7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 11:56

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi ? LES VOYAGES D’ULYSSE

 

 

C'est de qui : Lepage, Michel et Follet

 

 

La Couv':

Heureux qui comme...  /   Les Voyages d'Ulysse  Vs.  Le Regard d'Ulysse

Déjà croisé sur le site? Lepage et Follet oui.

 

 

C’est édité chez qui ? Daniel Maghen.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? J’ai un diffus souvenir de ma première « rencontre » avec René Follet ; une couverture de Barbe Rouge, un récit à suivre dans Le Journal de Mickey, le Dernier des Mohicans ou un bouquin sur la conquête de l’Ouest ? Je ne saurais dire avec certitude mais ce qui est sur c’est que, bien de années plus tard, quand je l’ai redécouvert via les ré-éditions d’Ivan Zourine chez Des Ronds dans l’O, je ne l’ai plus quitté.

 

Vous imaginez le plaisir de bédéphile que ce nouvel album de Sophie Michel et Emmanuel Lepage a pu provoquer chez moi. Après ses périples polaires, le dessinateur rend un bel hommage au maître par une mise en abyme subtile et réussie. Les Voyages d’Ulysse raconte le périple d’un jeune peintre (Lepage ?) à la recherche de sa bien aimée, aidé dans sa quête par une capitaine de navire, jeune femme au passé tourmenté qui a forgé son indépendance et son caractère et qui est obsédée par les toiles d’Ammon (Follet), un génie de la  peinture oublié.

 

L’histoire est rythmée par les découvertes des travaux d’Ammon, œuvres que Follet avait réalisées pour illustrer Homère (et d’autres crées exprès pour l’album), dessins où toute la force et le talent  de l’artiste s’expriment pleinement et qui sont un régal à (re)découvrir tandis que Lepage de son coté à su adapter son style parfois photo-réaliste en se rapprochant quelque peu de celui de son mentor, livrant par la même une œuvre à l’unité magistrale.

 

 

Si le coté romantique de l’intrigue m’a un peu moins emballé que la partie graphique, le scénario n’en reste pas moins une lettre d’amour au 9° Art et un témoignage respectueux à l’une des grandes figures de la BD Franco-Belge.

 

L’album bénéficie d’une édition irréprochable qui permet d’apprécier le travail graphique à sa juste valeur.

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? LE REGARD D’ULYSSE

 

 

C'est de Qui ? E. Karaïndrou

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu sur B.O BD ? Non

 

 

On peut écouter?

 

 

Ca donne Quoi ? Outre une formation théorique et une pratique du piano précoces, la compositrice grecque est également ethnomusicologue ce qui est une vraie plus-value, si vous me pardonnez ce terme peu artistique, quand on compose de la musique de films (et en fonction des sujets des dits-films of course).

 

Pour ce qui reste probablement l’un des films les plus apprécié de Théo Angelopoulos (avec qui elle a collaboré sur près de la moitié de la filmographie du cinéaste) Karaïndrou a essentiellement mis en avant les cordes (viole et violon) secondés par un hautbois et des cuivres aux accents des plus mélancoliques.

 

Le thème principal, associé au personnage joué par Harvey Keitel, est composé de motifs récurents où des réminiscences de folklore européen viennent créer une langueur plaintive qui revient en leitmotiv tout au long du film, diversement accompagné par l’orchestre.

 

Très évocative, la B.O du Regard d’Ulysse met en avant les thématiques du long métrage : la quête aussi passionnée que désespérée, l’amour de l’art, mais aussi un regard aussi réaliste que cynique sur la vie, le devoir de mémoire. Des thèmes évidemment en résonnance avec ceux de l’album de Lepage et il est intéressant de noter que le film d’Angelopoulos est une sorte d’hommage référentiel non pas à l’Odyssée d’Homère mais au Ulysse de Joyce, détournement ambitieux de ce dernier.

 

 

 

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Une chronique de Fab

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5 octobre 2016 3 05 /10 /octobre /2016 14:07

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi : FREDEGONDE LA SANGUINAIRE 2

 

 

C'est de qui ? V. Greiner & A De Vicenzi.

