3 mai 2023 3 03 /05 /mai /2023 16:11


 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? FRONTIER



 

C'est de qui ? G. Singelin



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Rue de Sèvres

 

 

Déjà croisé sur le site? Oui



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans un futur plutôt lointain, et alors que l’homme a réussi à quasiment épuisé les ressources de la Planète Bleue, la conquête de l’espace bât son plein et les multinationales se font la guerre pour exploiter les planètes alentour.

 

Dans cette nouvelle ère bien sombre certains ont du mal à trouver leur place.

C’est le cas de Ji-Soo une scientifique idéaliste qui, ne voulant pas  sacrifier à ce en quoi elle croit se retrouve mise au placard sur un poste inintéressant où elle va faire la connaissance d’Alex, dont les parents et lui même sont nés dans l’espace et qui ne vit que pour sa mission de mineur stellaire.

 

Mais la découverte d’un petit singe cobaye va faire péter les plombs à Alex et entraîner nos deux héros dans une cavale dangereuse, à la recherche de nouveaux repères.

 

Ils vont tomber sur Camina, ex mercenaire amputée qui elle aussi a décidé de tourner la page de sa vie aventureuse et sans but.

 


 

Après un PTSD assez impressionnant sur le fond comme la forme, Guillaume Siungelin revient sur le Label 619, passé entre temps chez Rue de Sèvres, toujours seul aux manettes, avec ce récit de SF ambitieux, muri depuis pas mal d'année et aux thématiques intéressantes mais qui m’a un peu moins convaincu côté scénario.

 

L’idée de départ est bonne et - hélas- très d’actualité: la planète est mourante mais l’homme continue sa course folle dans le mur en s’attaquant sauvagement à l’espace qui l’entoure.

Cependant j’ai trouvé que l’histoire se focalisait peut être trop sur les relations entre les protagonistes, sur leur psychologie et leurs motivations et vécus personnels, que sur le sujet et que le coté foncièrement optimiste de l’intrigue rendait l’ensemble moins fort qu’il aurait pu l’être.


 

Après attention, ce one shot à la pagination qui en impose reste un tour de force narratif et visuel, avec des décors uber détaillés et des séances d’explorations comme de combats assez époustouflants.

Force est de reconnaître qu’à l’instar d’un Mathieu Bablet, Singelin est un auteur à part dans le panorama de la BD franco-belge (même si l’on peut difficilement classer Frontier dans cette case, c’est le cas de le dire!) et l’on attendra patiemment son prochain opus.






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :AURORA



 

C'est de qui ? B. Frost



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 


 

 

Ca donne Quoi ? Une décennie avant d’apporter à la série Dark la touche finale pour en faire un chef d’oeuvre télévisuel, Ben Frost, pour son deuxième effort solo, jouait déjà avec le feu alchimique des fusions musicales.

 

Résolument bruitiste et expérimental Aurora reflète les influences mélangées de son auteur: l’électro dark héritée des années 90 et 2000, l’esprit punk de la composition affranchie de toute mode artistique et -surtout- commerciale, et, last but not least, l'illustration sonore conceptuelle.

 

Aurora est une galette clairement difficile d’accès, en comparaison la B.O de Dark pourrait passer pour de la musique d’ascenseur (non j’abuse un peu là, j’avoue).

 

Le mot d’ordre est …désordre! Sonore et industriel, concrétisé par des alternances de nappes sourdes et menaçantes et de climax de tension bruitiste.



 

Un contrepied intéressant quoique parfois too much pour le nouvel album de Singelin.





 

---------------

 

Repost0
21 novembre 2022 1 21 /11 /novembre /2022 10:51

 

LA BD:





 

C'est quoi ? 1629



 

C'est de qui ? Dorison & montaigne



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui.



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Pays Bas, le XVII° siècle. Lune -sinon LA- des plus puissante compagnie maritime du monde missione Fransisco Delsaert subrécargue du navire le Jakarta. Il sera maître à bord, au-dessus même du capitaine, Arian Jakob, avec qui il a eu des différends.

Leur mission: transporter jusqu’à Sumatra d’importantes quantités d’argent et de bijoux pour s’assurer un accès à la cour du grand Moghol.

