3 septembre 2018
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07:15
LA BD:
C'est quoi ? LA VERITABLE HISTOIRE DES FRANGES
C'est de qui ? J. Rodriguez
La Couv':
Déjà lu sur B.O BD? Non
C’est édité chez qui ? Glénat / Comix Buro
Une planche:
Ca donne Quoi ? Pour les besoins de son podcast consacré aux musiciens disparus, Benoit lance un appel à témoins concernant la destinée d’un petit groupe obscur de la fin des années 60, Les Franges.
Il est loin de se douter que le groupe en question, quatre jeunes musicos un rien idéalistes et pas très futés, ont failli être, lors d’une éphémère gloire, l’arme secrète du gouvernement pour noyauter Mai 68.
Dans un style caricatural atypique, à mi chemin entre la BD jeunesse et humoristique, le dessinateur scénariste espagnol Juanjo Rodriguez nous raconte, dans ce second titre de Comix Buro chez Glénat, une poignée d’heures de la vie d’un groupe comme il a du en exister des tonnes, entre fuite effrénée dans le Paris des sixties, communauté peace and love et couloirs de l’Elysée, le tout sur fond de révolte étudiante historique. Un album divertissant et plutôt fun sur le fond comme la forme.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : LES FELINS
C'est de qui ? L. Schifrin
La Couv':
Déjà entendu par ici? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Tout juste âgé de 32 ans, celui qui allait sensiblement secouer –pour ne pas dire révolutionner !- le monde de la musique e film, fait une entrée remarquées dans la discipline avec cette B.O d’un film français qui réunissait deux stars glamour de l’époque : Jane Fonda et Alain Delon.
Apportant au genre sa double formation classique (Schifrin a été élève de Messiaen) et jazz (pianiste et arrangeur pour des pointures comme Gilepsie, Getz, Basie …), il injecte des motifs et thématiques jusque là peu usitées (à l’exception de gens comme John Barry ou Elmer Bernstein).
Solis de trompettes, de pianos, de flûte, breaks de contrebasse, le tout alternant avec des orchestrations travaillées, on oscille sans cesse entre les genres dans une ambiance groove, fun et noire enthousiasmante.
Les Félins porte en elle tout ce qui fera les futurs succès du compositeur sud américain et fait un score d’enfer aux Franges avec ces atmosphères old school et sa bonne humeur potache.
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Une Chronique de Fab
2 septembre 2018
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07:47
LA BD:
C'est quoi ? LA MORT VIVANTE
C'est de qui ? Vatine et Varanda
La Couv':
Ca donne Quoi ? Ayant perdu sa fillette dans un accident sur la Terre, dépeuplée au profit de Mars, Martha une femme aussi riche que mystérieuse, fait venir de force Joaquim, jeune scientifique mis au ban, qu’elle pense capable de la cloner.
Mais c’était sans compter sans l’intervention de créatures gigantesques lors de la chute de l’enfant qui va fausser le résultat de l’expérience.
Annoncée il y a déjà pas mal de temps cette adaptation d’un roman de Wul voit finalement le jour et l’attente valait la peine.
Comix Buro a rejoint le giron de Glénat qui propose deux versions de l’album, la standard en couleur (réalisées par Isabelle Rabarot et Vatine, qui a également signé le storyboard) et une en NetB pour les amateurs de beau dessin (version plus conforme au travail premier de l’artiste).
Car c’est en premier lieu de ça qu’il s’agit ici ! Certes Alberto Varanda a passé du temps sur sa copie mais le résultat est un quasi sans fautes.
S’inspirant d’illustres prédécesseurs, de Gustave Doré à Bernie Wrightson, le dessinateur portugais livre un travail assez remarquable, aux personnages anguleux et expressifs et aux décors parfois époustouflants, le tout avec un rendu « tramé » très old-school qui sied bien au scénario.
Quid de celui ci me direz vous ? Vatine s'était déjà frotté à Wul sur Niourk, mais ici c'est plus de la SF/fantastique à l’ancienne, qui convoque sans craintes les spectres des auteurs gothiques et les assaisonnent aux codes de l’anticipation futuriste.