 

 

La Couv':

Le Sang des Rois (et des reines!)  /  Frédégonde la Sanguinaire  Vs.  Henry IV

C’est édité chez qui ? Delcourt.

 

 

Déjà lu sur B.O BD? Oui sur le tome précédent.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Suite et fin du diptyque consacré à Frédégonde, qui, au VI° siècle, ne reculera devant rien pour passer de simple servante à reine en se faisant épouser par Chilperic après avoir fait assassiner deux des épouses de ce dernier.

 

Au début de ce second volet qui, niveau  batilles et autres intrigues tordues n’a rien à envier à Game Of Thrones (inspirée de l’Europe du Moyen Age en même temps !) notre déterminée souveraine (et encore le mot est faible !) a réussi à monter son mari contre son frère et sa belle sœur et l’addition de ces guerres fratricides sera salée.

 

Coté scénario et rythme narratif, Virginie Greinier est aussi à l'aise avec madame Malraux qu'avec la terrible reine et Frédégonde La Sanguinaire est clairement à la hauteur de ses consœurs de la série des Reines de Sang, les excellents Isabelle ou Aliénor ; je serais cependant un peu plus réservé sur la partie graphique qui m’a moins emballé que celles de ces dernières.

 

En effet si Alessia De Vicenzi, pour sa première série BD soigne ses plans rapprochés et sa reconstitution historique, je l’ai trouvé moins efficace sur les personnages dans les plans plus larges.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi? THE HOLLOW CROWN. HENRY IV.

 

 

C'est de Qui ? Stephen Warbeck

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez nous? Oui.

 

 

On peut écouter?

 

Ca donne Quoi ? La série The Hollow Crown, production historique classe de la BBC, adapte les pièces que Shakespeare a situées durant la Guerre des Roses  (Les Henry : IV à VI, et les Richard : II et III) au casting royal (c’est le cas de le dire) Jeremy Irons, Tom Hiddleston ou encore Benedict Crumberbatch en tête, et produite par Sam Mendes.

 

C’est Stephen Warbeck qui écrit la musique du double épisode consacré à Henry IV. Le compositeur s’est déjà frotté à la musique d’époque puisqu’il est entre autre responsable de la B.O de Quills, sur le Marquis de Sade, Mrs Brown sur le deuil de la Reine Victoria, et, surtout, de Shakespeare in Love, qui lui vaudra un Oscar.

 

Une partition qui sait passer d’une sobriété solennelle voire mélancolique avec les cordes mises en avant  à une imposante profondeur quand les vents viennent appuyer l’ensemble ; parfois peut être trop en retrait sur la sauvagerie de certaines scènes de ce second volet de Frédégonde cette B.O a cependant bien appuyé le coté tragique de la destinée des protagonistes de l’histoire.

 

 

 

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Une chronique de Fab

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4 octobre 2016 2 04 /10 /octobre /2016 12:44

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi : MONSIEUR DESIRE ?

 

 

C'est de qui : Augustin & Hubert

 

 

La  Couv':

Le Portrait des Liaisons Dangereuses  /  Monsieur Désire ?  Vs.  The Remains Of The Day

Déjà lu chez nous? Oui pour la dessinatrice mais aussi le scénariste.

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Après un détour par un l’univers des contes (Petit et sa suite), Hubert nous revient avec un scénario se déroulant dan l’Angleterre Victorienne, alors que la monarque qui donna son nom à la dite époque vient de monter sur le trône.

 

Un jeune Lord d’à peine 25 ans, vivant dans l’oisiveté et la débauche, va- au mépris de toute conventions sociales- faire de l’une de ses nouvelles servantes, fille aussi commune que simple mais dont la pureté d’âme est le pendant de la noirceur de celle de son maître, sa confidente.

 

Attitrée aux fins de nuits de dépravation de ce dernier, elle va donc subir ses confessions trash, dans un jeu aussi malsain que vain.

 

Si c’est chez Grimm ou Perrault que l’on pouvait chercher les influences de certains des précédents ouvrages du scénariste, et si, ici encore, c’est un beau miroir de l’âme humaine qu’il nous livre, ce sont les spectres d’Oscar Wilde et de Choderlos de Laclos (« salué » en milieu d’ouvrage d’ailleurs) qui planent sur Monsieur Désire, que ce soit dans son sujet ou ses dialogues ciselés.

