16 septembre 2016 5 16 /09 /septembre /2016 14:34

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 


C'est quoi : LA GESTE DES CHEVALIERS DRAGONS

 


C'est de qui : Ange, toute une flopée de dessinateurs, et S. Paitreau à la colo

 

 

 

En guise de première partie de conclusion (si, si, promis!) à cette saga de l'été, je voudrais revenir sur quelques points qui sont soit importants pour la lecture des albums déjà publiés ou pour les prochains, soit curieux (erreurs des auteurs ou mauvaises lectures et/ou incompréhensions de ma part).

 

Importants tout au long de la série :

 

  • Les dragons : il n'y a pas un seul modèle de dragon. L'imaginaire de chaque dessinateur y est sans doute pour beaucoup. Ailé ou non, cracheur de flammes ou non, cornu ou pas, avec ou sans crête, ces charmantes bestioles vont du lézard surgonflé au gigantesque cauchemar volant à 6 yeux en passant par le yong coréen. Un point est apparu rapidement dans l'album 13 : les dragons apparaissent le long de lignes sur la carte (des méridiens du monde?)… Il ne semble pas avoir été repris par Ange depuis.

 

 

 

 

 

 

  • Le Veill : cette aura des dragons qui contamine leur entourage et grandit en force avec la puissance de la bête. Personne ne sait vraiment comment agit le Veill : certains êtres sont touchés immédiatement, d'autres après une longue durée; certains êtres sont touchés physiquement, d'autres mentalement ou les 2 ensemble.

  • La virginité des chevaliers dragons : seules les vierges ne sont pas touchées par le Veill et peuvent approcher des dragons… bien que la proximité des dragons puisse leur provoquer des cauchemars (le plus souvent des réminiscences du passé).

  • Les épées : seules les armes faites en écailles de dragon ou dans un métal créé par le Veill peuvent traverser la carapace des dragons. 3 armes historiques ont été faites avec le premier métal trouvé : 2 épées et 1 hache. Une épée peut être transmise de chevalier à chevalier. Mais quand l'une d'elle meurt face à un dragon, ses compagnes marquent sa tombe avec son épée ou l'incinère avec.

 

 

 

  • La politique : officiellement, l'ordre ne se mêle pas de politique, mais en réalité celle-ci est omniprésente. De plus comme le dit Oris dans le tome 2 : "un acte public, quel qu'il soit, est toujours politique." Ce qui explique l'hostilité de l'ordre religieux d'Aman ou de certains dirigeants à diverses époques envers l'ordre.

  • La corruption : elle existe un peu partout (ordres religieux, dirigeants ou fonctionnaires des cités). Côté ordre des chevaliers dragons, il y a beaucoup d'hypocrisie : les chevaliers ont interdiction d'accepter des dons d'argent mais elles peuvent recevoir des cadeaux "symboliques" comme vêtements, armes, denrées à manger ou à boire… à condition que cela ne soit pas trop voyant auquel cas elles devront tout donner au trésor de l'ordre. Comme le dit la très vieille Oris dans le tome19 : "La prochaine fois, elles n'auront qu'à mieux dissimuler leurs bêtises…"

 

 

 

 

  • La sexualité : elle est sous-jacente plus d'une fois dans la série. D'abord au sein de l'ordre : soit par des pratiques hétérosexuelles protégeant la virginité (voir Eléanor dans le tome 19: "Rien en-dessous de la ceinture"), soit par des pratiques homosexuelles plus ou moins cachées. Hors de l'ordre: mariages forcés, polygamies, viols, dons d'êtres humains… reviennent plus d'une fois dans les albums.

 

 

 

  • La misogynie : mis à part les chevaliers dragons, la position des femmes n'est pas vraiment enviable dans la plupart des lieux rencontrés dans la série. Les prêtres d'Aman maintiennent des règles tenant la femme en position de faiblesse vis-à-vis des hommes. Le mariage les met sous la tutelle de leur époux après celles de leurs pères ou leurs frères. Dans beaucoup de villes, les femmes doivent avoir une tenue chaste et décente (comportement et vêtements). Mais, curieusement, Messara a une impératrice dirigeant la partie ouest du monde au moment de la guerre des Sardes… Comme disait La Fontaine dans la fable "Les animaux malades de la peste" : "Selon que vous serez puissant ou misérable, / Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir."

