Ca donne Quoi ? Klaus est probablement l’un des personnages les plus intéressants de la série Umbrella Academy - ce qu’ont bien saisis les créateurs de la version TV en confiant le rôle au très bon Robert Sheehan- et c’est sans trop de surprises que ce spin off de la série mère se concentre sur un épisode du passé de numéro 4.
Viré ar son tyrannique paternel de la maison (et de l’académie du coup) notre Séance va atterrir à Holllywood où il va, dans le désordre, servir de faire valoir à une vieille actrice sur le retour (qui n’est pas du tout ce qu’elle semble), avoir à faire à des dieux, arnaquer un baron de la drogue qui n’est autre qu’un singe parlant et fricoter avec des vampires…rien que ça.
Malgré quelques clins d’oeils au mythique Sunset Boulevard, ce Tu pues la Mort sort moins des sentiers battus que les aventures collectives d’Umbrella Academy, le scénar est un brin foutraque et, si l‘esprit est là, on aurait aimé plus de folie fun.
Exit Gabriel Ba au dessin, remplacé ici par Ian Culbard que j’ai trouvé moins convainquant que sur ses adaptations de Sherlock Holmes ou de Lovecraft.
L’identité visuelle de la série perd un peu de son originalité pour le coup mais reste de qualité.
Gageons que, troisième saison de la série TV à venir aidant, un quatrième volet de la série mère en comics ne devrait pas trop tarder.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :MAINSTREAM
C'est de qui ? D.Hynes
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Dans la famille Coppola, je voudrais la petite fille ! Gia, de son prénom, se lance dans la réalisation sur les traces de ses célèbres grand père oncle et tante et, pour ce second film, traite de la célébrité aussi spectaculaire que fugace que peuvent apporter Youtube et les réseaux sociaux.
Avec un protagoniste principal exubérant au possible (Andrew Garfield qui, décidément, a bien su rebondir à l’après Spiderman) et une suite d’images qui empruntent aux codes des medias cités ci-dessus, la bande son se devait d’être au diapason.
Pour ce faire Coppola retrouve le multi instrumentiste protéiforme Dévonté Hynes, qui, entre deux projets solos ou communs, a fricoté avec le who’s who de la pop et de l’électro britannique , le score de Mainstream ne l’est clairement pas ( « mainstream » pour ceux qui ne suivent plus) avec une alternance de pistes survoltées dignes de jeux vidéo des années 80 et de plages minimaliste plus planantes Hynes a bossé avec Glass et ça s’entend !)
Le tout sonne évidement très décalé et hypnotique, alternant les émotions et les ambiances pour un résultat qui colle bien aux déboires de Klaus dans ces Contes de la Umbrella Academy.
Ca donne Quoi ? A la fin de notre siècle, alors que nous avons réussi à rendre la Terre complètement inhabitable, l’humanité vit dorénavant dans d’immenses vaisseaux spatiaux sur lesquels, bien entendu, les travers propres à notre race se répètent fatalement.
Bridget, agent de la Division de la sécurité de l’Habitat, enquête avec son partenaire sur une affaire d’homicide qui, de fil en aiguille, va lui réveler qu’une secte néfaste sévit aussi dans l’espace avec un but aussi inavouable que peu éthique.
Au fil de trois affaires plus dangereuses les unes que les autres, notre héroïne va risquer sa vie pour déjouer les plans de ces gens de l’ombre.
Si en SF, comme en fantasy par exemple, tout a été fait ou presque, il est toujours rafraichissant de lire une variation inspirée et bien menée.
C’est le cas de Brink avec ses protagonistes aussi crédibles que bien campés, son intrigue angoissante et ses changements de background qui gardent le lecteur en tension (même si les transitions auraient pu être mieux amenées entres les 3 parties peut être).
Culbard quand à lui, que l’on avait croisé chez nous sur d’intéressantes adaptations de textes fantastiques, se frotte avec une certaine réussite à la SF ; avec un trait moins cartoony que sur ses précédents boulots, une colo qui rend bien l’atmosphère oppressante des gigantesques vaisseaux où se déroulent les enquêtes.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : FEAR IN A HANDFUL OF DUST
C'est de qui ?Amon Tobin
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui mais c’était il y a fort longtemps.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? 8 ans, dans le monde de la musique aujourd’hui c’est, au choix, un suicide commercial ou la preuve d’une volonté de rester fixé sur une ligne de conduite/artistique qui impose le respect.
Ici on est évidement dans le second cas de figure, avec un artiste protéiforme touche à tout, génial défricheur de champs sonores et autres bricolages (titre de l’un de ses opus d’ailleurs) électro acoustiques.
Amon Tobin revient dans après presque une décennie d’absence, ce qui fut fort long pour les amateurs (comme votre serviteur) qui ont autant apprécié ses albums solos (le génial Foley Room) ou ses bandes sons (le jeu Splinter Cell par exemple).
Fear in a hadfull of dust reprend peu ou prou les choses là où l’artiste d’origine brésilienne les avait abandonnées.
Mélodies rythmiques tournoyantes, effets hypnotiques, atmosphères lourdes de menaces et autres production hyper léchée font de cette nouvelle galette une somme conceptuelle proche d’une B.O de SF décalée et évocative.
Ca donne Quoi ? Depuis sa publication le roman de Chambers a probablement bien plus fait parler de lui que ce qu’il n’a été lu ; outre les multiples références que l’on retrouve chez Lovecraft, le Roi en Jaune a été évoqué par des auteurs aussi éloignés que Stephen King ou Raymond Chandler en littérature, plus récemment la première saison télévisée de True Detective y faisait des allusions plus qu’appuyées mais, en BD, jusqu’ici outre une allusion dans la série Arcane Majeure, seul Grant Morrison s’y est frotté dans ses Invisibles.
La chose est réparée avec cette adaptation par Culbard, qui, après ses versions de récits de Sherlock Holmes et de Lovecraft a franchi le pas. Le Roi en Jaune est l’histoire d’un livre dans un livre, à savoir une pièce de théâtre maléfique qui influe tragiquement sur le destin ceux qui ont le malheur de la lire.
A différents lieux et époques, divers protagonistes – un peintre, un sculpteur, une jeune femme de bonne famille…- sont confrontés au phénomène ainsi qu’à la présence d’un mystérieux personnage (personnalisation du Roi en Jaune peut être) et en meurent généralement.
Le trait si particulier cartoony et anguleux - parfois à outrance- de Culbard fonctionne bien en général même si, comme c’était le cas pour certaines de ses adaptations de Lovecraft, il manque parfois de force pour vraiment susciter la peur…et c’est là que la B.O est entrée en jeu !
LA MUSIQUE
C'est Quoi ?POSSESSION
C'est de Qui ? Korzynski
La couv'
Déjà croisé chez nous?
On peut écouter? Certes.
Ca donne Quoi ? Quand il compose le score de Possession pour son compatriote Zulawski, Korzynski hésites entre air du temps et classicisme, originalité et expérimentation, pour ne finalement pas trancher et tout faire en même temps.
L’électronique chargée de synthés suintants les eighties et de percussions à la boite à rythme le dispute aux envolées lyrico gothiques de violons hammeriens que des instruments plus rock comme la guitare et les pianos électriques viennent arbitrer.
De ce fourre-tout musical encore impressionnant aujourd’hui on retiendra surtout une capacité à créer une ambiance oppressante parfois poussée qui est juste ce qu’il manquait à l’adaptation de Culbard pour être à la hauteur de son modèle.
Et, accessoirement, pour « inspirer » un autre compatriote quelques années plus tard pour une autre B.O de film fantastique…
:
Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
:
"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)