11 septembre 2020 5 11 /09 /septembre /2020 14:24

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  L’ATTENTAT

 

 

C'est de qui ? M. Hulsing

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? La Boîte à bulles

 

 

Déjà croisé sur le site? Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? De deux maux… enfant, Anton assiste à l’assassinat d’un colabo nazi dans son quartier de Haarlem aux Pays Bas. Mais quand les voisins devant qui l’homme a été criblé de balles déplacent le corps devant sa propre maison, ils provoquent la colère des troupes allemandes qui vont envoyer le garçon en prison, bruler sa demeure et exécuter ses parents.

 

Au fil de son existence, Anton n’aura de cesse d’essayer de comprendre le geste terrible de ses voisins, retournant sur les lieux du drame, cherchant la trace de son frère disparu, croisant des témoins ou des acteurs de cette nuit tragique.

 

Prenante adaptation d’un roman tiré d’une histoire vraie, L’Attentat est mené comme un film noir doublé d’une réflexion au goût doux amer sur le deuil, le destin et l’oubli. Milan Husling, dans son style graphique original, très délié, parfois si inspiré qu’il en est chaotique ; plein d’éclats de couleur, de fulgurances de traits et d’images déroutants, s’approprie un texte déjà très fort et en livre une version qui happe le lecteur, le faisant osciller entre l’horreur et la compassion jusqu’à la révélation finale qui, si elle semble  libérer le personnage principal de l’histoire, donne à s’interroger sur les choix cornéliens de l’existence.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE TWO MRS CARROLLS

 

 

C'est de qui ? F. Waxman

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Souvent.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Après avoir mis en musique une paire de thrillers pour sir Alfred Hitchcock aux thèmes plus ou moins similaires (une variation moderne de Barbe Bleue pour faire court) il n’est pas étonnant que Franz Waxman ait été choisi pour mettre en musique ce thriller mélo où il peut faire étal de son talent.

 

Les influences néo romantiques du compositeur, notamment celles piochées chez les allemands du siècle précédent, sont assez évidentes dans cette partition où il les associe à des thèmes aux accents film noir pur jus, soufflant le chaud et le froid sur ses parties de cordes.

 

Suspense et émotion sont donc les maîtres de cérémonie d’une musique d’une autre époque assez enlevée, bien plus mémorable que le film pour lequel elle a été écrite, et qui donne à l’Attentat une dimension encore plus poignante !

 

 

 

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22 juin 2020 1 22 /06 /juin /2020 08:42

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  BATMAN LAST KNIGHT ON EARTH

 

 

C'est de qui ? Snyder & Capullo

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Urban

 

 

Déjà croisés sur le site? Snyder oui.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Arriver à écrire quelque chose d’original sur un personnage aussi emblématique (et ancien, l’Homme Chauve Souris a soufflé ses 80 bougies il y a peu) relève de la gageure. C’est pourtant le défi qu’a relevé Scott Snyder il y a de ça une décennie, alors que son American Vampire venait de le faire connaître du grand public.

Si son apport à la mythologie du Chevalier Noir est intéressant – il a par exemple crée la Cour des Hiboux- force est de reconnaître que, comme sur la série citée ci dessus, le scénariste a tendance à s’essouffler.

 

Ce Last Knight on earth, avec son titre en jeu de mot un brin téléphoné, partait plutôt bien, avec un Bruce Wayne à qui tout le monde –Alfred y compris !- semble vouloir faire croire que le monde de Batman et de ses nemesis n’existe que dans sa tête malade, et qui se retrouve dans une sorte de future post apocalyptique avec comme compagnon de route la tête du Joker dans un bocal !

 

 

Mais ça part assez vite dans tout les sens, avec un défilé de (trop de) figures connues du casting batmanien qui font un brin fan service, des tenants et aboutissants peu clairs et un Lex Luthor en tireur de ficelles attendu …le tout parsemé de  combats et autres explosions.