  • Les sciences : le monde des chevaliers dragons est dans un contexte plutôt médiéval où les études scientifiques ne semblent pas être faites au grand jour (voir Hassan dans le tome 9 et les allusions faites à ses écrits dans les tomes 13 et 19). Seule la cartographie du monde semble être couramment pratiquée (même si les auteurs ne nous ont pas encore donné une carte du monde). L'utilisation de tisanes ou drogues sans doute issues des plantes est utilisée pour soigner et sans doute aussi des onguents ou cataplasmes.

 

 

 

  • Les arts et artisanats : le travail des métaux ou des tissus ou du verre, la fabrication du papier, la construction de bâtiments, la fabrication de meubles ou de bijoux… sont florissants et ont générés quelques merveilles. Des artistes réputés sculptent, peignent ou, sans doute, composent (plus difficile à représenter en BD!)

  • La magie : elle est sous-jacente dans certains albums comme le 1e où la ville est protégée des chutes d'eau par un sort si l'on en croit les prêtres d'Aman. Ellys peut devenir enceinte grâce à un collier magique dans le tome 12. Le fonctionnement des bateaux volants, évoqué dans le tome 19, est lié à la magie des routes de pierres rouges qu'ils sont obligés de suivre. Sans doute, une persistance des pratiques religieuse et magiques des Nauris du tome 6. Le capitaine du vaisseau résume ainsi : "Vous ne savez pas pourquoi les dragons apparaissent… et nous ignorons pourquoi nos vaisseaux volent."

 

 

 

 

  • Les sardes : ce peuple de pillards nomades vivant dans le désert est cité quelques fois avant d'apparaître dans le tome 11 et d'être en permanence soit physiquement, soit en citation dans d'autres tomes puisque ce sont les ennemis de l'empire de Messara pour la guerre de 1000 ans.

  • La liste n'est sans doute par complète. À chacun de rajouter ses points marquants manquants.

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Nous avons eu la chance de pouvoir échanger avec le scénariste Ange (la partie féminine du duo) et voici ses commentaires et éclaircissements :

 

 

 

 

"Analyse extrêmement intéressante et complète ! Merci Gen !

 

 

J’en profite pour rajouter quelques points qui intéresseront peut-être les Nerds de la Geste. ;)

 

 

L’univers de la Geste s’étale sur 12 000 ans environ, de l’histoire de « La Première », à l’époque actuelle. L’époque actuelle, dans la Geste, évolue constamment : elle correspond à l’album le plus avancé chronologiquement dans notre histoire. Pour l’instant, « l’époque actuelle » est la Guerre des Sardes ; il n’y a rien de publié qui se passe « après »… cela va changer bien sûr.

 

Dans les pages de garde des albums, tu trouveras maintenant les histoires classées par ordre chronologique, donc de « La Première » (- 11 000 ans) à « Naissance d’un Empire », + 628 dans notre chronologie non officielle.

 

L’an zéro correspond au premier album de la Geste.

 

Il y plusieurs époques dans notre série :

 

- D’abord, l’avant premier tome... La préhistoire (avec « La Première »), la création de l’Ordre des Chevaliers Dragon (dont on voit la légende dans « La Faucheuse d’Ishtar », et ses débuts difficiles (illustrés dans « Par delà les Montagnes »). Au moment de la création de l’Ordre, Messara est une petite ville, dirigée par un petit roi. Mais la montée en puissance de l’Ordre des Chevaliers Dragons, dont le premier Ordre est installé à Messara, donne à la cité l’impulsion pour devenir une puissance militaire… puis un Empire.

 

 

 

 

 

 

 

- Ensuite vient « notre époque narrative numéro un ». C’est l’an zéro de notre chronologie non officielle, l’époque de « Jaïna » (le tome 1), la première époque où nous nous sommes arrêtés. L’époque classique, l’âge d’or de l’Ordre des Chevaliers Dragons. Là, nous avons écrits toute une série d’albums dont les histoires s’enchevêtrent sur une période de soixante ans environ… (« Brisken », « Aveugles », « Jaïna », « Akanah », «Le Pays de Non Vie », « les Jardins du Palais »). C’est l’époque de la bataille de Brisken et de ses conséquences, ce sont les histoires de Jaïna, d’Ellys, d’Akanah et d’Eléanor.

