Ca donne Quoi ? La Russie vient de sortir du régime tsariste et les bolcheviks imposent leur régime par la terreur. Ombre au tableau des nouveaux dirigeants, il reste un membre survivant de la dynastie Romanov. Nikita, jeune homme cynique et dur qui a perdu un bras et est devenu un leader des rouges, confie à Yuri son ancien ami d’enfance la mission d’éliminer la dernière fille du Tsar.
Mais Yuri n’a pas la cruauté de tuer une fillette et s'enfuit avec elle. Fou de rage, Nikita va poursuivre inlassablement les fuyards à bord d’un immense robot/golem qui se nourrit de cadavres, ravageant tout sur son passage.
Je l’ai souvent écrit dans ces pages, l’uchronie est un exercice difficile mais qui, si bien pensé, peut s’avérer payant.
C’est le cas de ce généreux one shot, transfuge des éditions Robinson/Hachette où à l’époque n’était sorti qu’un premier tome et qui paraît donc en version intégrale chez Dargaud.
Le graphisme, pensé au départ pour un projet d’animation, ce qui se ressent également via une narration dynamique, a un côté cartoony/manga qui apporte un décalage très intéressant à un scénario par ailleurs sombre et prenant.
Une des belles surprises de ce début d’année!
LA MUSIQUE:
C'est quoi ?TORPILLES SOUS L’ATLANTIQUE
C'est de qui ? L. Harline
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Pour ce duel hors norme entre deux navires, un américain et un nazi, Leigh Harline a su autant jouer sur la corde patriotique que sur la tension psychologique et le suspense du métrage.
Tout comme le scénario qui évite un certain manichéisme en prêtant des cotés très humains aux soldats allemands, la partition sait se faire ambivalente en utilisant notamment des dissonances peu habituelles sur le genre.
Si elle sonne à la fois un peu surannée et fort classique la B.O de ces Torpilles a mis l’accent sur l’aspect historique de la BD du jour avec un effet très agréable.
Ca donne Quoi ? Souvenez vous, on avait laissé Jack « Giant » Jordan au plus mal : passé à tabac par la mafia, il ne sait pas que la veuve et les enfants de l’homme pour qui il s’est fait passer débarquent d’Irlande pour venir rejoindre le défunt.
Ca plus son passé violent au sein de l’IRA qui refait surface !
Mais ne vous inquiétez pas, Giant –la série- est à l’image de ces grands films américains du début du siècle dernier : une petite histoire dans la Grande où, sur fond de construction de la Big Apple, les bons sentiments y sont légions et les drames vite résolus (même si, et c’est une bonne chose, on évite LA happy-end que l’on commençait à entrevoir en milieu d’album).
Mikael fait preuve d’un storytelling hors-pair, avec des cadrages bien pensés, des pages muettes très évocatives et, last but not least, un coup de crayon vivant, anguleux et expressif aux couleurs impeccables.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : LA VEUVE NOIRE
C'est de qui ? L. Harline
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Avoir fait ses classes (et ses preuves, deux statuettes à l’appui !) chez Disney est généralement gage de talent voire de variété.
Leigh Harlline, quand il quitte les studios aux Grandes oreilles, élargit sa palette dans le cinéma de genre sans pour autant se départir de son goût de touche à tout.
Ainsi à l’écoute seule de la B.O de ce thriller du début des années 50, où les cordes sont à l’honneur dans des thématiques chatoyantes, on pourrait croire avoir à faire à un mélodrame classe, ne seraient-ce quelques pistes plus dédiées au suspense.
Pour le coup c’est carton plein pour nous puisque sur cette suite et fin de Giant, c’est tout à fait ce qu’il nous fallait !
Ca donne Quoi ? En « repérage » pour son prochain roman, destiné à être adapté au cinéma, Graham Greene, atterrit à Vienne, au lendemain de la Seconde Guerre Monidale, alors que la ville a été partagée entre les nations vainqueurs. Dans ce vivier d’espions et d’agents doubles, guidé par Elizabeth, la narratrice, une jeune femme aux connivences multiples, notre romancier va faire bien plus que simplement glaner des informations.
Alors que seconds couteaux aussi pittoresques que dangereux et cadavres encombrants s’amassent autour de notre duo, leur aventure les mènera finalement dans une Prague prête à tomber aux mains des soviétiques.
Mélangeant allègrement et avec un certain brio grande et petite histoire, faisant moult clins d’œil –graphiques comme scénaristiques- au Troisième Homme, le roman dont la genèse est évoquée ici- Jean Luc Fromental rend un fort bel hommage à un écrivain trop souvent réduit à cette œuvre phare mais qui, en parallèle d’une carrière littéraire riche mena une existence faite de double jeu et de zones d’ombres propices à l’imagination.
Mené de main de maître, ce récit d’espionnage digne de son inspiration, est mis en image par un Miles Hyman inspiré, qui croque décors et personnages de façon très cinématographique dans son style si particulier.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LA VEUVE NOIRE
C'est de Qui ? L. Harline
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Après avoir longtemps officié chez Disney, qu’il quitte couronné de deux Oscars, Harline s’essaye à la B.O de films traditionnels, oscillant entre les genres, sans pour autant rencontrer le même succès.
La faute n’en n’est certainement pas à ses talents de compositeur puisqu’il continue à appliquer les recettes gagnantes apprises sur l’animation : les mélanges de styles, les thématiques à plusieurs niveaux avec répétitions de motifs par différents instruments et l’underscoring discret mais très efficace.
On appréciera sur le score de ce petit film de genre hélas passé à coté de son sujet, une écriture riche, inspirée notamment de certains classiques aux idées originales comme le suspense apporté par les cordes graves et la romance personnifiée par les cuivres, comme le hautbois par exemple, le tout fort inhabituel sur du Noir.
Une atmosphère variée qui, si elle n’a pas le décalage de la B.O d’Anton Karas pour le Troisème Homme (entendu chez nous une fois ou deux), n’en n’est pas moins très adaptée à celle du Coup de Prague.
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)