30 avril 2016
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12:40
LA BD:
C'est quoi : LA JEUNESSE DE THORGAL. BERSERKERS
C'est de qui ? Surzhenko et Yann
La Couv':
C’est édité chez qui ? Le Lombard
Une planche:

Ca donne Quoi ? Après l’enlèvement d’Aaricia et le vol de la couronne de son père, voilà nos protagonistes engagés dans une course de bateaux où les rivalités vont éclore au grand jour et les rivalités d’hier deviennent les alliances d’aujourd’hui jusqu’à des confrontations finales lourdes de sombres promesses.
La conclusion de l’épisode précédent de la jeunesse du viking le plus malchanceux de l’histoire de la BD Franco-Belge se révèle rythmée et riche en rebondissements. L’esprit de certains des premiers albums mythiques de la série souffle de ci de là et on sent l’envie de rattacher les wagons (notamment via la scène du rocher dans l’eau par exemple). Après cette nouvelle fournée reste un album mineur sur l'ensemble du "Thorgal-verse".
Au rayon des bémols, la narration est parfois un brin abrupte, quitte à sembler décousue même, et le dessin est moins personnel que sur d’autres albums (mais du coup plaira peut être à un public plus large).
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LA JEUNESSE DE GUILLAUME LE CONQUERANT
C'est de Qui ? A. Shelton
La couv'

Déjà croisé sur B.O BD? Non
On peut écouter? Un extrait Soundcloud et la B.A du film:
Ca donne Quoi ? Si (attention je balance un lieu commun complètement assumé) les adaptations de Tolkien par Peter Jackson mais surtout la version télé du Trône de Fer, ont remis au goût du jour le médiéval, surfer sur la vague sans avoir waxé sa board peut s’avérer risqué !
Ainsi, comme hélas trop souvent chez nous, quand on s’essaye à la fiction de genre (historique dans le cas qui nous concerne) les comparaisons ne tardent pas à arriver et sont rarement en faveur de nos productions nationales. J’en prends à témoin cette bio des jeunes années du célèbre duc de Normandie du XI° siècle qui, si elle a mis le paquet niveau reconstitution des décors, des armes et autres costumes, souffre d’un jeu d’acteur général peu crédible qui fait de l’ombre à l’ambition de la réalisation.
Coté B.O, si Arthur Shelton (réalisateur multitâches à ses heures) propose quelque chose de fort écoutable surtout vu la longueur (1h15 tout de même), il reste néanmoins trop sage et surtout pas assez médiéval, livrant une musique bien pensée mais très passe-partout, qui aurait limite pu aller avec tout autre chose. On sent la connaissance du métier et de l’illustration musicale dans l’écriture du compositeur normand mais on aurait clairement apprécié quelque chose de plus prononcé historiquement.
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Une chronique de Fab
15 mars 2016
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15:45
LA BD:
C'est quoi : L’ESPRIT ROUGE
C'est de qui ? Zéphyr et Le Roy
La Couv':

Déjà lus sur B.O BD? Maximilien Le Roy oui, pas le dessinateur par contre.
C’est édité chez qui ? Futuropolis
Une planche:

Ca donne Quoi ? Artaud, écorché vif, rêveur utopiste en marge de la société et des règles, s’envole pour le Mexique où il espère replonger aux racines primales de l’existence via les croyances millénaires des tribus indigènes et s’affranchir d’un progrès galopant qu’il juge néfaste et destructeur. Mais de destructeur c’est surtout son style de vie qui va faire du tord au poète. En plein crise existentielle il décide d’essayer de se sevrer lui-même des drogues qu’il consomme quotidiennement, mauvais idée d’avoir essayé ça en pleine sierra. Entre chemin de croix halluciné, prise de position en faveur des indiens et de leurs traditions et initiation au peyotl, Artaud va vivre une expérience unique et extrême qui le marquera à jamais.
Entrecoupée de flashbacks avec les dernières années de l’artiste qui a eu la malchance de vivre à une époque où l’on pensait que le meilleur moyen de traiter la folie était les électrochocs, cette évocation d’une partie de sa vie par le toujours engagé Maximilien Le Roy est magnifiée par les peintures farouches d’un Zéphyr visiblement inspiré par son sujet. Qu’il s’agisse des passages avec les Tarahumaras où il capture la beauté sauvage des lieux et des hommes, ou des séances d’électrochocs où l’on ressent quasiment la souffrance d’Artaud, l’artiste livre une œuvre rude voire agressive mais définitivement frappante.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? THE MAN WHO CRIED
C'est de Qui ? O. Glijov & Divers
La couv'