Et d’Oris qui est le Chevalier Dragon qu’on voit le plus dans la Geste. Oris apparaît à peu près dans tous les albums de cette époque, à des âges divers. C’est notre Chevalier préféré !

 

Un Empereur, celui qui a trahi les Chevaliers à Brisken, est à la tête de l’Empire de Messara, qui sera ensuite nommé simplement « l’Empire », puis « L’Empire d’Occident » après la scission.

 

- Ensuite… six cent ans passent. Certains albums non reliés aux autres, comme « La Déesse », « La Porte du Nord », « Revoir le Soleil », sont placés entre les deux époques majeures.

 

- Puis vient notre « époque narrative numéro deux », celle de la Guerre des Sardes. Là encore nous nous arrêtons pour toute une série d’albums dont les histoires s’enchevêtrent sur une période de cinquante ans. « La Guerre des Sardes » bien sûr, mais aussi « Toutes les Mille et Une Lunes », « La Mer Close », « L’Ennemi », « Vers la Lumière » « Naissance d’un Empire », et même certaines parties de « La Première » qui montrent Amarelle enfant.

 

Oris était le personnage clé de la première période narrative, Amarelle est le personnage clé de cette période ci. C’est le moment du schisme, et de la séparation de l’Ordre des Chevaliers Dragons en deux organisations rivales : l’Ordre des Chevaliers Dragons d’Orient et l’Ordre des Chevaliers Dragons d’Occident… qui vont se haïr et se combattre. Et il y a maintenant deux Empires. L’empire d’Occident (l’ancien Empire) est dirigé par une femme, Helsana.

 

Pour l’instant, la chronologie s’arrête là – il n’y a pas d’album publié qui se déroule après la mort d’Amarelle. Mais deux d’entre eux sont en cours de réalisation.

 

 

 

 

 

 

Tout cela pour dire que certaines des différences culturelles entre les albums de La Geste des Chevaliers Dragons sont des différences d’époques. En 12 000 ans, beaucoup de choses changent, et même en six cents.

Nous faisons bien attention à faire évoluer les rituels, les habitudes et les traditions… il ne serait pas crédible que deux Ordres séparés de mille kilomètres et de sept cent ans aient les mêmes habitudes.

 

Et quant aux femmes (bien vu !), en l’an – 400 (« Par delà les Montagnes ») elles n’ont pas le droit d’entrer dans les auberges non accompagnées, en l’an zéro c’est un Empereur sur le trône et les femmes commencent à se battre pour leurs droits (la Comtesse de Cressay dans « Aveugles ») et six cent ans plus tard, une femme est impératrice.

 

La magie existe en effet mais elle est légère, et parfois, elle n’est qu’un mensonge. Comme le collier qui permet à Ellys de tomber enceinte dans le Tome 12. (Ne le répétez pas, mais la voyante n’a fait qu’un peu de travail psychologique…)"

 

 

 

 

2e partie de cette conclusion à paraître en début de semaine prochaine.

 

 

 

 

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Une chronique de Gen, commentée par Ange

 

 

 

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12 septembre 2016 1 12 /09 /septembre /2016 10:17

 

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : AU FIL DE L’EAU

 


C'est de qui : J. Diaz Canales

 

 

La Couv':

Sombre retraite  /  Au Fil De L'Eau  Vs.  Carol

Déjà lu chez nous ? Oui

 

 

C’est édité chez qui ? Rue de Sèvres

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Innoffensive cette bande de petits vieux espagnols octogénaires ? Pas tant qu’on le croit vu le traffic d’objets divers auquel ils se livrent…et quand ils commencent à se faire assassiner les uns après les autres, Alavaro et Roman, respectivement petit-fils et fils de Niceto, l’un des papys de la bande, découvrent que les ancêtres leur cachait de bien sombres choses !

