13 mai 2019
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15:57
LA BD:
C'est quoi ? LITTLE BIRD
C'est de qui ? D. Van Poelgeest & I. Bertram
La Couv':
Déjà lu chez B.O BD? Non
C’est édité chez qui ? Glénat
Une planche:
Ca donne Quoi ? Une Amérique futuriste dystopique au possible où un gouvernement fou de dieu mène une politique expansionniste à outrance, quitte à entretenir une guerre sanglante avec son voisin canadien.
Little Bird, une petite indienne dont la famille et le village ont été massacrés, cherche à réveiller « La Hache » un guerrier emblème de la résistance canadienne afin de renverser l'envahisseur.
Mais sa quête va être aussi épique que dangereuse, lui réservant de biens sombres choses sur son passé et ses parents.
Sur un scénario du canadien Van Poelgeest aussi chargé que noir, Ian Bertram, déjà impressionnant sur Dans l'antre de la pénitence propose des graphismes souvent magistraux où les influences diverses et variées s'entrechoquent (de Moebius à Kirby) au fil d'une histoire prenante dont les thématiques, si pas toujours exploitées à fond, résonnent avec force (que ce soit le fanatisme, les luttes de pouvoir ou l'esprit de révolte).
Peut être pas un futur classique mais assurément un bon album de SF post-apo divertissant.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :DIVERGENT
C'est de qui ? Junkie XL
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Ma fille aînée est en pleine découverte de la littérature pour ados post Harry potter, mais plutôt du mauvais coté de la barrière (comprendre plutôt bit lit que Seigneur des Anneaux), bon l'essentiel me direz vous c'est qu'elle passe plus de temps dans un bouquin que sur un écran même si l'entendre me raconter les Hunger Games et autres Divergent de long en large me prend assez vite la tête.
Nonobstant mon rejet en bloc de ce genre de lectures, de temps à autre, je puise dans les B.O des adaptations ciné de ces ...chefs d'oeuvre, pour alimenter B.O BD.
C'est ainsi que l'on retrouve aujourd'hui le score de Divergent premier du nom, composé par l'ex DJ Tom Halkenborg reconverti dans la B.O de grosses machines hollywoodiennes.
A la réalisation de cette galette des plus formatée, et qui à mon sens vieillira aussi mal qu'un score de Tangerine Dream pour Michael Mann, on retrouve l'indéboulonnable Hans Zimmer, approvisionneur de compositeurs interchangeables depuis 15 ans.
Donc vous voyez d'ici le tableau : boucles électro tantôt ambiantes tantôt survoltées comme à une rave party sauvage, parcourues de ci de là de vocalises éreintantes par une chanteuse en vogue (enfin qui devait l'être quand le film est sorti), rythmiques métronomiques, le tout noyé dans une post prod lambda.
Rien de bien recommandable en soi donc mais, en B.O d'un récit post apo grand spectacle, ça se laisse écouter (juste le temps de la lecture hein, ne tentez pas le diable non plus!)
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Une Chronique de Fab
2 mai 2019
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13:54
LA BD:
C'est quoi ? TORPEDO 1972
C'est de qui ? Abuli & Risso
La Couv':
Déjà lus sur B.O BD? Oui, les 2.
C’est édité chez qui ? Glénat
Une planche:
Ca donne Quoi ? La vieillesse est un naufrage disait Chateaubriand, et ce n’est pas Torpedo qui va affirmer le contraire. En ce début des années 70, elle est bien loin derrière lui sa légende de tueur à gages implacable, le voilà confiné dans la Grosse Pomme, toujours affublé de Rascal, son faire valoir, pas bien brillant lui non plus.
Faut dire qu’avec Parkinson c’est pas évident de tenir un pistolet droit. Pourtant voilà qu’une vieille affaire de meurtre mafieux met sur la piste de notre légende un aspirant journaliste coincé et sa copine photographe aussi affriolante que coincée.
Torpedo va profiter de ce regain d’intérêt pour renflouer sa bourse et…vider les autres !
Le genre de come back que l’on n’espérait plus voit le jour sous la plume de son scénariste d’origine, toujours friand de ses marottes d’origine (humour noir, sexualité, violence), avec aux crayons un autre spécialiste du récit de genre puisque c’est rien moins que Eduardo « 100 Bullets » Risso qui prend la relève du regretté Jordi Bernet. Son sens des aplats de noir et des jeux d’ombre fait mouche ici.