Le trait de Capullo par contre est fort sympa, avec des réinterprétations de certains personnages bienvenues et autres poses et découpages qui fleurent bon l’hommage au Frank Miller de la grande époque (celle où, justement, il ravivait la flamme du Dark Knight).

 

Un opus à réserver  aux fans hardcore de la Chauve Souris.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : ENEMY LINES

 

 

C'est de qui ? P. Jakko

 

 

La Couv':

 

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Nul n’est prophète en son pays affirme l’adage. Cela pourrait s’appliquer à Philippe Jakko, compositeur français qui n’a, en presque 9 ans, jamais eu les honneurs de B.O BD (si toutefois apparaître dans ces colonnes peut être considéré comme un honneur, ce dont je doute).

 

Il faut avouer que le cinéma français de ces 25 dernières années et moi c’est un peu-beaucoup - « je t’aime, moi non plus ». Il est donc compréhensible –tout autant que dommageable je l’entends- que je sois passé à côté de choses intéressantes coté B.O.

Revenons-en à nos moutons, et à Philippe Jakko donc, que j’ai découvert via le score d’Enemy Lines, un film de guerre qui sort cette année où un groupe de commandos est envoyée en Allemagne nazie pour exfiltrer un scientifique (un scénario aussi classique qu’efficace en général).

 

Nonobstant le budget assez réduit du tournage, Jakko prend à contre-pied la tendance actuelle dans le cinéma de genre américain qui multiplie les scores à base de drones et autres sons électroniques d’ambiances bourdonnants.

Le français opte en effet ici pour une approche symphonique traditionnelle, avec pas mal de passages où l’émotion est à fleur de peau et des thèmes lyriques bien ficelés même si assez lambda. Pour la lecture de ce Batman on leur préfèrera les pistes dédiées à l’action et au suspense tout aussi réussies.

 

 

 

 

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15 novembre 2019 5 15 /11 /novembre /2019 10:39

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LA BALLADE DU SOLDAT ODAWAA

 

 

C'est de qui ? Apikian & Rossi

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour Rossi

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Le soldat Odawaa est une légende au sein de l’armée française en cette année 1915 où les grandes puissances s’enlisent dans un conflit meurtrier. Originaire d’une tribu indienne du Canada, il a débarqué avec quelques-uns de ses pairs au sein d’une troupe canadienne dépêchée sur place. Utilisant les techniques furtives de chasse de ses ancêtres, Odawaa est une plaie mortelle pour l’ennemi.

 

Quand une bande de maraudeurs allemands est signalée à l’État-major français, ce dernier demande au chef de l’escouade canadienne d’envoyer son prodige régler le problème.

 

On le sait peu mais, autant que ça puisse paraître étonnant, des amérindiens ont bel et bien été enrôlés dans les armées U.S et Canadienne et se sont retrouvés sur les fronts d’Europe lors des deux confite mondiaux du siècle dernier.

 

En apprenant ce fait, Cédric Apikian, dont le domaine d’activité est principalement le cinéma et la vidéo, a pondu un scénario pour le grand écran mettant en scène des soldats indiens fictifs (inspirés de personnages ayant réellement existés) durant la Première Guerre Mondiale.

 

 

La frilosité, voire l’immobilise du cinéma français n’aidant pas, le film n’a pu se concrétiser et Apikian, fan de BD par ailleurs, a adapté son histoire en cases et en bulles.

Et l’on ne peut que s’en réjouir vu la très bonne teneur de ce généreux one-shot, où scènes découpées au cordeau, séquences cinématographiques en diable et autres références multiples (mention spéciale au clin d’œil à Le Bon la brute et le truand en fin d’album), viennent émailler une histoire tendue et solide.