 

Seul cette fois aux manettes, Canales, que l’on a croisé sur des hits comme Blacksad et la reprise du Corto de Pratt, démontre qu’il se défend aussi bien au scénario qu’aux dessins avec ce polar atypique à paraître de mercredi, qui se double d’une réflexion douce-amère sur la vieillesse qu’il illustre d’un noir et blanc expressif et original.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? CAROL

 

 

C'est de Qui ? C. Burwell

 

 

La couv' 

 

 

Déjà croisé sur B.O BD ? Oui

 

 

On peut écouter?

 

 

Ca donne Quoi ? Le spécialiste de l’underscoring, parfois même à l’extrême, livre avec la B.O de cette passion interdite entre deux femmes dans les années 50, l’un de ses travaux les plus émouvants.

 

Abandonnant rapidement l’idée de n’employer que deux instruments (un pour chacune des héroines), il fait du piano l’instrument principal auquel il va rajouter des effets en studios en fonction des ambiances recherchées.

 

Accompagné par un orchestre assez réduit, la clarinette et le vibraphone sont les deux autres solistes retenus par Burwell pour ses thèmes principaux. Si la mélancolie et la romance sont les ambiances dominantes, le suspense n’est pas absent, bien qu’en retrait.

 

Une galette certes courte (un peu moins de 40 minutes de musique, complétées par une poignée de morceaux pop-soul de l’époque du film) mais qui exacerbe le trouble et la nostalgie qui règnent sur Au Fil de L’Eau.

 

 

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Une chronique de Fab

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11 septembre 2016 7 11 /09 /septembre /2016 10:13

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi : SHANGRI-LA

 

 

C'est de qui ? M. Bablet

 

 

La Couv':

(Encore un peu) de Science, (toujours de la) Fiction  /  Shangri-La  Vs.  The Martian

C’est édité chez qui ? Ankama

 

 

Déjà lu dans le coin? Oui

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Ce qui devait arriver est arrivé l’Homme a épuisé la Terre, voilà les survivants de l’humanité parqués dans une immense base spatiale en orbite de notre ex-planète, également peuplée d’animoïdes (animaux dotés de caractéristiques humaines), tous conditionnés « boulot–dodo-conso » par Tianzhu, entreprise conglomérale omniprésente qui contrôle les masses via l’obsolescence programmée.

 

Scott, astronaute en charge de missions de reconnaissance, explore plusieurs vaisseaux endommagés par l’explosion de ce qui semble être des sphères surpuissantes d’une nature inconnue.

 

Alors qu’il commence à se poser des questions sur la nature de leur existence, il est contacté par une faction rebelle qui lutte contre la mainmise de Tianzhu, et découvre bientôt des enjeux qui dépassent tout ce à quoi il aurait pu  s’attendre.

 

 

Après avoir joliment abordé la fantasy dans sa série précédente, Mathieu Bablet s’attaque à la S.F d’anticipation avec –presque-autant d’originalité.

 

Shangri-la est un album riche, foisonnant, quitte à être parfois un peu trop gourmand même ; abordant de multiples thématiques  problématiques très d’actualité (la société de consommation dévorante, la domination des multinationales, la sempiternelle course en avant vers une fin inéluctable, l’aliénation des libertés individuelles, le racisme, j’en passe et des meilleures), l’auteur livre une œuvre qui n’est pas sans faire penser à certains illustres prédécesseurs (2001 entre autre ) mais sait garder une vraie personnalité grâce à un graphisme de toute beauté, que ce soit dans les structures titanesques flottant dans l’espace, les espaces confinés oppressants de la mégapole technologique ou encore les époustouflantes scènes apocalyptiques.

 

Changeant radicalement de genre, Mathieu Bablet, avec un livre extrêmement soigné par l’éditeur qui a en plus eu la bonne idée  de le sortir sous la forme d’un one-shot, prouve qu’il est définitivement un auteur à suivre dans le paysage Franco-Belge.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi? THE MARTIAN

 

 

C'est de Qui ? H. G. Williams

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu sur le site? Oui.

 

 

On peut écouter?

 

 

Ca donne Quoi ? Leur collaboration précédente datait de Kingdom Of Heaven (avec des emprunts assez hallucinants de ci de là !), et les retrouvailles sont plutôt bénéfiques à l’un comme à l’autre. Williams écrit pour le film de Scott un score particulièrement abouti, surtout au vu du reste de la production du compositeur.

