8 février 2019
5
08
/02
/février
/2019
10:08
LA BD:
C'est quoi ? HOPE.
C'est de qui ? Fane
La Couv':
Déjà lu dans le coin? Oui
C’est édité chez qui ? Glénat
Une planche:
Ca donne Quoi ? Imaginez, le début des années 70, au paroxysme de la Guerre Froide, l’escalade entre les deux grandes puissances provoque un déferlement de feu nucléaire sur la planète. Heureusement (enfin, façon de parler) un programme spatial secret prévoyant d’envoyer douze stations spatiales avec dans chacune un couple se déclenche.
Presque cinquante ans plus tard, Megan se réveille à bord de l’un d’entre eux, ne se souvenant de rien, et apprend à vivre avec Adam qui lui explique la situation.
Leur mission est de repeupler la Terre, dans l’hypothèse que celle ci ne soit plus radioactive.
Mais plus le temps passe plus la jeune femme nourrit de soupçons à l’égard de son compagnon et de son comportement.
Fane passe du sable du désert et des bolides customisés à l’espace infini (ou presque) et de pléthore de personnages à un duo dans un huis clos souvent stressant.
Comme l’héroïne on doute, on s’interroge, on est mal à l’aise !
Au dessin l’auteur a fait un peu plus dans le rough coté trait avec des effets de matière intéressants, des visages parfois esquissés, des décors souvent minimalistes le tout rajoutant à l’ambiance de tension de l’album qui se clôt comme il se doit sur un cliffhanger attendu mais efficace.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE OMEGA MAN
C'est de qui ? Ron Grainer
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Probable.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Si Grainer, compositeur australien, s'est rendu célèbre grâce à la musique de la série culte Le Prisonnier et s'est fait plus ou moins une spécialité des scores de SF, il surprend néanmoins son monde pour la B.O de cette adaptation plus ou moins déguisée du Je Suis Une Légende de Matheson avec Charlton Heston dans le rôle titre.
En effet en lieu et place de ce l'on entend généralement dans le genre, Grainer propose ici une partition aux accents jazzy très lounge. Ne partez pas en courant cependant, l'action et le suspense sont également au rendez-vous avec des parties de cuivres grondants sur des nappes de synthés aussi étranges qu’entêtantes qui crée une atmosphère hypnotique et menaçante toute en contraste avec le groove suranné.
Une musique qui ne parlera peut être pas à tout le monde mais qui, si l'on y adhère, se révèle surprenantes en accompagnement de ce premier tome de Hope One.
---------------
Une Chronique de Fab
5 février 2019
2
05
/02
/février
/2019
11:35
LA BD:
C'est quoi ? SERPENT DIEU. LES LARMES D'ODIN.
C'est de qui ? Le Gris & Dellac
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui, l'un comme l'autre.
C’est édité chez qui ? Glénat
Une planche:
Ca donne Quoi ? Sur un côte islandaise balayée par les flots un chef viking et son fils recueillent un guerrier naufragé enchaîné à un drakkar.
Elrik, c'est son nom, est un berserk redoutable marqué du sceau des dieux. Débarqué en pleine guerre de clan, il va prendre parti pour ses sauveurs et, grâce à l'amour soudain que lui porte la fille du chef ennemi va réussir à piéger ce dernier.
Mais la victoire est de courte durée et les victimes, dans les deux camps, vont être nombreuses.
Je me faisais la réflexion en regardant la fin de la dernière saison de Vikings que la qualité des scénarios avait tout de même quelque peu décliné au fil des années. Les guerriers du Nord ont la côte depuis pas mal de temps il est en effet difficile d'arriver à faire original sur le créneau, tout média confondus.
Pourtant le scénario de Jérome Le Gris, sur quelques figures classiques du récit d'aventure (le héros solitaire qui a soif de vengeance, la rivalité mortelle entre seigneurs, l'idylle coup de foudre...), tire plutôt bien son épingle du jeu en proposant un premier tome (sur 3) qui ne manquera pas de plaire aux amateurs d'aventures pleines de bruit et de fureur.
