15 juillet 2018
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08:23
LA BD:
C'est quoi ? BALLADE POUR UN BEBE ROBOT
C'est de qui ? Baudoin et Villani
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Non
C’est édité chez qui ? Gallimard
Une planche:
Ca donne Quoi ? Sur une planète où ne vivent que des androïdes, alors que l'être humain a disparu depuis longtemps et que toute référence aux créateurs est prohibée, un duo de robots enquêteurs découvre ce qui semble être une rébellion à base d'héritage humain.
Sur ce pitch aux allures convenues, Cédric Villani (oui, le député) brode une réflexion poussée sur la condition humaine, où philosophie et mathématiques sont l'essence même d'un scénario de SF généreux voire gourmand où l'on retrouve aussi bien de grandes figures scientifiques que des artistes marquants.
Baudoin lui aussi est prolixe et généreux, visiblement inspiré par cette seconde collaboration avec Cédric Villani.
J'ai trouvé l'ensemble clairement ambitieux même si trop souvent freiné par de longs exposés techniques qui, si l'on n'a pas un bon bagage scientifique, ont tendance à décourager le lecteur.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : DEMOLITION MAN
C'est de qui ? E. Goldenthal
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Avec seulement une poignée de scores à son actif en quinze ans, Elliot Goldenthal a néanmoins su choisir avec soin ses projets, dans des registres souvent fort éloignés.
Il faut dire qu'il mène en parallèle une carrière fructueuse dans le classique et la musique de scène.
Malgré les apparences la B.O de Demolition Man n'est pas une musique de blockbuster burné bas du front, au contraire on y retrouve même des expérimentations très inhabituelles sur le genre, un brin de modernisme, mouvement que Goldenthal affectionne à l'époque.
Si l'action est bien au rendez-vous elle est toujours nuancée de variations allant du gothique à l'humoristique (si, si!) et on retrouve, dans les rythmiques et instruments utilisés ce qui fera le sel des grands succès du compositeur, de Interview with a vampire à The Tempest.
Un score aussi original que la BD qu'il accompagne et qu'il a bien aidé à faire passer parfois.
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Une Chronique de Fab
6 avril 2018
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07:52
LA BD:
C'est quoi ? GRAMERCY PARK
C'est de qui ? De Fombelle & Cailleaux
La Couv':
Déjà lus sur B.O BD? Oui pour le dessinateur
C’est édité chez qui ? Gallimard
Une planche:
Ca donne Quoi ? Une jeune française est venue s’installer à New-York où, sur le toit d’un immeuble, elle s’occupe de ruches.
Elle observe également les allers-retours autour d’un homme résidant en face de son toit.
Cet homme est un criminel redouté, qui ne sort pas de chez lui, où il vit avec sa fille et entouré d’hommes de mains et d’employés.
Si la police Newyorkaise cherche à le faire tomber, notre mystérieuse et déterminée héroïne a également un compte à régler avec lui.
Vengeance, amour impossible, liens de parentés sont les grands thèmes qui rythment cette histoire urbaine et humaine qui évoque à la fois Paul Auster, le Hitchcock de Fenêtre sur Cour, le Jim Jarmusch de Ghost Dog, j’en passe et des meilleurs.
En mélangeant le roman noir et le mélo classe De Fombelle livre là une œuvre hybride et aboutie fort bien servie par le trait aérien de Cailleaux où l’alliance des pastels et du crayon fait des merveilles.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : SECRET BEYOND THE DOOR
C'est de qui ? M. Rozsa
La Couv':
Déjà entendu chez nous? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Fritz Lang s’est exilé à Hollywood depuis une douzaine d’années quand il se lance dans la réalisation de cette adaptation alambiquée de Barbe Bleue, suite au succès de deux longs d’Hitchcock où psychanalyse et Noir font bon ménage : La Maison du docteur Edwardes et Rebecca.
Quand l’élève dépasse le maître, ce dernier, quelque peu piqué au vif, décide de remettre les pendules à l’heure en démontrant qu’il est bel et bien le meilleur dans le domaine du Noir/thriller psychologique.
Si le résultat se révéla hélas un peu en deçà des attentes de tout un chacun - et surtout des longs d’Hitchcock- Le Secret derrière la porte est néanmoins une œuvre importante du genre.
