19 mars 2018
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08:40
LA BD:
C'est quoi ? TYLER CROSS. MIAMI
C'est de qui ? Nury et Brüno
La Couv':
Ca donne Quoi ? Quand Tyler échappe de peu à un guet-apens, il comprend que son avocat l’a balancé ; pour sauver sa peau, ce dernier rencarde Tyler sur un plan supposé juteux dans l’immobilier qui va s’avérer encore pire que prévu.
Mais à Miami come ailleurs, les truands n’ont pas d’honneurs, les flics sont sur les dents et les cadavres s’amoncellent autour d’un Tyler froid comme la lame d’un rasoir et mortel comme une balle de magnum.
C’est avec un plaisir intact que l'on retrouve le héros de Nury et Brüno qui continuent dans la veine Noir/Hard Boiled avec ce troisième tome encore plus réussi à mon goût. Le Miami de Nury n’est pas celui clinquant et surfait des clips de hip-hop et des séries TV; si on a bien –un peu- la plage et les jolies filles, ici c’est surtout gangsters torves, plans foireux et autres morts violentes qui font le sel d’une histoire bien sombre où la voix off fait autant d’étincelles que les déflagrations des armes à feu.
Le dessin n’est pas en reste, Brüno, lui aussi grand amateur de ciné de genre, ciselant tel un orfèvre du médium ses protagonistes taillés à la serpe, ses bimbos pulpeuses le tout sur jeux d’ombres, contrastes et autres à-plats toujours aussi efficaces.
Une série déjà classique - que dis-je, incontournable! - dans le genre !
LA MUSIQUE:
C'est quoi :THE FRENCH CONNECTION
C'est de qui ? Don Ellis
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Probable
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Réussite critique et publique qui lancera la carrière de son réal (Friedkin) et de ses deux principaux interprètes), The French Connection, début des seventies oblige, voit sa B.O très polar mâtinée de jazz voire de funk.
Don Ellis, multi instrumentiste, compositeur et arrangeur, n’aimait rien moins qu’à expérimenter sur les rythmiques, les arrangements et la post-prod de ses compositions ; avant de se lancer dans une carrière réussie (mais courte) pour le grand écran, il tourna pas mal avec le groupe qui interprète la musique de The French Connection.
Entre deux pistes riches en tensions, musicales comme évocatives, nous avons droit à un jazz tantôt endiablé, tantôt dissonant, un groove prenant qui n’a pas grand chose à envier aux travaux de Lalo Schifrin ou Jerry Fielding.
A noter que les pistes de Ellis seront réarrangées et déplacées par le réal pour mieux coller aux séquences du film, à la lecture de ce nouveau tome de Tyler Cross il faudra également de temps à autre zapper telle ou telle piste, un peu trop enthousiastes, mais le reste c’est du velours !
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Une Chronique de Fab
18 mars 2018
7
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14:22
LA BD:
C'est quoi : MIDGARD
C'est de qui ? S. Dupré
La Couv':
Déjà lu chez nous? Oui.
Une planche:
Ca donne Quoi ? On apprend en filigrane dans l’introduction de cet album au concept original, que c’est en lisant Thorgal que Steven Dupré a eu l’idée de mélanger une histoire de vikings et d’extra-terrestres.
Midgard est donc un premier tome « double » dans le sens ou on a droit dans ce premier volet à deux histoires qui se rejoignent à leurs conclusions.
D’un coté on a un village nordique pillé par des vikings qui vont être contrariés dans leur besogne par les soldats du bailli et qui, forcés de quitter précipitamment les lieux, (en oubliant l’un des leurs au passage) vont faire une halte sur une ile irlandaise où ils vont découvrir un drôle d’être à la peu bleue.
C’est de la bestiole en question qu’on suit les mésaventures dans l’autre partie de Midgard ; Oon est un extra terrestre vivant dans un vaisseau gigantesque, condamné aux travaux forcés (il doit, avec pas mal de ses congénères, s’occuper de milliers de larves dont les principales occupations sont manger, déféquer et dormir) qui réussit à se faire la malle dans un vaisseau volé et, poursuivi par le sergent responsable de lui, va s’écraser sur terre.