 

Via le mélange bien dosé d’électronique et d’instruments traditionnels, dont certains inattendus, comme la harpe par exemple, il innove en insérant par exemple des pauses entre ses phrases musicales, que ce soit sur des thèmes crescendos destinés à l’enthousiasme de la découverte, d’autres plus tragiques et, même s’ils sont en infériorité, ceux d’action plus relevés. L’opposition entre certains passages chargés en sons synthétiques et d’autres où le piano par exemple est mis en avant sont intéressants.

 

L’ensemble est du coup plus subtil que ce que l’on aurait pu craindre et fait preuve d’une belle intensité dramatique générale même si pas dénuée de passages un brin attendus.

 

En tout cas de la B.O calibrée pour la saga d’envergure de Shangri-La.

 

 

 

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Une chronique de Fab

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9 septembre 2016 5 09 /09 /septembre /2016 17:17

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi : NAINS 5. TISS DU BOUCLIER

 

 

C'est de qui ? Jarry et  Demare 

 

 

La Couv': 

 

MLF vaincra   /   Nains 5  Vs.  G.I Jane

Déjà croisé sur le site? Oui pour le scénariste

 

 

C’est édité chez qui ? Soleil

 

 

Une planche: 

 

 

 

Ca donne Quoi "Tenir ou périr", telle est la devise des guerriers du bouclier. Et jamais encore, on n'a vu une pisseuse entrer dans la garde? Mais Tiss, suite à l'accident de son frère qui l'a laissé estropié, décide de se lancer à l'assaut de ce bastion masculin.

Les instructeurs vont lui donner sa chance parce qu'ils pensent qu'elle ne tiendra pas et aussi parce que beaucoup de guerriers ont péri lors d'affrontements avec les orcs et les ogres. Mais Tiss s'entête et supporte toutes les humiliations et les brimades pour montrer qu'elle a sa place.

Place qu'elle va tenir jusqu'au sacrifice ultime après avoir acquis le respect de tous pour sa force de caractère.

 

Une BD "féministe" était bien la dernière chose que j'attendais avec cette série. Mais Nicolas Jarry m'a fait un énorme plaisir avec cette histoire dans laquelle je me suis partiellement reconnue… Pas côté taille (bien que je ne dépasse pas 1m57), mais plutôt côté combat dans un monde industriel masculin pour exister en tant que professionnelle reconnue. Dans ce genre de milieu, une femme doit constamment prouver qu'elle est "à la hauteur", qualité que l'on ne demande pas aux hommes pour qui cela va de soi.

 

 

 

 

Nicolas Demare s'est parfaitement fondu dans le design de la série. Il a créé des personnages expressifs dans la force, dans la déchéance ou dans la bêtise. Bon d'accord, sa citadelle des Grav a un petit air de ressemblance avec la forteresse du gouffre de Helm dans la trilogie de films Le Seigneur des Anneaux, mais on lui pardonne.

 

Cet album est à faire lire à toutes les petites filles et adolescentes qui croient encore qu'il y a des métiers qui ne sont pas pour elles… et à leurs parents et leurs professeurs.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? G.I. JANE

 

 

C'est de Qui   Trevor Jones

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez nous? oui

 

 

On peut écouter? 

 

Ca donne Quoi ?  Trevor Jones nous avait habitué à plus original, voire plus fin. En même temps au vu du scénrio de ce Rambo taillé pour Demi Moore, alors au sommet de sa gloire.

 

De la bonne grosse musique bien hollywoodienne, épique et grandiose à souhait, mais bien en phase avec le combat contre la connerie que les 2 héroïnes ont en commun.

 

Peu de douceur dans cette BO où l'on entend plutôt une marche constante et continue à grands renforts de cuivres et percussions omniprésentes. À ne pas mettre trop fort pendant le lecture sous peine d'avoir du mal à se concentrer sur les dialogues!

 

Pas très raffinée, mais les nains ne sont pas du tout raffinés!

 

 

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Une chronique de Gen

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9 septembre 2016 5 09 /09 /septembre /2016 07:23

 

 

 

 

Retrouvez, en fin de chronique, l’interview « Musique et BD » de Nathalie Ferlut.

