LA BD:

C'est quoi : LA PARTITION DE FLINTHAM

C'est de qui ? Barbara Baldi

La Couv':

Déjà lue chez nous? non

Une planche:

Ça donne Quoi ? Attention, l'histoire nous ramène au XIXe siècle en Angleterre dans un vrai mélodrame à la Brontë (Charlotte ou Emily selon vos préférences) ou autre auteur spécialisé dans le drame!! Flintham est le domaine de la comtesse de Sutherland. À sa mort, ses deux petites-filles héritent : Clara du domaine et de ses terres et Olivia de tous les avoirs financiers. Olivia est furieuse, mais Clara hérite surtout des embêtements… au point d'abandonner l'étude du clavecin où elle excelle pourtant. Suite à beaucoup de déboires, elle se résigne à tout vendre sauf le château et à se placer comme femme de chambre à Blenheim Palace.

Rien qu'avec un tel début, je vous laisse imaginer le drame vécu par la malheureuse Clara. Je soupçonne le traducteur Laurent Lombard d'avoir choisi le terme partition pour bien nous montrer que le clavecin est un "personnage" essentiel et aussi jouer sur son 2^e sens de partage. Le titre original italien est Lucenera qui, si je me souviens de mes bases de latin, veut dire Lumière noire… et qui explique la tonalité très sombre de la colorisation.

Cet album est une succession de petits tableaux dont certains sont de vraies œuvres d'art. Les personnages ont une froideur toute victorienne qui n'est pas choquante dans le contexte bien qu'ils soient un peu trop figés à mon goût. Avant tout, ce sont les paysages de Barbara Baldi qui m'ont séduite et, en particulier, sa façon de jouer avec les éléments (neige, pluie…). Elle a une maitrise rare dans son utilisation de la lumière.

Il est étrange que Clara ait appris le clavecin qui était tombé en désuétude au XIXe siècle, mais cela peut être aussi une façon de rappeler la richesse de la famille. Avec sans doute un lien avec sa grand-mère car l'instrument est de belle facture et peut-être d'origine française au vu la peinture sur son couvercle et de ses deux claviers. Rappel : chaque clavecin est une pièce unique et il n'y en pas 2 avec la même peinture de couvercle.

Notez que l'éditeur Ici Même a choisi un papier épais de belle qualité et une belle reliure qui font de cet album un livre très agréable à manipuler. Cela rajoute du plaisir à la lecture!

LA MUSIQUE

C'est Quoi ? DOCTOR STRANGE

C'est de Qui ? Michael Giacchino

La couv'

Déjà entendu chez nous? Oui

On peut écouter?

Ça donne Quoi ? Il me fallait absolument du clavecin pour accompagner l'album tellement cet instrument y est important… et je ne voulais pas vous imposer Haendel via Barry Lindon pour une énième fois.

Michael Giacchino a composé pour de nombreux domaines : depuis les courts métrages animés de Pixar (ou les films) aux grands jeux vidéo d'action en passant par les films de Science-Fiction et par les séries télévisées. Autrement dit du plus fin et sensible au plus bourrin!! C'est le côté fin avec Là-Haut qui lui a fait obtenir un Oscar.

Ici, Michael Giacchino a fait un choix bien étrange avec l'utilisation du clavecin, instrument du passé, pour une incursion dans le monde Marvel. Mais coup de génie tellement ce décalage donne du relief à l'action avec la fausse douceur des cordes pincées. Malheureusement le clavecin est étouffé par les cordes frottées des violons quand ils interviennent fortissimo dans ce morceau.

La fin "mourante" de ce même morceau collera parfaitement à la fin de l'album laissée sans réponses claires par l'auteure.

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Une Chronique de Gen

LA BD:

C'est quoi ?  CEUX QUI RESTENT

C'est de qui ? Busquet & Xöul

La Couv':

Déjà lus par ici? Non

C’est édité chez qui ? Delcourt

Une planche:

Ca donne Quoi ? Une tragique nuit le petit Ben disparaît du domicile de ses parents, pendant des jours les recherches battent leur plein, au rythme de l’enquête piétinante de la police et des affichages d’avis de recherche.

Et un beau jour l’enfant réapparaît dans sa chambre, entouré d’objets bizarres, un grand sourire aux lèvres. Il raconte qu’il est parti sauver un pays imaginaire peuplé de créatures fantastiques.

C’est le soulagement pour les parents, même si personne, ni eux ni la police ni les psychologues, n’arrivent à savoir la vérité.