Le trait de Dupré est rond et caricatural, dans un registre assez humoristique (il est le dessinateur de l’adaptation de la série Kaamelott en BD) est sert bien son propos ; l’idée est originale, les influences graphiques mixtes (on a même droit à un début en couleur avant que l’ensemble ne soit en noir et blanc) mais pour l’instant ce n’est qu’une (deux en fait) introduction, à voir si la suite confirme l’intérêt du truc et, surtout, si la série a connu une conclusion, le second tome étant sorti il y a maintenant plus de 5 ans et pas d’autres ensuite.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? LAND OF THE GIANTS
C'est de Qui ? Divers
La couv'
Déjà croisé sur B.O BD?
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Série disparue des radars Land of the giants a permis notamment à John Williams de faire ses armes musicales, s’inspirant des thèmes de films de genre des années 50 en singeant les explosions de cuivres mélodramatiques au possible ; de belles envolées quasi dissonantes sur les scènes d’action ou encore des rythmiques avec moult percussions souvent inattendues.
On sent une vraie liberté dans l’écriture, une audace quasi expérimentale qui fera à mon sens défaut de par la suite à beaucoup d’entre eux sauf des gens comme Jerry Goldsmith, qui, au contraire, développeront à loisir.
Néanmoins ne crachons pas dans la soupe et écoutons cette B.O d’un autre âge variée et inventive plutôt amusante avec ce double album de Midgard.
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Une Chronique de Fab
17 mars 2018
6
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15:10
Un petit cycle Fantasy "alternative" pour le week-end avec des retours sur des albums pour le moins originaux:
LA BD:
C'est quoi : GENT REBELLE
C'est de qui ? T. Pietri
La Couv':
Déjà lu sur B.O BD? Non
Une planche:
Ca donne Quoi ? En pleine Guerre de Cent Ans, un chevalier errant, revenu de tout et affublé bien malgré lui d’un écuyer difforme envahissant va, dans un ultime sursaut d’honneur, décdider d’aider des paysans persécutés par une bande de hors la loi aussi cruels que sans scrupules.
Gent Rebelle, sur un créneau pourtant archi rabattu a le mérite de mélanger les genres (notamment une pincée de western bienvenue) avec pas mal de réussite et, surtout, de proposer un graphisme hybride hautement original (quoiqu’à mon goût un brin desservi par une colo trop informatisée).
Le scénario aurait peu être gagné à être un peu plus développé mais en l’état ça reste sympa à lire.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ? KAAMELOTT
C'est de Qui ? A. Astier
La couv'
Déjà entendu chez nous? Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Si Astier semble avoir le syndrome du contrôle freak, il faut lui reconnaître un peu de génie touche à tout sur la série qui l’a révélé, parodie enlevée de la légende des chevaliers de la Table Ronde, qu’il écrit, produit, réalise et, donc, met en musique.
Au fur et à mesure des saisons (V en tout et on attend toujours des films qui risquent de rester des arlésiennes) l’illustration musicale des épisodes est de plus en plus présente, proposant des atmosphères souvent humoristiques au départ mais de plus en plus variées alors que les scénarios gagnent en profondeur un peu au détriment (hélas à mon goût) du burlesque.
Astier qui a fait le conservatoire et l’American School of Modern Music, diplômé de contrebasse, ne cherche pas à sonner exclusivement médiéval et n’hésites pas à faire des clins d’oeils au grand écran. Trompette et cordes sont souvent mises en avant mais il n’oublie pas les vents, des percussions souvent légères, de la harpe également…
Une musique de qualité et aux ambiances variées qui enrichit grandement le propos panaché de Gent rebelle en lui conférant un coté un peu moins éphémère.
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Une Chronique de Fab
16 mars 2018
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10:11
LA BD:
C'est quoi ? PROFESSION DU PERE
C'est de qui ? Gnaedig adapte Chalandon
La Couv':
Déjà croisé dans le coin? Non
C’est édité chez qui ? Futuropolis
Une planche:
Ca donne Quoi ? Paris, le début des années 60, dire qu’Emile le jeune héros de Profession du père, n’a pas une enfance facile est un euphémisme.
Le père en question, d’un naturel violent lui raconte, entre deux corrections corsées, être un agent secret de l’OAS et l’oblige à s’entrainer comme un adulte, lui confie des missions aussi surréalistes qu’inutiles et l’empêche même parfois de faire ses devoirs ou de manger, ce qui rend ses résultats scolaires plus qu’aléatoires et donne droit à de nouvelles corrections.