Pour compléter ce duo mal assorti, Jeronimus Cornelius, un étrange apothicaire, fait office de second à Delsaert mais semble avoir ses propres motivations.

 

Ils disposent d’un délai serré pour rejoindre leur but et auront fort à faire pour maîtriser un équipage composé de ce que la société compte de pires éléments.

 

Rajoutez à cela la présence d’une belle noble réclamée par son mari et qui n’a clairement pas sa place sur ce cloaque flottant où les tensions vont très rapidement s'exacerber jusqu’à atteindre un point de non-retour.

 


 

S’emparant d’un  fait divers historique le doué Xavier Dorison, Midas du scénar de la BD Franco-Belge nous emmène dans un récit en huis clos sous haute tension, à la narration percutante, au casting impeccable et varié et riche en scènes fortes et aux dialogues ciselés.

 

Si son histoire se déroule il y a plusieurs siècles les thématiques restent hélas fort d’actualité: réflexion sur le pouvoir et ses abus, sur les inégalités et ce qu’elles peuvent pousser les hommes à fier et, last but not least, sur ce sentiment de puissance que procure l’appartenance à un groupe même si les actions du groupe en question deviennent hautement répréhensibles. 



 

Coté dessin Timothée Montaigne n’a, n’ayons pas peur de l’affirmer, plus grand chose à envier à l’un de ses principaux mentors, Mathieu Lauffray, tant son style et son coup de crayons se sont affirmés pour livrer ce qui reste à mon sens le travail le plus abouti de sa carrière à ce jour.

 

Alors certes la filiation est plus qu' évidente, surtout si l’on pense aux séries maritimes de Lauffray (le récent diptyque Raven ou Long John Silver dont le scéanrio était signé…Dorison!) mais sur 1629 Montaigne s’affirme comme un compositeur graphique hors pair, proposant des paysages de haute mer saisissants, des scènes de bateau réalistes (on sent le repérage sur place!) ou encore des personnages aux visages frappants d’expressivité.

 

Le tout est magnifiquement rehaussé par les couleurs de Clara Tessier qui, pour un premier pas dans le 9° art, se positionne déjà comme une future référence de la colorisation.



 

Bref vous l’aurez compris ce premier tome de 1629 coche quasi toutes les cases de l’album parfait et, pour ne rien gâcher, est proposé dans une belle édition grand format avec l’une des couvertures les plus belles de l’année. 






 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :1899



 

C'est de qui ? Ben Frost



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.



 

On peut écouter ?

 


 

 

Ca donne Quoi ? Décidément les séries maritimes marquantes de cette fin d’année ont opté pour la facilité coté titre; quatre chiffres et c’est emballé!

 

Remarquez si c’est pour être au niveau de réussite des deux oeuvres en question (1629 et 1899 pour ceux qui sont déjà perdus!) je veux bien que ça devienne une norme!

 

Les créateurs de la série Dark, pépite de récit jouant sur les temporalités imbriquées, jouent maintenant dans la cour des grands, grace au succès mérité de Dark, et viennent de s’embarquer (facile oui!) sur un navire peuplé de personnages aussi multiples que variés (et qu’étranges!) qui, au crépuscule du XIX° siècle, retrouve un autre bateau disparu dans un état catastrophique et qui va enclencher des situations et réactions inattendues. 

 

Si les moyens sont largement plus conséquents que pour leur série précédente coté musique ils ont à nouveau confié la tâche au brillant Ben Frost, et ils ont bien fait, aucun des compositeurs US actuels oeuvrant d’habitude sur ce genre de production n’ayant l’inventivité de l’islandais d’adoption.



 

On pour reprocher à ce dernier de reprendre quelques formules qui ont fait la réussite de la B.O de Dark, force nappes de synthés vrombissant plein de menaces en tête, mail il y ajoute pas mal de choses, notamment toute une palette de percussions jouées “live” qu’il n’oublie pas de triturer électroniquement ensuite.

 

Un peu de sons distordus par ici, de chœurs éthérés par là, des faux cuivres et de l’écho… un cocktail oppressant au possible, certes assez  anachronique sur ce premier volet de 1629 mais tellement complémentaire côté tension, efficacité et suspense!






