14 mai 2023 7 14 /05 /mai /2023 07:31


 

 

LA BD:





 

C'est quoi ? UN TOURNAGE EN ENFER: AU COEUR D’APOCALYPSE NOW



 

C'est de qui ? F. Silloray



 

La Couv':

 


 

C’est édité chez qui ? Casterman

 

 

Déjà croisé sur le site? Non



 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ?Tout juste auréolé du succès aussi phénoménal que mérité du Parrain, Francis Ford Coppola est en odeur de sainteté à Hollywwood et les studios disent amen pour son ambitieux projet d'Apocalypse Now, transposition du Coeur des Ténèbres de Conrad dans la Guerre du Vietnam.

 

Hélas pour le réal, fort rapidement, les ennuis vont tomber comme les pluies diluviennes de la jungle sur ce projet fou où les dollars fondent comme neige au soleil de Saïgon.

 

Personnellement endetté, Coppola devra composer avec les acteurs qui rivalisent de pénibilité, chacun dans son registre, les réécritures nécessaires, radicales et multiples du scénario, les caprices de la météo et, last but not least, les pontes des studios qui demandent des comptes.



 

Contre toute attente le réal' s'en sortira avec les honneurs (et une palme ex-aequo à Cannes) et le succès sera au rendez-vous mais Coppola y laissera plus que des plumes.



 

Cette version en BD rend bien compte de la folie que fut ce tournage gargantuesque avec un parti pris graphique à l'aquarelle intéressant et agréable, mais le choix du récitatif, essentiellement en textes illustratifs, rend la lecture moins fluide qu'elle l'aurait été avec plus de dialogues directs.



 

On salue néanmoins le travail de documentation de l’auteur qui propose un témoignage prenant pour tout amateur de 7°Art.







 

LA MUSIQUE:





 

C'est quoi :HAMBURGER HILL



 

C'est de qui ? P. Glass



 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui



 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Confier la musique d’un film de guerre (au Vietnam en plus) à Phillip Glass, musicien hors norme, pilier de la musique minimaliste et responsable d’une poignée de B.O à tomber (dont certaines entendues chez nous), était une aussi bonne idée que celle d’avoir demandé à Sajamoto de composer celle de Furyo.



 

Glass reste en terrain connu, utilisant ses  moyens de prédilection, à base de répétitions et de thèmes hypnotiques.

 

Le compositeur livre cependant quelque chose de peut être plus rythmique que ses pièces habituelles. 



 

Le film, comme ses pairs célèbres (Apocalypse Now -tiens! -, Platoon…) utilise beaucoup de chansons du répertoire rock pop et la musique de Glass est pour le coup hélas assez peu utilisée malgré l’ambiance qu’elle aurait pu amener sur pas mal de scènes qui ne fonctionnent pas aussi bien sans.

 

Justice  est donc faite à cette B.O en la proposant sur ce voyage au bout de l’enfer!





 

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28 septembre 2022 3 28 /09 /septembre /2022 12:37

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ? EVOLUTION

 

 

C'est de qui ? De Panafieu et Franc

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

Déjà croisés sur le site? Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? Dans le cadre d’un projet de pièce de théâtre pour des lycéens, une petite troupe d’acteurs décide d’évoquer l’évolution selon Darwin en l’exposant via le prisme d’une rencontre entre Gulliver et un peuple d’hommes chevaux.

 

L’opposition farouche d’un collectif religieux et les dissensions au sein mêm de la troupe vont transformer le projet en un petit drame à base de clash de théories, de formation et déformation de couples et autres idées reçues dynamitées.

 

 

On le sait pour l’avoir déjà vu chez nous, passer par la BD pour aborder des sujets scientifiques (ou autre) est un procédé souvent payant mis aussi casse-gueule.

 

 

Le concept de De Panafieu et Franc, sur le principe, est assez enthousiasmant surtout avec la crise que l’on vient de traverser où un certain retour de l’obscurantisme a démontré à quel point nous avions besoin de la science.

 

Si, dans l’ensemble, le but est atteint, j’ai regretté cependant quelques explications trop longues, ou le fait de tant s’appuyer sur l’exemple du cheval (entre autre) pour expliquer les thèses évolutionnistes.

