30 septembre 2019 1 30 /09 /septembre /2019 09:00
 

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  JOHN TANNER 1

 

 

C'est de qui ? Pavlovic & Perrissin

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Glénat

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour le scénariste.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? A la fin du XVIII° siècle, en Amérique, un jeune garçon est enlevé à sa famille par des indiens qui veulent remplacer le fils perdu de la femme du chef.

John Tanner, c’est son nom, va vivre dès ce moment une enfance et une adolescence  difficile au sein d’un peuple qui n’est pas le sien et dont la plupart des membres ne l’acceptent pas, jusqu’à être racheté par une autre indienne qui va l’emmener dans ses périples.

 

Un beau récit initiatique, dans la lignée de certains classiques du genre comme Jéremiah Johnson ou Le Dernier des Mohicans, tiré d’une histoire vraie que Christian Perrissin - qui s'y connait en biographies en BD -  rend attachante en appuyant sur son coté dramatique sans pour autant tomber dans le pathos.

 

Il peut compter sur le trait réaliste très old school de Boro Pavolovic qui fait partie de cette génération de dessinateurs slaves qui, depuis quelques années, emmenés par des gens comme Roman Surzhenko, percent en France pour notre plus grand plaisir.

 

Son dessin est par ailleurs fort bien mis en valeur par le travail d’Alexandre Boucq, coloriste original et talentueux qui a le mérite de garder sa personnalité dans une époque souvent formatée par le style digikore.

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :UN HOMME NOMME CHEVAL

 

 

C'est de qui ? L. Rosenman

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Une poignée de fois oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? La musique de Rosenman s’est imposée d’elle-même pour la lecture de ce premier volet de John Tanner ne serait-ce que par l’utilisation intensive et intelligente de chants indiens et d’instruments rythmiques et percussifs aux sonorités très tribales.

 

Le scénario du film évoque lui aussi le parcours initiatique d’un blanc qui embrasse la culture indienne, avec des passages de rites durs, moments forts dramatiquement, que Rosenman rend à merveille dans sa partition.

 

Innovante, voire audacieuse à une époque où les codes de la musique western aux States étaient encore très balisés dictés par ceux de la décennie précédente, la musique de A Man Called Horse est une réussite indiscutable dans sa forme comme sur le fond, apportant une vraie richesse aux images du film (et, le cas échéant, à l’album BD du jour) et ouvrant aux scores à venir des perspectives rafraichissantes.

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

 

Repost0
27 septembre 2019 5 27 /09 /septembre /2019 15:14

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  CRIME ET CHATIMENT

 

 

C'est de qui ? B . Loukia

 

 

La Couv':

 

 

Déjà lu sur le site? Non

 

 

 

C’est édité chez qui ? Philipe Rey éditions

 

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Après s'être persuadé que, pour le bien être de l'humanité (comprendre : le sien) il peut sans remords assassiner une  prêteuse sur gages dont l'avarice n'a d'égal que le grand âge, l'étudiant Raskolinov passe à l'acte.

Hélas pour lui la jeune sœur de sa victime est témoin de la scène et notre meurtrier improvisé doit s'en débarrasser aussi.

 

Bientôt rongé par la culpabilité, Raskolinov doit faire face à l'interrogatoire d'un enquêteur vicieux et à l'arrivée de sa famille.

 

Décidément cette rentrée BD est placée sous le signe des adaptations littéraires ! Rien qu'avec celle que nous avons croisées chez nous ce mois ci on aurait pu faire une semaine de cycle thématique ininterrompu.

 

Last but not least le chef d’œuvre  (si, si, j'insiste!)de Dostoïevski passe par la case bulles et cases sous le pinceau inspiré de Bastien Loukia. Si le jeune auteur français opère forcément quelques coupes franches dans le foisonnant matériau d'origine, sa version conserve l'intensité du roman intacte.

 

Il retrouve via un découpage et une mise en scène bien pensée cette alliance du fond et de la forme intrinsèque à la réflexion de Dostoïevski sur la société de son époque, le sens moral (et son absence), les liens familiaux ou encore le capitalisme.

 

L'album est réalisé dans un style semi réaliste tout à l'aquarelle et le choix  des couleurs et tons se révèle idéal pour évoquer le Saint Pétersbourg de la fin du XIX° siècle.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : THE RAIN HORSE

 

 

C'est de qui ?  J. Zorn

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Roi Midas de la musique, transformant ses centaines (si, si !) de projets en or pur, John Zorn ne pouvait pas ne pas se pencher sur la B.O de film.

 

Pourtant, en 25 années dans la discipline, et autant d’albums (tous intitulés Film Works et numérotés), ce compositeur hors norme n’aura jamais intéressé le cinéma mainstream. Qu’à cela ne tienne Zorn a enchainé les projets, dans des genres et domaines aussi divers que variés mais toujours avec une furieuse originalité.