 

---------------

 

Repost0
9 juin 2021 3 09 /06 /juin /2021 14:14

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? URBAN. 5 SCHIZO ROBOT

 

 

C'est de qui ? Brunschwig & Ricci

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Futuropolis

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui sur les tomes précédents

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Zach en a assez d’être le jouet de l’être immonde que s’est révélé être Springy Fool, alors que le chaos règne à Monplaisir il décide de se rebeller contre ses supérieurs et lance un contrat sur Fool.

 

Tandis qu’une invasion se prépare pour rétablir l’ordre, notre héros va être aidé dans ses nouvelles missions de chef de la police par une alliée aussi inattendue que discrète…si tant est que l’on peut parler de discrétion quand on évoque les milliards d’I.A et de caméras qui peuplent la ville des plaisirs !

 

Conclusion aussi chargée émotionnellement que symboliquement de la saga dystopique de Brunschwig et Ricci, ce cinquième tome d’Urban est à l’image du reste de la série : une réflexion aussi intelligente que réaliste sur la nature humaine et sur le « progrès » à outrance, sur l’avenir de la planète et l’impact de l’intelligence artificielle si elle était amenée à trop être développée (A.L.I.C.E fait en effet passer le HAL de Kubrick pour un enfant de chœur !).

Le tout doublé d’un thriller SF à grand spectacle mené tambour battant et narré avec un sens aigu de la narration.

 

Last but not least le dessin de Ricci, passé au tout numérique suite à des soucis de main, est toujours bluffant que ce soit dans les compositions de ses cases, dans l’expressivité exacerbée de ses personnages, dans son sens du détail ou encore dans son choix de palette impeccable.

 

 

Une décennie après son premier tome, Urban comble les attentes de ses lecteurs et ne demande maintenant qu’elle est terminée qu’à conquérir un nouveau public.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :RAISED BY WOLVES

 

 

C'est de qui ? Ben Frost & M. Streitenfeld

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Si leur carrières respectives sont loin d’être comparables, Ben Frost est clairement, à mon goût,  un compositeur et musicien plus intéressant que Marc Streitenfeld avec qui il collabore sur la B.O de la -très moyenne- série TV Raised By Wolves.

Gageons d’ailleurs que ce dernier a eu le job via Ridley Scott, producteur de la série et qui bosse avec le compositeur depuis une grosse poignée de films (pas ses meilleurs soi dit en passant).

 

La patte du créateur de l’univers musical unique de Dark –Frost donc- est immédiatement discernable dans ses ajouts sonores de voix déstabilisantes, de variations de nappes électroniques et autres sons d’ambiance flippants tandis que Streitenfeld amène son savoir-faire du grand spectacle plus calibré notamment sur quelques scènes d’action.

 

Le résultat, si pas aussi marquant que celui de la série citée ci-dessus, est néanmoins tout à fait recommandable ; la B.O de Raised by Wolves est un exemple parfait de musique de SF sombre des années 2020, pleine d’une électronique chirurgicale triturée à bon escient qui met mal à l’aise son auditoire ; juste ce qu’il fallait pour conclure en beauté la saga Urban.

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

 

Repost0
20 septembre 2020 7 20 /09 /septembre /2020 14:03
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  APRES LE MONDE

 

 

C'est de qui ? T. Leman

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Sarbacane

 

 

Déjà lu chez nous? Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? De grandes colonnes blanche sont apparues un peu partout sur Terre ; tout autour d’elles les êtres vivants ont commencé à disparaitre de façon aussi soudaine qu’aléatoire.

Héli, un jeune garçon dont la famille s’est volatilisé, essaye de retrouver des survivants dans ce monde déserté. Il va faire la rencontre de Selen, une fille qui a elle aussi perdu ses proches. Ensemble nos deux enfants perdus vont tenter de survivre alors qu’autour d’eux d’étranges créatures apparaissent et que les dangers du quotidien se révèlent parfois mortels.

 

Sur une histoire post-apo finalement assez classique, le jeune et prometteur Timothée Leman tisse une toile poétique et mélancolique aux graphismes en noir et blanc très maîtrisés.  Dans des décors ultra réalistes et détaillés, il fait évoluer ses deux personnages aux yeux immenses, réminiscence des gravures d’antan (ou héritage manga, c’est une autre perspective), le tout n’étant pas sans faire penser parfois aux travaux de Tony Sandoval.

