1 février 2016
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17:45
LA BD:
C'est quoi : LES SPECTATEURS.
C'est de qui ? Victor Hussenot
La Couv':

Déjà croisé sur B.O BD? Non
C’est édité chez qui ? Gallimard.
Une planche:

Ca donne Quoi ? Que voilà une BD intrigante ! Dans son fond comme dans sa forme mais également sur son propos et sa portée. Les Spectateurs, dans un style graphique des plus particulier mais très accrocheur, à mi-chemin entre l’illustration artistique et la BD pointue, suit un personnage anonyme qui endosse plusieurs « personnalités » et déambule dans des paysages urbains, citadins même, assistant au spectacle sans cesse renouvelé d’un milieu grouillant et en mouvement. Hussenot, via des saynètes expressionnistes, surréalistes ou poétiques questionne le rapport visceral et antédiluvien de l’homme à la cité, du lien sociétal intrinsèque poussé jusque dans les retranchements de l’urbanisation. Si je me sens aujourd’hui à l’opposé du sujet de l’album, j’en ai capté la substance et y ai adhéré bien plus que je n’aurai cru. Quand on vous dit que la BD ce n’est pas que les petits mickeys…
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? STRANGER THAN PARADISE.
C'est de Qui ? John Lurie
La couv'

Déjà croisé chez nous? Oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Entre minimalisme, expérimentation et free jazz, la B.O du film de Jarmusch, due à son interprète principal, John Lurie, n’est pas ce qu’on pourrait appeler une musique de film très traditionnelle. Remarquez ça tombe bien, Stranger Than Paradise n’est pas du cinoche lambda non plus. Amateur de jazz et de musique conceptuelle, Lurie a écrit une poignée de morceaux assez courts (l’ensemble doit durer une grosse vingtaine de minutes) qui, à défaut d’être forcément très écoutables par une oreille non avertie, donne une ambiance de poésie urbaine déroutante (l’un des morceaux s’intitule d’ailleurs Bela By Barlight, référence au standard de Young). Le leader des Lounge Lizzards réalise un mélange improbable et pourtant poussé dans ses extrémités d’une instrumentation classique (Violon et violoncelle) qui s’essaierait à mixer la musique de chambre européenne et des bases folkloriques plus afro-américaines. Un ovni qui, malgré son âge (le film date de 1984 tout de même), reste toujours aussi intéressant et hors normes. Une sacrée B.O pour une sacrée BD (notez que les plus réfractaires pourront toujours se rabattre sur l’autre morceau proposé sur la galette, The Resurrection of Albert Ayler, plus abordable.
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Une chronique signée Fab
11 janvier 2016
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15:32
Une fois n’est pas coutume, habituellement chez B.O BD on ne modifie pas notre programme en fonction de l’actualité mais là c’est un cas de force majeure. C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris, comme beaucoup d’entre vous, le décès de l’immense artiste qu’était David Bowie, véritable icone de la musique pop-rock, modèle de bon nombre d’artistes, faiseur de modes plutôt que suiveur, caméléon toujours en adéquation avec son temps qui a su passer les époques et les modes sans jamais rien perdre de sa superbe. Il restera pour moi toujours lié à la résurrection d’Iggy Pop, l’un de mes artistes préférés, et à une élégance so british. Lio se fendra d’un petit hommage plus tard dans la journée, en attendant, nous vous re-proposons la chronique musicale d’un album sorti il y a quelques années consacré aux jeunes années de Bowie.
LA BD:
C'est quoi: HADDON HALL
C'est de qui: Nejib
La Couv':

On l'a déjà croisé ? Non
C'est édité chez qui? Gallimard
Une planche de l'album:

Ca donne Quoi: Le narrateur de cette histoire est la grande maison londonienne qui donne son nom au titre, où le "White thin duke" s'installe avec sa compagne de l'époque, Angie (qui, outre le tube hyper connu des Pierres qui roulent aura droit à deux autres chansons rien que pour elle) et dans laquelle vont venir squatter nombre de personalités de l'époque. Bowie, au début de la gloire, va y connaître les affres de la création et le déclic vers sa véritable identité artistique. C'est ce principe original, et mon admiration pour Bowie, qui m'ont attiré vers cet album atypique, témoignage d'une époque phare de l'histoire de la musique Pop-Rock, fort bien documenté. Le dessin, épuré et psychédélique, plein de couleurs pastels mais flashy, est très adapté à son sujet. Une belle surprise pour un premier album.
LA MUSIQUE
C'est Quoi: LE CINEMA DE SERGE GAINSBOURG
C'est de Qui: euh...pour de bon? Bon, d'accord... Serge Gainsbourg
La couv'

On l' a déja croisé? Non
On peut écouter:
Ca donne quoi? Impressionante collection de Bandes originales composées par Gainsbourg, que ce coffret, démarrant en 59 pour s'achever plus de 30 ans plus tard. Ce sont les débuts de l'Homme à tête de chou comme compositeur de scores que l'on retiendra ici. Au moins aussi doué dans ce domaine que dans la composition de chansons devenues des hits (pour lui comme pour les autres), Gainsbourg s'imprègne de l'esprit de son époque et l'adapte aux films qu'il met en musique. On nage dans le groove parfois psyché parfois funky, aux arrangements pointus, qui font que les scores n'ont rien à envier à leurs contemporains. Un accompagnement musical qui coule sur Haddon Hall avec un effet très approprié, immergeant totalement le lecteur dans l'ambiance du récit.
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Une chronique par Fab
6 janvier 2016
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08:24
LA BD:
C'est quoi : HASIB ET LA REINE DES SERPENTS 1
C'est de qui : David B.
La Couv':

Déjà croisés sur B.O BD? Oui
C’est édité chez qui ? Gallimard, un lien vers le site :
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD-JEUNESSE/Fetiche/Hasib-et-la-Reine-des-serpents
Une planche:

Ca donne Quoi ? Shéhérazade raconte au sultan l’histoire d’un bucheron, Hasib, qui, perdu dans une foret va faire la connaissance de la Reine des Serpents qui, à son tour, lui fait le récit de ses origines divines hautes en couleurs. David B. sur les Mille et une Nuits c’est une évidence, sa riche bibliographie est en effet parsemée de contes et légendes, dont certains pas mal influencés par le chef d’œuvre de la littérature orientale. Son graphisme superbe toujours dans ce style si personnel et pourtant très parlant s’adapte parfaitement aux récits imbriqués de ce conte, jouant sur les formes, les bulles et les cases, éclatant par la même, pour le plus grand plaisir du lecteur, la narration traditionnelle et créant au passage un hypnotique bestiaire. En espérant que l’auteur, une fois la fin de ce récit parue, se penche sur les autres trésors que recèlent les Mille et une Nuits.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? THE THIEF OF BAGDAD
C'est de Qui ? M. Rozsa
La couv'

Déjà croisé ici? Plus souvent qu’à son tour !
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Condensé de plusieurs contes des… Mille et une Nuits ( !) ce long métrage britannique tourné dans l’esprit hollywoodien (et clairement à cette fin) par plusieurs réalisateurs fleure bon l’aventure exotique avec un grand A. C’est Miklos Rozsa alors quasi débutant dans la musique de film, qui est choisi pour écrire la B.O quand Korda, son « patron » de l’époque, entend certains de ses morceaux préliminaires. Si ses compositions sont évidement à forte consonances orientales, les codes du cinéma de genre et de la musique classique (sa formation initiale) sont également employés avec un égal bonheur. Dans cette musique, élément clé du film et de sa réussite, on peut déjà entendre en substance tout ce qui fera le succès et la magnificence de son auteur. Alors il est vrai que l’ensemble est parfois un peu trop grandiloquent pour la version de David B. mais on ne boudera pas notre plaisir pour autant.
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Une chronique par Fab