Déjà entendu chez nous? Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Les origines métissées d’Osvaldo Glijov, argentin d’origine roumaine et ukrainienne ont autant influencées sa musique que la période où il a vécu en Israël. En résulte un style aux confluents des genres, puisant dans des folklores aussi multiples que variés. Collaborateur occasionnel du Kronos Quartet cher à Phillip Glass, c’est avec eux qu’il enregistre une partie de la B.O de ce long métrage narrant la vie d’une jeune juive arrachée à ses origines sur fond de Seconde Guerre Mondiale et d’occupation nazie.
Mélangeant allègrement airs d’opéra, chansons tziganes, airs juifs et musique minimaliste, la bande originale de The Man Who Cried ne fait pourtant pas collage indigeste grâce à la richesse des ses influences et à la sensibilité musicale de ses arrangeurs, Glijov en tête.
Peut être parfois hors sujet avec les errances mexicaines d’Artaud, elle se révèle aussi profonde et triste que l’album à pas mal de reprises.
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Une Chronique de Fab
24 janvier 2016
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/2016
08:00
LA BD:
C'est quoi : LES MELONS DE LA COLERE
C'est de qui ? Vives
La Couv':

Déjà croisé sur B.O BD? Oui
Une planche:

Ca donne Quoi ? Un exercice de style qui n’est clairement pas à mettre entre toutes les mains, et qu’il vaut mieux lire en sachant de quoi il retourne,…ah oui, et à prendre au second, voir troisième degré ! Mais quid de ces « Melons » ? Magalie, fille de fermiers qui vivent à l’ancienne (comprendre sans téléphone ou internet) a été dotée par mère Nature d’une poitrine surdimensionnée (mais genre un truc complètement irréaliste). Souffrant donc de problèmes récurrents et même handicapants de mal de dos, son paternel bourru va accepter qu’elle voit un médecin de la ville. Bien mal lui en prend, les « intellectuels » citadins, du docteur au Maire en passant par tout ce que la ville compte de notables, vont profiter de la jeune fille pour organiser des orgies démentielles. Tout ceci ne sera pas au goût de notre bon fermier qui va aller régler ses comptes de la manière forte. On passe donc par tous les stades de la pornographie crade (Gangbang, pénetration multiple, viol, inceste,…bon j’arrêtes là, vous avez saisi le truc je pense) et même si l’auteur ne s’apesantit pas (trop) sur les scènes scabreuses , comme je le disais en introduction, si l’on n’est pas complètement conscient que Vives a pondu cet ovni (dans la collection Cul des Requins Marteaux) comme une récréation après son encensé Polina (qui avait du bien lui prendre la tronche), qu’il a torché ça sur sa Cintiq sans beaucoup se soucier du détail (déjà qu’à la base hein…), on va probablement halluciner voir laisser tomber la lecture avant la fin. Si Les Melons… n’est pas, loin de là, dans le top de la production de son auteur, et n’est pas non plus très bandant niveau BD X, ça reste une curiosité à lire histoire de savoir que si, Vives est capable de faire des trucs extrêmes.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? SLOW WEST
C'est de Qui ? Jed Kurzel
La couv'

