Ca donne Quoi ? En pleine Première Guerre Mondiale une escouade de soldats soviétiques accompagnés de civils trouvent refuge dans une une imposante maison en plein milieu des bois où réside une noble.
Cette dernière héberge en secret des enfants rescapés des affrontements qui vont entrer en contact avec les filles du médecin de la troupe.
Alors que les tensions montent au sein même des soldats – un conflit d’autorité entre le lieutenant et un de ses hommes, très apprécié de la troupe- une étrange rumeur sur la Dernière Ombre qui roderait parmi eux commence à se répandre.
Et quels sont ces formes étranges sous lesquelles seuls les enfants emblent voir les adultes ?
Voici un premier tome hautement intriguant, à l’ambiance glaçante et au suspense soutenu le tout teinté de fantastique. Dans ce mélange des genres qui n’est pas sans faire penser à l’univers du réalisateur Guillermo del Toro (le Labyrinthe de Pan en tête), Denis Pierre Filippi m’a bien plus convaincu que sur ses scénarios de SF récents.
Il est fort bien aidé par le trait semi réaliste aux influences multiples (manga entre autre notamment sur les faciès de ses personnages) de Gaspard Yvain qui soigne aussi bien ses décors bucoliques froids que son bestiaire fantastique et dont c’est le premier album comme dessinateur.
Il convainc sans peine son lectorat, curieux de voir comment va évoluer cette histoire prenante.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : FLATLINERS
C'est de qui ? J.N. Howard
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Souvent oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? James Newton Howard retrouve Julia Roberts (hum) juste après Pretty Woman pour quelque chose de bien moins pretty puisqu’il s’agit d’expérience sur l’au-delà, à savoir sur des arrêts cardiaques provoqués volontairement afin de tenter de voir la mort.
Si, début des années 90 oblige, un score fantastique est quasiment obligé d’avoir des synthés dedans, Howard a la bonne idée de ne pas abuser de ce côté là et commence même à explorer ce qui fera son succès dans les années à venir à savoir une opposition marquée entre underscoring tout en tension et coups d’éclats mélodiques souvent imaginatifs.
Ainsi à l’écoute seule de ce score on pourrait se demander de quel genre il s’agit ; entre les chœurs lyriques quasi religieux, les percussions tribales électroniques, les riffs de guitare ou encore les cordes utilisées pour les séquences d’action, le compositeur tente des choses intéressantes, sans toujours aller au bout de ses idées mais avec un sens poussé de l’unité musicale.
Le tout a assez bien vieilli, hormis peut être parfois du côté de l’électronique, et apporte un surplus d’étrangeté et de suspense à un premier tome qui en était déjà bien chargé.
Déjà croisés sur le site? Oui, ensemble et séparément.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Dans le Paris du début d’un XX° siècle uchronique et steampunk, où l’expérimentation sur la végétation a pris des proportions monstres, , Dorian Singer, un tueur à gages –accessoirement également biologiste expérimentateur- est traqué par Melville un flic retors qu’il va piéger et obliger à l’accompagner dans une mission. Il est en effet chargé de tuer une jeune femme, détective privée elle même sur la piste d’un biologiste disparu, éliminé par…Dorian.
La commanditaire de l’enquête et ses deux compagnons font également partie de l’aventure et tout ce petit monde se retrouve dans la partie infectée de la capitale, rapidement pris en chasse par les autorités.
Infiltration risquée, trahisons diverses et variées et autre courses poursuites aériennes sont aussi au programme de ce –premier- diptyque à l’intrigue un peu trop chargée à mon goût qui, dans le feu de l’action –et c’est un euphémisme !- survole ses multiples pistes scénaristiques. C’est un peu le sentiment que j’avais eu à la lecture du Spirou de Filipi d’ailleurs.
Reste que la partie graphique est assez bluffante elle, avec des décors dantesques –même si la colo est parfois chargée elle aussi- dans un style qui n’est pas sans faire penser à celui d’un Terry Dodson parfois (mention spéciale à l’héroïne aux traits de Liz Taylor !)
LA MUSIQUE:
C'est quoi :IN THE EARTH
C'est de qui ?C. Mansell
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Souvent.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Si le nom de Mansell est intimement lié à celui du réal Daren Aronofski, dont il a mis en musique tous les longs (sauf un), le compositeur a entamé depuis 2015 une collaboration étroite avec Ben Wheatley pour qui il a composé les B.O d’une dystopie, d’une comédie, d’un remake de Hitchcock et, last but not least du film d’horreur d’aujourd’hui.
Le genre n’est pas inconnu à Mansell qui y a officié une poignée de fois mais ici la musique est particulièrement importante dans le fait que le film a été pensé quasiment autour d’elle.
Mansell écrit des pistes diégétiques et non diégétiques, avec un dépouillement d’ensemble assez marqué et peu d’arrangements ou de post prod.
Revenant à une musique électronique dénué d’interprétation par des instruments classiques, il joue sur les atmosphères crées par des nappes hypnotiques très 80’s parfois zébrées d’effets old school flippants.
Ca donne Quoi ? Ce nouveau Spirou De… est sans conteste le plus atypique de la collection (voire même, du peu que j’en ai lu, de l’histoire du personnage, les connaisseurs préciseront), jugez plutôt :
Dans un lointain futur, dans une mégapole au design digne des œuvres marquantes de la SF, de Metropolis à Star Wars en passant par le 5° Elément (et tout ce qu’il a piqué à droite à gauche), Spirou, fonctionnaire blasé à l’héritage lourd à porter, enquête en sous-marin sur l’énigmatique disparition de son grand-père (Champignac, si !) et la Fondation Z.
Sa sœur, Sécotine (si, si !) aspirante rebelle, en a aussi après les autorités mais de façon clairement moins subtile ; alors qu’ils se mettent dans un beau pétrin en découvrant de dangereux secrets, ils sont sauvés in extremis par un Fantasio très james bondien…
Voilà donc en substance l’essence de cette aventure menée tambour battant, aux tenants et aboutissants parfois un peu opaques mais sympathique dans l’esprit et à la conclusion amusante.
Le dessin est réussi, coloré et foisonnant (même si l’on pourra trouver des cotés un peu féminins à Spirou parfois) et, comme pour le reste de la collection, s’éloigne avec bonheur du style graphique de la série mère.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :SMALL SOLDIERS
C'est de qui ? J. Goldsmith
La Couv':
Déjà entendu dans le coin? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Dans un élan inspiré d’autocitation, Jerry Goldsmith se fait visiblement plaisir sur cette B.O ouvertement parodique à réutiliser des passages de ses grands scores d’antan, de Capricorn One à Patton en passant par Totall Recall ou Air Force One.
L’ambiance est donc au grand spectacle patriotique triomphant, personnifié par les vents et des percussions martiales au possible pour une bonne humeur générale.
Mais Goldsmith s’ennuie vite dans un seul genre et il introduit également ici quelques cuivres puissants et des cordes aux sons synthétiques qui font très thriller et ne sont pas sans rappeler les grandes heures de Bernard Herrmann.
Bref une beau panel de grands moments hollywoodiens dédiés à l’aventure qui colle bien avec ce nouveau et surprenant Spirou.
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)