27 novembre 2017
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13:32
LA BD:
C'est quoi : UNDERTAKER. L’OMBRE D’HIPPOCRATE.
C'est de qui ? Meyer et Dorison
La Couv':
Déjà lus sur B.O BD? Oui.
C’est édité chez qui ? Dargaud.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Fin de la traque pour Jonas Crow et Lin qui vont enfin faire face à l’Ogre et délivrer Rose, blessée et à la merci de son bourreau.
Mais comme le dit Nietzsche, « Quand on lutte contre des monstres, il faut prendre garde de ne pas devenir monstre soi-même. » et en effet, Lin le fait cruellement remarquer à son compagnon de voyage, si Quint use de méthodes peu catholiques, Jonas a une fâcheuse tendance à laisser des cadavres s’empiler derrière lui.
Si l’on retrouve les marottes du scénariste de W.E.S.T et Asgard dans cette série western crépusculaire, le métier de Dorison, son sens du découpage et du story-telling ajouté à l’aspect anti-héros aux zones d’ombres prononcées, font la différence.
La partie graphique est une totale réussite, le trait élégant voire virtuose de Meyer, dans la droite lignée des classiques du genre, et magnifiquement rehaussé par le travail de Caroline Delabie, et finit de faire d’Undertaker –dont un cycle se clôt ici- un must dans sa catégorie.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? DA UOMO A UOMO
C'est de Qui ? E. Morriconne
La couv'
Déjà entendu chez nous? Of course.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Avec quatorze scores à son actif rien que sur cette année 1967 (et encore ce n’est pas sa plus prolifique !), dont pas moins de quatre westerns, Ennio Morricone parvient néanmoins à pondre à chaque fois quelque chose d’original et d’accrocheur.
Si l’on retrouve les instruments typiques du genre, ceux qu’il aime à exploiter dans ses B.O : Flutes, guitare soliste, percussions diverses (dont une belle utilisation des timbales), on a droit également à un chœur amérindien inspiré le tout sur des pistes ou le maestro a privilégié l’aspect rythmique.
On oscille entre tension torve et thèmes plus aériens, quelque peu incongrus parfois sur ce tome très sombre d’Undertaker, je vous l’accorde, mais tout aussi classiques appliqués.
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Une Chronique de fab
25 novembre 2017
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08:40
A tout juste mois de Noël, ouvrons une petite rubrique de quelques beaux bouquins à demander au vieux barbu déguisé en canette de coca-cola, et ouvrons donc la dite rubrique par le dernier opus d'un orfèvre du médium:
LA BD:
C'est quoi : LE LIVRE DES LIVRES
C'est de qui ? M.A. Mathieu
La Couv':
Déjà croisé chez nous? Oui.
C’est édité chez qui ? Delcourt.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Continuant sur sa lancée d’expérimentation et d’hommage au medium en général et à ses marottes en particulier, Marc Antoine Mathieu nous livre un nouvel ouvrage conceptuel au plus haut point, que je n’aurai pas l’audace d’appeler bande dessinées puisque ce n’en n’est clairement pas une.
Le Livre des Livres regroupe une –grosse- poignée de couvertures de livres imaginaires ayant échappés aux flammes de l’incendie qui a ravagé le Grand Entrepôt Des Albums Imaginaires. M.A.M fourre pèle mêle dans ces ouvrages fantasmés des clins d’œil, des pistes plus ou moins explicites, des références parfois pointues et autres jeux de mots (sur son nom, sur les noms des maisons d’éditions) permettant à chaque lecteur de se confronter à sa culture bédéphilique, à ses souvenirs plus ou moins lointain de lecture ou simplement de connaissance de la BD.
Si, présenté comme ça l’exercice de style peut paraître abstrait et élitiste, il n’en n’est rien. Graphiquement, pour ceux qui connaissent un tant soit peu l’auteur, on le retrouve ici au meilleur de sa forme, les couvertures sont superbes, leurs compositions sont très travaillées, elles fourmillent de détails et sont un vrai plaisir à déchiffrer.