Pour ceux qui trouveraient que l’histoire manque d’originalité, rappelons que le texte original date de 1958 et que ce que vous auriez pu prendre pour une redite pourrait fort bien être une source d’inspiration.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : I LUNGHI CAPELLI DELLA MORTE
C'est de qui ? C. Rusticelli
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Quelque fois je dirais.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Après avoir mis en musique la Fruste e Il Corpo de Bava, Carlo Rusticelli revient à l'horreur à l'italienne avec ce film au background médiéval.
A n'en pas douter la B.O de I Lunghi Capelli della Morte a dû inspirer le regretté Wojcieh Kilar pour celle du Dracula de Coppola avec son introduction solennelle à base de cordes haut perchées ponctuées de cloches lugubres.
Le thème est ensuite repris sous la forme d'un requiem sur une poignée de pistes avant l'introduction du theremine qui fait toujours son petit effet coté étrangeté.
Si le thème principal est un peu trop générique quitte à en devenir presque répétitif, les broderies de Rusticelli apportent de belles ambiances macabres qui mettent l'emphase sur la noirceur romantique du scénario de La Mort Vivante.
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Une Chronique de Fab
1 septembre 2018
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11:57
LA BD:
C'est quoi ? DOCTEUR RADAR. TERREUR EN ITALIE.
C'est de qui ? Bézian & Simsolo
La Couv':
Déjà croisé dans le coin? Oui sur le précédent notamment.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Le machiavélique Radar aux milles visages est de retour et il n’a pas abandonné son projet fou de conquérir la lune afin de bombarder la Terre.
Mais à ses trousses, le richissime détective Straub et le pince sans rire Pascin, ne l’entendent pas de cette oreille et comptent bien mettre fin à la séries de cadavres que le Docteur Radar et sa clique laissent derrière eux.
Après un réjouissant premier volet en 2014, Simsolo et Bézian livrent la suite de leur feuilleton puplesque à souhait, qui se déroule cette fois dans l’Italie des années 20 en proie à une trouble période politique avec notamment l’apparition des milices fascistes mussoliniennes.
Les plus cinéphiles (et les plus âgés aussi !) d’entre vous auront fait le parallèle avec Fantômas (d’origine n’est ce pas, pas celui avec de Funès) ou encore le Mabuse de Lang, même si l’humour (forcément noir !) est plus présent dans ce nouvel épisode faisant paraître parfois le tout –volontairement ?- grandiloquent.
Le dessin de Bézian, anguleux et torturé, fait toujours son bel effet, on regrettera cependant quelques séquences parfois un peu chaotiques, les rendant difficilement lisibles.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :THE MAN WITH THE X RAY EYES
C'est de qui ? Les Baxter
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Pas mal de fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Le Professeur Xavier (qui n’est ni chauve ni en fauteuil roulant) crée un produit destiné à augmenter la vision humaine mais, à force d’en abuser il voit tout comme passé au rayon X, finit par tuer quelqu’un avant d’être obligé de s’enfuir…
Seul Roger Corman pouvait s’emparer d’un script pareil et ne pas en faire un oubliable nanar, mais juste une série B honnête et pas trop mal ficelée.
C’est Lex Baxter son compositeur attitré de l’époque ( il est responsable des B.O des adaptations de Poe de Corman) qui met le film en musique, usant de ses recettes habituelles à base de descente de gammes par des cuivres pompeux, de chœurs féminins scandant des litanies envoutantes et de rythmiques martelées peu fines mais efficaces.
La démesure est de rigueur vu le genre et Baxter connaît son métier pour intensifier telle ou telle scène jusqu’à la quasi-parodie.
Sur un hommage aussi animé que ce second radar le score de The Man With The X-Ray Eyes fait des merveilles dans le grandiloquent.
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Une Chronique de Fab
29 août 2018
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07:07
LA BD:
C'est quoi ? REVOLUTIONS. QUAND L'HISTOIRE DE FRANCE A BASCULE, 18 BRUMAIRE.
C'est de qui ? Pécau & Marinetti.
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Pécau très probablement.
C’est édité chez qui ? Soleil
Une planche:
Ca donne Quoi ?
Jean Pierre Pécau délaisse (pour un temps gageons le) ses multiples uchronies pour s’intéresser en trois tomes (et plus si affinités?) à des moments clés de l'Histoire de France.
Dans ce premier volet c'est de Bonaparte, pas encore Napoléon (enfin si mais vous m'avez compris) qu'il est question et de son retour triomphal d’Égypte alors que la France s'enlise dans un Directoire mourant et que les têtes pensantes cherchent tous à récupérer une part du gâteau.
