9 avril 2019
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07:21
LA BD:
C'est quoi ? SOLO. CHEMINS TRACES.
C'est de qui ? Martin & Iglesias.
La Couv':
Ca donne Quoi ? Fortuna, jeune chatte blanche vient de voir ses parents se faire massacrer sans rien pouvoir y faire. Suivant les directives de son père et grâce au journal que tenait ce dernier, notre pauvre héroïne va devoir entamer le périple en sens inverse afin de retrouver son grand père.
Hélas, dans le monde en ruine qu’elle parcourt, les ennemis sont aussi nombreux que dangereux, mais heureusement pour elle, elle a de la ressource et croisera même un chat amical (voire même un peu plus !)sur la route qui la mène à son destin.
Exit le rat et le chien, le héros, enfin ici plutôt l’héroïne est une chatte ; exit également le style graphique très disneyen de Martin puisque l’espagnol prête ses créations à son compatriote Alvaro Iglesias qui oeuvrait déjà avec lui sur la série principale et dont le trait, moins connoté, reste de très bonne facture.
Martin reste néanmoins le scénariste de ce spin of et ça se sent bien dans le ton toujours très noir et la voix off très (trop ?) présente tout au long de l’album.
Les fans de Solo, les amateurs de post apo et ceux de bd animalière bien faite (ça fait déjà du monde !) ne seront pas déçus de ce nouveau titre !
LA MUSIQUE:
C'est quoi : INTO THE SPIDER VERSE
C'est de qui ? D. Pemberton
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Jusqu'ici Daniel Pemberton nous avait plutôt agréablement surpris en alternant des B.O hommage au funk des seventies remis au goût du jour à l'image d'un David Holmes, et des choses un peu plus conventionnelles mais toujours intéressantes, surtout dans le registre noir.
Je ne pouvais donc qu'attendre avec impatience son boulot sur l'énième projet de long sur l'Homme araignée, décliné cette fois ci en version animée avec un résultat convainquant même si un peu fatiguant sur la longueur.
Constat qui, hélas, peut aussi s'appliquer à son score.
En effet a trop vouloir varier les influences/ambiances, à piocher à droite à gauche dans les genres et faisant cohabiter une électro agressive à la rythmique industrielle, des scratches de hip-hop, des grands thèmes héroïques qui manquent cruellement de personnalité et de l'émotion lambda à grand renfort de montées d'orchestre, le compositeur livre une partition un brin brouillonne, harassante pour l'auditeur, sans réelle unité ni même thématique marquante (un peu comme si Hans Zimmer voulait écrire un album pour Jay Z!)
Une sélection rapide permettra néanmoins de trouver chaussure au pied de ce spin off de Solo et, pour le coup, de redonner un intérêt à ce coup d'épée dans l'eau d'un artiste pourtant prometteur.
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Une Chronique de Fab
8 avril 2019
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07:46
LA BD:
C'est quoi ? BRINDILLE TOME 2
C'est de qui ? Brrémaud et Bertolucci
La Couv':
Ca donne Quoi ? Nous avions laissé notre courageuse héroïne en bien mauvaise posture après une dégringolade qui a failli lui coûter la vie.
Alors que d’étranges personnages sont à sa recherche, elle s’évertue, au péril de sa vie, à sauver le loup, blessé par une éruption.
Elle va devoir faire face à des sirènes, affronter une énorme créature aquatique et, finalement, la horde, avant de découvrir sa vraie nature qui laissera les lecteurs au moins aussi surpris qu’elle !
Brrémaud, un scénariste touche à tout de talent que l’on croise assez souvent chez nous, livre ici une œuvre plus profonde qu’il n’y paraît au premier abord, aux références et thématiques nombreuses et bien abordées.
Comme sur le tome précédent Bertolluci laisse libre cours à sa maestria graphique que ce soit dans les paysages bucoliques ou dévastés, le bestiaire fantastique et le casting fantasy, faisant de Brindille un conte intergénérationnel aussi original que réussi.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :THE MAGIC SWORD
C'est de qui ? R. Markowitz
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Une fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Dans les années 60 mine de rien, les films de fantasy n'étaient pas légion ; d'aucun diraient (probablement à raison) que c'est à l'aube des années 80, avec l'adaptation du Conan de Milius, que le genre a vraiment décollé.
Cette version de l'affrontement entre St Georges et le Dragon, plutôt axée jeunesse, tire plus du Merlin version Disney que du Jason et les Argonautes qui sortira l'année d'après.
Cela s'entend assez clairement dans la musique de Markowitz pour qui le genre est une nouveauté et qui recycle les gimmicks du score de films d'aventure plutôt que de s'inspirer, comme le fera assez outrageusement Basil Poledouris par exemple, d’œuvres classiques plus épiques.
C'est plus vers les travaux d'Herrman et de Rozsa qu'il faut chercher les influences, avec des thèmes hauts en couleur qui fleurent bon les classiques de l'Age d'Or d'Hollywood à grands renforts de cuivres et de cordes. Ambiance qui, cela étant, est tout à fait de rigueur sur cette suite et fin de Brindille !
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Une Chronique de Fab
6 avril 2019
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08:44
LA BD:
C'est quoi ? SACCAGE
C'est de qui ? Peeters
La Couv':
Déjà croisés sur le site? Oui
Une planche:
Ca donne Quoi ? Conçu comme le 5ème tome d'Aama qui n'aurait jamais existé, le dernier titre de Frederik Peeters n'est pas à considérer comme une bande dessinée comme on aurait pu se l'imaginer.
Il s'agit peut-être de son oeuvre la plus personnelle depuis l'avènement des Pilules Bleues mais également de la plus cryptique.
