Déjà croisés sur le site? Yep sur le reste de la série.
Une planche:
Ca donne Quoi ? Marcus vieillit –un peu- et continue à se poser des questions existentielles tout en évitant de se faire tuer, en couchant avec des filles normales ou encore en annihilant un culte satanique dangereux, le tout avec toujours en fond son destin au sein de King’s Dominion et ses relations tendues avec ses (ex) camarades de promo, Saya et sa main coupée en tête.
Cet avant dernier tome de la série probablement la plus perso de Remender montre les mêmes signes d’essoufflement que les 2 ou 3 précédents (voix-off omniprésente qui parfois digresse trop de l’action en cours, réflexions sur l’existence un peu bateau, philosophie pseudo nihiliste), tout en gardant ce qui a fait l’originalité et l’attrait de la série (essentiellement son graphisme inventif et pêchu, sa narration au cordeau et son casting hors norme).
Si Deadly Class aurait probablement gagné à être raccourcie d’une poignée d’arcs/tpb, entretenus par l’espoir du succès de l’éphémère adaptation en série TV, elle reste une œuvre à part dans le comics U.S et dans la bibliographie de son scénariste, avec son cocktail de références à la culture rock d’une décennie marquante à sa façon (les années 90) que les auteurs arrivent – presque- à rendre intemporelle pour ne pas dire universelle.
Comme l’a récemment prouvé la série tv Euphoria, le concept peut marcher fort bien dans un contexte différent mais aux aspirations proches (nous y reviendrons)
LA MUSIQUE:
C'est quoi : CRUELLA
C'est de qui ? N. Britell
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Oui.
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? En quelques petites années Nicholas Britell a su se faire un nom à Hollywood en proposant des musiques souvent loin des sentiers battus, dans des genres pourtant éloignés.
Que ce soit sur du film historique (The King), le brulot politique ou le thriller fun, le compositeur sait trouver l’instrument qui fera la différence, la tonalité à laquelle ses comparses n’auraient pas osé penser mais qui se révèle pourtant souvent très adéquate.
Il joue maintenant dans la cour des grands puisque Disney a fait appel à lui pour sa version « live » des origines de Cruella, la méchante des 101 Dalmatiens.
Si l’inventivité et l’audace semblent avoir désertés les studios aux grandes oreilles depuis une paire de décennies, ce nouveau long métrage échappe -un peu- au ratage des précédents en partie grâce à sa musique.
Britell s’inspire du Londres des années 70 dans lequel se déroule l’intrigue pour ses thèmes, avec une touche jazzy et rock plutôt dar, amusante, et livre des thèmes qui évoquent autant le drame que l’humour noir avec entre autres choses, une voix féminine originale.
Un peu de décalage bienvenue avec les souvenirs musicaux destroy de Remender et ses écoliers d’un autre genre !
Ca donne Quoi ? La parution de ce septième tome de Deadly Class, quasi raccord avec celle aux States, coïncide également avec le début de la diffusion de la série TV adaptée du comics.
Et cette dernière, si fidèle pour le moment à la trame des bouquins (et pour cause, scénarisée au moins en partie par Remender), manque cruellement de l’atout majeur (sinon principal de Deadly Class version papier : la partie graphique !
C’est ce qui m’avait attiré sur Deadly Class au départ et, hormis une mini baisse de régime sur l’arc précédent, Wes Craig cotinue d’en mettre plein les yeux (voire la gueule dans le cas présent !) au lecteur.
Jeux sur les cases, plans cinématographiques léchés, cut scenes frappantes et autres coquetteries narratives font de ce nouvel arc une belle tuerie…et ça tombe bien parce que sur l’ensemble des quatre numéros qui forment ce septième opus on a essentiellement droit à ça : de la tuerie ; au sens propre.
Ca saigne dans tous les sens, ça dégomme du yakuza à la pelle, ça se venge mais pas toujours, ça met des pages à y passer alors que c’est blessé à mort …bref, pas d’avancée majeure ici mais une ode à la violence gore appuyée, parcourue de réflexions plus ou moins profondes quant à la nature de la vie et, surtout, sa valeur.
LA MUSIQUE:
C'est quoi : BODYGUARD
C'est de qui ?Ruth Barret
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? On reste dans la série tv puisque dans ce Bodyguard (rien à voir avec la guimauve boursouflée où Kevin Costner, fatigué de danser avec les loups, leur avait préféré Whitney Houston) on retrouve Richard Madden pour qui l’après Game of Thrones se passe décidément pas mal puisque il a l’opportunité de prouver qu’il est plutôt bon acteur.