Le dessin semi réaliste de Dellac, qui m'a plus convaincu ici que sur Sonora, s'étale dans des décors riches, des personnages bien campés et des couleurs en adéquation, le tout sur un découpage intéressant, et finira de les convaincre de se lancer dans cette saga en trois tomes, tous à paraître cette année.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : VIKINGS. SEASON 5
C'est de qui ? F. Oleyka
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Le dicton « la valeur n'attend pas le nombre des années » se vérifie amplement chez Filip Oleyka, compositeur slovaque qui, à a peine 20 ans, a déjà plusieurs milliers de vues sur sa chaîne youtube où il partage les scores alternatifs à divers films et séries tv qu'il compose pour le plaisir.
Entre autre choses il a donc écrit quelques pistes pour la saison cinq de Vikings. Si ses influences penchent plus du coté d'Hans Zimmer et J. N. Howard, Oleyka reste tout de même pas mal ici dans l'esprit guerrier et le coté roots des B.O officielles -signées Trevor Morris- notamment via le chant qui cherche à se rapprocher de celui d'Einar Selvik de Wadruna, groupe qui a beaucoup participé aux B.O de la série.
La dimension épique est donc belle est bien présente et l'ambiance des morceaux va de l’héroïque martial avec forces percussions au mélancolique enlevé via les cordes et la voix.
Peut être moins original que le travail de Morris il faut néanmoins reconnaître au jeune compositeur un talent qui ne demande qu'à percer.
---------------
Une Chronique de Fab
14 janvier 2019
1
14
/01
/janvier
/2019
15:54
LA BD:
C'est quoi ? BABYLON BERLIN
C'est de qui ? A. Jysche
La Couv':
Déjà lu chez nous? Non
C’est édité chez qui ? Glénat
Une planche:
Ca donne Quoi ? Suite à une pseudo bavure, Gereon Rath, inspecteur à Cologne, se fait muter à Berlin, aux Mœurs, où il va découvrir les nuits viciées de la grande ville.
Mais Berlin en 1929 c’est aussi la montée des nazis et notre flic de choc va bientôt se retrouver mêlé à une sombre affaire pleine de flics pourris, de trafic d’armes, d’or russe et de cadavres qui s’amoncèlent.
Babylon Berlin, avant d’être une excellente BD noire, est une série de romans policiers qui ont déjà connu une adaptation en série TV.
Si le premier épisode de cette dernière ne m’avait pas convaincu, la version de Jysche m’a clairement emballé.
Avec son style semi réaliste dans un noir et blanc soigné l’auteur livre un polar digne des classiques du genre sur fond de crise politique qui ajoute à la profondeur de l’histoire.
Une des réussites de ce début d’année !
LA MUSIQUE:
C'est quoi :CHASSE A L’HOMME
C'est de qui ? Newman et Buttolph
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Les deux oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Film d’espionnage et – clairement- de propagande - de la période américaine, Man Hunt a, déjà, l’atout de correspondre à la période historique de Babylon Berlin.
Ici aussi il est question de nazis, de suspense soutenu, de trahisons et autres luttes d’influences.
Si la partition est écrite par le grand Aldfred Newman, fort occupé en cette année 1941 (une quinzaine de scores à son actif rien que sur cette année) David Buttolph, autre stakhanoviste des studios, est en grande partie de la réussite du score. En effet ses qualités d’arrangeur sont mises ici à bon escient et il est évident que la musique de Newman n’aurait pas sonné aussi réussie sur le film de Lang sans l’apport de Buttolph.
A l’orchestre habituel, s’ajoutent, en instruments solistes, une clarinette et une trompette, instruments plutôt inhabituels sur le genre, qui amènent une vraie valeur ajoutée.
De la B.O bien noire pour une BD qui ne l’est pas moins !
---------------
Une Chronique de Fab
13 janvier 2019
7
13
/01
/janvier
/2019
13:38
LA BD:
C'est quoi ? THE OLD GUARD
C'est de qui ? Rucka & Fernandez
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Le scénariste peut être.
C’est édité chez qui ? Glénat Comics.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Une troupe de mercenaires de haut niveau vend ses services pour des missions suicides, et pour cause, ils sont immortels, du coup, le suicide ça ne les impressionne pas.
Andy, Nicky, Joe et Booker n'ont aucune idée de la raison de leur condition ; leur nouveau contrat va se révéler plus compliqué que prévu et la découverte d'une nouvelle immortelle s'ajoute aux problèmes qu'ils rencontrent.