Miklos Rozsa, qui enchaîne plusieurs scores par an et a déjà colaboré avec Lang quelques années auparavant sur un film d’espionnage, vient d’être oscarisé pour sa musique de… La Maison du docteur Edwardes ; il s’avère donc le choix idéal pour celle du Secret.
Fidèle à son habitude, le compositeur hongrois panache les gimmicks du genre, qu’il maîtrise sur le bout des doigts pour avoir écrit quelques unes des pierres angulaires du Noir de la décennie (Double Indemnity de Wilder, The Killers de Siodmak ou encore Brute Force de Dassin), de thèmes luxuriants aux mélodies directement tirées de la musique classique et du folklore européen.
Sa partition, si peut être pas aussi marquante que celle du film d’Hitchcock, est de toute beauté et son panache d’atmosphères va très bien à Gramercy Park.
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Une Chronique de Fab
28 mars 2018
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14:28
LA BD:
C'est quoi ? CLAUDINE A L’ECOLE
C'est de qui ? Lucie Durbiano
La Couv':
Déjà lue chez nous? Non
C’est édité chez qui ? Gallimard
Une planche:
Ca donne Quoi ? Petite anecdote avant d’entamer notre chronique du jour, au vu du titre, de la couverture et du style graphique de l’album, j’ai un peu bêtement pensé que Claudine à l’Ecole pouvait plaire/convenir à me fille, qui, comme vous la savez si vous venez souvent par ici, du haut de ses 9 ans est une lectrice passionnée.
Et bien j’en ai été pour mes frais !
En effet, l’ambiance générale de l’adaptation de Lucie Durbiano du premier roman de Colette, avec ses héroïnes au fort caractère et ses situations parfois amusantes, son trait ligne claire coloré et agréable, lui ont certes plu, mais elle a été un peu plus mitigée quant au relations qu’entretiennent les protagonistes (« C’est bizarre ! » a t-elle conclu quand je lui ai demandé si c’était bien)
L’occasion ayant fait le larron nous en avons profité, sa maman et moi même, pour lui expliquer qu’à l’époque où se déroule Claudine à L’école (fin du XIX° siècle) cette dernière n’était pas mixte et que cela pouvait peut être favoriser des sentiments comme en ont Claudine, Mlle Lanthenay ou Mlle Sergent (et encore nous sommes passés sur le comportement cavaleur du docteur !).
Nonobstant cette anecdote toute personnelle, force est de reconnaître que l’album se lit fort bien, Lucie Dubriano, à l’écriture et au dessin, ayant parfaitement su rendre l’ambiance et l’esprit de l'époque.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : L’INCORRIGIBLE
C'est de qui ? Delerue
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Après plus d’une décennie et autant de films ensemble, Delerue et De Broca se connaissent bien et le compositeur sait ce qu’attend son réal’ tout en se faisant plaisir.
Si l’Incorrigible, film à la gloire d’un Bebel alors en tête des box-office, est une comédie débridée, la musique de Delerue fait la part belle à la légèreté teintée de romantisme avec cet incontournable piano soliste que le compositeur affectionne.
La comédie n’en n’est pas moins à la fête avec des thèmes où les cuivres et la flute n’ont rien à envier aux grandes heures des films historiques de Delerue.
Un mélange d’ambiances d’une grande qualité de composition qui relève encore la saveur de la Claudine à l’école version BD.
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Une Chronique de Fab
5 décembre 2017
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11:16
LA BD:
C'est quoi : GEIS 2
C'est de qui ? Alexis Deacon
La Couv':
Ca donne Quoi ? Nous l’avions dit en début d’année, le premier tome de Geis nous avait enthousiasmé que ce soit coté scénario, avec un mélange de contes et de Fantasy bien dosé et original, ou coté dessin avec un style proche de la gravure d’antan mais avec un coté très actuel et une narration inventive.
Ce second volet, sur 3, enfonce le clou et confirme la bonne impression du premier.
On retrouve les prétendants survivants au trône, enfermés dans le palais par la Sorcière Matarka, dont la forme a changé et qui les sépare en deux camps, les blancs contre les noirs, en les forçant à éliminer le plus possible d’adversaires du camp adverse.