Certes le livre (des Livres) n’est pas donné mais la qualité de l’ouvrage, sa taille et son édition justifient à mon sens son prix (et, j’en faisais la remarque à jet l’autre jour, le prix des albums de bande dessinée étant de toute façon en inflation, pas mal ne s’étonneront même pas du dit coût), de plus, c’est un cadeau idéal pour tout amateur éclairé, connaisseur collectionneur ou même bibliophile curieux.
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Une Chronique de Fab
24 novembre 2017
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09:45
LA BD:
C'est quoi : WHAT’S NEW PUSSYCAT ?
C'est de qui ? Lapone & Ghief
La Couv':
Ca donne Quoi ? Souvenez-vous, il y a deux ans, Ghief et Lapone nous emmenaient pour un voyage dans le temps dans le Greenwich Village des années 60 pour une fantaisie amoureuse légère et pétillante au trait délicieux.
Nous voici de retour au même endroit où l’on retrouve notre couple de tourtereaux filant le parfait amour et en instance de départ pour leur voyage de noces. Tout en haut de leur immeuble, Cole un sculpteur aussi talentueux que misanthrope va tomber amoureux de Sophie une riche française en vacances à New York qui le pousse à exposer ses œuvres.
Mais c’est également dans la Grosse Pomme qu’a élu domicile un cambrioleur de haut vol spécialisé dans les œuvres d’art nommé Pussycat et ce dernier a jeté son dévolu sur les sculptures de Cole !
A la comédie romantique du premier tome les auteurs ont eu l’excellente idée d’ajouter une dose de noir aussi légère que bien dosée qui met du sel dans une recette déjà savoureuse.
Les quiproquos et autres situations cocasses ou tendues sont nombreux et bien amenés, le dessin de Lapone avec son style et sa colo faussement surannés sont toujours aussi réussis ; bref une comédie policière parfaite pour les fêtes de fin d’année.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? AFTER THE FOX
C'est de Qui ? Burt Bacharach et Piero Piccioni
La couv'
Déjà entendu dans le coin? Oui pour les 2.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? L’acteur mythique De Sica a réalisé une poignée de longs métrages avec plus ou moins de réussite, cette parodie de films de gangsters doublée d’une critique acerbe sur le monde du cinéma de l’époque (on y retrouve d’ailleurs une poignée de stars jouant des caméos) fait plutôt partie des bonnes surprises même si elle a bien vieillie.
Procédé plutôt courant à l’époque, After the Fox, production internationale, a deux B.O distinctes. Pour la sortie du film en Italie (et dans le reste de l’Europe) c’est Pierro Piccioni qui écrit la musique du film alors que Burt Bacharach compose celle de la version destinée aux States.
C’est cette dernière que j’ai choisie pour accompagner What’s New Pussycat ? (qui, soi dit en passant, n’a aucun rapport avec le film de 1965 si ce n’est que ce sont tous deux des comédies romantiques) c’est pour l’atmosphère fun et jazzy que Bacharach, qui a déjà derrière lui plus d’une décennie de tubes écrits pour des pointures de la chanson, a su insuffler dans ce qui est l’une de ses premières B.O pour le grand écran (après… What’s New Pussycat ? tiens donc !).
Arrangements impeccables que ne renierait pas un John Barry d’humeur mutine, private jokes classes et orchestre parfaitement exploité, on pense parfois à ce que Nino Rota a écrit pour Fellini ou au Morriconne des débuts (avant la période western spaghettis) ; du très bon donc qui va à la nouvelle comédie de Lapone et Gihef comme un gant de satin !
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Une Chronique de Fab
23 novembre 2017
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17:34
LA BD:
C'est quoi : KATANGA 2. DIPLOMATIE.
C'est de qui ? Vallée et Nury
La Couv':
Déjà croisés dans le coin? Oui, ensemble et séparément.
C’est édité chez qui ? Dargaud
Une planche:
Ca donne Quoi ? Alors que Charlie et nos barbouzes mettent enfin la main sur les diamants tant convoités, la situation géopolitique au Katanga est de plus en plus tendue ; entre manigances en haut lieu et rencontres surréalistes avec un chef de guerre tribal, les évènements se précipitent et tout les protagonistes trempés dans l’affaire des millions de dollars, qu’il soit ancien esclave, premier ministre, femme fatale ou homme d’affaire richissime, regarde par-dessus son épaule voire se fait éjecter de l’échiquier.