 

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : ANDERSEN. LES OMBRES D’UN CONTEUR.

 


C'est de qui : N. Ferlut

 

 

La Couv':

Ombres et Lumières  /  Andersen. Les Ombres D'Un Conteur  Vs.  Concerto pour Mandolines

Déjà croisé sur le site? Oui

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Comme son titre l’indique, le nouvel opus de Nathalie Ferlut, qui nous avait enchantés en 2013 avec son Eve sur la Balançoire, s’intéresse bien à l’homme derrière les contes plus qu’à ceux-ci.

 

Si, entre autres, La Petite Fille Aux Allumettes, Les Chaussons Rouges ou encore Le Briquet sont évoqués -parfois de façon simplement graphique ce qui leur donne encore plus d’impact,- ce n’est souvent que pour mieux mettre en lumière telle ou telle facette de leur auteur, personnage haut en couleur, mais avec une certaine part d'ombre, rêveur et poète, parti de rien mais qui, à force de volonté réussit à s’élever dans la société danoise de l’époque et se faire accepter pour son talent, et ce malgré ses excentricités et son refus de l’ordre établi.

 

On apprend qu’en marge de plus de  150 contes, qui lui apportèrent une renommée internationale et une place à la cour royale, Andersen écrivit également de nombreux poèmes et romans.

 

 

Outre son passionnant sujet, traité de manière fort intelligente, l’album de Nathalie Ferlut se distingue bien évidement par sa partie graphique d’une grande originalité, qui mélange les styles, insérant dans des illustrations délicieusement old-school des silhouettes comme celles que créait Andersen lui-même, des ombres chinoises et autres effets d’un autre âge. Les pastels doux (superbes scènes italiennes !) côtoient l’abstrait inspiré dans une somme fond et forme diablement aboutie.

 

L’un des albums majeurs de cette rentrée sans aucun doute.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

 

C'est Quoi ? CONCERTO POUR MANDOLINE

 

 

C'est de Qui ? Vivaldi

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu dans le coin? Oui.

 

 

On peut écouter?

 

 

Ca donne Quoi ? Compositeur surdoué, violoniste virtuose, touche à tout passionnant, Vivaldi a composé ce concerto –genre dans lequel il était passé maître-  pour  deux mandolines en le faisant débuter et finir par des allegro aux thèmes jouant sur la répétition de motifs, avec une partie soliste où il exploite avec science toute l’étendue mélodique de l’instrument (à noter que la pièce rend également fort bien à la guitare, si tant est que l’on ait un interprète chevronné).

 

Malgré les changements de tonalité et des passages en mineur, ce Concerto , qui est d’une grande richesse musicale et reste l’un des plus connu de son auteur, est de nature générale assez gai, grâce notamment aux ritornello et aux cordes qui se répondent.

 

Si l’on fait abstraction d’un « fond » orchestral un brin baroque parfois, et malgré son éloignement dans le temps (il a été composé au siècle précédent notre histoire) cette pièce fait fort bonne figure avec la « bio » d’Andersen made in Ferlut.

 

 

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Bonjour Nathalie et merci d’avoir accepté de te prêter au jeu du questionnaire croisé B.O/BD.

 

 

 

Commençons par un classique :

 

 

Tes Cinq Cd de chevet ?

 

 

Sur mon chevet, il y a trop de livres pour que je puisse y coincer cinq cd en plus, d'autant que ça rendrait mon savant empilement encore plus instable et je crains pour ma lampe de chevet qui est déjà placée trop haut... :-)

 

Plus sérieusement, s'il s'agit de musique avec laquelle m'endormir, ces cinq cd, seront de la musique classique, des disques que je connais par cœur de préférence: en ce moment c'est plutôt Chopin ou SibeliusLe Requiem et la Messe Basse de Fauré (oui pour aller dormir c'est un peu sombre). Le reste du temps, j'écoute d'autres choses.

 

 

 

 

Et tes Albums de Bd ?

