Ca donne Quoi ? Michel, vendeur d'assurances, beauf intégral et homophobe par dessus le marché réalise un jour à une station essence que le monde s'est soudain
peuplé de zombies, il trouve refuge dans la cabane isolée de Jean Phillipe, écrivain qui fait le grand écart entre ouvrages pour la jeunesse et romans gays.
La cohabitation forcée ne va pas aller sans heurts !
Davy Mourier, qui n'est pas le dernier pour la déconne n'est ce pas, imagine une variation délirante d'un univers post apocalyptique où, au lieu de balancer des survivants aventureux au milieu de hordes de zombies il nous donne à suivre deux loosers que tout oppose coincés dans une baraque assiégés par une petite poignée de morts vivants pas bien vaillants (sauf le chien, d'accord).
Edouard Cour, que l'on avait croisé ici sur des choses bien éloignées, semble s'amuser comme un petit fou à mettre les délires de Davy Mourier en image, dans un style semi réaliste qui frôle la caricature pour les personnages, le tout dans un noir et blanc qui ajoute au décalage général.
LA MUSIQUE:
C'est quoi :LA REBELLION DE LAS MUERTAS
C'est de qui ? Juan Calderon
La Couv':
Déjà entendu chez B.O BD? Non
On peut écouter ?
Ca donne Quoi ? Cette série Z est en fait une sorte de film d'exploitation où sur deux lignes de scénarios écrites sur un bout de nappe de fast food, Paul Naschy, spécialiste du genre, se vautre dans la surenchère, le gore, le coté olé olé et autres délires en tout genre.
De son coté, le compositeur espagnol s'est dit qu'il pouvait en rajouter une couche (voire plusieurs) dans le grand n'importe quoi et mélange allègrement musique de film d'épouvante passe partout, jazz easy listening, expérimentation flippante sur les instruments à cordes qui grincent, couinent, gémissent... le tout dans un fatras musical assez déstabilisant avec des passages brillants (bien que, soyons honnêtes, plutôt brefs).
Une B.O aussi foutraque que le film pour lequel elle a été écrite (ou peut être improvisée qui sait?) mais bien assez déconnante pour servir de bande son aux Souvivants.
Ca donne Quoi ? Alors qu’une créature maléfique venue de la planète Aristeria vient de mettre une déculottée mémorable aux (ex) Super Deltas, JH’NS, entité gardienne des mondes (un demi-visage géant dans une sorte de diamant) se voit contraint de former une nouvelle équipe de héros.
Manque de bol, le téléporteur bug pas mal et, en lieu et place des « élus », ce sont cinq autres personnages qui sont sélectionnés…sans possibilité de faire marche arrière.
Et coté team de vengeurs, entre deux gamins mal dégrossis, une jeune fille, une grand mère acariâtre et…un piaf, Axios est plutôt mal barré coté sauvetage.
Pourtant cette équipe de bras cassés va se révéler moins manche que prévu !
On retrouve une fois de plus Edouard Cour là où on ne l’attendait pas. Après une relecture novatrice d’un mythe grec et la bio d’un maître des arts martiaux, le voici, une fois encore scénariste et dessinateur, aux commandes d’un hommage débridé aux jeux vidéos old-school et autres animes japonais (les connaisseurs apprécieront les caméos de Sangoku, Naruto,…)
Comme dans ces derniers, après une séance d’intro délirante et la présentation des protagonistes, l’essentiel de ce tome 1 réside dans un affrontement haut en couleurs (et en baston of course) entre les héros et leur ennemis.
Une œuvre intergénérationnelle décalée de plus pour Edouard Cour qui prouve une fois encore qu’il est probablement l’un des auteurs les plus inventifs et intéressants de sa génération
LA MUSIQUE
C'est Quoi ?LEGEND OF SANCTUARY
C'est de Qui ? Yoshihiro Ike
La couv'
Déjà entendu chez nous?
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? Il y a quelques mois de ça, zappant nonchalamment sur les innombrables chaines de TV du câble (chose que je n’avais pas faite depuis bien 10 ans et qui m’a vacciné de recommencer), je tombe sur le générique d’un long métrage sur les Chevaliers du Zodiaque.
Ayant beaucoup aimé les premières saisons de la série animé, que je regardais avec ma jeune sœur il y a de ça plus de 20 ans, je m’apprêtais donc à retrouver avec plaisir ces héros d’une autre époque.
De plaisir il n’y eut point à la découverte de cette version numérique ridicule, digne de cinématiques de jeux vidéo du siècle dernier, qui m’ont promptement fait éteindre la télévision sans pousser plus loin l’hérésie.
Néanmoins, c’est avec un certain intérêt que je me suis penché sur la musique du film, que l’on doit à Yoshihiro Ike qui, avant de bosser intensément dans ce domaine (on lui doit les scores des adaptations de Blood ou encore d’une reboot de Cobra), était un musicien de jazz à la renommée internationale.
Il est agréable de voir que le compositeur nippon a su marier ses influences en dehors du monde de l’Anime et les codes de ce dernier.
Oscillant entre de la B.O de films d’action classique mais efficace et le travail d’un Harry Gregson Williams sur Metal Gear Solid, avec cuivres martiaux et cordes lyriques, la partition de ce Saint Seya insiste bien sur le décalage héroico-comique du premier tome des aventures des Super Delta.
Ca donne Quoi ? Après un Heraklès aussi original que réussi, Edouard Cour s’attaque avec O Senseï à une bio de Ueshiba Morihei, fondateur de l’Aikido. S’il ne cherche pas à être exhaustif dans son propos, l’auteur évoque néanmoins avec brio et respect une figure de la philosophie orientale et des arts martiaux qui, expériences aidant, élèvera sa pratique à des niveaux vertigineux.
La narration enchaine les flash-backs, n’hésite pas à s’arrêter sur des précisions et explications plus « techniques » et fait la juste part entre action et réflexion.
Si l’auteur a pu déplorer d’avoir livré quelques informations erronées, seuls les puristes connaisseurs s’en offusqueront, les autres apprécieront à sa juste valeur une unité entre le fond et la forme impressionnante de maîtrise, Edouard Cour, tel un Bill Sienckiewicz, faisant un usage de différentes techniques graphiques assez remarquable, le tout au service d’un hommage que l’on sent sincère.
LA MUSIQUE
C'est Quoi ?GANRYU ISLAND
C'est de Qui ?Zorn & Michihiro
La couv'
Déjà entendu chez nous ? Zorn oui.
On peut écouter?
Ca donne Quoi ? On l’a vu à maintes reprises John Zorn est un musicien aussi éclectique que doué. Certes ses compositions atteignent parfois des degrés d’abstraction qui ne sont pas faites pour toutes les oreilles mais sa discographie contient de véritables perles conceptuelles.
Ganryu Island est un peu la rencontre surréaliste de la musique traditionnelle japonaise et du jazz le plus free. Tandis que Satoh Michihiro, maître du shamisen (instrument folklorique à cordes) délivre une base rythmique et mélodique quasi hypnotique, Zorn improvise au saxo, imitant des cris d’oiseaux, des cliquettements de métal, des envolées stridentes et autres bizarreries sonores.
Parfois amusant, souvent déroutant, l’album est d’une originalité manifeste et apporte un second degré sonore décalé à O Senseï.
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Conseils d'écoutes musicales pour Bandes Dessinées
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"...ces illustrations sonores. On apprend toujours quelque chose avec elles. Y compris sur des œuvres qu'on a soi-même écrites." Serge Lehman. (La Brigade Chimérique, Metropolis, L'Homme Truqué)