S’il est trop tôt pour dire si Katanga aura l’impact et la réussite d’Il Etait une fois en France, force est de reconnaître que notre duo magique fait des étincelles avec cette nouvelle série à la narration virtuose, aux rebondissements constants et aux dialogues ciselés !
Le dessin aussi réaliste dans les décors que caricatural et expressif dans les trognes des personnages est un atout majeur de ce thriller politique d’espionnage.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? MENSONGES D’ETAT
C'est de Qui ? M. Streitenfeld
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Oui
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Troisième collaboration entre Ridley Scot et Streitenfeld, ex-assistant de Hans Zimmer (huh !), Mensonges d’Etat est également, outre le troisième effort solo du compositeur, son meilleur des trois.
Plus riche thématiquement que American Gangster, déjà intéressant au niveau de l’utilisation des influences pop, ici il fait un usage intensif de la rythmique via des percussions constamment présentes, sur lesquelles il tisse peu à peu la montée en puissance de la tension.
Bien entendu, vu le contexte du film, les ajouts de musique orientale –originaux- sont également nombreux et sont particulièrement bien incorporés au reste des mélodies, notamment quand ce sont les cordes qui sont à l’avant.
Le suspense et l’action sont à leur apogée dés le milieu de la B.O et ne redescendent qu’en fin de galette, ce qui correspond plutôt bien avec l’action de ce second tome de Katanga.
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Une Chronique de Fab
22 novembre 2017
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08:31
LA BD:
C'est quoi : SERVITUDE. V. SHALIN.
C'est de qui ? David et Bourgier
La Couv':
Déjà croisés sur B.O BD? Oui
C’est édité chez qui ? Soleil
Une planche:
Ca donne Quoi ? Le roi Akanor et ceux qui ont survécu à la bataille du 3° tome (il y à 6 ans déjà !) poursuivis par une alliance –fragile- menée par Othar de Vériel.
Des deux côtés des hauts murs les tensions entre factions et peuplent sont au plus haut et, alors que le siège commence, on sent que la moindre étincelle mettra le feu aux poudres dans un camp comme dans l’autre.
Evidement dire que Servitude est une série qui aura pris son temps est un euphémisme mais la qualité est au rendez-vous, que ce soit du coté d’un scénar qui nous propose ici un cas de siège classique mais bien mené avec en trame de fond les luttes de pouvoir des différentes factions, comme de celui d’un dessin réaliste aux proportions épiques et aux personnages bien campés (même si quelques visages sont assez semblables parfois).
Ce tome V, qui devait être le dernier fait monter la tension en se recentrant plus sur l’action et on sent que la fin –que l’on espère voir venir plus rapidement que le reste de la série- sera aussi tragique que brutale.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? SHADOW OF MORDOR
C'est de Qui ? Garry Schyman & Nathan Grigg
La couv'
Déjà entendu chez nous? Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Les connaisseurs auront compris que le jeu vidéo dont nous avons utilisé la B.O pour ce nouveau tome de Servitude est dérivé de l’univers de Tolkien.
Of course c’est dans la lignée de l’adaptation par Peter Jackson qu’est sorti Shadow Of Mordor et ce dernier, tout comme la société Wetta, ont même été consultés pendant le développement du soft ; on peut donc considérer que la franchise est respectée.
Pour être tout à fait complet, l’action du jeu se déroule entre les deux grands textes de Tolkien (Le Hobbit et le Seigneur des Anneaux pour ceux qui viendraient de se réveiller d’un siècle d’hibernation).
Coté B.O on sent que les moyens ont également été mis en place.
Plus d’une heure de musique (sans compter l’illustration sonore « accessoire »), composée à quatre mains par deux américains au répertoire pas forcément très glorieux mais à qui l’on ne pourra pas reprocher de d’être impliqués dans leur tâche.
En effet, au sein d’une orchestration résolument grandiloquente avec force explosions de cuivres et de chœurs guerriers, l’utilisation de choses aussi surprenantes que le Waterphone et ses sonorités inharmoniques rythmiques ou encore la Boîte à tonnerre rajoutent une dose d’originalité bienvenue en mêlant effets sonores réalistes (si l’on peut dire) à une B.O de fantasy burnée et réussie.
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Une Chronique de Fab