Si le récit et les événements historiques sont bien menés et clairement expliqués ; que le trait réaliste du dessinateur italien remplit bien son office (quelques faciès trop ressemblants mis à part), le bât blesse quelque peu au niveau de l'intrigue en parallèle.
En effet, en scénariste chevronné Pécau sait que pour bien rendre l'Histoire avec un grand H rien ne vaut l'incursion d'une avec un petit (...un petit h pour ceux que mes phrases trop longues ont tendance à perdre). Ici on a droit à la destinée de deux jeunes héros assez ressemblant (il a même fallu que j'opère un retour en arrière au début pour les différencier!) qui vont prendre part plus ou moins malgré eux au triomphe du Corse. Un peu embrouillée, pas forcément passionnante, cette double intrigue par dessus le fil historique ne fonctionne pas toujours comme il faudrait à mon goût.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE DUELLISTS
C'est de qui ? Howard Blake
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD?
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Avec un thème des plus flexible, décliné à plusieurs reprises tout au long du score, poignant s'il en est malgré l'utilisation d'un nombre conséquent d'instruments, The Duellists est une B.O qui, comme le film de Scott d'ailleurs (son premier), mérite d'être (re) découvert.
Si les influences sont à chercher du coté de la musique d'époque, il faut reconnaître à Blake une volonté de varier son instrumentation au gré des scènes et atmosphères. Certaines des pistes sont exclusivement jouées aux cordes, d'autre font la part belle au piano, sans pour autant que l'unité de l'ensemble en souffre, et pourtant le compositeur donne aussi dans les dissonances lors des chevauchées, les percussions figuratives des pistolets, voire dans une harpe soliste inattendue lors du dernier duel par exemple.
Une musique d'une grande richesse qui n'en fait pourtant jamais trop et qui a fait beaucoup de bien à ce 18 Brumaire.
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Une Chronique de Fab
27 août 2018
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14:50
LA BD:
C'est quoi ? LES MAÎTRES DE WHITE PLAIN. REDEMPTIONS.
C'est de qui ? Chevais-Deighton & Giner Belmonte.
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui sur le tome précédent.
C’est édité chez qui ? Grand Angle.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Après être passé à coté de la mort et avoir perdu un bras, Moïse s’engage aux cotés de Abraham, un soldat de couleur prédicateur sur les bords qui va l’entrainer dans une vendetta tragique tandis que de leurs cotés, les enfants Berthier et ceux qui gravitent autour font de surprenantes découvertes et vont faire en sorte de ne pas en subir les conséquences.
Il y a fort à parier que ceux qui avaient émis des réserves sur le tome 1 et sa narration un rien brouillonne ne seront pas réconciliés avec le scénariste à la lecture de ce second volet, l’histoire se déclinant en plusieurs voies narratives et, surtout, proposant des rebondissements parfois un peu tirés par les cheveux et pas forcément nécessaires
Reste une partie graphique toujours dans la lignée du style semi réaliste de Christian Rossi, classique mais bien exécutée, qui convainc déjà plus.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : THE FORGOTTEN PISTOLERO
C'est de qui ? R. Predaggio
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Je n’ai pas l’impression.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Doit-on louer ou maudire Ennio Morricone pour avoir donné au western les B.O de la trilogie des dollars qui auront enfanté des dizaines de suiveurs pas toujours inspirés.
A l’écoute du générique d’ouverture de ce Pistolero Oublié on se dit que son auteur, tout aussi oublié aujourd’hui (la preuve en plus de 2600 chroniques on ne l’avait jamais entendu) ne devait pas avoir beaucoup de remords à piller ainsi les scores du maestro. Néanmoins la suite, si très calibrée, laisse entendre des choses plus intéressantes avec notamment une guitare lead mélancolique et des percussions très militaires qui collent bien à l’ambiance du début de ce second volet des Maitres de White Plain.
Les autres thématiques de la BD : vengeance, tragédie, bons sentiments, …sont également présents dans la B.O du jour avec des pistes où sifflements et cloches s’invitent à tout bout de champ (l’empreinte de Morricone une fois encore) et l’ensemble sonne donc en harmonie.
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Une Chronique de Fab