 

 

Cela étant, le scénario prend, à mon avis, des risques justifiés et se révèle très intéressant sur l’ensemble, bien aidé dans son exercice de vulgarisation par sa partie graphique simple sans être simpliste, pas mal axée jeunesse.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :GEMMA BOVERY

 

 

C'est de qui ? B. Coulais

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Seconde collaboration entre Coulais et la réalisatrice Anne Fontaine pour cette adaptation franco-anglaise d’une BD à succès (je n’emploie pas à dessein le terme roman graphique n’est-ce pas) elle-même adaptée du roman de Flaubert.

 

 

Le compositeur écrit pour une harpe et un piano solo accompagnés d’un ensemble réduit de cordes utilisant des motifs sautillants aux cordes pincées en pizzicato dont l’effet n’est pas sans faire penser à ce qu’il a composé pour l’animation, Coraline en tête.

 

Cela étant la partition sait aussi se faire grave, dans les deux sens du terme, sans jamais tomber dans le pathos.

 

Une B.O discrète et accrocheuse qui a su trouver sa place en accompagnement de cette Evolution revue et corrigée pour le 9° art.

 

 

 

 

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2 juin 2021 3 02 /06 /juin /2021 07:56
 

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  LA MACHINE NE FERME JAMAIS LES YEUX

 

 

C'est de qui ? Greenberg, Canlas, Patterson.

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Delcourt

 

 

Déjà croisés sur le site? Non

 

 

Une planche:

 

 

Ca donne Quoi ? A l’heure des réseaux sociaux où toute une génération pense que « influenceur » ou « youtubeur » sont des métiers – à part entière, si, si ! -d’avenir, quid du phénomène de surveillance de masse qui, loin d’être nouveau, irait même en s’amplifiant, vivier souvent fantasmé de ses développements à venir ?

 

La Machine ne ferme jamais les yeux, est une somme assez subjective de ce phénomène et de ses conséquences sociales et politiques.

 

 

Dire que cet album est en effet ouvertement partisan semble une évidence ; on n’écrit pas 140 pages de BD sur un sujet aussi délicat et d’actualité que la surveillance du peuple par ses dirigeants (et pas que) sans avoir un avis bien arrêté sur le sujet.

 

 

Mais à mon avis là où Greenberg dessert son propos c’est à la fois dans le ton alarmiste continuel de l’album mais aussi dans des maladresses de narration et d’exposé, que ce soit dans le personnage fictif à qui il donne le rôle de narrateur et qui fait limite conspirationniste excité, ou dans la « justification » historique qu’il cherche à trouver au phénomène, le faisant remonter aux calendes grecques –et c’est le cas de le dire puisqu’il débute son historique avec le cheval de Troie avant d’évoquer la Bible ou le mythe de Godiva.

 

 

 

Après le scénario contient des passages informatifs intéressants mais qui au final ne nous apprenne pas grand-chose que l’on ne sache déjà; la partie graphique, quant à elle,  à 4 mains, est réalisée dans un style semi réaliste simple mais efficace quoiqu'un passe partout, en noir et blanc, et son  rôle est clairement de soutenir le propos.

 

 

L’Express de la semaine dernière titrait d’ailleurs« Tous surveillés, et alors ? », et en effet, au-delà de la question volontairement provocatrice d’un journaliste en mal de sensationnel, aujourd’hui la vidéosurveillance est partout sans pour autant que l’on ne se sente pas libres de nos mouvements, où que cela nous choque.

 A titre d’exemple j’habite dans une petite commune très tranquille, où l’on a pourtant un ratio de caméra par habitants supérieur à celui de Marseille ou de Nice. Personne néanmoins ne s’en plaint ouvertement.

 

 

Dans le même esprit, la majeure partie des gens savent plus ou moins qu’une fois connectés sur internet tout ce qu’ils y font peut être tracé, retrouvé, épluché, mais au-delà des rares cas où cela peut servir la justice on reste dans l’esprit consumériste et capitaliste-libéral qui dirige notre société depuis des décennies et, au-delà des grands discours comme celui de Greenberg, les mentalités et les comportements ne sont –hélas- pas prêts d’évoluer vers une amélioration.

 

 

Mais bon, c’est sûr, ce n’est jamais inutile d’en remettre une couche.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi :LOVE STORIES

 

 

C'est de qui ? Stone Giants

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Non, mais si en fait.

 

 

On peut écouter ?

 

 

 

Ca donne Quoi ? Le talent aux multiples facettes d’Amon Tobin n’en finit pas, plus de deux décennies après ses débuts dans la musique, à évoluer à chaque nouveau projet.