Succession de vignettes pleines pages dont le seul lien ténu serait la déliquescence du monde actuel, Peeters tente de nous en donner certaines clés dans une préface en évoquant le mécanisme du "marabout bout de ficelle".
Et c'est bien par ce biais et l'usage d'un personnage jaune fluo récurrent, témoin d'un effondrement existentiel, que chaque lecteur se fera sa propre opinion. Ce mélange de lignes torturées aux couleurs codées devrait repousser un grand nombre de lecteurs potentiels mais il se dégage une fois la lecture "consommée" un goût de reviens-y pas si désagréable.
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Une Chronique de Jet
4 avril 2019
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12:58
LA BD:
C'est quoi ? SABRE
C'est de qui ? E. Feres
La Couv':
Déjà lu sur le site? Non
C’est édité chez qui ? Dargaud
Une planche:
Ca donne Quoi ? Au quaternaire, alors que les grandes glaciations reviennent sur Terre, une tigresse à dent de sabre met au monde un étrange bébé, de couleur pâle aux longues pattes et au sourire béât. Ne serait ce pour ses deux longues quenottes qui dépassent, on se demanderait même si c’est le sien.
Pas forcément bien accepté par le reste de la portée, notre créature va néanmoins réussir à s’en sortir, en étant toujours des bons coups, qu’il s’agisse de tétée, de chasse ou ne serait-ce que de survie au jour le jour.
Si ce résumé, j’en conviens, peut laisser à penser que Sabre s’adresse à un jeune public : il n’en n’est rien (enfin, pas que, en tout cas). Eric Feres, dont c’est le premier album, réalise là un double exercice de style assez brillant (quoique pas dénué de quelques rares longueurs), réussissant le pari de proposer sur plus de 250 pages une histoire animalière réussie, à la narration fluide, malgré l’absence de textes, qu’il enrichit en plus de passages science fictionnesques.
Sabre, d’un point de vue fond et forme, c’est un peu Le Vilain Petit Canard revu et corrigé par Jens Harder, l’auteur des conceptuels Alpha/Beta et Gilgamesh. Un documentaire historico animalier aux paysages pleins de bruits et de fureur dans lequel se serait glissé un cousin du lapin de Sacré Graal (Monty Python).
Un album hors norme que l’on pourra ranger entre la série Love de Brrémeaud et Bertolucci et le Gon de Tanaka.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :PRELUDE A L’APRES MIDI D’UN FAUNE
C'est de qui ? De Bussy
La Couv':
Déjà entendu dans le coin? Une poignée de fois oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Il est amusant de noter que si ce Prélude est aujourd’hui une pièce très connue, figurant sur maintes compils commerciales, à l’époque où il l’a écrite, alors agé d’une trentaine d’années, Debussy n’a que faire des goûts de la critique (qui ne sera d’ailleurs pas tendre avec l’œuvre) ou du public.
Comme Mallarmé, auteur du texte ayant inspiré ce prélude, il cultive l’ « art pour l’art » et voit dans le poème l’occasion de bousculer un peu les codes du genre en privilégiant un ensemble réduit, axé sur les bois (le faune étant souvent associé à la flute de Pan dans l’imagerie populaire).
Après un début plutôt serein, la pièce prend rapidement de l’ampleur, au niveau du rythme comme de l’instrumentation, les cors se chargeant des ambiances plus enlevées.
Si peut être parfois un peu « sage » pour certains passages de Sabre, le Prélude à l’après-midi d’un faune se révèle néanmoins un compagnon musical de premier ordre !
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Une Chronique de Fab
3 avril 2019
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07:35
LA BD:
C'est quoi ? AU CŒUR DES TERRES ENSORCELÉES
C'est de qui ? M. Surducan
La Couv':
Ca donne Quoi ? Un vieux roi aveugle, exaspéré qu’un oiseau merveilleux dérobe les pommes d’or de son arbre magique, envoie ses trois fils capturer le volatile.
Le plus pur d’entre eux va, au fil de rencontres plus étranges les unes que les autres (un homme qui se change en loup, un roi féru d’inventions volantes, une belle jeune femme,…) réussir là où ses frères, avides de pouvoir et corrompus, ont échoué.
Au travers d’un mélange de féérie directement héritée de l’univers des contes (Maria Surducan a compilé trois légendes de l’Est pour écrire son scénario), et de steampunk, Au Cœur des terres ensorcelées prend également une dimension écologique avec un passage sur la modernisation au dépend de la nature.
Le style graphique de l’artiste, qui emprunte aussi bien à l’illustration qu’à la BD jeunesse, enrichi de décors hachurés façon carte à gratter (que nous n’avions rencontré qu’en noir et blanc chez nous mais qui rendent tout aussi bien en couleur !) finit de faire de cet album au format atypique une lecture aussi agréable qu’originale.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : SHEHERAZADE
C'est de qui ? A. Hossein
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Une fois ou deux probablement.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Après une poignée de B.O pour les films de son fiston, André Hossein a l’occasion de se replonger dans ses origines musicales avec cette adaptation des Mille et Une Nuit internationale à gros budget.
Le compositeur, qui a déjà derrière lui un solide bagage classique qu’il emploie sur des thèmes romantiques puissants, dignes des superproductions hollywoodiennes de l’époque, où les cordes virevoltent sur des cymbales endiablées.
Il marie à son orchestre des instruments typiques qui apportent la couleur exotique comme la flute, le tar (instrument à cordes perse dont il était passé maître) ou encore les clochettes.
Une B.O de haut vol dont le mélange grand spectacle et ambiance orientale est tout à fait de circonstance avec le très bel album de Maria Surducan.
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Une Chronique de Fab