Ca donne Quoi ? Si Benvenuto croyait avoir échappé au pire lors de la bataille navale qui lui a couté si cher, ce n’était rien à coté de ce qui l’attend de retour au port de Ciudalia ! Accueilli par la famille de sa victime à qui il arrive a faire gober qu’il s’est comporté en héros, notre spadassin défiguré va devoir composer avec les intrigues de cour, les ambitions démesurées, les coups bas politique et autres damoiseaux et damoiselles en chaleur. Pour couronner le tout voilà qu’une figure marquante de son passé dont il se serait bien passé fait sa réapparition.
Les rues de la cité se révèlent tout aussi dangereuses que les champs de bataille et Benvenuto va devoir la jouer fine (ou pas !) pour tirer son épingle du jeu et, surtout, rester en vie !
Troisième volet de l’adaptation du roman Gagner la Guerre (second du texte à proprement parler), cette Mère Patrie ne déçoit pas tant son intrigue est bien menée et son suspense entretenu tout du long grâce à un casting original et des retournements de situation bien amenés.
Coté dessin, si j’ai encore quelques petites réticences sur les visages des protagonistes, il faut reconnaître que Genet, outre un bon travail narratif, propose une partie graphique réussie, avec des planches détaillées et une intéressante dynamique générale.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :HARLOTS SEASON 2
C'est de qui ? Rael Jones
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Possible.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? L’anachronisme musical dans une B.O peut être aussi payant que casse gueule. Rael Jones, autodidacte doué, l’a bien compris, puisque de son propre aveu il a été embauché pour mettre en musique Harlots –série se déroulant au XVIII° siècle, dans un bordel !- parce que justement il avait dit ne pas vouloir écrire de musique d’époque.
Nous voici donc avec un score influencé par des choses aussi distantes de l’époque des Lumières que le grime ou le rock, très basé sur la rythmique et lourdement remixé. Pourtant, à quelques exceptions près, l’opposition fonctionne bien, Jones parvenant à faire oublier la diversité des sonorités par la force d’évocation de ses compositions.
Pour un peu de « couleur historique », le compositeur pose sur ses percussions électroniques et ses instruments distordus, des lignes de Nickelharpa, instrument à cordes scandinave et aux accents médiévaux, qu’il retravaille ensuite en post prod.
Une B.O originale et entrainante, qui s’est révélée tout aussi réussie sur ce troisième épisode de Gagner la Guerre et ses rebondissements multiples.
Ca donne Quoi ? Avec une réputation qui n’est plus à faire, Benvenuto est chargé par le podestat Ducatore de participer à la bataille navale contre Ressine et, en secret, d’assassiner l’un de ses rivaux puis de mener les négociations en secret avec l’ennemi.
Mais à vouloir jouer sur tous les tableaux notre tueur à gages, peu roué aux manigances politiques, va faire les frais des intrigues de tout un chacun.
Après le premier volet de la version BD de Gagner la Guerre paru l’an passé et qui, malgré des qualités certaines, avait peiné à me convaincre, cette suite, véritable début de l’adaptation du roman éponyme, a déjà plus de corps.
Si l’on regrettera une certaine absence d’informations quant aux différents protagonistes (il est difficile on le sait de rendre toute la richesse d’un roman fourni en BD) le rythme est soutenu, le personnage principal attachant et l’intrigue prometteuse.
Coté graphismes c’est réaliste et fouillé néanmoins, j’ai préféré le noir et blanc dans lequel j’avais découvert la série que la version couleur.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :CONAN EXILES
C'est de qui ?Knut Avenstroup Haugen
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Une paire de fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Déjà responsable des B.O de la précédente adaptation (hum !) de l’univers du Cimmérien en jeu vidéo, le norvégien Knut Avenstroup Haugen est rappelé pour celle de ce nouvel essai.
Si quelques-unes des pistes qu’il avait composées pour le précédent jeu sont reprises ici, il a également écrit du nouveau matériel…enfin, nouveau il faut le dire vite tant là plupart des pistes ne sont que d’honteuses (si, si, j’insiste) infimes variations des thèmes écrits pas Poledouris pour le film avec Schwarzeneger.
Les connaisseurs seront à mon avis surpris d’un tel manque d’originalité qui, s’il doit certes apporter au jeu une ambiance folle, est quand même à la limite du plagiat (même si je me doute bien que tout ceci c’est fait dans les règles).
A moins de ne pas connaître la B.O du film, on se concentrera donc sur les pistes d’ambiances, plus passe partout dans le genre mais, du coup, moins estampillées Poledouris, pour la lecture de ce second volet de Gagner la Guerre, riche en scènes de bataille et en suspense.
Ca donne Quoi ? Assassin réputé, membre de la guilde, Bienvenuto et embauché pour se débarrasser d’une cible anonyme dans un contexte tout ce qu’il y a de plus facile.
Mais la cible va s’avérer préparée et notre héros en est pour ses frais, poursuivi par des hommes d’armes et un sorcier.
Se croyant doublé il va vite réaliser qu’en fait il fait partie d’un complot à plus vaste échelle qui va le remettre en présence d’importants personnages croisés des années plus tôt lors du siège désastreux d’une cité.
Si je lis de moins en moins de fantasy c’est essentiellement parce que, pour en avoir lu pas mal dans ma prime jeunesse, j’en ai depuis un bail fait le tour et il est rare que je tombe sur une œuvre qui me fasse vraiment changer d’avis.
Si le roman Gagner la Guerre de Jaworski est un best seller et considéré par beaucoup comme une œuvre marquante, ce n’est néanmoins pas son adaptation par Fréderic Genêt, tant réussie soit-elle, qui me fera changer d’avis.
Néanmoins reconnaissons le l’univers est riche, le mélange d’un background travaillé et d’une intrigue où action et manigances ont le beau rôle fonctionnent fort bien, et le trait précis et détaillé de l’artiste, très à l’aise dans la mise en scène et la narration, en font un fleuron du genre qui devrait emballer les amateurs.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :EATERS OF THE DEAD
C'est de qui ?G. Rewell
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Après avoir un temps espéré Poledouris vu les connivences entre le film et le Conan de Milius, Mc Tiernan, après le refus de son ancien collaborateur, se rabat sur Graham Revell dont il a bien aimé le travail sur The Crow.
Le compositeur écrit une partition aux thématiques épiques et assez dark, aussi iconoclaste qu’impressionnante, utilisant, comme à son habitude un mélange inattendu de sonorités et d’instruments, on a droit par exemple à toute une variation de flutes : de Pan, ney, shakuhachi … ainsi qu’une cornemuse et tout un tas de percussions, le tout renforcé par un orchestre au complet et, un peu d’électronique pour mixer le tout.
Coté mélange de cultures et d'influences musicales on est servi surtout que tout cela ne sonne jamais indigeste mais fait au contraire preuve d’une belle unité pour une B.O d’aventures fantasy de qualité pas loin parfois du Conan sus-cité.
Si Crichton qui reprendra hélas les rênes de la production (et modifiera même le titre en Le 13° Guerrier) jettera le score de Rewell aux oubliettes pour embaucher Goldsmith (moins inspiré en plus pour le coup), tout cela n’est pas perdu puisque avec Gagner La Guerre ça sonne très bien !
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)