Déjà croisés sur le site? Oui ensemble sur le précédent.
Une planche:
Ca donne Quoi ?Le Roi -lion- est mort, vive le roi! Enfin ce n’est pas ce que pense le prince héritier, en apparence peu intéressé par le trône qu’il vient de récupérer.
Surtout qu’il a à gérer l’incident diplomatique avec les royaumes du Nord et l’évasion de son frère et de l’assassin -présumé- de son père.
Bref, il y a bien quelque chose de pourri au royaume des animaux et qu’ils soient à plumes ou à poils, carnivores ou herbivores, les trahisons et double-jeux vont bon train mais il faut se méfier de tout un chacun.
Nous l’avions dit lors de la sortie du premier volet, cette trilogie a plus d’un atout pour elle: une intrigue certes classique mais narrée à la manière d’une tragédie shakespearienne animale, un casting travaillé et varié aux nombreux protagonistes intéressants, une juste dose de scènes d’actions et de dialogues, et, last but not least, un trait anthropomorphe abouti qui, hormis le côté “tout informatique” un peu trop appuyé, est un régal, surtout que dans ce tome 2 l’artiste nous gratifie de quelques illustrations pleines pages très réussies.
La fin de ce futur classique de la BD de fantasy ET animalière promet d’être sanglante! Vivement!
LA MUSIQUE:
C'est quoi : DAMSEL
C'est de qui ? D. Fleming
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Pas sur.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Damsel est une sorte de film hybride, complètement dans l’air du temps, qui met la fantasy à la portée d’un public large, amateur de séries tv inclusives, de longs métrages disney formatés et autres sagas à héroine forte mais féministe.
Sans être un mauvais long métrage il ne convaincra pas les amateurs éclairés du genre, ceux bercés par le Conan de Milius, les LOTR de Peter Jackson ou encore les très bons mais moins connus Taram et le chaudron magique ou dragonslayer (pour citer 2 disneys de l’époque où le studio aux grandes oreilles savait encore prendre des risques artistiques).
A l’avenant, sa musique est un condensé de ce que l’on pouvait attendre/redouter pour une telle production.
Disciple de Hans Zimmer, le rouleau compresseur de la musique de film de ces 3 dernières décennies, David Fleming propose une partition certes héroïque mais effectivement très attendue, avec quelques envolées lyriques de choeurs hauts perchés qui ne dépareilleraient pas sur un film d’animation, contrebalancées par des montées en puissances aussi faciles qu’efficaces où les cuivres hésitent entre la charge de cavalerie et la cérémonie d’ouverture de jeux olympiques.
Une poignée de pistes reste tout à fait sauvables pour écouter avec ce tome 2 du Royaume sans nom, celles où le suspense se fait plus présent notamment.
Ca donne Quoi ? Conçu comme une parodie sur les Shonen et lorgnant sur Samurai Champloo, l'anime culte de Watanabe, Blind Dog Rhapsody a peut être eu les yeux plus gros que le ventre. Sous la plume du touche à tout Hanna et le pinceau du prometteur Redec (qu'on retrouvera sur le 5ème tome de Bad Ass du même scénariste), cette série imparfaite mais attachante navigue constamment entre la réjouissance et la déception.
Les tribulations d'un Samurai-Ninja (biffer la mention inutile) aveugle et guidé par l'esprit de son maître décédé mais présent en permanence ne sont motivées que par la Vengeance avec un grand V en mode déconne totale.
Ce drôle de duo va rapidement rencontrer une serveuse rousse qui va les accompagner et dont le seul attribut est d'ordre mammaire pour offrir le fan service que le lecteur est en droit d'attendre dans un tel récit.
Les gags tombent souvent à plat et les dessins au demeurant agréables dans un style franco-manga classique ne sont pas toujours mis en valeur : absence de décors et colorisation informatique sans nuances.
Et pourtant le récit reste diablement divertissant avec quelques bons gags faisant mouche et des scènes d'action rythmées. Il est simplement dommage d'avoir un constant sentiment de chaud et de froid (notamment par un second tome bien faiblard) mais Blind Dog Rhapsody retombe curieusement bien sur ses pattes par un final haut en couleurs et révélations.
Ca donne Quoi ? Alors qu’ils se lamentent sur les répercussions des « petits livres jaunes » relatant leurs soi disant enquêtes, et dont le dernier en date, particulièrement mauvais, relate la mort du détective, Else et son fidèle ami Eaton ont la désagréable surprise de voir la réalité rattraper la fiction quand un forcené poignarde notre héros.
Ses anciens pairs vont alors se lancer dans une enquête aux conclusions aussi rocambolesques que surprenantes !
Hana brocarde allègrement les héros de Conan Doyle dans ce septième volet, inversant certains rôles, jouant sur la fiction, dans la réalité, dans la fiction, au travers des romans écrits sur les enquêtes du duo Else/Eaton. Convoquant tout son casting de détectives, et lui opposant un panel de monstres célèbres rebaptisés, il propose, avec pas mal d’humour, une fin originale à une série qui ne l’est pas moins.
Guinebaud, que l’on avait croisé chez nous sur le premier album de cette série ou encore Sept Dragons, continue avec réussite l’esprit de Détectives, dans un style graphique semi réaliste anguleux et cartoony fort bien mis en valeur par les couleurs de Lou.
