la septième adaptation de la collection de chez Glénat qui, décidément, tient ses promesses.
On y retrouve notre barbare à la poursuite de Valéria, recherchée par la Fraternité, mais pas pour ramener la guerrière, au contraire, pour faire route (et plus si affinités !) avec elle.
Leur retrouvailles sont rapidement écourtées par l’arrivée d’une créature gigantesque, sorte de lézard dont Conan aura bien du mal à venir à bout.
Notre duo attérrit ensuite dans une immense ville complètement fermée du monde extérieur où ils vont bientôt découvrir les derniers survivants d’une civilisation dont les trois factions se livrent une guerre fratricide depuis des décennies.
Huis clos oppressant et sauvage, critique, une fois encore, de la nature humaine, Les Clous Rouges est ici plutôt bien adapté par un Régis Hautière assez loin de ses domaines habituels et, surtout, superbement mis en image par Didier Cassegrain, sur un storyboard de Vatine excusez du peu !- dont le trait si personnel, qui sait faire de la moindre institutrice une bombe sexuelle, donne une nouvelle identité graphique a ce classique de la fantasy.
Les indécrottables fans du Conan version comics d’antan (et ce malgré toute l’admiration que j’ai pour Barry Windsor Smith), auront peut être du mal à apprécier à sa juste valeur cette nouvelle version (comme ils en auront eu avec une autre réussite aux graphismes atypiques de cette collection : La Reine de la côte noire d’ Alary), mais c’est tant pis pour eux.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :ON THE SHOULDERS OF GIANTS
C'est de qui ?P. Graham
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Pas sur.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Des grands compositeurs classiques russes comme Prokofiev ou Moussorgski à leurs « élèves » de la musique de film du XX° siècle, Basil Poledouris et John Williams en tête, tous ont bien compris que la dimension épqiue, notament dans la fantasy, passait par les cuivres.
Peter Graham, qui s'est fait une spécialité dans l'écriture pour grands ensembles de cuivres, emprunte dans ce On the shoulders of giant, autant aux incontournables du genre dans le 7° Art qu'à ses compatriotes -contemporains ou non- voire aux romantiques allemands du siècle précédent.
Le résultat est pour le moins impressionnant sans jamais sonner barnum ; original dans le sens où certaines parties, que l'auditeur lambda s'attend à entendre jouer par d'autres tessitures, le sont exclusivement par les cuivres et résolument héroique malgré quelques thèmes plus posés.
Une musique toute aussi originale que l’appropriation de Conan par le trio d'auteurs responsables de cette version des Clous Rouges.
Ca donne Quoi ? Nouvelle série concept chez Glénat sous le label Comix Buro (dont nous avons déjà lu et chroniqué d'intéressantes choses ici), Rendez-Vous avec X ressuscite l'émission éponyme où Patrick Pesnot (qui apparaît d'ailleurs dans l'album) revenait sur des dossiers historiques plus ou moins connus et, surtout, plus ou moins top secret.
Pour ce premier volet, La Chinoise, il évoque sa première rencontre avec l'énigmatique Monsieur X qui lui propose de lui faire des révélations explosives en échange de leur divulgation au grand public.
Pour appâter le reporter, son interlocuteur lui narre l'histoire de ce jeune diplomate français assez coincé qui se retrouve en poste en Chine au début des années 60 et tombe sous le charme d'un acteur de théâtre qui lui révèle être une femme.
Ils vont nouer une liaison rendue difficile par la situation politique du pays qui va encore se corser quand son amante révèle à notre héros qu'elle est enceinte de lui.
Le seul moyen qu'il va trouver pour rester en contact avec elle va être de faire passer au gouvernement de Mao des informations secret défense.
Le dessin, à mi chemin entre l'indé franco belge (nous avions déjà noté un certain cousinage avec celui de Vivès, mais en plus précis) et du comics, de Charlet est très adapté à cette romance mâtinée d'espionnage que Régis Hautière raconte avec métier, diffusant son suspense au compte goutte.
Un cahier historique et graphique pointu vient clôre ce premier volet d'une série qui verra des duos différents traiter d'autres cas, le tout s'annonçant sous de bonnes auspices.
(Pour info l'émission dont cette histoire est tirée avait été diffusée au début des années 2000 et Cronenberg s'en est inspiré pour son long métrage avec Jeremy irons : Mister Butterfly)
LA MUSIQUE:
C'est quoi :THE YAKUZA
C'est de qui ? D. Grusin
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Grusin écrit pour ce film de Sydney Pollack une partition très variée, où, outre les influences occidentales et orientales, les ambiances passent du suspense à la romance avec un détour par l'action.
A un orchestre assez restreint, Grusin ajoute une guitare électrique (tenu par Lee Ritenour, les amateurs apprécieront!) en opposition marquée avec un banjo acoustique, une flûte orientale digne d'un épisode de Kung Fu et une variété de percussions et de cloches bien dosées.
Si la majeure partie des pistes fait dans le discret classe, optant pour l'underscoring, le compositeur n'hésite pas à faire appel à des arrangements plus funk qui ne sont pas sans faire penser parfois à ce qu'écrivait Lalo Schifrin à peu près à la même époque.
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)