Les amitiés d’antan s’étiolent et chacun essaye de tirer son épingle du jeu, quant à notre noyau de « bons » du premier tome, il a bien du mal à ne pas voler en éclat.
Chaque tome représente donc une des « épreuves » imposées par la Matriarche, on attendra la fin (l’an prochain) pour connaître un dénouement qui s’annonce violent et tragique (mais pas forcément pour notre héroïne, qui a déjà bien morflé cela dit), et qui, quoi qu’il arrive confirmera également que, pour une première œuvre, Deacon est un artiste des plus prometteurs !
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? TABOO
C'est de Qui ? Max Richter
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Si j’ai eu énormément de mal avec la série Taboo, dans laquelle je plaçais pas mal d’espoir mais que l’incessant cabotinage de Tom Hardy m’ a fait abandonner avant la fin, j’ai beaucoup apprécié l’atmosphère de l’ensemble, provoqué en partie par le traitement graphique mais surtout par une fort bonne B.O.
C’est d’autant plus amusant que de son propre aveu Richter a basé sa thématique sur le personnage principal de l’intrigue, enfin sur le destin auto-destructeur forcené du dit-personnage.
La ligne directrice est donc fort sombre, avec alternance de chœurs féminins éthérés, de violons lancinants en fond en forme de valse hallucinée, de rythmiques sourdes et de coups de cordes dans les graves.
Le piano se taille également une part intéressante de la B.O, souvent en solo, avec des passages plus calmes mais non moins oppressants,
Une bien belle partition où l’harmonie pré-victorienne le dispute au modernisme des arrangements pour un résultat des plus convaincants.
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6 octobre 2017
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09:49
LA BD:
C'est quoi : LES ETOILES DU TEMPS
C'est de qui ? V. Hussenot
La Couv':
Déjà croisé sur B.O BD? Oui
C’est édité chez qui ? Gallimard
Une planche:
Ca donne Quoi ? Ayant dépassé depuis peu les 40 ans, je réalise qu’au fil des mois et des années la relation que j’ai au temps qui passe évolue parfois assez radicalement ; qui n’a jamais eu l’impression que les journées, le semaines, s’égrenaient à vitesse grand V et, surtout, que l’on n’en tiriat pas parfois tout ce que l’on aurait pu ?
Avec tout pile dix ans de moins au compteur, Victor Hussenot aussi s’interroge sur notre (son) rapport au temps, si forcément les réflexions ne sont pas toujours les mêmes, ne serait-ce que par la façon dont il les retranscrit, pas mal se recoupent.
Comme sur ses précédents ouvrages, la forme est au service du fond dans ce nouvel opus ; pour exprimer ses questionnements sur le vieillissement, sur les souvenirs et la façon dont ils évoluent, s’effacent, se transforment alors qu’ils s’éloignent, Hussenot exploite à fond le médium visuel.
S’affranchissant d’une narration classique il joue sur l’enchainement des cases, sur les transitions de page, sur les couleurs (directes !) et les formes pour exprimer le temps et la façon dont il influe sur l’homme.
Si l’ensemble pourra paraître un peu trop conceptuel par moment (mais en même temps, vu le sujet…) et manquer peut être de fil conducteur, on ne peut qu’être impressionné par la maîtrise graphique au service du sujet.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? PIANO SONATA
C'est de Qui ? E. Carter
La couv'
Déjà entendu dans le coin? Je crois oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? La Sonate pour Piano de Carter marque un tournant dans l’œuvre du compositeur. Alors qu’il écrivait essentiellement de la musique chantée, en 45 il pond cette pièce tout à l’honneur de l’instrument sus-cité exploitant ses possibilités acoustiques et mécaniques dans une démarche quasi expérimentale que l’on pourrait rapprocher de celle de la polytonalité.
Très contrastée, avec des figures rythmiques qui répondent aux audaces mélodiques où l’on trouve par exemple des passages d’un ocatve à un autre via les tierces, des arpèges déliés qui s’enchainent, cette œuvre de presque 30 minutes fait preuve d’une ouverture d’esprit et d’une connaissance culturelle et artistique évidente et, si parfois un peu trop hardie pour être écoutée en lisant un album aussi conceptuel que Les Etoiles du Temps, elle en a cependant bien relevé la maîtrise graphique.
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Une Chronique de Fab