 

Hubert a trouvé dans le trait fin et expressif et les très beaux choix de couleurs de Virginie Augustin, le vecteur graphique idéal pour conter cette histoire douce-amère.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? THE REMAINS OF THE DAY

 

 

C'est de Qui ? R. Robbins

 

 

La couv' 

 

 

Déjà croisé chez nous ? Il semblerait que non.

 

 

On peut écouter?

 

 

Ca donne Quoi ? Bien avant la mièvrerie addictive d’un Downtown Abbey, Anthony Hokins et Emma Thompson, devant la caméra de James Ivory, avaient déjà personnifié à l’écran la vie et les affres de la caste servante des familles nobles britanniques.

 

Pour évoquer musicalement le dévouement extrême du personnage principal du film, Richard Robbins s’en tient à sa méthode, efficace mais redondante, du thème discret (pour ne pas dire austère) et cyclique qui se répète à foison tout au long de la B.O.

 

Si il y a bien quelques variantes, propres à créer des pics émotionnels ou psychologiques, l’ensemble reste assez répétitif même si le but recherché est clairement atteint.

 

L’usage assez surprenant d’effets et instruments électroniques en renfort des bois et des cuivres omniprésents est néanmoins fait avec assez de métier pour ne pas déranger et sonner trop anachronique.

 

L’atmosphère sobre, voire solennelle de l’ensemble, sa mélancolie latente et persistante, ont été de beaux compagnons musicaux à l’album de Virginie Augustin et Hubert.

 

 

 

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Une chronique de Fab

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2 octobre 2016 7 02 /10 /octobre /2016 16:44

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi : LES 4 DE BAKER STREET. L’AFFAIRE MORAN.

 

 

C'est de qui ? Djian, Etien, Legrand

 

 

La Couv':

Leur plus sombre affaire  /   Les Quatre de Baker Street  Vs.  Murder By Decree

C’est édité chez qui ? Vent D’Ouest

 

 

Déjà lu sur B.O BD? Oui.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Revoilà les 3 gamins (et leur chat) les plus futés des bas-fonds londoniens pour leur déjà septième aventure, fin de la « seconde saison » de la série.

 

 Holmes est toujours en planque, attendant patiemment que son nouvel ennemi mortel, le Colonel Moran, fasse le faux pas qui permettrait son arrestation. Mais le chasseur et la proie pourraient bien échanger les rôles surtout que nos Francs-Tireurs, en pleine crise existentielle, sont peu prudents et que la bande rivale dirigée par Scabs a une dent contre eux.

 

On ne s’ennuie pas une seconde dans ce nouveau tome des Quatre de Baker Street dont le ton est devenu clairement plus sombre avec ce second arc. Les scènes dramatiques au suspense soutenu sont nombreuses et l’utilisation que font les scénaristes des créations de Sir Conan Doyle est d’une grande intelligence.

 

Last but not least, le dessin est toujours aussi virtuose, rehaussé par une colo sans fautes qui en fait l’un des meilleurs dans le genre en Franco-Belge aujourd’hui.

 

La série, qui va s’enrichir semble t-il de nouvelles recrues, confirme, après sept tomes sans baisse de régime qu’elle est devenue un classique pour tous âges ou presque.

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi? MURDER BY DECREE

 

 

C'est de Qui ? Paul Zaza & Carl Zitrer

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez nous? Non

 

 

On peut écouter?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Intéressant à plus d’un titre ce score. Tout d’abord ce n’est pas celui que j’avais pensé utiliser en premier lieu, mais au vu du tournant assez sombre que le scénario de ce nouveau volet a rapidement pris, il a remplacé celui initialement prévu.

 

Deuxièmement, c’est la première fois que l’on écoute Paul Zaza et/ou Carl Zitrer chez, nous, en quasiment 2000 chroniques ce qui est aussi étonnant qu’encourageant puisque ça signifie quelque part que l’on a encore de la marge dans la découverte !

 

Et enfin car la B.O de cette rencontre entre le célèbre détective et le non moins célèbre Eventreur a longtemps été un fantasme de scénaristes, qu’ils soient de littérature, de cinéma ou de BD.