 

Loin des facéties d’un Prince, quand le pionnier de l’électro expérimental change d’identité c’est pour explorer, de son propre aveu, les univers parallèles mais intrinsèques de son paysage musical.

 

Sus l’alias Stone Giants, Tobin se penche sur la relation de la machine et de la voix, fonctionnant en duo sur des compositions toujours aussi envoutantes et inattendues où l’organique et le mécanique, l’électronique et le viscéral, se mélangent avec réussite, proposant un cheminement dans un passé commun, rendant hommage à quelques défricheurs célèbres tout en gardant une identité artistique inaliénable.

 

 

Si le thème de l’album –love stories donc - est loin de celui de La Machine ne ferme jamais les yeux, il fait lui aussi une bande son décalée à la fois oppressante et porteuse d’un espoir contradictoire et addictif.

 

  

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

 

 

 

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19 juin 2020 5 19 /06 /juin /2020 08:08

 

 

 

LA BD:

 

 

 

 

C'est quoi ?  L’HOMME QUI TUA CHRIS KYLE

 

 

C'est de qui ? Nury et Brüno

 

 

La Couv':

 

 

C’est édité chez qui ? Dargaud

 

 

Déjà croisés sur le site? Oui, ensemble même.

 

 

Une planche:

 

 

 

Ca donne Quoi ? Le regretté David Bowie affirmait il y a déjà 15 ans qu’il avait peur des américains. Le présent lui a évidemment donné raison (remarquez c’était déjà clairement le cas à l’époque aussi) et l’escalade n’est probablement pas terminée.

Le nouvel album en commun du duo magique Nury et Brüno vient enfoncer un peu plus le clou en relatant, avec un soucis du détail qui touche au documentaire, l’assassinat de Chris Kyle, ex soldat américain reconverti dans la protection, sniper au tableau de chasse qui fait froid dans le dos, érigé en figure légendaire par une société américaine qui glorifie les armes au point d’en avoir fait le second point de sa constitution.

 

L’histoire de Kyle a marqué les esprits américains et a même traversé les océans via un biopic tourné par Cint Eastwood, réalisateur aux affinités républicaines affichées (qui a entre autre soutenu publiquement l’actuel président des Etats Unis) parfois taxé tour à tour de fasciste ou de réactionnaire mais dont l’humanisme pointe cependant souvent tout au long de sa filmographie.

Ce sont d’ailleurs des citations tirées de films d’Eastwood qui ponctuent le récit de L’Homme qui tua Chris Kyle, lui-même emprunté à un classique du western (et qui, pour l’anecdote, m’a fait m’intéresser au livre au départ).

 

 

Chris Kyle donc, est un personnage aux multiples facettes, américain jusqu’au bout des revolvers, n’exprimant par exemple aucun remords sur ses nombreuses victimes, et ayant été même jusqu’à se rendre à la Nouvelle Orléans dévastée par l’ouragan Katarina où il aurait abattu des pillards (sans pour autant être inquiété par la suite par la justice américaine).

A l’autre extrémité du prisme, Eddie Ray Youth est lui aussi un ex-soldat mais qui n’a jamais connu les combats, qui a été traumatisé par une mission de ramassage de cadavres en Haiti et qui, souffrant d’un PTSD, trouve refuge dans l’alcool, la drogue et l’isolement.

Sa mère demandera à Kyle d’aider Youth à s’en sortir, idée qui se révélera fatale pour le héros américain.

 

Nury décortique les faits, présentant l’histoire sous toutes ses facettes en pointant souvent du doigt l’absurdité du mode de pensée américain, le jusqu’au-boutisme de certains des protagonistes, le cirque médiatique et les excès qui entoureront l’affaire. S’il ne prend pas réellement partie, on sent qu’il tente néanmoins de montrer l’assassin comme un être démuni, dépassé par les événements, incapable de faire face à l’échec de son existence ; le revers de la médaille dorée de Chris Kyle, le cauchemar américain.

 

Brüno quant à lui s’il ne se départit bien évidement pas de tout ce qui fait le charme de son trait, tend ici vers quelque chose de plus réaliste, de bien moins décalé et expressif que sur ses précédentes œuvres.

 

Peut-être un peu long parfois, ce docu-BD touche néanmoins sa cible en plein dans le mille, critique acerbe et éclairée d’une société gangrenée et victime de ses propres démons.