On retrouve donc l’esprit série B du Torpedo d’origine, et si le scénario est assez anecdotique, le fun est lui bel et bien là !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE BLACK CURTAIN
C'est de qui ? Lyn Murray
La Couv':
Déjà croisé chez nous?
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Après 7 saisons à succès d’Alfred Hitchcock Presents la chaine NBC décide de changer de formule en doublant la durée des épisodes, passant du format 25 minutes à celui de 50.
Si Sir Alfred n’intervient plus que dans le prologue et la conclusion, ne réalisant qu’un seul épisode (sur plus de 90), on retrouve toujours un casting souvent de choix et une équipe technique et créatrice au diapason.
Ainsi des pointures comme Bernard Hermann, Lalo Schifrin, Leonard Rosenman ou encore Lyn Murray –dont certains déjà derrière le pupitre pour la série précédente- composent pléthore de B.O de cette nouvelle mouture, continuant d’expérimenter à loisir, diversifiant par la même les codes du genre.
Pour cet épisode sur un homme amnésique qui redécouvre sa vie, Murray fait une utilisation extensive d’un jazz aux accents polars prononcés à grands renforts de cuivres en canon, de percussions originales et autres arrangements qu’un Mancini n’aurait pas renié.
Un groove sensuel chaloupé et tendu qui apporte un coté old school agréable sur ce Torpedo à la retraite.
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Une Chronique de Fab
26 avril 2019
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14:36
LA BD:
C'est quoi ? LE PATIENT
C'est de qui ? T. Le Boucher
La Couv':
Déjà lu chez nous? Oui
C’est édité chez qui ? Glénat
Une planche:
Ca donne Quoi ? Après six années passées dans le coma, Pierre se réveille à l’hôpital pour apprendre que sa sœur a tué toute sa famille à coups de couteaux.
Seul rescapé du massacre, le jeune homme est très affaibli et nécessite des soins afin de recouvrer l’usage de ses membres.
Anna, une psychologue réputée, a demandé à suivre le dossier de Pierre.
La jeune femme, qui avait déjà été psy de la sœur assassine, entame des échanges avec son nouveau patient où celui-ci, entre fragilité apparente et séduction, va évoquer ses visions d’un étrange être noir, tenter de retrouver ses souvenirs éparses, et en découvrir d’autres via des séances d’hypnose.
Bientôt la psy commence à douter du jeune homme.
Après Ces Jours qui Disparaissent, album au succès critique et public avéré (nous en avions dit d’ailleurs du bien dans ces pages), Timothé Le Boucher revient avec un thriller psychologique tendu.
Si peut être un peu plus classique que son précédent album, et parfois pas dénué de longueurs, ce Patient aura de quoi plaire aux amateurs de polars contemporains, avec retournements de situations, crimes sordides et autres manipulations psychologiques.
Coté dessin l’influence manga matinée de nouvelle scène franco belge (Vivès par exemple) est toujours aussi manifeste même si elle est de plus en plus maîtrisée.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE HANDMAID’S TALE
C'est de qui ? R. Sakamoto
La Couv':
Déjà entendu sur B.O BD? Je dirais que oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Avant d’être une série TV à la mode, La Servante Ecarlate de Margaret Atwood avait déjà connu une adaptation cinématographique, à l’aube des années 2000, avec Volker Schlondorff derrière la caméra.
Derrière le pupitre c’est Ryuchi Sakamoto qui, avec ce film, peut enfin écrire une B.O où l’on ne lui demande pas d’insuffler des parties orientalisantes.
Loin de son travail sur Furyo, il aborde ici la partition via deux axes ; la noirceur du scénario, personnifié par des parties électroniques aux claviers et à la boite à rythme des plus sombres, limites gothiques parfois ; et des thèmes dérivés de musique religieuse qu’il n’hésite pas à faire évoluer vers des plages atmosphériques que ce soit via des nappes de synthés ou des parties de piano solo.
Si dans l’ensemble la B.O de ce Handmaid’s Tales a plutôt (mal) vieilli, l’ambiance naviguant entre les extrêmes –et qui n’est pas sans faire penser parfois dans l’approche au Twin Peaks de Badalamenti – est assez unique et d’autant plus décalée sur ce Patient glaçant.
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Une Chronique de Fab
11 avril 2019
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10:39
LA BD:
C'est quoi ? CONAN LE CIMMERIEN. LA CITADELLE ECARLATE.