 

 

Il n'y en a pas vraiment sur ma table de nuit non plus, des BD. Mais les dernières que j'y ai posées, c'était

 

·         Cet été là de Jillian et Mariko Tamaki,

·         Morgane de Stéphane Fert et Simon Kansara,

·         Dans les bois d'Emily Carroll,

·         un album de Jon McNaught, peut-être Automne.

·         Et des Théodore Poussin de Le Gall, qui sont plutôt des relectures.

 

 

 

 

Ton travail :

 

Ecoutes tu de la musique quand tu écris/dessine, et plutôt quoi ?

 

Toujours, en permanence. La musique c'est un peu la seule chose qui m'aide à focaliser une attention un peu capricieuse.

 

Je n'écoute bien sûr pas la même chose quand j'écris et quand je dessine.

 

Quand j'écris, j'évite la musique avec des paroles, bien sûr. Et c'est en général en rapport direct avec mon travail... gai ou sombre, plutôt vif ou lancinant, moderne ou classique. La musique que je mets dans mes oreilles doit être un genre de bande originale pour ce que je produis.

 

Quand je dessine, c'est un peu ça, aussi, en début de séance, et puis, dès que je suis un peu focalisée, pas de problème, je peux écouter n'importe quoi, y compris des émissions de radio ou des documentaires trouvés sur Youtube (plutôt en anglais, quand même, pour éviter trop de déconcentration)

 

Sinon, qu'est-ce que j'écoute... Là aussi, ça dépend de mon album, et aussi de la période de ma vie. Pour Andersen, je suis revenue à la musique classique ou romantique que j'écoutais quand j'étais petite, parce que j'avais besoin de retrouver des vieilles émotions. Je suis donc spécifiquement allé chercher mes morceaux préférés d'alors. Et puis, comme les heures de travail, c'est très long, surtout pour moi qui travaille la nuit, je me suis trouvé une marotte: écouter le même concerto, la même symphonie avec des interprétations différentes pour les comparer, en apprécier les différences...

 

 

 

Quand je dessine, je crois que certains éléments de mon cerveau s'ennuient beaucoup. Et dans ce cas, ils s'en viennent critiquer mon travail, remettre en question des choix de scénario... Donc, je leur trouve des occupations. Par exemple, (c'était mon choix sur les dernières pages d'Andersen) comparer dix interprétations de la Sonate à Kreutzer ou du concerto pour violon de Mendelssohn ou encore -c'est plus long- de Madame Butterfly.

 

Hem: j'ai bien conscience que quand je me raconte comme ça, j'ai l'air à la fois timbrée et vraiment snob: au mieux, un peu inquiétante!

 

C'est d'ailleurs un exercice que je n'aimerais pas avec autre chose que du classique: la même chanson avec des interprétations différentes, ça m'agace très vite.

 

 

 

Ce sur quoi tu travaille actuellement, tes prochains projets (si tu as la liberté de les évoquer bien sur) ?

 

Je suis en train de terminer le scénario d'Artemisia, un album dessiné par Tamia Baudouin, sur Artemisia Gentilleschi, une talentueuse et énergique femme peintre du XVI° siècle.

 

C'est un joli projet: pour celui-là, dont j'écris précisément 2 pages par semaines, j'ai tendance à écouter la BO d'All That Jazz, en début de session de travail. Ça me remet dans le bain alors qu'étrangement, niveau période et ambiance, ça n'a strictement rien à voir.

Il devrait sortir au printemps 2017.

 

En même temps, je prépare un album dont je ne fais pas le scénario. Ça se passe dans les années trente, ce qui me permets de ressortir des vieilles BO de comédies musicales de cette époque là, Gershwin et Cole Porter.

 

 

 

Et si…

 

 

…en lieu et place de la Bande Dessinée tu avais fait de la musique tu aurais été qui, tu aurais joué quoi ?

 

 

J'aurais aimé écrire les chansons de Charles Trenet.

Et puis j'aurais aimé chanter comme Tom Waits. Mais bon, les chapeaux me vont assez mal, et puis au Pôle Emploi ils vont râler si je demande une formation pour reconversion, alors je vais continuer à dessiner mes albums!

 

 

 

Encore un grand merci pour tes réponses, et au plaisir de te retrouver dans les pages de Bandes Originales Pour Bandes Dessinées !

 

 

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Une chronique et une interview de Fab

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