 

Pianiste de formation, musicien de comédies musicales et de tournée, Zaza s’est lancé dans la B.O de films, téléfilms et séries TV sur le tard mais n’a pas chômé ensuite puisqu’il a à son actif près de 175 réalisations.

Murder By Decree est l’une de ses premières, il l’obtient grace à Zitrer, ami avec le réal, qui sait que le bagage symphonique de Zaza va être un vrai plus. Jusqu’alors Zitrer a essentiellement mis en musique de l’horreur de série B mais connaît le boulot sur le bout des doigts.

 

La collaboration des deux hommes, l’un à l’écriture pour grand orchestre, l’autre à l’édition et au montage, fait des merveilles sur un film qui, s’il ne restera pas dans les annales des films sur Sherlock Holmes, est tout à fait honorable. Sa musique, inspirée par les classiques du genre, est probablement ce que son auteur a fait de mieux, et ne manque ni d’ampleur ni de qualités mélodiques, que demander de mieux pour nos Francs-Tireurs ?

 

 

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Une chronique de Fab

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1 octobre 2016 6 01 /10 /octobre /2016 07:13

 

 

 

Un week-end "victorien" sur B.O BD avec deux séries qui sont de belles variations sur le thème du détective le plus célèbre de l'époque (en littérature).

 

 

 

LA BD:

 

 


C'est quoi ? CLUES

 

 

C'est de qui :  Mara

 

 

La Couv':

Indices...de der!  /  Clues  Vs.  The Testament Of Sherlock Holmes

Déjà croisé sur le site? Oui

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Une jeune femme fait équipe avec un inspecteur dur à cuire, peu enchanté de cette association, afin de venger la mort de sa mère, meurtre lié à un terrible gang faisant régner la peur sur le Londres Victorien.

Suspense, aventure  et humour sont au rendez-vous de cette série au style graphique anguleux et coloré des plus disneyens (influence flagrante confirmée par les cahiers de croquis qui accompagnent et chacun des 4 tomes).


L'étau et les relations entre nos protagonistes se resserrent dés le second volet riche en course poursuite, attentats et autres révélations.
Le troisième tome revient quant à lui sur la jeunesse de l'inspecteur Hawkins , jeune policier féru de sciences criminelles, en faisant un alter-ego d'un autre célèbre détective londonien, et sur sa rencontre avec Mylena, la mère de notre héroïne, chef avérée du gang des Red Arrows. 

 

 


Changement de technique graphique pour le tome de conclusion, qui tranche nettement avec le reste mais sans que cela ne soit dérangeant non plus (et le résultat m'a bien plus plu d'ailleurs). Un dernier volet, placé sous le signe des révélations et des règlements de comptes, mené tambour battant (un peu vite même parfois mais rien n'est laissé en plan). 

 


Mara s'est révélé être une artiste complète avec sa série victorienne et a plutôt confirmé sur le dernier Sept en date, et l'on attend ses prochaines productions avec impatience!

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? THE TESTAMENT OF SHERLOCK HOLMES

 

 

C'est de Qui ? Oleksandr Dudko

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu sur B.O BD ? Non

 

 

On peut écouter?

 

 

Ca donne Quoi ? Dieu sait que le héros de Sir Arthur Conan Doyle a été arrangé à toutes les sauces depuis sa création, tout média confondus. Un nouvel exemple avec ce jeu vidéo d’aventures alternant enquêtes et d’énigmes où le détective penche dangereusement vers le coté obscur.

 

Oleksander Dudko s’est déjà frotté à Sherlock Holmes une paire de fois avant de composer cette B.O mais semble préférer les ambiances sombres à la limite du film d’épouvante (il a également une poignée de Dracula vidé-ludiques à son actif) aux influences victoriennes.

 

Qu’à cela ne tienne, avec forces cordes virevoltantes, piano menaçants et autres chœurs éthérés (le tout probablement interprété par des claviers mais passons) le compositeur écrit quelques pistes intéressantes et variées. Même si l’ensemble fait tout de même très « déjà vu », c’est une galette tout à fait en concordance avec la série de Mara.

 

 

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Une chronique de Fab

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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