 

Si graphiquement l’album, pour un premier, est ce qu’on peut appeler un « coup d’essai/coup de maitre », le scénario et sa fin (un peu) trop ouverte pourra faire tiquer les habitués du genre.

Dire que l’on attend le prochain album de Timothé Leman relève du coup du l’euphémisme !

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :FORTITUDE

 

 

C'est de qui ? Ben Frost

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?Une oignée de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Une paire d’années avant l’excellente B.O de la non moins excellent série Dark, Ben Frost, touche à tout de l’électro-accoustique racée et éclectique, écrit le score de ce thriller horrifique qui se passe en arctique, pas très loin de l’Islande où le compositeur australien a élu domicile depuis un bail.

 

Les paysages désolés et la noirceur des scénarios ont semble-t-il inspirés Frost qui marie ici avec bonheur des expérimentations sur les effets sonores (glissandi de cordes, échos divers et variés, drones, distorsions …) et des mélodies plus classiques avec cuivres et cordes sombres, et notamment des passages jazzy incongrus mais diablement opportuns.

 

Si la musique de Fortitude n’a pas l’impact  de celle de Dark elle n’en n’est pas moins très intéressante, plus accessible et amène un surplus d’ambiance intéressant au beau one shot de Leman.

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab


 

 

Repost0
7 septembre 2020 1 07 /09 /septembre /2020 09:50

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? BLADE RUNNER 2019

 

 

C'est de qui ? Johnson, Green & Guinaldo

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt Comics

 

 

Déjà croisés sur le site? Non mais on avait consacré un cycle à des BD et comics dans l'univers de Blade Runner

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Après la suite sortie sur grands écrans voici une paire d’années, Delcourt nous propose cette rentrée un épisode se déroulant peu de temps après l’histoire d’origine, à savoir celle du texte de P.K. Dick adapté par Ridley Scott en 82.

 

On y retrouve cette ambiance glauque de L.A, devenue  mégapole technoïde anxiogène dans laquelle évolue une blade runner (une chasseuse de replicant, robots trop humains déclarés hors la loi) qui va être missionnée pour retrouver la femme et la fille récemment disparues d’un puissant industriel.

Rapidement notre héroïne qui cache un lourd secret – elle est en partie robotisée- va se retrouver au cœur d’une sombre affaire impliquant trafic d’humains, réplicants rebelles organisés en communauté, et autres conspiration de haut vol.

 

Si ce Blade Runner 2019 n’égale pas son illustre modèle (et n’en n’a d’ailleurs peut être pas la prétention), il se révèle un récit de science-fiction ultra prenant, aussi bien rythmé que mis en page et aux protagonistes nuancés.

 La présence au scénario d’un des co scénaristes du film de Scott n’est pas étranger à cette réussite tout comme la nervosité du coup de crayon de l’artiste A Guinaldo qui, après avoir fait ses armes chez DC entre autre relève le défi de s’approprier l’univers de Blade Runner.

Notons qu’en bonus on a droit à une poignée de superbes illustrations signées Syd Mead, artiste concepteur du film de 1982.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :DARK CYCLE 3

 

 

C'est de qui ? B. Frost

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Pour les B.O des deux précédentes.

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Conclusion de haut vol, même si un peu embrouillée, paradoxe spatio-temporels obligent, la troisième et dernière saison de Dark a tenu ses promesses et a permis à Ben Frost de continuer les expérimentations sonores mis en place dans la seconde saison.

Si donc les instruments classiques ne sont pas ici à la fête, on retrouve des choses aussi intéressantes que des bandes passées à l’envers, des échos retravaillés en post prod, des chœurs masculins remixés et sonnant comme sortis d’un autre monde, le tout venant enrichir des thèmes et mélodies métalliques au confluent des époques, naviguant entre mélancolie tragique et anticipation chirurgicale.

 

Difficilement écoutable en tant que telle, la B.O de Dark Cycle 3 est une musique de SF particulièrement réussie jouant sur l’alternance entre les tensions et les atmosphères planantes de façon fort ingénieuse ce qui en fait une compagne de choix pour ce premier volet de Blade Runner 2019.

 

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab


 

 

Repost0

Présentation

  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
  • Contact

Rechercher

Tags