LA BD:
C'est quoi ? MIROIR DE NOS PEINES
C'est de qui ? De Metter
La Couv':
C’est édité chez qui ? Rue de Sèvres
Déjà croisé sur le site? Oui.
Une planche:
Ca donne Quoi ?Je me demandais il y a presque 3 ans de ça, lors de la sortie de Couleurs de l’incendie version De Metter si ce dernier adapterait également la 3° partie des Enfants du Désastre, trilogie comprenant le multi-récompensé Au Revoir Là Haut et sa suite - historique à défaut d’être vraiment narrative- Couleurs de l'Incendie.
C’est chose faite ce mois-ci avec ce Miroir de nos peines où l’on suit, là encore, plusieurs destins croisés alors que l’Europe est sur le point de sombrer dans la Seconde Guerre mondiale.
Celui de Louise, transfuge du premier volet qui est devenue adulte et institutrice et dont la vie va être chamboulée quand un docteur lui propose une énorme somme d’argent pour la voir nue et se suicide dans la foulée, lançant notre infortunée héroïne dans le plus simple appareil dans la rue et dans le pétrin qui va la pousser sur les routes, en compagnie d’un ami patron de café, à la recherche de ses origines.
Celui de deux soldats, Gabriel un idéaliste qui va comprendre à ses frais que la période n’est pas tendre pour les braves gars, et Raoul un escroc à la petite semaine qui ne peut s’empêcher de tirer profit de toutes les situations.
Celui également de Désiré, bonimenteur et arnaqueur qui n'hésite pas à endosser différentes identités selon le besoin et faire croire plus ou moins ce qu’il veut à son entourage.
Dans le chaos de l’invasion allemande, de la débâcle de l’armée française et de l’Exode qui s’ensuit, tout ce petit monde va se croiser, se percuter, se fuir…
Je dois avouer que j’ai été moins convaincu par cette troisième adaptation que par les précédentes. Si graphiquement De Metter apporte toujours, via sa peinture expressive réaliste, un supplément d’âme non négligeable à la prose de Lemaître, je pense que le choix de ne faire qu’un one-shot, même de plus de 180 pages, oblige l’artiste à opérer certaines coupes qui n’aident pas toujours à s’attacher à certains protagonistes qui, pour le coup, se retrouvent peut être plus antipathiques que leur version dans le roman.
Néanmoins si cette version en BD donne envie à certains de lire le roman original ce sera déjà une très bonne chose.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :CONVERSATION SECRETE
C'est de qui ? D. Shire
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Capable d’alterner projets pharaoniques et films plus intimistes, le grand Francis Ford Coppola collabore pour la première fois avec le compositeur David Shire - son beau-frère à l’époque- sur ce Conversation Secrète .
Cela étant, devant les exigences du réalisateur, le compositeur a dû rapidement déchanter et on ne peut que lui tirer notre chapeau de livrer une partition aussi aboutie que loin de ce qu’il proposait alors.
En effet la B.O de The Conversation est d’un dénuement assez appuyée, quasiment jouée au piano solo tout du long, avec des motifs à peu de notes, le tout pour ne pas parasiter un film qui fonctionne beaucoup sur le son.
Une poignée de pistes se détache néanmoins du lot, celles axées sur le suspense où Shire malmène son instrument en jouant sur l’intensité du jeu, sur les assonances et autres notes tendues que n’aurait as reniées un Penderecki.
Les deux hommes ne retravaillerons ensemble qu’une seule fois, pour le score d’Apocalypse Now que Coppola décidera au final de ne pas utiliser.
Celui de The Conversation apporte une touche légèrement décalée à cette conclusion de cycle.
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