C'est le trait de Fernandez, élève du grand Eduardo Risso -la filiation est parfois frappante!- qui m'a attiré en premier lieu sur cette mini-série parue chez Image aux States et traduite chez Glénat Comics en VF.
J'ai cependant rapidement reconnu l'écriture incisive de Greg Rucka, dont le Whiteout et, surtout, Gotham Central, m’avaient bien plu lors de leurs parutions.
Le duo brode autour du thème des vampires, proposant un mix musclé entre les genres puisque au fantastique viennent se greffer avec réussite l'espionnage et l'action. Les nombreux flashbacks sur l'origine des protagonistes principaux sont un vrai plus, que ce soit graphiquement ou scénaristiquement !
The Old Guard se suffit à elle même mais a clairement assez de potentiel pour être déclinée en suite(s) !
LA MUSIQUE:
C'est quoi :EQUALIZER 2
C'est de qui ? H.G. Williams
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Souvent.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Oui je sais y a moins d'un mois on a écouté la B.O du premier film et je n'avais pas été forcément clément avec. Néanmoins, quand on cherche une musique formatée au suspense chirurgical, aux accents métalliques et électroniques proposant une atmosphère sourde, Williams se pose en digne successeur de Zimmer.
Il livre ici le minimum syndical pour cette suite, reprenant la formule facile du premier à base de nappes orchestrale synthétiques, de percussions syncopées et autres montées en puissance assourdissantes.
Mais ça tombe plutôt pas mal, The Old Guard, avec son feu d'artifice d'échanges de coups de feu, son action à tout va, se prête tout à fait à ce type de musique d'accompagnement.
---------------
Une Chronique de Fab
8 janvier 2019
2
08
/01
/janvier
/2019
07:56
LA BD:
C'est quoi ? LE FRERE DE GORING.
C'est de qui ? Le Gouëfflec et Lejeune
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui.
C’est édité chez qui ? Glénat
Une planche:
Ca donne Quoi ? Comment deux frères ayant reçu la même éducation peuvent, à l’âge adulte avoir des destins aussi éloignés que possible ? C’est via le portrait d’Albert Göring, qui vient se livrer aux alliés à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, que Le Gouëfflec et Lejeune vont répondre à cette question et dresser le portrait d’un homme resté dans l’ombre terrifiante de son frère, haut dignitaire nazi, et ce malgré des choix à l’opposé des idéaux prôné par la clique à Hitler puisqu’il ira même jusqu’à changer de nationalité et à aider des juifs à échapper à la déportation.
Le scénariste a opté, avec justesse, sur le principe de la confession/interrogatoire présentant les faits marquants de la jeunesse des futurs frères ennemis via des flashbacks chronologiques qui ne se suivent pas toujours et c’est pour le mieux).
Part pris intéressant aussi que la personnalité du soldat américain qui questionne Göring et qui le considère quasiment aussi coupable que son frère, laissant habilement un léger doute planer, très compréhensible dans le climat de l’époque.
Coté dessin c’est du réaliste détaillé agréable qui évite avantageusement, en partie aussi grâce à la colo, de verser dans le photoréalisme croisé habituellement sur ce genre de BD.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :LE PIANISTE
C'est de qui ? Chopin et W. Kilar
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Avec un tel sujet, tiré qui plus est d’une histoire vraie (la survie tragique d’un pianiste polonais durant la 2° Guerre Mondiale) Polanski tenait, dans la lignée de la Liste de Schindler de Spielberg, un mélo-historique destiné au succès ne serait-ce que par sa portée émotionnelle.
Carton plein avec une quinzaine de récompenses parmi lesquelles d’aussi prestigieuses qu’une Palme d’Or à Cannes, les Césars et Oscars de meilleur réal pour Polanski et acteur pour un Adrian Brody transfiguré pour le rôle.
On pourrait cependant gloser sur le César décerné à Kilar pour la musique du film, cette dernière, essentiellement diégétique, étant composée de morceaux de Chopin interprétés avec une certaine passion par le pianiste Janusz Olejniczak.
Kilar a quant à lui écrit une longue suite utilisée comme musique « illustrative » du film qui, cependant, ne démérite ni dans sa composition ni, osons la comparaison, aux cotés des pièces de Chopin.
L’ensemble est d’une grande beauté formelle, d’une puissance émotive certaine et, de fait, fort en phase avec le premier volet du frère de Göring.
---------------
Une Chronique de Fab