Nathan Else est donc le chant du cygne généreux (plus de 70 pages tout de même !) de la série concept elle même inspirée par l’album 7 Détectives de la série concept Sept. Ce septième tome résout quelques énigmes rencontrées tout au long des albums précédents (que je ne saurais trop vous conseiller de relire si vous voulez d’ailleurs apprécier pleinement cette conclusion).
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LA GUERRE DES CERVEAUX
C'est de Qui ? M. Rozsa
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Rozsa ayant promis à son compatriote George Pal de lui écrire « un jour » une B.O, et alors qu’il avait pris ses distances d’avec le rythme stakhanoviste qui put être le sien durant les deux décennies précédentes afin de se consacrer au répertoire classique, voilà que le réalisateur se rappelle au bon souvenir du compositeur.
Nous sommes en 1968 et Rozsa revient à la musique de film avec un enthousiasme communicatif et des idées nouvelles, le tout forcément très teinté d’écriture classique.
L’orchestration est élaborée, les rythmes souvent vigoureux et l’utilisation en instruments solistes du cybalum (cithare sur table d’Europe de l’Est), de la clarinette ou encore du basson en complément de l’orchestre, apporte une couleur originale à la musique de cette Guerre des Cerveaux.
Ca donne Quoi ? Avec cet avant-dernier tome de Détectives c’est l’alter-égo du Docteur Watson de Conan Doyle que l’on retrouve aux prises avec la machiavélique Elizabeth Pumcake, enfermée à Beltran, asile à peine déguisé.
Un dangereux jeu de séduction s’installe entre nos deux protagonistes qui va vite dégénérer et être à l’origine d’une série de cadavres alors que l’ombre de Jack L’éventreur plane sur Londres.
Etrangement, du fait de ma culture personnelle, ce très bon tome de la série concept m’a pas mal fait penser, outre au célèbre détective, à Batman et l’Asile D’Arkham, dans un audacieux mais payant mélange de genre.
Les personnages aux traits saillants disneyen de Mara et son style semi réaliste détaillé sont un bel atout au scénario multi-référencé de Hanna qui multiplie les clins d’oeils (Madame Hudson devient Madame River, Baker Street se transforme en Grocer Street…) ; les doubles pages sont bluffantes et apportent un beau cachet à l’ensemble.
Détectives, en approchant de sa conclusion, se bonifie à chaque album.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ?HIGH ANXIETY
C'est de Qui ? J. Morris
La couv'
Déjà croisé chez nous? Oui, il y a encore peu d’ailleurs.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? John Morris a débuté sa carrière pour le grand écran avec Mel Brooks avec qui il a déjà collaboré sur une poignée de films avant de mettre en musique ce pastiche avoué aux films d’Alfred Hitchcock où l’on retrouve une bonne vingtaine de clins d’oeils aux longs métrages du maître du suspense.
Restant dans l’esprit parodique affiché, Morris singe les gimmicks des grands compositeurs qui se sont frottés à Hitchcock, de Bernard Herrmann à Franz Waxman en passant par Dimitri Tiomkin.
C’est donc en fait à un bel hommage à une certaine conception de la B.O de l’Age d’Or Hollywoodien (et pas que) auquel on a droit ici, tous cuivres et cordes dehors, auquel les pointes d’humour musical subtiles que Morris place de ci de là n’enlèvent rien, bien au contraire.
Humour classe, suspense et romance, trois ingrédients communs à nos deux média du jour !
Ca donne Quoi ? Ce cinquième (et avant-dernier) tome de Détectives, en partant d’une libre adaptation du cas de Jack L’éventreur, nous présente un ex-inspecteur londonien devenu alcoolique notoire après avoir échoué à arrêter un tueur en série quelques années plus tôt. Un de ses collègues le charge d’une mission prétexte et le colle dans un train sans savoir que ce dernier va être le théâtre de bien sordides évènements.
Si le tome précédent m’avait quelque peu laissé sur ma faim, celui-ci m’a bien plus emballé. Hanna exploite à fond son huis clos ferroviaire tout en jouant sur les codes du genre avec humour et finesse (il a clairement du abuser du Cluedo étant plus jeune !) et on pense évidemment à Agatha Christie et son Orient Express.
La partie graphique, dont l’unité avec les titres précédents est toujours assurée par Lou (dont le travail est très sympa), n’est pas en reste, dans un style quelque peu cartoony mais anguleux et des plus expressif.
Cerise sur le gâteau, la boucle de la « série » (constituée de one-shots indépendants certes mais quand même), se boucle tout doucement avec l’apparition d’une guest star sympathique en fin d’album.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ?WHITHOUT A CLUE
C'est de Qui ? H. Mancini
La couv'
Déjà entendu par ici? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Des nombreuses parodies du célèbre détective crée par Arthur Conan Doyle, cet « Elémentaire mon cher…Lock Holmes » est une des plus inventives et des plus fun. Michael Caine y joue un acteur qui joue le rôle de Sherlock Holmes tandis que Ben Kingsley interprète Watson, véritable cerveau du duo qui a d’ailleurs inventé le détective de toutes pièces.
Mancini (qui reviendra quatre ans plus tard au personnage sous forme de …souris !) propose un joli mélange bien dosé de comédie légère et des pistes plus dramatiques, le tout dans une orchestration travaillée bienvenue, inspirée par l’époque victorienne du scénario.
On est clairement dans le haut du panier de la production du compositeur, variée et chargée s’il en est, et l’ambiance générale est des plus avenantes.
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)