13 mai 2016 5 13 /05 /mai /2016 10:55

 

 

 

LA BD :

 

 


C'est quoi LA DEMEURE DE LA CHAIR 

 


C'est de qui : Kazuichi Hanawa

 

 

La Couv' :

 

 

 

LA BD :

 

 


C'est quoi COLERE NUCLEAIRE. 1 - L'APRES CATASTROPHE 

 


C'est de qui : Takashi Imashiro

 

 

La Couv' :

 
A Boire et à Manga : La Demeure de la chair Vs. Vidéodrome

 

Déjà lu sur le site ? Non

 

 

Une planche :

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Kazuichi Hanawa est surtout connu en Europe pour son manga autobiographique Dans la prison, publié à la fin des années 90 (adapté au cinéma en 2002 par Yoichi Sai), dans lequel il retrace sa douloureuse expérience carcérale, survenue après son arrestation pour détention d'armes à feu.

 

Le recueil qui nous occupe ici regroupe quatorze histoires courtes publiées initialement dans les pages du mensuel underground Garo ou de la revue SM Select (spécialisée, comme son titre l'indique, dans les histoires sado-masochistes). Elles permettent au lecteur occidental de s'immerger dans la première période de l'auteur, produite au début des années 70 et marquée par son rattachement au mouvement eroguro. Initié dans les années 30 par des artistes comme l'écrivain Edogawa Rampo et ses oeuvres La Chenille ou L'Île panorama (elles-mêmes adaptées par le mangaka Suchiro Mauro), l'eroguro revendique l'influence de Sade et de George Bataille (Histoire de l'Oeil, La Littérature et le Mal) dans la combinaison qu'il propose entre érotisme et éléments macabres, voire grotesques.     

 

Il est clair que l'ombre de Bataille (peut-être plus que celle du Marquis) plane sur La Demeure de la chair, dont bon nombre d'histoires mettent en avant des femmes que leur nature profonde, ou des circonstances tragiques, ont transformées en véritables figures de la malveillance. Vengeance, déviance et cruauté morale (doublée of course de sévices physiques) se mettent au service d'une violente transgression des tabous - l'anthropophagie, la coprophagie, la zoophilie et les infanticides sont à l'honneur, mieux vaut en être averti ! - magnifiée par le trait délicat de Hanawa et la composition minutieuse de ses pages, qui n'est pas sans évoquer celles des estampes du 19e siècle. 

 

 

 

 

Plus apaisé (encore que...), le dernier tiers du recueil propose une série d'"Histoire de monstres japonais" qui révèle l'intérêt du mangaka pour le Japon médiéval et semble préfigurer les Contes du Japon d'autrefois qu'il publiera en 2001. 

 

Pour conclure, notons que l'excellente traduction du manga a été assurée par Miyako Slocombe, fille de l'illustrateur, photographe, cinéaste et romancier Romain Slocombe, qui participa jadis aux débuts de l'aventure Métal Hurlant, et dont les oeuvres (Tokyo Girl, La Nuit de Saïgon) ont souvent pour thématiques centrales le Japon et le bondage. Le fruit, l'arbre, tout ça, tout ça... 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? VIDEODROME

 

 

C'est de Qui ? Howard Shore

 

 

La couv' :

 

 

 

 

Déjà croisé sur B.O BD ? Oui, notamment pour une de ses nombreuses collaboration avec Cronenberg.

 

 

On peut écouter? Un extrait qui colle bien à l'ambiance glauque du manga.

 

 

 

Ca donne Quoi ?  J'aurais aimé proposer, en regard du manga d'Hanawa, les BO de Shogun's Joys of Torture de Teruo Ishii ou de L'Empereur Tomato-Ketchup de Shuji Terayama (qui inspira un fameux titre aux Bérurier Noir), làs... le Tube est, semble-t-il, avare en musiques de films ero guro. Qu'à cela ne tienne, nous nous reportons sans rougir sur cette excellente partition, écrite par Howard Shore pour son inséparable collaborateur David Cronenberg.

 

En ce début des années 80, le compositeur ne dispose pas encore des moyens orchestraux faramineux que lui offrira Peter Jackson pour sa sexologie ?... bi-trilogie... de la Terre du Milieu ? Bref, pour Le Seigneur des Anneaux et Le Hobbit, dont il saura tirer le meilleur parti ! L'absence de moyen stimulant la créativité (c'est du moins ce que semblent estimer la plupart de nos dirigeants), Shore livre une musique synthétique dépouillée et angoissante qui prolonge admirablement l'impression de malaise suscitée par le visionnage du film. Les délires organico-sado-télévisuels vécus par Max Renn (James Wood) nous rapprochant étrangement de l'esprit perverti de La Demeure de la chair, lire le manga en écoutant la BO de Vidéodrome... c'est s'assurer le meilleur des bad trips

 

 

 

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Une chronique de Lio

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