 

The Rain Horse, dont on retrouve l’intégralité sur Film Works XIX a été écrite pour un moyen métrage d’animation russe sur la vie et la mort d’un …cheval.

Zorn propose une partition pleine de classe jazzy, qui se pare des influences juives de son auteur et oscille sans cesse entre un jazz soft descriptif et une mélopée folklorique digne de la série Masada, autre grand pilier de la carrière de Zorn.

 

L’alternance de sonorités slaves et d’ambiances sourdes amène un contrepoint parfois quelque peu déstabilisant mais non dénué de sens et de profondeur sur cette version en BD de Crime et Châtiment.

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

Repost0
26 septembre 2019 4 26 /09 /septembre /2019 07:23

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  VOLTAIRE (TRES) AMOUREUX

 

 

C'est de qui ? Oubrerie

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Les Arènes

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, pas mal de fois.

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Notre philosophe vieillissant s’est lassé des mondanités et des romances sans lendemains jusqu’à ce qu’il tombe sur la perle rare, Madame du Châtelet, esprit brillant s’il en est, aussi intelligente que fine, qui lui redonne des ailes.

 

Voilà Voltaire reparti pour un tour, qui « fait le jeune », se relance à corps perdu dans l’écriture et dans la cour à une belle qui sait d’ailleurs se faire désirer.  Et quand enfin nos deux tourtereaux se tombent dans les bras, la romance fait des vagues !

 

Second tome du déjà très réussi Voltaire Amoureux, cette suite est encore plus drôle, intelligente et sensuelle. Alliant le fond et la forme, Oubrerie développe ici les idées de son modèle lui faisant émettre des réflexions sur la société et le pouvoir qui résonnent encore fort d’actualité aujourd’hui.

 

Le dessin aérien et voluptueux à la fois, sert à merveille le propos de cette biographie romancée comme on aimerait en lire plus souvent.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : MOLIERE

 

 

C'est de qui ? F. Talgorn

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Une poignée de fois.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Pensée dans la grande tradition des films en costumes où le gratin du cinéma français rivalise de cabotinage (Romain « Auberge Espagnole » Duris en tête), cette bio de Molière par Laurent Tirard choisit une période peu connue de la vie de l’auteur afin de mieux broder dessus.

 

J’ai été des plus surpris de retrouver le nom de Frederic Talgorn au générique, connaissant surtout le compositeur pour son travail sur la suite de Heavy Metal et le plus oubliable Fortress (oui, celui avec Christophe Lambert, bienheureux ce qui n’ont jamais vu cette purge).

Agréable surprise cela étant puisque sa partition, si elle s’inspire de la musique d’époque, notamment avec l’utilisation d’un clavecin et l’omniprésence des cordes,  reste néanmoins assez moderne dans l’esprit avec un humour et une légèreté constants.

 

Le thème principal, très catchy, revient assez souvent tout au long de la galette sans pour autant sonner redondant.

Talgorn n’en laisse pas pour autant de côté les quelques scène plus graves du film avec, là encore, une poignée de pistes plus mélancoliques sans pour autant tomber dans la mièvrerie.

 

 

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

 

Repost0
24 septembre 2019 2 24 /09 /septembre /2019 09:43

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  EPIPHANIA. 3

 

 

C'est de qui ? L. Debeurme

 

 

La Couv':

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui sur les tomes précédents.

 

 

 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Alors que Koji a trahi les siens, sauvant ainsi la race humaine, cette dernière se montre fort peu reconnaissante, adoptant une loi qui permet d'éradiquer les mixbodies.

Sauvé in extremis par son père, il se retrouve face à face avec Vespero ; quand Bee va poutr tuer ce dernier une nouvelle météorite tombe sur terre, créant un autre tsunami encore plus catastrophique que le premier, et les êtres qui sortent de terre cette fois ci sont des créatures gigantesques qui se mettent à tout détruire sur leur passage.

 

Vous l'aurez compris à la lecture de ce succinct résumé, le dernier tome d'Epiphania emmène la trilogie de Debeurme vers des hauteurs inattendues, avec un mélange de fond et de forme épatant.

 

Pour asseoir son discours alarmiste ô combien d'actualité et terriblement factuel, l'auteur joue la carte des Kaiju, ces monstres géants qui ont fait le succès de maintes séries de films au Japon, il manie l'allégorie visuelle avec brio et égrène ses thématiques dans une histoire de SF post apocalyptique qui tient la dragée haute aux meilleures réalisations du genre.

 

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :DARK

 

 

C'est de qui ? Ben Frost

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? Je dois vous avouer que, aussi intéressante qu'ait pu me paraître DARK, recommandée par pas mal de monde d'ailleurs ; la barrière de la langue en V.O m'a fait abandonner la série avant même la fin du premier épisode.