 

Pour mettre ce western guerrier en image le scénariste a eu l’immense chance de collaborer avec Christian Rossi (pour une première incursion on peut difficilement rêver mieux) qui livre un travail comme toujours impeccable qui, par moments, rappelle son W.E.S.T d’anthologie. Plus roots graphiquement (choix judicieux vu l’ambiance) que son précédent opus, déjà chez Casterman, cette Ballade prouve si ça avait été nécessaire, que le vieux routard n’a rien perdu de ce qui a fait sa réussite.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :THE SON

 

 

C'est de qui ? N. Barr

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui, une paire de fois.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Nathan Barr s’est fait un nom avec la musique de la série True Blood qui passait en quelques mesures du romantisme gothique à l’épouvante tendue. Sur The Americans, il a prouvé que son talent avait de multiples facettes et que, s’il reste un afficionado de l’underscoring atmosphérique, c’est toujours pour le bien de l’histoire pour laquelle il compose.

 

La B.O de The Son, saga familiale sur un background d’Histoire américaine, ne déroge pas à cette règle, proposant une alternance de pistes dédiées aux ambiances

Parfois quasi contemplatives et des passages bien plus nerveux où l’auditeur est mis à rude épreuve.

 

L’originalité de l’instrumentation de Barr vient de l’utilisation d’instruments rares et inattendus sur ce genre comme une autoharpe et une Nyckelharpe pour le côté « traditionnel » et un piano préparé pour l’aspect décalé/dérangeant de certaines pistes.

 

Ajoutez à cela une bonne dose s de suspense et d’actions où le reste de l’orchestre est mis à contribution avec parcimonie mais efficacité et vous obtenez une B.O originale à la personnalité manifeste qui ne démérite pas avec le one shot ambitieux de Rossi et Apikian.

 

 

 

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4 octobre 2019 5 04 /10 /octobre /2019 19:42

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? SEXION X. CHATTES HURLANTES SUR GROSSENCHTEIN

 

 

C'est de qui ? Mc Cock & Cénou

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Tabou

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le dessinateur.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Imaginez un scénar de série B d’exploitation se déroulant durant la seconde Guerre Mondiale avec comme background les aberrations réelles et/ou supposées des nazis (créneau Ô combien propice et – du coup- exploité à ce genre d’extrapolations).

 

Maintenant vous prenez ce scénario et vous le faites tourner à Rob Zombie (qui en rêve depuis quelques années) en lui filant tout un casting de stars du porno prêtes à tout afin de contrer l’invasion massive de vidéos amateurs qui ont –si l’on en croit les dires du milieu- tué le « bizness ».

 

Et bien vous aurez une idée assez précise de ce que peut donner ce premier tome de Sexion X, qui porte bien son titre.

 

On y suit un groupe de soldats partis sauver un capitaine et sa famille à qui une nazie fait subir les pires sévices afin de leur soutirer des informations stratégiques (enfin probablement !).

Le tout chargé de séquences des plus hot à la façon du cinéma de genre (le genre X pour ceux que mes trop longues phrases ont perdu en route).

Ah, oui, j’oubliai,… y a aussi un golem de métal au milieu de tout ça !

 

 

Howard Mc Cock, le scénariste (gageons que c’est un pseudonyme, nos lecteurs anglophones comprendront), ajoute à son histoire aussi foutraque que jubilatoire une bonne dose de second…troisième degré à grands coups de répliques sans équivoques dignes des Elvifrance d’antan.

 

La grosse surprise de l’album m’est venu du nom du dessinateur, qui nous avait habitués à des choses moins…légères…mais qui tire plutôt bien son épingle du jeu avec ce mélange de trait cartoony et de scènes X explicites.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi: THE WEREWOLF VERSUS VAMPIRE WOMAN

 

 

C'est de qui ? A. G Abril

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Je dirais que non.

 

 

On peut écouter ?

Ca donne Quoi ? Tout comme la Hammer n’a eu de cesse de faire disparaître Dracula pour mieux le ressusciter pour les besoins du film suivant (en même temps on ne tue pas une poule aux œufs d’or n’est-ce pas), les studios espagnols au début des années 70 n’étaient pas en reste avec le loup garou maison, Waldemar Daninsky !