Déjà croisé chez nous? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Kurzel, après avoir écrit une B.O des plus engageantes pour la version de Macbeth de son frangin (qui, vous l’aurez noté, était même dans les favoris de 2015 chez nous) surprend encore sur ce western original avec un score inattendu ou, à nouveau, il utilise le violoncelle (décidément, y a du avoir des soldes sur ces instruments il y a peu, on l’entend partout !) ce qui, sur un film de cow-boys, est assez peu commun, vous en conviendrez. Avec des thèmes atmosphériques au possible, qui ne sont pas sans faire penser parfois à du Tom Waits époque Rain Dogs (y a pire comme référence !), il évoque le voyage initiatique du jeune héros, rendant au road movie roots ses lettres de noblesse. Un bol d’air frais sur un genre surexploité et un décalage maousse sur une BD qui du coup s’enfonce (hum) encore un peu dans le second degré via l'emphase sur le coté rural et drame sordide du truc.
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Une chro par Fab
Et si vous avez éventuellement 42 secondes à consacrer au petit questionnaire que nous vous avons concocté afin d'améliorer B.O BD:
11 décembre 2015
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/décembre
/2015
17:47
En vue d'un week-end "Indés", Lio nous propose un retour sur une BD qui parle de musique, et a donc tout à fait sa place chez nous:
LA BD:
C'est quoi : JUST GIMME INDIE ROCK !
C'est de qui ? Halfbob
La Couv':

Déja vu sur B.O BD? Non
C’est édité chez qui ? Vide Cocagne, un lien vers le site :
http://videcocagne.fr/
Une planche:

Ca donne Quoi ? Dans la continuité du blog musical qu’il tient sur le site des Inrocks, Halfbob a publié les deux anthologies Gimme Indie Rock ! et ce Just Gimme Indie Rock ! où il nous fait partager son parcours initiatique dans le monde du rock indépendant américain des 90’s, depuis son entrée au lycée et la découverte déterminante du Licensed To Ill des Beastie Boys. La BD est découpée en courts chapitres consacrés chacun à un groupe et classés par ordre alphabétique, des fameux Beastie Boys jusqu’à Wild Flag. Ce découpage a les avantages de ses défauts. S’il permet au lecteur d’aller piocher au gré de ses envies ou de sa curiosité - de Nirvana à Radiohead, de Jesus & Mary in Chain à Dinosaur Jr ou encore des Pixies à The Auteurs... - il tend rapidement à éluder l’aspect autobiographique des 1ères pages, qui pouvait plaire aux simples amateurs de bonne BD, au profit d’une track list nettement plus aride scénaristiquement parlant. Les fans d'indé, en revanche, pourront partager non sans émotion(s) les souvenirs du dessinateur, liés à une époque où les albums n’étaient pas disponibles d’un simple clic de souris et où la musique se partageait exclusivement sur K7, entre happy few. Les néophytes, quant à eux, trouveront largement de quoi entamer une « discographie idéale » de l’indie rock !
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LAST DAYS
C'est de Qui ? Pagota
La couv'

Déjà entendu sur B.O BD ? Non
On peut écouter?
Ca donne quoi ? Il y a clairement deux manières d’aborder, musicalement, la lecture de Just Gimme Indie Rock ! La 1ère consiste à se caler devant son ordinateur, d’ouvrir la page de Youtube et d’aller écouter, au fur et à mesure, les morceaux dont parle Halfbob. La 2nde demande une certaine prise de distance et implique de considérer la BD pour ce qu’elle est… une BD ! Et pas un simple guide à l’attention des amateurs de rock indépendant. Dans ce cas, le lecteur pourra entamer son immersion dans cet univers sonore riche et foisonnant, reflet d'une époque qui compte aussi son lot de héros tombés au "chant" d'honneur, en écoutant la fort belle musique du Last Days de Gus Van Sant, biopic librement inspiré des derniers jours de la vie de Kurt Cobain, et composée par Pagoda, le groupe de Michael Pitt (interprète de Blake, le pendant cinématographique, dans le film, du leader de Nirvana, groupe abordé des pages 68 à 74 de la BD).
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Une chronique par Lio