Emile comprendra bien plus tard ce qu’il subodorait depuis le début, que son père est un mythomane dangereux et qu’il lui aura pourri son enfance ainsi qu’à sa mère.
Si le style graphique de Sébastien Gnaedig, épuré à la manière parfois d’un Sempé, semble aux antipodes de la dureté du propos de Profession du Père, au départ un roman de Sorj Chalandon- décidément prisé des auteurs BD ces derniers temps puisque, souvenez-vous, nous avons lu Mon Traître par Alary le mois dernier - la distanciation du trait est néanmoins bienvenue, tant l’histoire de ce pauvre garçon tyrannisé par un père perdu dans ses propres délires et prompt à la violence, est d’un sordide manifeste.
Un bel exemple d’adaptation réussie et originale.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :LE TAMBOUR
C'est de qui ? Maurice Jarre
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Quand on suggère à Volker Schlöndorff de demander à Maurice Jarre de mettre en musique son adaptation du roman Le Tambour, celui-ci est au départ sceptique, le scénario étant des plus atypiques, relativement intimiste alors que Jarre est dans sa période grand spectacle et Oscars qui vont avec.
Néanmoins ce serait oublier que le compositeur a une solide formation de batteur et de percussionniste, qu’il a joué dans l’orchestre de Pierre Boulez et ne rechigne pas à employer des instruments et arrangements ethniques –entre autre- dans ses œuvres pour le cinéma si cela lui semble pertinent.
Fort de son expérience pour la scène, avec Jean Vilar notamment, Jarre laisse libre cours ici à son imagination débordante et sa propension à aller chercher l’inspiration là où on ne l’attend pas. Ainsi son thème d’intro, très rythmique, pour ne pas dire martelé, tire son origine du folklore Cachoube, une ethnie d’Europe de l’Est tout en faisant électro.
En plus d’un piano mécanique quasi dissonant et de percussions, le compositeur introduit une guimbarde aux accents juifs à l’effet surprenant ; on a bien des passages plus classiques avec des thèmes romantiques assez tristes et des variations de valses pour faire couleur locale mais l’ensemble respire la bizarrerie, le malaise et la mélancolie, ambiances qui vont plutôt bien à l’adaptation de Profession du Père.
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Une Chronique de Fab
15 mars 2018
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14:02
LA BD:
C'est quoi ? ROULETABILLE. LE MYSTERE DE LA CHAMBRE JAUNE.
C'est de qui ? Gaudin et Slavkovic
La Couv':
Déjà croisés sur B.O BD? Oui pour Gaudin.
C’est édité chez qui ? Soleil
Une planche:
Ca donne Quoi ? Une chambre fermée de toutes parts, une jeune femme agressée à l’intérieur et d’éventuels coupables mais aucune piste tangible, heureusement, le jeune Rouletabille journaliste et enquêteur indépendant est sur le coup et est bien décidé à ne pas s’en laisser compter par l’inspecteur en charge de l’affaire.
Jean Charles Gaudin, scénariste chevronné de la BD Franco-Belge signe ici une adaptation dont il rêvait depuis des années (selon ses propres dires en intro de l’album), s’il reste fidèle à l’intrigue d’origine et s’approprie bien les personnages et le récit, la narration, un peu bavarde, et le trait de Slavkovic sont un peu trop classiques à mon goût.
Cependant les amateurs de récits policiers à l’ancienne apprécieront cette nouvelle version d’un grand classique du roman policier français bien remis au goût du jour.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :THE MAN WHO NEVER WAS
C'est de qui ? Rawsthorne
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Parallèlement à une très riche carrière dans le répertoire classique où il a écrit entre autre de la musique de chambre, de la musique concertante des pièces pour instruments solo et même un ballet, Alan Rawsthorne, véritable passionné de musique depuis l’enfance, a également une filmographie fournie dans son pays d’origine – la Grande Bretagne- notamment dans le genre film de guerre.
The Man Who Never Was, tiré d’une histoire vraie, en est un, même s’il flirte également avec l’espionnage et si l’on pourra reprocher à Rawsthorne ses élans patriotiques musicaux assez appuyés (et fréquents dans sa discographie), il fait ici preuve d’un peu plus d’originalité en proposant des thématiques plus variées et une couleur plus large.
L’ensemble est de bonne facture même si pas révolutionnaire et le manque de fantaisie est amplement comblé par la qualité e l’écriture et le sens de la mélodie du compositeur britannique.
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Une Chronique de Fab