C'est de qui ? Brunschwig et Le Roux.
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui.
C’est édité chez qui ? Glénat
Une planche:
Ca donne Quoi ? Cinquième volume des adaptations de Robert Howard chez Glénat, La Citadelle Ecarlate se distingue des précédentes car elle évoque la période où notre barbare est roi d'Aquilonie, ses années d'errances aventureuse étant derrière lui.
Pourtant n'allez pas croire que les rebondissements et autres péripéties sanglantes ne sont pas au rendez-vous, bien au contraire.
Trahisons, mise au cachot, rencontres de créatures cauchemardesques et autres batailles rangées, le tout sur fond de manigances et de vengeance, sont les composantes de cete histoire où Conan aura à affronter ses peurs du surnaturel, son rejet d'une civilisation corrompue et la trahison de ses proches.
Le récit d'origine fort bien repris par Luc Bruschwig et mis en image par un Etienne Le Roux inspiré par son sujet.
Entre les scènes de combat épique, un bestiaire aussi varié qu’impressionnant et une narration nerveuse et rythmée, cette version est une des meilleures de la collection (pour l'instant of course),
LA MUSIQUE:
C'est quoi : GUNAN IL GUERRIERO
C'est de qui ? R. Pregadio
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Série Z transalpine sortie la même année que le Conan de Milius, avec l'ambition aussi vaine qu'affichée de le concurrencer, cette tentative est, ne nous voilons pas la face, complètement ratée.
Roberto Predagio, autre stakhanoviste italien de l'époque, écrit une partition assez passe partout, qui tire plus du péplum héroïque (genre que la Cinecitta a autant surexploité – sinon plus- que le western spaghetti), que de l'Heroic Fantasy.
Néanmoins on appréciera la dimension épique de certains passages où brillent les cuivres et l'aspect très rythmique de la B.O de manière générale.
Si le choix peut paraître décalé d'un point de vue genre, il donne un coté « pulp » à cette Citadelle Écarlate qui n'est pas désagréable ; on pourra cependant préférer sans problèmes un score plus actuel et plus rentre-dedans.
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Une Chronique de Fab
8 avril 2019
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07:46
LA BD:
C'est quoi ? BRINDILLE TOME 2
C'est de qui ? Brrémaud et Bertolucci
La Couv':
Ca donne Quoi ? Nous avions laissé notre courageuse héroïne en bien mauvaise posture après une dégringolade qui a failli lui coûter la vie.
Alors que d’étranges personnages sont à sa recherche, elle s’évertue, au péril de sa vie, à sauver le loup, blessé par une éruption.
Elle va devoir faire face à des sirènes, affronter une énorme créature aquatique et, finalement, la horde, avant de découvrir sa vraie nature qui laissera les lecteurs au moins aussi surpris qu’elle !
Brrémaud, un scénariste touche à tout de talent que l’on croise assez souvent chez nous, livre ici une œuvre plus profonde qu’il n’y paraît au premier abord, aux références et thématiques nombreuses et bien abordées.
Comme sur le tome précédent Bertolluci laisse libre cours à sa maestria graphique que ce soit dans les paysages bucoliques ou dévastés, le bestiaire fantastique et le casting fantasy, faisant de Brindille un conte intergénérationnel aussi original que réussi.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :THE MAGIC SWORD
C'est de qui ? R. Markowitz
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Une fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Dans les années 60 mine de rien, les films de fantasy n'étaient pas légion ; d'aucun diraient (probablement à raison) que c'est à l'aube des années 80, avec l'adaptation du Conan de Milius, que le genre a vraiment décollé.
Cette version de l'affrontement entre St Georges et le Dragon, plutôt axée jeunesse, tire plus du Merlin version Disney que du Jason et les Argonautes qui sortira l'année d'après.
Cela s'entend assez clairement dans la musique de Markowitz pour qui le genre est une nouveauté et qui recycle les gimmicks du score de films d'aventure plutôt que de s'inspirer, comme le fera assez outrageusement Basil Poledouris par exemple, d’œuvres classiques plus épiques.
C'est plus vers les travaux d'Herrman et de Rozsa qu'il faut chercher les influences, avec des thèmes hauts en couleur qui fleurent bon les classiques de l'Age d'Or d'Hollywood à grands renforts de cuivres et de cordes. Ambiance qui, cela étant, est tout à fait de rigueur sur cette suite et fin de Brindille !
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Une Chronique de Fab