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE:

 

 

 

 

C'est quoi : HORS DE CONTROLE

 

 

C'est de qui ? H. Shore

 

 

La Couv':

 

 

Déjà entendu chez B.O BD? Oui

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ca donne Quoi ? Pour le projet de base c’est le –trop rare- compositeur John Corigliano qui est en charge de la musique, mais après pas mal de remous avec au programme notamment un changement de ton et plusieurs scènes retournées, Edge of Darkness n’a  plus grand-chose à voir avec ce sur quoi Corigliano a travaillé plus d’un an auparavant.

 

Ce dernier est passé sur un autre projet est n’est pas plus disponible que ce qu’il est intéressé par la direction qu’a pris le

Shore est probablement l’un des compositeurs les plus influents de sa génération, celui qui a donné une identité musicale imparable à l’adaptation du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson, celui qui a rendu les films de Cronenberg aussi prenants via des scores taillés dans le diamant.

 

Il s’y connaît en thriller puisqu’on lui doit entre autre celui de Seven, d’Eastern Promises, etc… . Ici, série B oblige, il tire des ficelles assez attendues, alternant la tension sourde via des motifs épurés et l’action massive à grands coups d’explosions de cuivres et de crescendos de violons à la limite de l’hystérie (le tout n’étant d’ailleurs pas sans faire penser à certains thèmes de la trilogie de Tolkien)

B.O symphonique s’il en est, le nombre fait la force ici et l’ambiance est lourde tout du long. Ce qui, vous l’auriez compris est fort le cas également sur la BD de Nury et Brüno.

 

 

 

 

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Une Chronique de Fab

 

 

 

 

 

 

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8 novembre 2019 5 08 /11 /novembre /2019 16:27

 

 

LA BD:

 

 

 

C'est quoi : APPRENDRE À TOMBER

 

 

C'est de qui ? Mikaël Ross

 

 

La Couv':

 

 

 

Déjà croisés sur BO BD ? Non

 

 

C’est édité chez qui ? Sarbacane

 

 

Une planche:

 

 

Ça donne Quoi ? Pour réaliser cet album, Mickaël Ross a passé 2 ans à Neuerkerode pour connaître ses habitants et s'imprégner de l'ambiance qui y règne. La chaîne franco-allemande ARTE avait évoqué le travail de l'auteur dans un de ses journaux et l'extrait est visible ici : https://www.arte.tv/fr/videos/085619-000-A/vivre-avec-un-handicap/

 

Neuerkerode est un centre expérimental, unique en Europe, où les handicapés mentaux peuvent vivre presque en totale autonomie.

 

Noël, principal protagoniste de l'histoire, est installé à Neuerkerode après la mort de sa mère. Petit à petit, il découvre son nouvel environnement, bien différent de Berlin où il vivait avec sa mère, et les co-habitants de son logement. Il va même tomber amoureux.

 

Mikaël Ross raconte en dessins l'adaptation de Noël à son nouveau monde par petits chapitres centré autour d'un évènement ou d'une occupation particulière (bal, piscine, escapade à Berlin…). Noël et ses amis sont sympathiques même si leurs habitudes semblent parfois étranges comme quelques objets ou rituels les aidant à se rassurer.

 

C'est un album hors normes où le respect de l'auteur pour ces personnes dites différentes transparait, un album qui mérite une large diffusion pour changer les regards.

 

 

 

 

 

 

 

LA MUSIQUE

 

 

 

C'est Quoi ? LE HUITIEME JOUR

 

 

C'est de Qui ?  Pierre van Dormael

 

 

La couv' 

 

 

Déjà entendu chez nous ? non

 

 

On peut écouter ?

 

 

Ça donne Quoi ? Une musique douce pour un film qui montre un trisomique autrement que comme un handicapé n'ayant pas sa place dans notre société. Une partie de la BO est faite avec des chansons de Luis Mariano (comme Mexico) donc totalement inappropriée à une lecture sereine.

 

Pierre van Dormael a composé uniquement pour des films de son frère Jaco. Ce qui lui a permis d'obtenir un Magritte de la meilleure musique originale en 2011 pour Mr. Nobody. Il a surtout composé pour des formations de jazz avec lesquelles il jouait un peu partout dans le monde (voir sa bio en anglais : http://www.pierrevandormael.com/Bio.html)

 

 

 

 

 

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Une chronique de Gen

 

 

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  • : "...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)
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