 

Le film qui nous intéresse aujourd’hui est le cinquième dans une série d’une douzaine de titres plus rocambolesques les uns que les autres.

Si, vous vous en seriez douté, ses qualités cinématographiques laissent grandement à désirer, son score est étonnamment original.

 

Son auteur Anton Garcia Abril est de formation classique et a une riche carrière dans ce domaine, néanmoins, il faut bien manger, et du coup comme beaucoup de ses comparses il a également travaillé extensivement pour le grand écran.

Sa partition a pas mal surpris les spectateurs de l'époque de par sa bizarrerie et ses expérimentations mais l'auditeur d'aujourd'hui se délectera de cette folie musicale dédiée à l'épouvante cheap, amusant contrepoint du délire bédéphilique du duo derrière Sexxion X!

 

 

 

 

 

 

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24 août 2019 6 24 /08 /août /2019 09:58
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  DIVINE VENGENACE

 

 

C'est de qui ? Migoya & Munoz

 

 

La Couv':

 

La vengeance est mienne  /  Divine Vengeance  Vs.  La Morte ha fatto l'uovo

 

Déjà croisés sur le site? Non

 

 

C’est édité chez qui ? Le Long Bec

 

 

Une planche:

 

La vengeance est mienne  /  Divine Vengeance  Vs.  La Morte ha fatto l'uovo

 

 

Ca donne Quoi ? Dans l’Espagne à l’orée de la Guerre Civile, Angeles, une jeune servante, mortifiée par les penchants qu’elle éprouve pour sa patronne, préfère embrasser la religion et passe au service d’un prêtre. Hélas pour elle, quelque temps après les communistes mettent le pays à feu et à sang ; l’église où elle officie est dévastée et elle est violée par deux agresseurs.

 

Laissée pour morte, éborgnée et mutilée, elle ne va avoir de cesse de se venger. Pour arriver à ses fins elle n’hésite pas à se faire enrôler dans les troupes franquistes qui partent en Russie combattre aux cotés des nazis.

 

Les auteurs espagnols de Divine Vengeance n’ont pas peur de la surenchère avec cette double descente aux enfers dans laquelle leur héroïne malheureuse va vivre de terribles moments sur fond de petite histoire entremêlée à la  grande.

Le scénario a une certaine force, à défaut parfois de cohérence et/ou de clarté narrative et le dessin semi réaliste sait se faire original, même si certains visages ont tendance à se confondre.

 

Un album qui, au cinéma, aurait pu être un film d’exploitation comme les italiens des années 70 en avaient le secret.

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LA MORTE A FATTO L’UOVO

 

 

C'est de qui ?  Bruno Maderna

 

 

La Couv':

 

La vengeance est mienne  /  Divine Vengeance  Vs.  La Morte ha fatto l'uovo

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Alors que les sixties laissent place à la décennie qui va voir le giallo connaître une considérable augmentation de sa production, Giulio Questi réalise un film en marge des codes, avec un casting classe (un Jean Louis Trintignant en impuissant psychopathe, une Gina Lolobridgida vieillissante et sévère).

 

Cette Mort a fait l’œuf, au titre déjà bien surréaliste, se pare de surcroît d’une B.O composée par un Bruno Maderna dans l’une de ses rares incursions au cinéma et qui met en pratique toute sa science de la musique électronique et expérimentale.

 

Cordes de violons et de guitares quasi dissonantes allant jusqu’aux limites du free jazz, piano martelé de façon rythmique entêtante, on peut dire que le compositeur transalpin n’a pas cherché à faire comme la plupart de ses contemporains qui singeaient les travaux de Morriconne ou Nicolai.

 

Pas de mélodie, il livre une œuvre dérangeante, qui met à rude épreuve l’oreille de son auditoire quand sortie de son contexte.

 

Cela étant sur l’album du duo espagnol et ses scènes tendues, ce score amplifie jusqu’à l’extrême le malaise glauque.

Une expérience, définitivement !

 

 

 

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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