Pour ce thriller politique nerveux la britannique Ruth Barret a, de son propre aveu, préféré privilégier l’atmosphère à la mélodie.
Ainsi si l’on a bien des instruments comme le violoncelle ou le trombone, ces derniers sont tellement trafiqués, remixés et utilisés de façon non orthodoxe (et parfois avouons le brillante) que l’on a souvent du mal à les discerner des modulations électroniques, des sons crées de toutes pièces, des rythmes synthétiques agressifs.
La tension redescend rarement tout au long du score de Bodyguard et vu que c’est également le cas pour nos apprentis tueurs dans Love Like Blood, l’osmose a été quasi parfaite !
Ca donne Quoi ? Alors que l’un des nouveaux élèves a laissé Saya pour morte, et que cette dernière est aux mains du clan de son frère (on a droit d'ailleurs à un épisode flash-back sur l'histoire de saya), Marcus se planque avec Maria sur une plage du Mexique. A l'école, les égo s'entrechoquent avec de plus en plus de fracas...et de dégats!
Entre intrigues et vengeance, trahisons et lutte de pouvoir, nos héros troubles sont loin d’être tirés d’affaire et se retrouvent même dans la ligne de mire de plusieurs groupes qui en veulent à leur peau !
Remender continue de dé rouler ce second arc de Deadly Class, mêlant maintenant la deuxième promotion à la première.
Si l’on excepte les passages de digression musicale un peu trop nombreux et qui font remplissage tant on sent que c’est le scénariste qui parle par la bouche de ses personnages, l’intrigue reste accrocheuse bien servie par le dessin de Craig, moins original dans sa narration et mise en page que sur les débuts de la série mais avec une évolution intéressante du trait qui n’es parfois pas sans faire penser à celui de Guerra sur Scalped.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :THE VAULT
C'est de qui ?Shaun Drew
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Si l’on ne lui confèrera pas d’être original, on reconnaîtra néanmoins à Shaun Drew de savoir s’inspirer de grands précurseurs du genre pour la partition de The Vault, films de cambriolages qui n’hésite pas à piocher dans d’autres genres lui aussi.
Des échos des synthés minimalistes de Carpenter, des resucées de certains passages de la B.O de Shinning, voire même une approche à la Brian Eno, pour son premier boulot pour le grand écran le compositeur américain, qui jusqu’alors avait pas mal bossé pour les séries animées de chez DC prouve qu’il a plusieurs cordes à son arc et sait exprimer musicalement un suspense nerveux voire effrayant aux accents électro-métalliques dont la fureur est du meilleur effet avec cette nouvelle livraison de Deadly Class.
Ca donne Quoi ? C’est aussi la rentrée pour les élèves de Kings Dominion, la seule école où l’on apprend à tuer son prochain.
Si les petits nouveaux sont tout contents d’être là, pour les anciens, ceux qui viennent de passer le terrible examen qui les a vu obligé de se débarrasser de leurs ex camarades de classes devenus des « rats », le moral n’est pas forcément aussi rose.
Que ce soit Saya, déprimée d’avoir du tourner le dos à Marcus et au reste de la bande et enjointe par Maître Lin de chaperonner une nouvelle recrue, Shabnam, l’ignoble manipulateur et sa troupe de suiveurs lèche bottes ou encore Viktor le bourrin soviétique, l’ambiance est des plus tendue pour cette nouvelle année !
La partie graphique de Craig est toujours aussi emballante et novatrice et c’est tant mieux car on sent que Remender, probablement un brin victime du succès de la série, cherche à faire durer, en proposant là une partie de Jeu de Rôle qui s’éternise, ici une blague « prout » bien inutile…heureusement les moments d’action et de baston sont toujours aussi bien maîtrisés et le dernier épisode de ce volume redonne de l’intérêt pour la suite.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ?SMOKING LAND
C'est de Qui ?King Weed
La couv'
Déjà entendu sur B.O BD? Non
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Cocorico, voilà, chose rare, un groupe français dans les pages de B.O BD.
Enfants du Stoner Rock de Kyuss et autres Causa Sui, les King Weed, malgré leur nom aussi provoc que la pochette de leur album, jouent une musique certes souvent planantes, aux longues plages saturées de guitares distordues jouant des riffs lourds qui vont de l’ambiant au métal en passant par un blues heavy, avec, derrière les rythmiques marteau pilon qui vont bien.
Exclusivement instrumentale la musique de King Weed transporte autant de spleen et de rage contenue que ce nouvel arc de Deadly Class et le mariage, s’il manque peut être parfois un peu d’action coté musique, est des plus agréable.
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)