Alors que la vie reprend lentement son cours, Ben disparaît à nouveau.

Le postulat de départ de Ceux Qui Restent est assez enthousiasmant ; traiter l’envers du décor d’un conte à la Peter Pan ou Alice au pays des Merveilles vu par les parents et l’entourage - ceux dont on ne parle pas dans les histoires - sans jamais montrer quoi que ce soit (ou presque !) des héros traditionnels.

Le quotidien souvent tragique des parents du petit Ben, l’enquête menée par les deux inspecteurs qui font de Ceux qui restent une sorte de polar psychologique parfois glauque, impression renforcée par les tons de colo choisis.

Après l’intrigue traine peut être un peu en longueur et je dois avouer que je m’attendais à un twist final à la M. Night Shyamalan avec, par exemple, le reporter en ennemi de l’ombre venu des mondes imaginaires…

Mais non, tant pis ; Ceux qui restent est néanmoins un album au scénario et au trait originaux, ce dernier, pas sans rappeler celui d’un Cyril Bonin, avec ses tons sépia et son style semi-réaliste, participe en plein à la réussite de l’ouvrage.

LA MUSIQUE:

C'est quoi : CALCULS MEURTRIERS

C'est de qui ? C. Mansell

La Couv':

Déjà croisé chez nous? Oui souvent même.

On peut écouter ?

Un week-end spécial "indé".

LA BD:

C'est quoi : AKKINEN ZONE TOXIQUE

C'est de qui ? Iwan Léplingle

La Couv':

Déjà croisé sur B.O BD? non

C’est édité chez qui ? Sarbacane

Une planche:

Ça donne Quoi ? Un père, Gaspar, et sa fille, Tessie, arrivent à Akkinen parce que le frère de Gaspar, Elias, lui a proposé un poste en tant que dirigeant de Geotrupe, société qui gère la réhabilitation de la zone où des sables bitumineux ont été exploités. Mais Tessie va rencontrer Aslak, créateur d'étranges sculptures et peintures, et Pekko, militant écologiste, qui vont lui faire découvrir la face sombre d'Akkinen.

Après cette simple entrée en matière, je vous laisse imaginer que les choses vont déraper : disparition de Pekko, rupture entre Gaspar et Elias (si on admet qu'ils s'étaient vraiment retrouvés)…

J'aimerai vous dire que tout a bien fini, mais je ne suis pas sûre que la solution finale pour traiter la pollution soit durable… Akkinen est une bombe chimique qui claquera un jour ou l'autre comme tant de sites pollués dans le monde entier.

Iwan Lépingle a illustré son histoire de très jolie façon : sobre et prenante. Les personnages sont expressifs, les paysages impressionnants (comme les gros camions transportant les déblais). La colorisation est dans toute la gamme des gris-orangés du plus sombre au plus éclatant. Cela donne un cachet particulier à l'album.

Une fois, une personne m'a dit : "Bof, la BD ne m'intéresse pas… Ce n'est que de la distraction." Quand j'aurais retrouvé qui m'a dit cela, je lui offrirai cet album pour lui prouver que la BD peut être aussi un média de réflexion et un média où certains auteurs s'engagent pour leurs convictions.

LA MUSIQUE

C'est Quoi ? ERIN BROCKOVICH

C'est de Qui ?  Thomas Newman

La Couv'

Déjà entendu chez nous? oui

On peut écouter?

Ça donne Quoi ? Thomas Newman a eu la (mal)chance de naître dans une famille se brillants musiciens. Il aurait pu être dégouté de la musique, mais il est devenu compositeur de musique de films comme papa et heureusement pour nous.

C'est un compositeur qui sait s'effacer face au propos d'un film et souligner finement les actions à l'écran. C'est le cas pour ce score à la fois doux et ferme illustrant la lutte d'une femme seule face à une grande compagnie.

Newman est ici dans ce que l’on pourrait appeler son approche minimaliste de la musique de film, minimaliste dans l’esprit underscoring d’un Phillip Glass ou d’un Carter Burwell.

Si l’on a bien  quelques thèmes rythmés et/ou plus mélodique, la majeure partie de la B.O consiste en de courtes pistes jouées par un piano soliste –parfois remplacé par un synthé- accompagné de rythmiques électroniques simples manquant même un peu de vie parfois.

Le combat contre la pollution générée par des grands groupes industriels n'hésitant pas à tricher pour se couvrir est le lien entre BD et BO.

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Une Chronique de Gen