Je sais c'est aussi stupide que dommage, et je ne renonce pas à retenter le coup à l'occasion.

 

Néanmoins ce que j'ai pu noter d'emblée c'est l'étonnant travail sur la bande son, qui m'a poussé à m’intéresser au travail de Ben Frost.

 

Ses compositions s'inscrivent dans la lignée atmosphérico-électrique d'un Jóhann Jóhannsson, récemment disparu, qui a imposé le son de drone comme instrument des années 2010 (et qui aura probablement la même durée de vie que les synthé des années 80 mais passons).

 

Frost a la bonne idée de reprendre le principe et de le mélanger aux codes de la musique de film d'horreur, avec forces glissandis de cordes à la limite des dissonances, nappes de claviers qui mettent mal à l'aise et autre torture de violoncelles à base de retouches en post prod, le tout parfois heureusement nuancé par un piano solo minimaliste à souhait.

 

Un boulot assez remarquable au final, bien en phase j'ai trouvé avec cette conclusion épique de Epiphania.

 

 

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

 

Repost0
23 septembre 2019 1 23 /09 /septembre /2019 09:51

 

 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LES SANS VISAGES

 

 

C'est de qui ? Pierre Dubois & Kas

 

 

La Couv':

 

 

 

C’est édité chez qui ? Le Lombard

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui pour Pierre Dubois.

 

 

Une planche:

 

 

 

 

Ca donne Quoi ? En pleine Guerre de Trente Ans, une bande de soldats disparates qui ont choisi de cacher leurs visages sous des masques de bêtes, échappent à une armée adverse en se réfugiant dans une vallée cachée où vit en paix une communauté idyllique.

 

Nos soudards décident de rester, tenus par une main de fer par leur capitaine et peu à peu, malgré les réticences du « maître des lieux » se font accepter par les habitants du val.

 

Mais la nature humaine bestiale reprend le dessus et le bannissement de l'un d’entre eux va amener le malheur sur la communauté.

 

L'elficologue Pierre Dubois continue de se diversifier après les deux très bons westerns déjà au Lombard, il  revient ici avec une fiction au background historique   fort peu évoquée en BD (même si, au final, un peu anecdotique).

 

Ses héros sont bien campés, même si certains sont un rien manichéens, et son scénario mélange habilement les genres, de la fantasy au western, le tout avec une pincée de féerique comme il en a le secret.

 

Pour rendre l’ambiance de l'album, la partie graphique a été confiée à Kas qui, malgré une longue carrière dans le médium, n'était jamais apparu sur le site, manque qui vient se combler de la plus agréable des façons.

Son trait semi réaliste dans la veine de celui d'un Rosinsky apporte ce qu'il faut à la fois de bucolique et de furieux à l'histoire de son scénariste.

 

Un one shot réussi (encore une fois) pour la collection Signé.

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

 

C'est quoi :THE BOUNTY

 

 

C'est de qui ?Vangelis

 

 

La Couv':

 

 

 

Déjà entendu chez B.O BD?Probablement une fois ou deux.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Etonnamment le dernier long métrage en date s’inspirant de la révolte du Bounty, date d’il y a presque 35 ans et Hollywood, pourtant habitué aux remakes de tous poils, ne s’y est plus intéressé depuis alors qu’avec les effets spéciaux d’aujourd’hui il n’y aurait même plus besoin de s’embêter à tourner sur un vrai bateau sur une mer réelle ;  gageons que l’échec commercial du film de 1984 n’incite pas les studios à…se mouiller !

 

Mais revenons à nos moutons, et à la B.O du film en question. Nous sommes au milieu des années 80 et le Bounty regroupe au générique les stars de l’époque (et d’autres plus vieillissantes) telles que Mel Gibson, Anthony Hopkins, Laurence Olivier, Daniel Day-Lewis et Liam Neeson, le compositeur d’origine grecque Vangelis qui vient d’exploser sur grand écran avec les score des Chariots de Feu et du Blade Runner de Scott, est choisi en lieu et place du grand Maurice Jarre, décision qui, si compréhensible à l’époque, s’avère regrettable aujourd’hui, les synthétiseurs n’ayant évidemment pas passé l’épreuve du temps.

 

La partition de Vangelis sera d’ailleurs assez critiquée pour ce choix d’instrumentation sur un film en costume même si les ambiances et le savoir faire du musicien font souvent passer outre.

 

D’ailleurs à la lecture des Sans Visages, moi qui y suis pourtant allergique, je n’ai que rarement tiqué sur les sons de synthés tant l’expression du suspense sur des parties relativement sombres est efficace. On regrettera par contre  la boite à rythme, heureusement rare pour ne retenir que l’enchainement de nappes atmosphériques certes surannées mais hypnotiques.

 

 

 

 

---------------

 

 

 

Une Chronique de Fab

 

Repost0

Présentation

  • : Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
  • Contact

Rechercher

Tags